103- Tupiza-Uyuni

Une fois la frontière bolivienne passée, c'est un autre monde qui s'offre à nos yeux. Un retour en arrière. Le niveau de vie est visiblement très en dessous de celui des argentins. Les gens eux-mêmes sont de taille plus petite, les vêtements très différents. Les femmes portent toutes des jupes courtes sur des bas de laine bruns ou gris, un petit chapeau de feutre noir délicatement posé sur le coté gauche de la tête et dont on se demande comment il tient. Les visages sont burinés par le soleil,
 la sècheresse de l'air, et de par leurs racines indiennes. Un petit repas et, impatients de partir après ces 2 jours d'attente à la douane, nous prenons la route en terre au plus court pour Uyuni (à 3700m). Mais si les 71km de la ruta 14 sont corrects jusqu'à Tupiza à 3000m, la ruta 21 qui mène à Uyuni nous a demandé 8h pour en parcourir les 200km. Il a fallu d'abord grimper à 4200m pour naviguer ensuite entre 3800 et 4200 sur des tôles ondulées géantes. Nous avions bien fait de nous arréter 2 jours à Tupiza pour découvrir son environnement de roches rouges déchiquetées par l'érosion. D'abord la québrada Palala juste à coté de cette ville de 23000 habitants, où nous rencontrerons Patrice et Véronique, voyageurs comme nous, avec un Patrice féru de drone avec lequel il peut filmer et photographier. Puis une rude montée à 3800m sur "El sillar", la selle, qui offre un panorama sur la région, enfin une visite à la communauté indienne de Torre Huyaco où avait lieu un championnat junior de foot. La route pour Uyuni traverse des paysages grandioses et désertiques. Elle s'améliore un peu à l'approche d'Uyuni (19000 habitants) en même temps que le paysage reverdit très timidement. Si Uyuni est le point de départ vers le célèbre salar du même nom, cette ville porte aussi un témoignage du passé récent avec son cimetière de trains, rappelant qu'au siècle dernier, la ville abritait une usine de wagons. C'est la seule attraction touristique de ce lieu. Et les touristes, il y en a!, mais pas autant que les tours opérateurs.


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104- Rocas


Au départ nous voulions faire le parcours Tupiza, laguna verde, Uyuni, mais il faut compter environ 1000km sans possibilité de ravitaillement en gasoil. Ceci est largement à la portée de notre véhicule qui a une autonomie d'environ 1300km. Mais il faut tenir compte de l'altitude et des fortes pentes nécessitant l'utilisation des vitesses courtes en 4x4, la combinaison des deux augmentant de façon importante la consommation. De plus il ne faut pas exclure les erreurs de parcours et donc l'augmentation du trajet. Nous décidons donc de réaliser une boucle Uyuni-Laguna Verde-Uyuni d'environ 1100km en passant par San Cristobal, à 90km d'Uyuni, où il y a possibilité de ravitaillement. La suite nous donnera raison car sur les 373 km de San Cristobal à San Pedro de Atacama notre moteur demandera pas moins de 65l soit 18l aux 100.Nous laissons tomber provisoirement le parcours Tupiza-Laguna verde. Par contre ceci nous permet de passer par les "Valles de rocas", un site de formations rocheuses tourmentées aux formes étranges, où votre imagination trouvera certaines ressemblances avec ..., à vous de choisir. Auparavant, nous aurons traversé deux petits villages, Villa Alota et Villa Mar, dont on se demande bien comment les habitants font pour vivre dans ces lieux désertiques à près de 3500m où souffle un vent poussiéreux quasi permanent, sans compter le froid.
Après Alota, la piste reste facile mais devient terrible pour notre cellule avec cette grosse tôle ondulée sur caillasse. Là débute une montée vers un col à 4650m pour atteindre de l'autre coté la Laguna Colorada.
Les puissants Toyota sw100 des tours operateurs circulent sur ces parcours à environ 60 à 70km/h grace à leurs énormes moteurs, mais notre poids ne nous permet pas de prendre suffisamment d'élan pour atteindre ces vitesses sur ce type de terrain sauf à risquer de casser le matériel et nos reins. C'est donc à 15/20 km/h que nous avançons. Et à cette allure, on a le temps d'admirer le paysage qui le vaut bien.

