141- Corpus Christi

Deux jours après le Qoylluriti se tient la fête de « Corpus Christi » à Cusco.
Le mardi les différents groupes arrivent, mais c’est le mercredi que la foule est là, immense.
Il  s’agit d’une fête catholique teintée de coutumes ancestrales. Les incas avaient l’habitude de défiler lors d’une grande fête annuelle en portant des momies. La douloureuse domination espagnole les obligea à se christianiser, ce qu’ils firent en remplaçant les momies par des Vierges et des Señors. Car pour eux, il n’y a pas que la Vierge Marie, mais plusieurs Vierges cousines comme la Virgen del Carmen, la Virgen del Rosario, etc… Idem pour les Señors.
Leurs représentations viennent de différentes villes ou régions pour l’occasion. Elles sont portées par une équipe qui a bien de la peine à supporter tout ce poids, mais le privilège est tel qu’il mérite bien un peu de souffrances.
Ce sont l’Archevêque et les dignitaires de la ville qui ouvrent le cortège.
Les Vierges et Seniors ( je parle des statues), resteront une semaine à l’intérieur de la magnifique cathédrale de Cusco afin que tout un chacun puisse venir les admirer et prier. Au huitième jour, le même défilé se reproduit sur la place des armes de Cusco pour le retour des représentations dans leurs domiciles respectifs.
S’ensuivra à leur retour originel, une grande fête avec les organisateurs et donateurs, où la bière coulera à flot.
L’organisateur de chaque groupe désignera alors la personne qui aura le privilège et la charge d’organiser le défilé l’année suivante. Celui-ci devra alors former son équipe et rechercher les sponsors afin de trouver les milliers d’euros nécessaires à son organisation. 

Note: Il y a beaucoup de photos et donc un deuxième article affichera la suite: voir article 146

 

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142- Machu Pichu

 Machu Picchu, LE site incontournable au Pérou et en Amérique du sud.
Une véritable citadelle perchée sur une crête 400 mètres au dessus du village de Aguas Calientes, village maintenant dénommé Machu Picchu Pueblo. Les historiens n’étant d’accord sur pas grand chose à son sujet, je vous laisserai découvrir les différentes théories sur Wikipedia. La seule chose certaine est que cette cité inca demeura inconnue des conquérants espagnols et qu’elle fut « découverte » en 1911 par l’historien américain Bingham.

Selon les uns il devait y avoir 500 habitants, selon les autres jusqu’à 1800.

C’est l’empereur Inca Pachacutec ( 1438-1471) qui en aurait été l’instigateur.
Si les vestiges sont intéressants à visiter, c’est le site lui-même qui est extra-ordinaire.
Penser que des hommes au XVème siècle, ont décidé de s’enfoncer dans la jungle, car c’est véritablement la jungle à cet endroit, pour se frayer un chemin sur les parois abruptes de plusieurs montagnes escarpées, et finalement choisir de s’installer sur une crête, est assez surprenant. Y emmener femmes, enfants, bétail, vivres et eau est prodigieux. Il a fallu 50 années et des milliers d’ouvriers pour construire ces murs incas de pierres polies et assemblées sans  mortier avec un tel soin que vous ne pouvez passer une aiguille entre deux blocs. Il a fallu emménager des terrasses à flancs de montagne et des systèmes d’irrigation perfectionnés pour cultiver maïs, pomme de terre et coca.

Pour l'anecdote, d'après le "guide du routard", les lamas et alpagas habitués à manger des épineux n'ont pas survécu à l'herbe grasse, celle ci provoquant des déchaussements de dents et donc des maladies qui les décimèrent.
La montagne que l’on voit en arrière plan sur toutes les photos n’est pas le Machu Piccu mais le Wayne Picchu qui culmine à 2720 mètres.
L’accès au site se fait depuis le village d’Aguas Calientes que l’on ne peut atteindre que par train depuis Ollantaytambo en 1h30( ou Cusco), ou depuis Hidro-electrica après 3 heures de marche et 5 à 8 heures de véhicule. Du village on monte soit par bus en vingt minutes, soit à pied par un escalier très raide en une heure et demie.
Nous avons choisi de nous garer à Ollantaytambo où Martine est restée pour garder Farouche. De là, le train de 6h10 arrivant à 7h40 puis le bus, et à 8h10 j’étais sur site. Cette option permet de faire la visite dans la journée, d’arriver tôt le matin avant la foule, et d’éviter de dormir à Machu Picchu pueblo. Retour le soir par le train de 16h20 et arrivée à 18h10. ( Toutes ces infos pour les routards qui lisent ce blog).
A mon arrivée sur site un grand nombre de personnes était présent, mais vu l’importance de l’ensemble, cela n’est pas trop gênant. Ce samedi 6 juin, la météo était particulièrement favorable avec un ciel bleu et une température de 24°. En cinq heures de promenade, je n’ai pu aller ni au sommet du Wayna Picchu, ni au sommet de la montagne Machu Picchu. Mais la vue depuis la porte du soleil atteinte après 3/4 d’heure de montée, donne déjà une très bonne idée de l’ensemble du site.
En résumé, un site exceptionnel.

