79- Carqueque

De Malargüe sur la ruta 40 en Argentine, nous décidons de retourner au Chili par le chemin Carquèque dont le point le plus haut est à 2850m. d'altitude. Les paysages sont magnifiques des 2 cotés de la frontière située à 2400 m.surtout coté argentin. Avant de parvenir au col Carquèque, nous nous sommes demandés vu l'état et l'étroitesse de cette "route" de montagne si elle menait bien à une douane internationale. Il y plusieurs pistes qui permettent de passer d'un pays à l'autre, mais sans douane, ce qui n'arrange pas nos affaires puisque que l'on se retrouverait ainsi clandestin sans le vouloir. Mais des motards croisés ainsi qu'un berger nous confirment bien que douanes il y a. Toute neuve coté chilien, ouverte depuis le 13 décembre 2013 et uniquement l'été jusqu'au 30 avril 2014. Six fonctionnaires chiliens attendent sagement les hypothétiques voyageurs. Etant récemment investis dans leurs fonctions et ne voyant pas tous les jours des français qui plus est avec un chien, c'est plus d'une heure trente qu'il leur a fallu pour nous autoriser à passer alors que nous étions leurs seuls "clients". Les deux fonctionnaires argentins avaient réglés la sortie en  vingt minutes, après avoir rempli le précieux document d'exportation de notre véhicule. Mais les formalités chiliennes sont toujours compliquées pour le chien.Il faut un certificat de bonne santé de moins de huit jours et une autorisation administrative qui s'obtient au service du ministère de l'agriculture  et de la santé animale :le SAG au Chili, le SENASA en Argentine, présents uniquement dans certaines grandes villes. 

De plus, la fouille des véhicules est systématique car aucun produit frais n'est autorisé à entrer au Chili: viande, fruits, légumes, produits laitiers. Lors de notre deuxième entrée au chili, l'agent chargé du controle avait même soulevé le lit et ouvert la cuvette des wc. 

Après les quelques jours passés dans les coins reculés d'Argentine, le retour au Chili nous ramène très rapidement à la vie moderne: circulation importante, très nombreux poids lourds, autoroutes, bruits, pollution. Autant le coté ouest de l'argentine est désertique, autant cette partie du Chili à 100 kms de Santiago est occupé par les cultures, les usines et les maisons. Un petit tour à Santa Cruz sur la route du vin, une visite à Pomaire réputé pour ses poteries ( que nous trouvons très sommaires) et nous voilà bientôt à Santiago.

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80- Santiago

Palais de "La Moneda"
Palais de "La Moneda"

Nous n'avions pas l'intention de passer à Santiago, capitale de six millions d'habitants car visiter une grande ville nécessite de marcher, prendre des transports en commun, entrer dans des musées et autres lieux publics et avec un chien, voilà trois bonnes raisons de ne pas y aller. En effet, il est difficile d'y circuler, presque impossible de se garer surtout vu la hauteur de notre véhicule, et le stationnement du véhicule par 30° nécessite de laisser des fenêtres ouvertes pour le chien, ce qui n'est pas très idéal question sécurité. 

Mais voilà, nous devons aller à Santiago pour obtenir le précieux CZI, Certificat Zoosanitaire International, auprès du SAG. Et il se trouve que le SAG à Santiago est en face du palais présidentiel, "la Moneda". Nous voilà donc en plein centre ville, à la recherche d'un vétérinaire et du SAG. Nous ne prendrons que quelques photos en roulant, ce qui laissera le lecteur assidu que vous êtes sur votre faim.

Etant en ville nous en profitons pour rechercher les bureaux d'Air France qui ne sont pas à l'aéroport où Air France dispose seulement d'un centre d'appel, mais à l'autre bout de la ville dans le très moderne quartier "Providencia" où se trouvent les plus grandes marques internationales de design, de vetements et autres. La vue depuis le 9ème étage d'un très bel hotel est absolument superbe sur Santiago avec les Andes en toile de fond.

Santiago a un avantage sur d'autres grandes villes, on y roule très bien, notamment grace à l'avenue o'Higgins qui traverse la ville de part en part sur 2 fois 4 voies avec circulation séparée des bus et taxis sur les 2 voies les plus à droite. Les cyclistes ont leurs voies réservées sur le large terre plein central au milieu de la verdure. 