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105- Colorada


Un bivouac à 4400m le long de la piste et lendemain matin nous terminons la longue montée en passant un col à 4650m. Une courte descente et nous entrons dans la "Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa". Un peu plus loin,  
la Laguna Colorada apparait dans toute sa majesté.
A 4278m, la Laguna Colorada couvre une superficie de 60km2 mais sa profondeur n'excède pas 45cm. Sa couleur rouille qui provient d'une algue microscopique, peut varier d'intensité en fonction de l'heure. Non seulement ceci justifie amplement le détour mais de plus, c'est le lieu de nidification des trois espèces de flamands des Hautes Andes.
Petit cours sur ces flamands d'altitude:
"Le flamand du Chili peut mesurer plus d'un mètre de haut et possède un bec blanc à bout noir, des pattes bleu terne, des genoux rouge et un plumage saumon. Le flamand de James est le plus petit des trois, avec des pattes rouge foncé et un bec jaune et noir. Le flamand des Andes, le plus grand, arbore un plumage rose, des pattes jaunes et un bec jaune et noir."
Mais trève de chiffres et d'explications et admirons ces tableaux vivants de toute beauté, les photos parlant d'elles mêmes.
Nous resterons là 24h sans nous lasser de regarder le spectacle.
Au petit matin, la température extérieure est de moins 8° à 7h.
A cette altitude, nos appareils de cuisson et de chauffage manquent d'oxygène et ne veulent plus rien savoir. En plein hiver, juillet-août, la température peut descendre ici à moins 20°. Heureusement dès que le soleil apparait, celle ci remonte à 10/11° et permet de jouir du spectacle sans trop souffrir.



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106- Verde

Nous quittons la Laguna Colorada pour nous diriger vers la Laguna Verde. Au passage, nous ferons un arrêt aux geysers "Sol de Manana" qui nous laissent sur notre faim car ce ne sont que quelques petites fumerolles. Nous ne nous baignerons pas dans le petit bassin à ciel ouvert des Thermes de Polques, ne trouvant pas la température extérieure suffisante. La piste toujours aussi tolée nous dirige à 15/20km/h vers la Laguna Verde en franchissant au passage un col à 4860m d'altitude, notre record pour l'instant. Sur la gauche de la piste apparait un lieu étrange appelé "Désert de Dali". Sur une dune de sable des pierres de tailles assez importantes sont disposées de façon aléatoire et de loin cela ressemble à un tableau du grand maître.
La lagune nous apparait vert pâle et nous sommes un peu déçus. Nous apprendrons un peu plus loin, à la sortie du Parc que le beau vert émeraude nécessite trois conditions: un ciel bleu, pas de vent qui remue l'eau, et être présent vers 14h.
Pas de chance pour nous: ciel couvert, vent fort et il etait 18h.
La nuit au bivouac à la sortie du parc, sera la plus froide de notre circuit avec moins 5° dans la cellulele véhicule au petit matin. Nous attendrons sagement 9h pour nous extirper de notre couette.
Nous nous sommes aperçus à la Laguna Verde que, malgré nos précautions, une attache de notre lit s'est détachée, et il faut réparer. Nous décidons donc sagement de ne pas poursuivre les 500km prévus de mauvaise tôle ondulée sur le sud Lipez bolivien, mais de pénétrer au Chili qui n'est qu'à 20km où l'on retrouve le goudron. La douane et la police boliviennes sont maintenant réunies au même endroit et les formalités se font très rapidement. En effet, jusqu'à cette année, la douane bolivienne était située vers les geysers, plus de 50km avant la frontière, ce qui n'était pas des plus pratiques et nombreux étaient ceux obligés de faire demi-tour pour y accomplir les formalités de sortie du véhicule.
Une longue et forte descente de 41km nous amène à San Pedro de Atacama. Nous passons en moins d'une demi-heure de 4600m à 2300m d'altitude et de 6° à 26°. Ceci nous permet au passage, de nous rendre dans le désert de Atacama.
Ensuite, il ne nous restera plus qu'à remonter plein nord sur 300km au Chili pour re-rentrer en Bolivie à Avaroa et à nouveau nous diriger sur les pistes boliviennes vers Uyuni et son salar.