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143- Salinas de Maras

A quelques kilomètres au nord de Cusco, le site spectaculaire des salines de Maras valent largement le détour. Un cours d’eau chaude très salée dévalant de la montagne a été détourné de son cours original bien avant les incas pour remplir des milliers de bassins destinés à la récolte du sel.
Paysage surréaliste à 3600 mètres d’altitude dans un paysage montagneux aux sommets blanchis par la neige.
On voit sur les photos des ouvriers s’affairant pour remplir puis transporter des sacs de sel. Un autre martèle le sol d’un bassin avec un genre de grosse batte de bois rectangulaire afin de l’imperméabiliser. Un dernier vient tester l’avancement de l’évaporation des bassins.
Un bien beau spectacle.

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144- Moray


A quelques kilomètres du village de Maras se trouve le site de Moray tout aussi étonnant que les salinas.
Trois amphithéâtres creusés par les incas sur une profondeur de 150 mètres dont la particularité est d’offrir différents niveaux d’étages concentriques.
Selon certains historiens, ce site aurait été conçu pour tester différentes cultures et déterminer les meilleures emplacements, mais rien n’est prouvé.

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145- Chincheron

Dans un environnement montagneux où Farouche a pu se dégourdir les pattes, le village de Maras  est le personnage central avec ses maisons en adobe. Tout autour, la nature a revêtu ses couleurs automnales allant du jaune mordoré des céréales au pourpre du Quinua.
Un peu plus loin Chinchero et son populaire marché dominical permet d’admirer les tenues traditionnelles enfilées pour l’occasion. Un marché local moins touristique que les autres, ou se pratique encore un peu l’usage du troc.

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146- Corpus Christi (suite du 141)

 La fête du Corpus Christi est aussi l'occasion d'admirer nombre de troupes en costumes traditionnels. Autour de la place gravitent tous les vendeurs assurant la subsistance de tout ce petit monde. En particulier vous pourrez voir sur certaines photos, la spécialité du Pérou et de Cusco, à savoir le cuy, cochon d'Inde grillé que nous n'avons pas gouté vu la tête qu'ils ont. Il parait que le cuy a le goût du lapin et de la caille. Des brochettes d'alpacas nous suffiront. Délicieux.

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147- Vallée sacrée

Sacsaywaman et le Christo Blanco (à gauche) dominent Cusco
Sacsaywaman et le Christo Blanco (à gauche) dominent Cusco

Après avoir vu le Machu Pichu et Moray, on devient un peu difficile et les autres sites nous paraissent d’un intérêt moindre. Vous trouverez ci-dessous les sites de Pickillacta (des ruines), Tipon célèbre pour ses terrasses et ses fontaines, Ollantaytambo et ses escaliers menant aux nombreuses terrasses, le très étendu site de Saqsaywaman qui domine Cusco avec son Christo Blanco. Il existe de nombreux autres sites , comme celui de Pisac, que nous n’avons pas visité.