Compte tenu du sinistre passé très récent du Chili sous la dictature Pinochet de 1973 à 189, nous ne pouvions quitter Santiago sans aller voir le "Parc pour la paix" légèrement excentré. Il s'agit de la "villa Grimaldi" transformé en lieu du souvenir et des droits humains.Ici furent emprisonnés et torturés quelques 4500 prisonniers politiques et 266 exécutés. On estime à 35000 le nombre de personnes torturés et 3000 "disparus" lors de ces 17 terribles années de dictature. 

 
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81-Valparaiso

Valparaiso
Valparaiso

Valparaiso! 

En entendant ce nom résonner à nos oreilles, on est déjà en voyage à l'autre bout du monde. On imagine tous ces grands voiliers et ces bateaux qui sillonnent le globe s'amarrer dans ce port, débarquant une horde de marins chantant et foncant vers les rues les moins fréquentables de la ville.

Bon, mais ça c'est vraiment de l'imagination, car nous n'avons vu sur les quais que des containers bouchant le paysage maritime et point de marins remarquables à l'horizon.

Mais Valpo, comme les gens l'appellent affectueusement,  est une ville bien sympatique qui a reçu les honneurs du classement au Patrimoine mondial de l'Unesco. 

Batie sur plusieurs collines plongeant vers la mer, c'est un dédale de rues où il fait bon déambuler pour peu que vous ayez de bonnes jambes. 

Heureusement il y a 15 ascencores ( funiculaires) brinquebalants construits entre 1883 et 1916 qui partent à l'assaut des cerros(collines) et de leurs rues sinueuses.

Le hasard a voulu que nous arrivions à Valparaiso un week end, jours où les rues sont désertées. Nous pûmes ainsi faire un tour de ville en voiture, notamment dans la rue Alemania d'où l'on a une superbe vue sur la ville et nous garer au beau milieu du cerro Alègre sur la place San Luis, qui avec le cerro Conception sont au coeur du quartier touristique de Valparaiso.

Nous y avons déniché un restaurant français, "le filou de Montpellier" qui nous a permis de reprendre goût à la nourriture, car, coté cuisine, si le Chili dispose de presque tous les produits que l'on puisse désirer, les chiliens ne savent pas les accomoder, ou alors il faut aller dans des restaurants de grand standing.

Les rues sont très raides et bordées de demeures du XIXéme, souvent couvertes de tôles de zinc peintes, qui maintenant sont de plus en plus transformées en cafés ou restaurants.

Une jeunesse un peu bohème parachève le tableau, au sens propre comme au figuré.

L'ambiance dans ces quartiers nous est parue très plaisante, et on a assez aimé.

Au nord et contigüe à Valparaiso, ce sont Vina del Mar et Renaca, suivi de Con-Con.

Là l'ambiance est complètement à l'opposé et nous nous retrouvons comme dans le sud de l'Espagne avec des tours et immeubles récents occupant tout le littoral, ce qui n'empêche pas d'y trouver de petits ilots rocheux  à quelques mètres des habitations sur lesquels s'ébattent pélicans et lions de mer.

 

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82- Aconcagua

L'Aconcagua
L'Aconcagua

Pas de triomphalisme, nous n'avons pas gravi les 6962 mètres del'Aconcagua. Nous sommes allés seulement à la pancarte. Mais revenons un peu en arrière, à valparaiso.

Nous avons rencontré un couple de basques de St Jean Pied de Port voyageant en landcruiser qui y étaient le même dimanche que nous. Ils s'étaient garés 500 mètres plus bas le long de la place Echauren à coté du marché du port. Leur surprise au retour d'un restaurant fut de trouver une vitre arrière brisée et la quasi-totalité de leurs affaires disparues. Une dame présente leur a dit qu'elle n'avait rien pu faire car les brigands l'avaient menacée d'un couteau. Bien entendu le gardien de parking avait lui aussi disparu. Ils ont été victimes d'une incivilité comme on dit maintenant en France et leur ressenti de Valparaiso n'est pas le même que le notre.

Comme quoi notre perception d'une ville peut varier du tout au tout en fonction des événements vécus.

La route qui mène en Argentine passe par Portillo à  2900 mètres. 

Portillo où se sont déroulés les championnats du monde de ski en août 1966. Je venais d'avoir 16 ans, des idées de voyages plein la tête et voila l'équipe de France à l'autre bout du monde. La grande équipe, celle des Killy, Goitschel, Famose, Perillat et autres, celle qui a raflé lors de ces championnats 16 médailles sur 24  et qui renouvella ses exploits aux J.O. de Grenoble en 1968. 

C'est donc avec un intérêt tout particulier que nous parvenons à Portillo.