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108- Ollagüe

Le volcan Ollagüe 5869m
Le volcan Ollagüe 5869m

 L'entrée de Farouche en Bolivie n'avait pas posé de problème car ses papiers étaient en règle et de toutes les façons, le service vétérinaire (SAG) de la douane était en grève. L'entrée au Chili a pris plus de temps car les papiers que nous avions étaient périmés et le SAG ne voulait rien entendre. Heureusement, nous avons eu la bonne idée de sortir le passeport européen du chien et tout rentra dans l'ordre. Le préposé nous indiqua qu'au Chili, en principe, le passeport suffit. Mais la surveillance des documents est importante car, sur 9 régions de Bolivie, 8 sont touchées par la rage. Fort des ces renseignements, nous allons à Calama au SAG pour demander les conditions d'entrée en Bolivie de Farouche. Une personne nous indique fort aimablement qu'il faut impérativement un vaccin antirabique de moins de 2 mois. Ceci nous pose problème car l'Argentine demande un vaccin de plus de 2 mois, ce qui ne nous convient pas puisque nous devons retourner à Buenos Aires dans moins de 2 mois. Nous décidons donc de tenter le passage sans autres documents que le passeport européen de Farouche. Au pire nous referons en sens inverse les 300km qui nous séparent de la frontière, et nous resterons au Chili. Bien nous en a pris, car au poste frontière de Ollagüe, le SAG regarda le passeport sans visiblement y comprendre grand chose, mais tous les tampons lui ont suffit. Affaire réglée.
Par contre, la police nous accorde 1 mois de séjour, et la douane 2 mois pour le véhicule. Il nous faudra donc faire prolonger notre autorisation de séjour à Santa Cruz si besoin.
Les paysages sont désertiques, seulement ponctués de temps à autres de sites d'extraction de minerais. Car la région de Calama et ses tonnes de cuivre, est l'une des principales sources de devises de l'Etat chilien.
Les deux villages indiqués sur la carte, San Pedro et Ascotan, ne sont en fait que des barraquements de mineurs. Et à Ascotan, nous fûmes très content que le tout petit barraquement servant de restaurant aux ouvriers nous accueille très gentiment pour participer à leur repas.
Ollague est un village gare, de même que son pendant Avaroa coté bolivien.
La route coté chilien est bordée de chaque coté par des volcans dont certains sont actifs, puis par des lagune salées.
Coté bolivien, une belle piste très roulante mène à Uyuni en passant par Alota et San Cristobal que nous avons déjà traversé pour aller à la Laguna Colorada. On constate au passage que chaque école a sa "tenue de travail", tenue impeccable,  malgré le vent de poussières quasi permanent.


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109- Salar

 Nous ne voulions pas manquer le salar d'Uyuni, à 3653m d'altitude, la plus vaste réserve de sel au monde. Sa couleur est un peu moins blanche que celle des Salinas Grandes, légérement beige. Des plaques de sel hexagonales couvrent sa surface. L'entrée principale se fait à Colchani à 20km au nord d'Uyuni. De là il faut trouver la piste qui mène le plus directement possible à l'ile Incahuasi, à 65km à l'ouest. Car on peut rouler partout et de nombreuses pistes partent dans toutes les directions. Mais ce n'est pas bien difficile, il suffit de suivre le gps. Et le volcan Tunupa et ses 5432m sont un bon repère à l'horizon, et on n'aperçoit pratiquement que lui.
A colchani, 20000 tonnes de sel sont extraites, mais ce qui intéresse la Bolivie ( et les multinationales), ce sont les milliers de tonnes de lithium sous la surface du salar. Le lithium est un minerai rare nécessaire notamment aux piles des véhicules électriques, ordinateurs et téléphones portables.
L'ile Incahuasi est couverte de cactus. Elle est le lieu de rendez vous des tour-opérateurs et autres touristes comme nous.  En saison sèche comme maintenant, elle a bien l'allure d'une ile surgie au milieu de cette mer blanche. Mais ceci doit être encore plus frappant en cas de pluie où le salar est recouvert d'une mince pellicule d'eau.
Nous y passerons la nuit et aurons l'occasion de rencontrer Cherry, une cycliste anglaise voyageant provisoirement seule, son compagnon de route s'étant cassé un bras trois semaines auparavant. Seule et sans gps, avec uniquement une carte, une boussole. sa tente, sa popotte et quelques vêtements. Partie de Los Angeles, elle descend tranquillement à Ushuaia. Nous fêterons modestement ses 30ans ce jour là dans notre Azalaï.
Elle venait du coté du Salar opposé à nous et nous indiqua avoir pédalé dur sur ce salar, car l'orage et ses éclairs tombaient pas très loin d'elle; et être cycliste, seule sur cette mer blanche de sel, n'était pas fait pour la rassurer.