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148-Sicuani

A Sicuani, petite ville à 150km à l’est de Cusco, nous rencontrons Brigitte, une amie de notre amie Michèle. Brigitte travaille dans cette région, depuis une vingtaine d’année; d’abord à Ayamara en montagne avant de rejoindre Sicuani. A la demande du Ministère de L’éducation Nationale Péruvienne, elle forme des formateurs. Ceux-ci interviennent dans les écoles pour apprendre aux élèves l’estime de soi et surtout la résolution des conflits. Car au Pérou, la violence conjugale est omniprésente, ainsi que le rappelle de nombreux panneaux d’affichage. Le Père François vit aussi à Sicuani depuis très longtemps. Il a 80 ans mais en fait 10 de moins. L’air froid conserve. Lui aussi intervient largement sur la résolution de ces problèmes.
De Sicuani, nous partons pour Macusani où nous pensons rencontrer Michel, de Massongy, à 10 km de chez nous.
La route passe justement par Ayaviri et sa superbe église, puis le petit village de Assillo. Un col à 4873m d’altitude permet de redescendre sur Macusani à 4315m. La route goudronnée est très récente. C’est la « Trans-océanique » qui permet de joindre les deux océans Pacifique et Atlantique via la Bolivie et le Brésil.

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149- Macusani

Macusani, 8000 habitants, est à 4315m d’altitude une petite ville tranquille qui  « bénéficie » d’un climat froid avec une grande amplitude thermique, la température pouvant passer de 20° la journée à moins 12° la nuit. Un jeune homme à la station service nous conduit au domicile de Michel, étonné de nous voir, ne nous connaissant pas et n’ayant pas été prévenu de notre visite. Nous faisons connaissance également de son épouse péruvienne Léonore et de Jean Pascal, de Morzine, un jeune homme de 24 ans préparant une thèse d’anthropologie. Michel réside ici depuis près de 30 ans et a été maire de cette commune de 2003 à 2007. Nous sommes très bien reçu et le soir c’est autour d’une excellente raclette que nous terminons de faire connaissance.
Le lendemain, nous cherchons à nous rapprocher du glacier qui domine la ville. Ratant la bifurcation dans le village de Jacaré au dessus de Macusani, nous poursuivons la piste qui monte en ayant l’impression d’être seuls au monde. Après quelques kilomètres, surprise, la piste débouche sur un plateau à 4600m où une centaine de personnes s'affaire à ramasser des pommes de terre sur une grande étendue de terre noirâtre.Au bout de la piste on domine la vallée qui descend vers l’Amazonie.

L’après midi, Jean Pascal nous emmène rendre visite à l’orphelinat pour jeunes filles « Mosoq Runa » dont je parlerai dans un prochain article.
Le lendemain, après une visite à la radio locale dont Léonore est la responsable, nous effectuons la descente vers l’Amazonie. Passer en 130 km de 4300m à 650m, c’est dire de l’altiplano à la jungle amazonienne, est une expérience intéressante qui permet de voir l’étagement de la végétation, le changement d’habitats et d’environnement, sur une route qui parcoure des flans de montagnes vertigineux. La température en bas s’élève à 32° à San Gaban.

De là nous remontons  sur nos pas et faisons étape à mi chemin, à Ollochea, où un moment de détente dans une piscine de source chaude naturelle est le bienvenu.
A l’invitation de Leonore, nous restons un jour de plus, ce qui nous permet, avec elle et Michel, d’aller visiter une ferme d’élevage d’alpacas à quelques km de Macusani, Macusani qui se dit le centre principal d’élevage de ces animaux au Perou. Armando est un vétérinaire que nous avions également rencontré le premier jour, dont un des objectifs est de motiver les producteurs à se regrouper pour créer une filière directe d’exportation de laine avec un label propre.
Les alpacas bruns sont plus recherchés et les fermiers essaient d’éviter les croisements afin d’obtenir des alpacas de couleurs bien tranchées, blanches, marron, ou grises, en évitant les mélanges.
De grands troupeaux dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler ceux de Mongolie.
Vous avez déjà vu plusieurs fois des photos d’alpacas, mais je n’ai pu résister au plaisir de poster d’autres photos de ces adorables petites bêtes.

Le retour chez Michel et Léonore sera l'occasion de goûter la délicieuse tarte aux pommes préparée par Jean Pascal.
Nous quittons nos nouveaux amis pour, sur les conseils de Michel, prendre une piste inconnue des cartes qui nous mènera vers une forêt de pierre puis un col à 5150m pour ensuite rejoindre Sicuani et Cusco.

 

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150- Forêt de pierres

Sur les conseils de Michel, nous ne faisons pas le tour de l’Ausangate par la grande route goudronnée, mais nous allons couper par des pistes au sud de cette montagne pour rejoindre Cusco.
Nous montons par une piste escarpée en direction de Corani, mais suivons l’itinéraire via Tantamaco et Isibilla en direction de Chacaconizo. Et ce fut un excellent conseil car nous débouchons sur une « forêt de pierres » comme il l’appelle, qui va s’étendre sur plusieurs kilomètres. Spectacle étonnant et terrain propice à l’organisation de petits treks.