Déception! Tout Portillo tient dans un mouchoir de poche: un grand immeuble -l'hotel Portillo- et 5 maisonnettes. Le nombre de remontées est inférieure à 10 pour un dénivelé maximal de 700 m. Lorsque l'on connait nos domaines skiables en France, on reste sur notre faim.

Peu après Portillo, un tunnel de 3km puis un poste de douane chilien, mais uniquement pour ceux qui entrent au Chili. Le poste de douane principal est 15km plus loin, en Argentine, où les deux polices chiliennes et argentines partagent le même bureau. Le passage est assez fastidieux car beaucoup de monde, mais pour une fois ordonné, car on ne descend pas des véhicules; on doit suivre la file et attendre son tour.

Comme d'habitude, suivent la douane pour l'exportation puis l'importation temporaire du véhicule et le Senasa ( le Sag au Chili) pour le contrôle des papiers du chien.

Enfin nous pouvons nous diriger vers le parc de l'Aconcagua. Un presque 7000 valant, aux dires des alpinistes, un petit 8000 himalayen. Ce n'est donc pas pour nous. Surnommé "le toit des Amériques", ce sommet volcanique a été gravi pour la première fois par l'alpiniste italo-suisse Mathias zurbriggen 1897. Pour atteindre le sommet, avec le temps d'acclimatation, il faut compter 2 semaines.

La route poursuit sa descente en passant devant la curieuse, mais pas spécialement jolie, formation géologique dénommée le "Pont de l'Inca", puis "Les Pénitents" pour arriver à la petite ville d'Uspallata à 1900 m. une oasis perdue au milieu de ce monde très minéral.

 
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83- Uspallata

A Uspallata, nous avons rencontré Vincent, à qui nous attribuons la palme du voyageur le plus original.

Après avoir vendu son affaire d'huiles essentielles en 2008, il part aux USA où il achète un gros pick up ainsi qu'une remorque fermée qu'il fait aménager à son goût. C'est ainsi que depuis 2009, il a traversé en prenant son temps, l'Amérique du nord puis l'Amérique centrale pour parvenir en Amérique du sud avec un piano à l'intérieur de sa remorque, remorque qui lui sert aussi d'habitation. Un camper-salle de concert ambulant. Il fallait y penser.

Mais Uspallata présente d'autres intérêts dont, non loin, la montagne aux 7 couleurs.

Se découpant sur le bleu du ciel, c'est un spectacle tout à fait remarquable.

Nous avons rencontré là un couple d'argentins dont l'une des soeurs vit à Compiègne depuis 15 ans, marié à un français, où sont nés leurs deux enfants.

Ce n'est pas la première fois que, voyant notre nationalité, des argentins ou des chiliens viennent spontanément nous informer avec fierté qu'une partie de leur famille est maintenant en France et qu'ils n'ont aucune intention de rentrer au pays.  Certains chiliens nous disent avec un humour noir qu'ils ont bénéficié d'une "bourse Pinochet", ce qui signifie en clair qu'ils ont dû fuir la dictature en vigueur dans leur pays à cette époque.

 

Nous avons connu là également Pascal et Claire Lise, un sympatique couple suisse qui réside à Morges en Suisse, juste en face de chez nous, de l'autre coté du lac Léman. Ayant loué sur internet pour 2 mois depuis la Suisse, un camper argentin, ils nous ont confirmé ce que les forums indiquent, à savoir que les campers 4x4 de location argentins sont dans un état pitoyable, leur occasionnant de très nombreux soucis. L'un deux étant que la cellule n'est fixée au chassis que par 4 petites tiges filetées de 12mm. brinquebalantes, menaçant ainsi de tomber sur la piste. De plus, ils attendent toujours depuis 1 mois l'autorisation de sortir le véhicule d'Argentine pour se rendre au Chili, malgré la promesse du loueur. Ils ont donc dûs rebrousser chemin tout près d'Ushuaia, ne pouvant traverser les 300 kms du Chili qui en permettent l'accès. Plutôt rageant quand on connait les conditions financières du loueur de l'ordre de 120 à 150 euros par jour.

Ceci nous conforte, s'il en était besoin, que, à moins de venir sur place choisir son camper de location, cela vaut la peine de faire traverser son propre véhicule, même pour 2 mois.