Mais le lendemain, un beau ciel bleu nous réveilla.

Au retour sur Colchani, nous avons croiser à la fois des marathoniens et un cortège de soutien au Président Evo Morales qui se représente à l'élection du 12 octobre.



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110- Rosaire

Après avoir quitté le salar d'Uyuni à Colchani, nous apercevons des gens en costume traditionnel: nous sommes tombés par hasard sur la fête annuelle des  "Virgen del Rosario", qui cette année a lieu un peu plus tôt que d'habitude. Un déferlement de couleurs incroyable à l'orée du blanc salar et au milieu de ce village en terre.

Les individus et les musiciens arrivent à pied les uns après les autres sur la place de l'église. La plupart attend à l'extérieur de la petite église la fin de la messe. En sortant, le prètre et les fidèles passent sous des porches improvisés fait de fleurs et divers objets anachroniques comme des ours ou lapins en peluche . Deux statues des vierges sont portées derrière des étendards à leurs gloires.

Le cortège et les musiciens se dirigent vers cinq maisons décorées que le prètre vient bénir et encenser puis revient sur la place de l'église.

Alors les danseurs entrent en scène et les groupes de danse s'affrontent sur la place. C'est à celui qui fera montre de son plus grand talent et de ses plus belles parures. Deux groupes se détachent nettement par leurs habits multicolores et leurs figures de danse très remuantes. Le groupe en bleu a un peu de peine à se faire entendre, de même que celui en vert et rose, malgré les genres de coques dorées qui enveloppent les hommes.

A la suite de ces exhibitions, les groupes se disloquent et c'est dans une ambiance bon enfant que la journée se poursuit dans le village.

Une très belle manifestation qui nous a conquis.