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151- Mosoq Runa

Un article spécial pour nos amis savoyards, en particulier ceux de Sciez et du Juvénat de Ville La Grand.

Mosoq Runa est un orphelinat pour filles à Macusani. Il a été fondé par le Père Benard Majournal il y a une vingtaine d’année. Le père Bernardo comme on l’appelle ici, aujourd’hui décédé, venait de Sciez, à coté de Excenevex et Massongy. Il a également fondé la radio locale « La voz del Allincapac » qui émet toute la journée sur Macusani et alentours. C’est une radio destinée à informer et renforcer les liens des habitants, qui, moyennant une petite participation, peuvent envoyer des messages par son intermédiaire.
L’orphelinat est tenue par Albina et son mari René, sous la tutelle des Soeurs de la Croix à Juliaca, dont la maison mère est à Genève. Les soeurs viennent une à deux fois par mois pour se rendre compte de la situation et amener les financements nécessaires à la bonne marche de l’établissement.
Erika et Helena nous ont fait la visite des lieux, y compris la petite serre maraichère et l’élevage des cochons d’Inde.
Il y avait 26 jeunes filles au départ qui ne sont plus que 16, dont l’âge varie de 6 à 16 ans. La journée, elles vont à l’école de Macusani, et le week end, certaines rentrent dans leurs familles, grands parents, oncles, tantes, cousins. La baisse du nombre de filles est due la hausse du niveau de vie au Perou grâce aux mines, et au fait que le gouvernement a mis en place un système, genre allocation familiale, sous contrainte. Les familles qui gardent ces enfants chez eux, touchent 100 soles par mois, ce qui, ici représente un revenu substantiel, bien que très faible à nos yeux. Pour information, un enseignant touche 1000 à 1200 soles par mois. (1sol=0,30€). Les moyens du centre sont très faibles, mais ces demoiselles nous ont paru toutes en bonne santé et très sympathiques. « Mosoq Runa" a été soutenue au départ et pendant plusieurs années, par l’Ecole Saint François, (le Juvénat) de Ville la Grand, et depuis ces dernières années par l’association « K’Antuta » de Sciez, qui ne ménage pas ses efforts pour supporter le centre.