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84- Leoncito

La cordillère Ansilta depuis la lagune du Parque El Leoncito
La cordillère Ansilta depuis la lagune du Parque El Leoncito

De Uspallata nous prenons la direction de Barreal à 1650m. d'altitude, via le "Parque El Leoncito". Surprise; mis à part 40 km de très bon ripio, la route est maintenant goudronnée et nous n'en apprécions que plus les paysages sur ce parcours qui longe la cordillère des Andes. La vue du massif en arrière plan de la lagune asséchée de Barreal vaut largement le déplacement. Il s'agit de la cordillère de Ansilta avec 7 sommets allant de 5130m à 5885m. Le vent fort qui souffle courammentsur cette lagune en fait un lieu recherché par les adeptes du char à voile. Mais ce jour là, un peu de vent, pas de chars. La lagune est au coeur du parc El Leoncito sur l'un des sommets duquel se trouve un observatoire astronomique, car dans cette région, le ciel très pur est dégagé plus de 300 jours par an et vu lé désert qui l'entoure, il n'y a pas de pollution lumineuse.

Vingt km après Barreal, c'est la surprenante formation géologique "Cerro El Alcazar" puis plus loin les reliefs tourmentés du "Parque nacional de la sierra de las Quijadas".

 

Note : Farouche s'est enfin décidé à sortir de son mutisme en BP 11

 

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85-Buenos Aires bis

Une très bonne route rectiligne et plate de 900km sans intérêts particuliers nous ramène à Buenos Aires où nous allons prendre l'avion pour un petit séjour en France afin de revoir notre famille et surtout nos petits enfants. 

Nous profitons de ces quelques jours à Buenos Aires pour poursuivre la visite de la ville. La canicule de Noël a cédé la place a une agréable température d'une vingtaine de degrés et un beau ciel dégagé, même si certains quartiers souffrent d'un nuage de pollution.

L'un des quartiers des plus intéressants est celui de La Boca qui se situe à l'emplacement de la première ville de Buenos Aires, le long du port. Il s'est développé à la fin du XIXème siècle grâce à l'arrivée de nombreux migrants européens dont principalement les italiens. En 1907 un artiste peintre, Quinquela Martin, proclama, comme à Montmartre, une "République de la Boca", sans conséquence politique. C'est lui qui eut l'idée de demander aux habitants de venir peindre les murs de l'école qu'il avait fait construire. Ceci fit des émules parmi les portenos ( habitants de Buenos Aires) de la Boca qui se mirent à peindre leurs maisons faites de bric et de broc.

Ce quartier qui fut le berceau du prolétariat fut aussi celui de la naissance du tango.

Les touristes se pressent aujourd'hui à Caminito, au centre de La Boca, où ils peuvent se promener parmi ces maisons colorées,et assister à des spectacles de tango.

C'est sur le parking du Buquebus, le ferry qui assure la liason avec l'Uruguay, que nous pu rencontrer Michel et Sylke qui terminent une année de voyage en Amérique du sud à bord d'un véhicule identique au nôtre, ainsi que Regine et Walter qui, après un circuit d'une année en Australie, parcourent depuis 3 ans le continent américain du nord au sud.

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86- France: le retour (provisoire)

Après ces 28000 kilomètres et 190 jours, nous rentrons quelques mois en France pour rendre visite à notre famille et spécialement nos deux petits enfants.

Peu avant Santiago, nous avons dit au revoir à nos amis Claude et Nicole avec lesquels nous avons voyagé de concert pendant plus de 5 mois, car nos dates de retour divergeaient. Nous avions prévu de tous partir de Montevideo en Uruguay, mais, renseignements pris, l'avion Air France atteinds Montevideo en 1heure pour y fait escale pendant 2 heures avant de partir vers Paris. Cela fait donc 3h de plus pour Farouche à rester dans la soute. Compte tenu du supplément à payer pour modifier nos billets, Claude et Nicole ont préféré partir de Montevideo comme prévu.

Après avoir garé notre véhicule dans un hangar fermé et sécurisé à quelques dizaines de kms de Buenos Aires, nous avons pris le chemin de l'aéroport où le départ ne s'est pas fait sans une petite péripétie de dernière minute.

Nous avions bien les papiers de Farouche en ordre pour entrer en Europe, mais nous n'avions pas pensé qu'il nous fallait une autorisation de sortie du territoire argentin délivré par le Senasa, le service national de santé animale.

D'où un retard d'une journée au décollage et une nouvelle modification des billets.

Mais tout est bien qui finit bien et c'est avec plaisir que nous retrouverons au mois d'août l'Amérique du sud pour y découvrir d'autres pays et , comme partout, leurs sympatiques habitants.

Merci de nous avoir suivi et de vos commentaires.

A bientôt, 

Jacques, Martine, Farouche

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