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111- Potosi

 Etablie à 4070m. au pied du Cerro Rico ( le Mont Riche) rempli d'argent, Potosi et ses 145000 habitants n'est plus la plus grande et la plus riche cité des Amériques qu'elle fut à partir de 1545, date de sa création par les espagnols. Le minerai extrait par des esclaves indiens puis africains, servait à financer les immenses besoins de l'empire espagnol jusqu'en 1825, date de l'indépendance. On estime à 8 millions, le nombre d'esclaves morts au fond des mines dont ils ne sortaient que tous les 4 mois, ou asphyxiés par les vapeurs de mercure dans les fonderies. Maintenant non rentables, les mines ont été confiées à des coopératives de mineurs qui travaillent de la même façon qu'autrefois à la recherche d'un filon d'argent.
Le passé de Potosi avec ses 80 églises et ses monuments coloniaux fait que la ville est classée au Patrimoine Mondial depuis 1987. L'un des bâtiments les mieux conservé est la "Casa de la Moneda" où étaient frappées les pièces d'argent. Les engrenages en bois furent ensuite remplacés par des machines à vapeur qui restèrent actives jusqu'en 1953.
Vous verrez plusieurs photos à l'attention principalement de François, féru de mécanique.
A l'entrée de la Casa figure un masque de Bacchus, le Mascaron, installé par le français Eugène Moulon en 1865, pour des raisons que tout le monde ignore, mais qui est devenu l'emblème de la ville.
Un autre monument mérite la visite, le couvent musée Santa Teresa et son cloitre, fondé en 1685.
Y entrer pour une jeune fille de 15ans était un privilège, mais ce devait être un privilège pour ses parents car, une fois à l'intérieur, les carmélites n'en sortaient qu'à leur mort sans jamais voir ni toucher d'autres personnes que ses collègues. Je suppose qu'on ne leur demandait pas leur avis. Ceci a perduré jusqu'en 1960, année du concile Vatican II où les règles ont été (très) légèrement assouplies.
Dans les deux édifices sont exposés aussi des peintures de l'école de Potosi et notamment de Melchor de Holguin, le plus célèbre peintre bolivien.
Les oeuvres peintes ou sculptées ont pour spécificité d'être souvent morbides, avec des visages émaciés et des représentations du Christ sanguinolent sans doute plus près de la vérité que nos représentations très propres de son calvaire.
Nous avons eu la chance lors de la visite de la Cathédrale d'être emmenés par un guide bolivien digne de la Comedia del Arte, ce qui nous a permis d'apprécier cette visite qui autrement n'eut été que banale.
La ville est très vivante, mais l'atmosphère détendue, et c'est un plaisir de déambuler dans le centre qui finalement est assez réduit.
Malgré l'altitude dont nous n'avons pas souffert, nous avons profité de températures très clémentes avec de 11° à 19° le matin vers 9h jusqu'à 25° l'après midi.
Nous avons profité de cette halte pour effectuer une révision du véhicule par le très bon garage Comber (S19°34.898 W65°45.187) à 2 quadras de notre bivouac dans la cour de la résidence Tarija à 10' à pied du plein centre. Vidange, graissages, réglage du train avant, démontage complet des moyeux débrayables, contrôles niveaux, soit 2 heures à 2, nous ont coûté la somme astronomique de 100 bolivianos, soit un peu moins de 12 euros. Ceci donne une idée des salaires dans ce pays dont le PIB progresse néanmoins de 5% par an mais se situe encore en dessous de 4500 dollars par an. Les nationalisations à tout va réalisées par Evo Morales n'incitent guère les entreprises étrangères à investir. L'exploitation du lithium sous le salar d'Uyuni sera peut être demain l'Eldorado de la Bolivie.

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112- Sucre

Sucre, 215000 habitants à 2750m d'altitude est classée au Patrimoine Mondial depuis 1991 car elle a pu et su conserver ses nombreux bâtiments coloniaux blancs qui en fait l'une des plus jolies villes de Bolivie. C'est ici que fut signée la déclaration d'indépendance le 6 août 1825 par les généraux Sucre et Bolivar, lequel donna son nom à la Bolivie.
Par rapport à Potosi, le contraste est flagrant. Autant Potosi est une ville de mineurs, autant Sucre parait une ville plutôt bourgeoise avec un centre ville assez étendu, bardé de bâtiments blancs. Le marché lui-même fait "riche" avec une profusion de fruits et légumes.
De nombreux édifices restaurés dans le style colonial font office d'hôtels de grande classe. Des concerts de musique classique ont lieu dans l'enceinte de la Casa de la Libertad, ce monument considéré comme le berceau de la nation.
Mais je ne vous parlerai pas de ses églises qui sont soit en restauration, soit fermées, car ellse n'ouvrent leurs portes que pour les offices. La Cathédrale du XVIème elle-même était fermée au public. Nous ne pourrons pénétrer qu'à Santa Clara où les religieuses priaient, et visiter le musée d'ethnographie où sont exposés une cinquantaine de très beaux masques que l'on ne peut photographier.
Par contre nous aurons la bonne surprise de retrouver à l'hôtel Pachamama Claude et Nicole qui arrivent de l'est de la Bolivie.
Avant leur venue, nous aurons pu assister à un sympathique petit concours de danse réservé au plus de 60 ans, dont vous verrez ci-dessous quelques aperçus. A première vue, le physique des personnagse ne laissait pas penser à un tel dynamisme; et pourtant!
D'autres photos donnent une impression étonnante de la ville que très peu de gens ont l'occasion de ressentir, car ce dimanche 12 octobre était jour d'élection présidentielle . Et donc tous les 5 ans, à cette occasion, la circulation et l'alcool sont interdits du samedi 22h au dimanche soir 18h. Tous les commerces sont également fermés.
Le marché de la Recoleta, lui-même, n'assurait que quelques repas.
L'avant veille, nous avions quitté Sucre pour partir vers le cratère de Maragua accompagnés de Claude et Nicole. Très joli parcours que nous raconterons plus tard.
A Sucre, le moteur broutait encore légèrement malgré le changement de filtre à gasoil. Le chef mécano du garage Ford eut tôt fait d'en trouver la cause et il ne lui fallut que 10' pour résoudre le problème. Un simple capteur poussiéreux, ce que n'avait pas diagnostiqué le garage Comber à Potosi, car celui ci ne travaillait que les moteurs essence. Il faut savoir qu'en Bolivie, les véhicules diesel sont interdits. Seuls les plus de 3.5 tonnes sont autorisés à rouler au gasoil. Ce qui nous oblige également à faire le plein dès que l'on trouve une pompe diesel, la plupart des véhicules de moins de 3.5t roulant au gaz ou à l'essence.