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152- Le col

La forêt de pierres se termine après un raidillon à un col d’où la piste à une voie redescend sur Aymayna dans de superbes paysages, puis à Viluyo pour aboutir à un col à 5150m d’altitude. Jusque là tout va bien, la piste est belle dans un environnement désertique où nous ne rencontrons pas âme qui vive. C’est là que les choses se corsent; juste après la dernière balise routière. Les premières ornières boueuses font leur apparition. Après hésitation, nous décidons de poursuivre. En seconde courte et avec les trois blocages de différentiels, avant arrière et central, nous passons sans trop de problèmes. Courte descente dans des épingles où il faut s’y prendre à trois fois et enfin une petite « ferme » où nous pouvons demander notre chemin. Nous comprenons que c’est bien la piste pour Pinaya mais qu’il y a un problème plus loin. Effectivement, cent mètres plus loin, la piste est recouverte d’une coulée de terre sur une quinzaine de mètres. Apparemment ce ne doit pas être récent car la terre est tapissée d’une courte herbe verte et il n’y a aucune traces de roues. Ceci explique pourquoi nous n’avons croisé personne; la piste doit surement être coupée depuis un certain temps.
Voyant que celle ci se poursuit de l’autre coté, nous décidons d’aller plus avant, surtout que Michel nous dit l’avoir faite plusieurs fois, sans difficultés, mise à part une portion de 2 à 3 km un peu difficiles. Le toy joue des coudes et des épaules en seconde courte, tous blocages mis, pour se frayer un passage. Gagné. Le chemin descend jusqu’à une autre ferme que l’on voit sur une photo. Chemin étroit et raviné par endroit qui nous donne quelques sueurs.
Nous voilà à remonter un petit cours d’eau sur une cinquantaine de mètres pour aboutir sur le grillage d’un enclos de lamas. Entouré par des chiens, nous klaxonnons et appelons. Après cinq minutes d’aboiements, une femme vient nous ouvrir et nous confirme la direction. La nuit commence à tomber, nous décidons de bivouaquer sur un petit replat. Nous sommes à 4861m. d’altitude.
La nuit se passe assez bien dans un silence absolu. Le lendemain à 7h, il neigeotte. Nous partons sur le champ, sans plus attendre, car si le chemin se transforme en boue, nous serons bloqués. Sur notre gauche nous devinons une piste à environ 200 mètres, mais impossible de la rejoindre vu l’état du terrain. Nous prenons donc la seule possibilité qui s’offre à nous, suivre le chemin sur lequel nous sommes. Et là, ce n’est pas gagné. il s’agit probablement de l’ancienne piste, maintenant  abandonné. Une suite d’ornières boueuses et de passages écroulés. Nous ne voulons pas refaire en sens inverse, le chemin parcouru qui fut assez pénible. Donc, en avant.
Martine s’est montrée remarquable d’efficacité , car aller chercher des pierres à 4800m pour reboucher des ornières, n’est pas donné à tout le monde. Et ce, dans le plus grand calme, (chose à noter, mais à circonstances exceptionnelles, comportement exceptionnel).
Quant à notre toyota, il s’est montré digne de sa réputation.
Las, après 2km et 2h30 de travail, le chemin s’arrête net sur une zone inondée. Nous voilà bien!
On aperçoit à environ 1km sur notre gauche, la piste que nous n’avons pas réussi à prendre, et à 500m sur notre droite une autre piste. Il faut rejoindre l’une ou l’autre. Personne. A si, un troupeau à environ un bon kilomètre à gauche; il doit donc y avoir un berger à qui demander la direction. Mais il faut d’abord sortir de là. Sur notre droite, une femme apparait à environ 500m. Je vais à pied à sa rencontre. Je comprend à ses mimiques qu’elle se demande ce qu’on fait là, si loin de la piste principale. Je lui explique que nous voulons la rejoindre mais qu’il nous faut trouver un passage. Elle vient jusqu’à la voiture et marche en avant avec Martine pour nous amener au bon endroit. Le toy se comporte bien de ruisseaux en ruisseaux, et la traversée de la rivière nous séparant de la route se fit assez facilement.
En fait, cette dame, qui s’appelle Margarita, habite la maison au bord de la piste principale. Elle y vit seule ici à 4800m d’altitude où elle réside à l’année, quelles que soient les conditions atmosphériques. . Elle élève lamas et alpacas. Elle a mal aux dents et souhaite aller en ville, à SIcuani, pour se faire soigner.
C’est comme cela, que, quatre heures plus tard, nous nous sommes retrouvés à Sicuani. Et, fatigués par cette petite aventure, nous retournons au camping de Cusco.
La piste depuis le col, devait se doute être fermée depuis un certain temps, ce que nous ne savions pas. Comme quoi il faut toujours vérifier sur place les derniers évènements survenus sur le terrain, surtout avant d’entreprendre seuls un 5000, sur une piste ne figurant ni sur cartes routières, ni sur gps.

Mais cela nous aura permis d'apprécier des paysages admirables que peu de gens ont parcouru et que nous vous faisons découvrir.

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153- Cusco

La Place des armes et l'église de la Compagnie de Jesus
La Place des armes et l'église de la Compagnie de Jesus