Comme partout en Bolivie, les gens sont très accueillants; et voilà que le chef mécano de Ford veut me faire essayer son quad personnel de 450cc, ce qui fut une expérience intéressante mais peu concluante vu ma non expérience de la conduite des motos.
Pour information, Evo Morales, premier Président indien, a été réélu pour la 3ème fois au premier tour avec 61% des voix.

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113- Maragua

De Sucre, une route récemment goudronnée conduit à un col de la Cordillera de Los Fraises. De là une piste abrupte descend sur plusieurs kilomètres vers différents petits hameaux dont Maragua, placé au centre d'un cratère rouge violacé de 8km de diamètre.
Sur les cotés les formations rocheuses ressemblent à des coquilles. Nous y sommes partis avec Claude et Nicole, mais avons du rebrousser chemin au coljusqu'à Sucre suite à notre moteur qui broutait. Repartis vers 16h pour rejoindre nos amis, nous sommes arrivés à Maragua de nuit sur une piste un peu glissante détrempée par l'orage qui nous a surpris en cours de route. Le lendemain un grand ciel bleu nous a permis à tous les quatre de faire une petite randonnée de 3h jusqu'au site des traces des dinosaures; une dizaine de traces mais de taille! Sur un pan de rochers incliné les empreintes mesurent de 30 à 40 cm.; des traces de carne...sorus?? En chemin nous avons rencontré un groupe de six touristes dont l'un deux s'était tordu une cheville. Leur guide était à la recherche d'un moyen de transport pour remonter son client. Après négociation, un paysan a bien voulu prêter son âne pour remonter l'infortuné.
Les indiens de cette région sont de culture Jalq'a et de langue Quechua. Ils sont connus pour leurs tissages rouge et noir. Mais n'avons pu en voir que trois petits.
N'ayant pu apercevoir le paysage la veille à cause de l'orage et de la nuit, nous avons décidé de refaire le chemin en sens inverse jusqu'à Sucre afin de profiter de cette superbe montée au col de 800m de dénivelé. On devine cette "route" sur l'une des photos où l'on voit le pont en bas à gauche et l'on devine quelques virages tout en haut au milieu de la photo.

 