Cusco ( 350000 habitants à 3350m. d’altitude) est LA ville à ne pas manquer au Pérou. Elle est le point de départ de la visite des sites du  Machu Pichu et de la « Vallée sacrée », et elle-même une ville très riche en monuments dont le rayonnement est internationalement reconnu.
Le centre historique est organisé, comme partout au Pérou, autour de la « Plaza de armas », bordée par deux des principaux monuments de la ville: la Cathédrale et l’église de la Compagnie de Jesus. C’est une des plus belles places si ce n’est la plus belle du Pérou.
Mais pour y accéder, vous devez traverser 15km de banlieue sans intérêt où la circulation piétonne rivalise en densité avec la circulation automobile.
La Place d’armes est le lieu de toutes les festivités, et elles sont nombreuses. A en croire Patricia, la patronne péruvienne du snack « Mama Oli », mariée au français Antoine, Cusco est en fête le tiers de l’année. Mieux que le tiers temps pédagogique, le tiers temps festif!
 Pour info, vous trouverez chez elle de délicieux jus de fruits, gâteaux et tartes aux légumes. « Mama Olii »est situé sur la placette Nazarenas en bas de la calle Pumacurcu.
Le nombre de touristes est impressionnant, mais la ville est bien vivante et a su garder tout son charme.. Nous y avons passé trois fois trois jours avec grand plaisir et ne pouvons que conseiller d’y venir. De tout nos voyages en Amérique du sud, elle est sûrement la ville la plus intéressante.
Vous ne trouverez pas de photos de monuments car les appareils sont interdits dans toutes les églises et autres monuments, mais quelques clichés un peu représentatifs.
Les ruelles empierrées sont une spécifité locale qui nous aura causé quelques soucis à notre arrivée. Suivant bêtement le gps Garmin, nous nous sommes retrouvés à grimper une de ces pires ruelles escarpées où les pierres lisses ont failli avoir raison de notre 4x4. Nous n’avons que de justesse échappé à la honte en 1ère courte, pour sortir finalement sur la route normale. A toutes fins utiles, la route normale d’accès au camping Quinta Lalla (pour l’instant le seul digne de ce nom au Pérou) est la rue Plateros qui part de la Place d’armes et mène au site de Sacsaywaman.
On trouve à Cusco aussi bien des vendeuses de rue vous proposant du « cuy al horno », (cochon d’Inde grillé), que des restaurant réputés comme le « Cicciolina », calle Triumfo,  ou le très bon restaurant espagnol « Tapa tapa, Ole », 343 calle Suecia.
Les hôtels vont du plus simple aux plus sophistiqués comme le « Marriott ».
Vous trouverez également un nombre incalculable de magasins souvenirs et de boutiques vendant des articles en alpaca. Là aussi les vendeurs de rue vous proposeront à profusion calebasses, écharpes, et autres articles péruviens.
Les  balcons en bois ou fer forgés sont légions dans tout le centre, tous uniques donc différents. Vous ne manquerez pas non plus le sympathique petit quartier San Blas avec ses maisons blanches aux fenêtres bleues. A noter dans l’église San Blas, une chaire sculptée dans un seul tronc d’acajou de tant de personnages et d’objets que l’artiste a mis plus de vingt ans à la réaliser.
Dans la ruelle Hatunrumyoc, vous ne pourrez pas rater la pierre inca à douze angles, car elle est en permanence prise d’assaut par les appareils photos des touristes péruviens ou autres.
Je ne parlerai pas du Couvent Santa Catalina où résident encore seize nonnes, de l’église de « La Merced », de « Santo Domingo », et autres monuments, il y en a trop. Que bien évidemment, nous n’avons pu tous admirer.
Sans compter que Cusco bénéficie d’un climat agréable, plutôt chaud le jour et frais la nuit.
Cusco: un coup de coeur!

 

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154- Paracas

 De Cusco à Nazca, ce sont 650 km de routes très sinueuses qui se déroulent par monts et par vaux, passant par deux fois des cols à près de 4500m. Une succession de hauts plateaux à plus de 4200m et de vallées à moins de 1900m.

Si le paysage est bien vert au début, il prend la teinte jaune beige des courtes herbes sur les hauts plateaux pour se muer petit à petit en désert minéral de sable et de pierres. à l’approche de Nazca, à 650m d’altitude.

Les deux villes un peu importantes sur le parcours sont Abancay, ville bâtie sur une pente et où règne un anarchisme total des constructions, et Puquio, plus petite, construite au carré.
Deux cent cinquante kilomètres séparent Nazca de la presqu’ile et réserve de Paracas. Et deux anomalies sur ce parcours ultra sec, une dune géante, la plus grande du Pérou et d’Amérique du sud, et l’oasis de Huacachina où une lagune a trouvé sa place entre des dunes dignes de celles du sahara. Ici, en dehors d’un petit tour en barque, l’attraction principale est la balade en buggy sur les dunes.
Dans cette région, le sol est tellement sec que même les cactus sont desséchés et grillés par le soleil. Ca et là de rares oasis permettent des cultures dont notamment les mandarines.
Les chauffeurs de tous ces semi-remorques ou camions avec remorques que nous avons croisé, qui font ce parcours éprouvant régulièrement, trouveraient surement très ennuyeuses nos routes européennes.
A la « plage rouge » de la presqu’ile de Paracas, c’est par hasard que nous trouvons cinq compatriotes à bord de trois véhicules, et de plus, appartenant à la même association de voyageurs que nous, ( CCRSM, Camping Cars sur les Routes de la Soie et du Monde).
Une agréable rencontre, surtout que j’avais déjà communiqué par internet avec l’un d’entre eux, Alain, sans le connaitre.Quel hasard, le monde est petit. Mais eux vont au sud, et nous nous dirigeons vers Lima et le nord.