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114- Amboro

Parque Macchias
Parque Macchias

Nous quittons la douceur de Sucre pour descendre dans la fournaise de Santa Cruz où la température oscille entre 35 et 40° avec un fort taux d'humidité. Au lieu de prendre la route principale, nous décidons de rejoindre Samaïpata par la ruta 5 afin de visiter la réserve de l'ONG locale Armonia dont le but est de préserver le ara à front rouge (ara de Lafresnaye) dont il ne reste que 1000 specimen au monde. Mal nous en a pris car la ruta 5 entre Aiquile et la jonction avec la ruta 4 goudronnée, soit sur 130km, n'est qu'une piste poussiéreuse à souhait où ne circulent que de gros camions de minerais ou de ciment. Et la réserve était fermée. Seule sa sympatique gardienne était présente.
Peu après la jolie petite ville de Samaïpata se trouve le site d'El Fuerte, inscrit au Patrimoine mondial. Il s'agit d'un site pré-incas au  sommet d'une haute colline. Les incas n'ont pris possession du lieu qu'en 1470, alors que celui-ci remonte. à plus de 2000 ans avant JC. Il ne reste que peu de choses, mise à part une grande dalle de pierre de 100m sur laquelle sont gravées diverses sculptures Pour ma part, je n'ai pas été conquis par cet endroit qui pour certaines personnes revêt un aspect mystique. Le minuscule zoo-refuge était plus attachant, au propre comme au figuré ( voir photos)
Quelques kilomètres plus loin le site de Cuevas et ses cascades accueillent les baigneurs pour les rafraichir.
Nous y verrons quelques mémonites, ces gens de souches pour la plupart germaniques, qui vivent comme autrefois, un peu comme les Amishs aux USA.
La mise à l'eau des petites têtes blondes a jeté un froid dans l'assemblée et bientôt il n'y eut plus qu'eux dans le bassin; les enfants;  car les dames gardent précieusement leurs longues robes sombres et assurent la surveillance de leur nombreuse progéniture.
Nous sommes ici au pied sud du parc Amboro.
Une raide montée sur un chemin de montagne nous hausse de 500m en 3.5km jusqu'à l'une des entrée du parc où se trouvent les fougères géantes. Impressionnantes! Plusieurs mètres de haut dans cette jungle amazonienne. C'est une autre facette de la Bolivie  qui se présente à nous et à laquelle on ne pense pas forcément.
La laguna volcan est un lieu idyllique pour qui recherche le calme. Malheureusement, nous ne pourrons y bivouaquer comme prévu, après une raide montée, car l'endroit est entièrement privatisé avec hotel 5 étoiles, piscine et golf.
Santa Cruz nous attend car nous n'avons obtenu que 30 jours de visite à l'entrée en Bolivie et il nous faut faire prolonger nos passeports; ce qui fait sans difficulté. Pas de problème pour le véhicule car la douane lui avait accordé 60 jours. Bizarre, bizarre...
Nous voulions aller plus à l'ouest de la Bolivie pour faire le circuit des Missions Jésuites, environ 4 à 5 jours, mais la température a refroidi notre ardeur - si l'on peut dire. De plus nous avons rendez vous fin octobre à La Paz avec nos amis Claude et Nicole pour faire un bout de chemin ensemble au Perou et au Chili. Compte tenu du temps nécessaire, nous décidons de prendre la route à l'est en direction de La Paz et contourner le Parque Amboro par le nord afin d'en visiter quelques autres recoins au passage.
Santa Cruz, la deuxième ville et capitale administrative du pays, ne présente que peu d'intérêts. Il est difficile d'y trouver un endroit où bivouaquer. Merci à Francis et Isabelle de nous avoir indiqué le Parqueo Hector qui a bien voulu de notre équipage à trois. Oui, trois avec Farouche, car avec les 39°, il faut lui laisser les fenêtres ouvertes, et donc il nous faut un endroit sécurisé.
La jolie petite ville de Buena Vista a pour particularité de posséder entre autres une fromagerie suisse, mais surtout d'être le point de départ d'excursions vers la partie nord du parc Amboro. C'est ainsi que nous pénétrons dans la forêt à La Chonta, à 32km au sud de Buena Vista, où se trouve un campement tenu par un couple d'indiens dont le mari et guide connait la forêt comme sa poche.
Nous ferons un petit circuit de 3 heures sous la chaleur humide de la selva, mais hormis un rio pour baignade, nous ne verrons que 3 oiseaux. Il faut dire que l'après midi n'est pas le meilleur moment pour observer les animaux. Le seul moment un peu stressant fut lorsque une trentaine de vaches se sont mises à nous courir après, pensant que j'avais du sel dans mon sac à dos. Des animaux pas très sauvages donc.
Nous remettons un autre circuit au lendemain.
Las! à l'heure du lever, à 5h pour un départ à 6h, un orage survient et le ciel complètement obstrué ne laisse présager rien de bon. Comme nous avons dû franchir 5 rios pour accéder au site et redoutant l'élevation du niveau de l'eau, nous jugeons plus prudent de faire  demi-tour. Surtout que le guide nous dit que la piste risque d'être fermée par les guardes du parc.
Qu'à cela ne tienne, nous irons à Villa Tunari visiter le petit parc El Hormiga et nous bivouaquerons au milieu des singes du Parque Macchias.