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155- Media Mundo

Nous restons à Lima uniquement le temps nécessaire à trouver un emplacement pour le véhicule lors de notre retour en France début août. Alain que nous avons rencontré à Paracas nous a indiqué celui qu’il avait utilisé il y a peu, et ce fut un bon tuyau. La circulation dans Lima étant telle pour nous autres habitués à la campagne que nous partons dès le lendemain. Nous n’aurons vu de Lima que le beau quartier de Miraflores, mais nous ferons une visite plus sérieuse fin juillet. La météo de cette époque de l’année n’est pas la meilleure puisque Lima est régulièrement sous une couche de nuages ne laissant que rarement entrevoir le soleil.
Après avoir réussi à nous extirper de la circulation sans dommage, nous prenons la route côtière direction Huaraz. Un arrêt à la lagune de Media Mundo est le bienvenu, d’autant plus qu’à partir de là, le soleil refait son apparition. Un joli repère pour les oiseaux en bord de mer, ce qui nous change de toutes ces montagnes que nous avons parcouru jusque là.
Mais ce n’est que partie remise car pour atteindre Huaraz, il faut de nouveau passer un col de 4300m d’altitude, au verso duquel apparait la cordillère Huayhuash en arrière plan de la lagune Conococha. Le plus haut sommet en est le Yerupaja (6617m), la deuxième plus haute montagne tropicale du monde. La ville d’accès la plus proche est Chiquian, plusieurs centaines de mètres en  contrebas de la lagune.

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156- Puya Raimondi

Nous voulons voir ces fameux arbres « Puya Raimondi » dont la particularité est qu’ils peuvent vivre une centaine d’année, mais ne fleurissent qu’une seule fois, juste avant leur mort. Ces arbres se couvrent alors d’environ vingt mille fleurs blanches semblables à des lys. Cette plante cousine de l’ananas est la plante à fleur la plus haute du monde.  Au début ce n’est qu’un bouquet de feuilles très dures à épines, puis au bout d’une trentaine d’année, commence à émerger la hampe centrale qui va grandir pour atteindre 8 à 10 mètres de hauteur. On la trouve ici au Pérou près de Huaraz vers 4000m d’altitude, notamment  dans le parc national Huascaran en direction du glacier Pastoruri.
C’est à l’entrée du parc que nous avons rencontré trois cyclistes, Le français Hypolite de Dijon, l’anglais Matt et le colombien Carlos. Trois indépendants qui, pour franchir les très hauts cols péruviens se sont momentanément regroupés.
Hypolite, parti des USA, voyage seul à vélo depuis un an et demi et la fatigue commence à se faire sentir. Nous sommes admiratifs de tous ces cyclistes, car voyager dans ces conditions sur des pistes difficiles à ces altitudes est remarquable.
Le Pérou est essentiellement un pays de montagnes, où pour se rendre d’une vallée à l’autre il faut sans cesse passer des cols entre 4000 et 5000, pour redescendre à 2000 ou 1500m, voire au niveau de la mer. Notre Savoie à coté pourrait presque passer pour un plat pays.
Le réchauffement climatique fait des ravages ici aussi et le glacier Pastoruri avec sa lagune à 5250m d’altitude en est la victime. Il a tellement reculé ces dernières années qu’il n’en reste pratiquement plus rien. Ce qui est devenu un argument touristique; les touristes viennent ici constater eux-mêmes la vérité de ce réchauffement qui n’est pas vraiment ressenti à plus basse altitude.

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157- Marché de Carhuaz

Alors, il est pas beau mon cuy?
Alors, il est pas beau mon cuy?

En quittant Huaraz, nous sommes passés par hasard devant le grand marché dominical de Carhuaz. On y trouve de tout, mais c'est bien sûr le marché aux fruits et légumes le plus coloré et le plus intéressant. Quoique le marché aux cuys...

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158- Llanganuco

Un des sites touristiques les plus courus à juste titre, car accessible en véhicule, est la vallée de LLanganuco,. S’y trouvent deux lagunes d’un beau vert émeraude, entourées par les plus hauts sommets toujours enneigés de la Cordillère blanche dont le Huascaran (6768m), le Chopicalqui (6345m), le Chacraraju (6108m) et le Huandoy (6395m). Pour y accéder, il faudra utiliser le chemin de terre pierreux sur 28km qui vous fera monter de la vallée à 1350m jusqu’aux lacs à 3850m, soit un peu moins d’heure pour les péruviens et largement plus d’une heure pour nous qui voulons épargner notre véhicule.
Sur place on peut découvrir également un arbre original, le quenual. Il est l’arbre le plus haut que l’on puisse trouver, jusqu’à 5200m d’altitude. Sa particularité est qu’il se desquame en permanence et perd ses couches de peau aussi fines que du papier à cigarettes.


De là la « route » peut se poursuivre pour redescendre de l’autre coté de la Cordillère blanche après passage d’un col à 4760m, mais on nous l’a fortement déconseillé vu l’état de la dite route.
Nous redescendrons donc pour rejoindre le canyon del Pato.


Note: Nancy nous indique en commentaire que cet arbre se trouve aussi en Argentine dans les sierras de la Province de Cordoba. Il s'appelle là bas Tabaquillo ou arbol Cebolla.

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159- Cañon del Pato

Cañon del Pato: Suite de 3 petits tunnels
Cañon del Pato: Suite de 3 petits tunnels

En poursuivant vers le nord, la route en terre se faufile pendant 13 km dans les profondes gorges du canyon de Pato. La route à une seule voie domine la rivière qui s’écoule 200m en contrebas.
La route est assez impressionnante mais ce qui nous a le plus donné de soucis, ce sont les 35 tunnels taillés à la main et dans lesquels règne un noir absolu auquel se mélange la poussière de l’air. L’oeil n’a pas le temps de s’habituer au noir et même les phares ne sont pas d’un grand secours. Au moins 4 tunnels sont en courbe et de longueur d’environ 100m à 200m, et impossible de voir la sortie et donc impossible de savoir si un véhicule est déjà engagé à l’intérieur dans l’autre sens. si c’est le cas, il faudra reculer dans le noir, aidé de son simple feu de recul. Heureusement pour nous , le car que nous avons rencontré était à peine engagé d’une dizaine de mètres au bout du plus long tunnel et c’est lui qui a du reculer.
Au final tout s’est bien passé, mais la suite nous a autrement plus fait monté l’adrénaline .
A un pont sur notre droite, un panneau indiquait le raccourci que cherchions pour atteindre Cajamarca à 500 km. Chic, la route est goudronnée . Ni une, ni deux, nous entamons la montée. Et là, ce sont 21 km de montée à flanc de paroi sur une route à une seule voie avec moultes épingles à cheveux et virages sans visibilité, où le klaxon est de rigueur. Et 1h plus tard, nous voilà au village de La Pampa, soulagés d’être arrivé jusque là.
-Bonjour, vous cherchez quelqu’un ou quelque chose? Vous allez à Corongo ( le village suivant)?
Non? alors qu’est ce que vous faites ici?
-Nous souhaitons passer la nuit ici car demain nous continuons en direction de Cajamarca
-Alors ce n’est pas par ici . Il vous faut redescendre pour prendre la route du bord de mer qui est goudronnée. Si vous continuer par là, il vous faudra au moins une douzaine d’heures de piste à flanc de montagne pour rejoindre le goudron.
-merci de l’information.
Et donc le lendemain, remontée de l’adrénaline pour refaire en sens inverse les 21km.
Bon, c’est une question d’habitude, car il y a un service de cars qui effectue régulièrement le trajet.

Pour nos amis routards, si vous avez aimé Pato, vous allez adorer La Pampa.

De chuquicama nous prenons le raccourci vers le bord de mer via Tanguche. Au péage nous nous sommes faits confirmer que cette route était asphaltée. En fait c'est une route en terre très roulante d'environ 45km qui permet d'éviter Chimbote.
En fin d’après midi, nous voilà à Trujillo, en bord de mer.

 

 

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