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115- Dualité

La Bolivie, ce n'est pas que des paysages et du folklore. C'est un pays qui avance et dans les villes un peu importantes, comme Cochabamba, la population marche à grande  vitesse sur les pas des pays plus développés. Le contraste est frappant entre ces indiennes qui gardent leurs façon de vivre dans leurs vêtements habituels et les plus jeunes et la classe plus aisée qui vit à l'européenne. Ce n'est que depuis l'arrivée au pouvoir de Evo Morales que ces différentes populations se cotoient. Il règnait avant lui un certain apartheid vis à vis des indiens qui étaient considérés comme des individus un peu arriérès et qui ne pouvaient ou n'osaient entrer en ville dans les magasins modernes.
La différence de niveau de vie est flagrante, mais on ne ressent ni gêne, ni ressentiment.
Les photos ci-dessous essaient de montrer cette autre Bolivie et cette juxtaposition de populations.
Pour l'anecdote, nous avons trouvé par hasard le charmant et moderne petit café "Gaia", avenida Salamanca, où l'on a eu la surprise d'entendre des chansons françaises comme Becaud ou Moustaki. Le couple propriétaire est d'autant plus sympatique que la patronne parle un bon français appris à Genève dans les années 60 alors que son papa y était consul de Bolivie. Une adresse à communiquer.
Mauvaise nouvelle: au moment de quitter Cochabamba, nous recevons un mail de nos amis Claude et Nicole. En quittant le salar de Uyuni humide, leur véhicule a glissé et s'est retourné sur le toit. Par chance ils sont indemnes, mais leur véhicule et la cellule sont hors d'usage. Fin du voyage. Ils prenent l'avion pour rentrer en France en abandonnant leur matériel sur place. Triste fin. Un court appel sur skype nous permet de prendre de leurs nouvelles. Ils se trouvaient à Uyuni. Le moral en a pris un coup, et ils arboraient une mine fatiguée et déconfite après ces 36 dernières heures difficiles. Mais compte tenu de leur caractère dynamique et positif, nulle doute qu'ils vont rapidement remonter la pente. C'est ce qu'on leur souhaite.

Plus de détails sur leur site www.euskal-go.com

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116- Marché

 Nous quittons Cochabamba pour La Paz sur une bonne route qui s'élève régulièrement pour franchir un col à plus de 4000m. En nous éloignant de 2km sur une piste, nous trouvons un joli bivouac près de trois maisons récentes en brique. Une petite balade sur la colline dominante et voilà que quatres véhicule montent la piste à toute allure et se garent à coté de notre véhicule. Un gaillard nous fait signe de descendre le rejoindre. Nous lui demandons l'autorisation de passer la nuit sur ce terrain plat qui nous convenait très bien, mais il nous a bien fait comprendre que nous n'étions pas les bienvenus et que nous devions "dégager" sur le champ, ce que nous avons fait sous des regards hostiles. C'est la première fois que cela nous arrive en Bolivie, car les gens sont partout plutôt sympatiques et souriants. Il faut dire que nous ne sommes pas loin de la zone de traffic de coca. Nous reprenons la route et trouvons un bivouac au village suivant, Pongo, où cette fois, nous sommes accueillis avec un grand sourire par un habitant qui nous propose une place où nous serons à l'abri du vent froid, car nous sommes à 4020m.
Ce petit contretemps nous a été favorable puisque le lendemain matin, c'est jour de grand marché à Pongo. Un vrai beau marché de campagne où vendeurs comme acheteurs se parent de leurs plus beaux habits pour "venir à la ville". Les femmes ont souvent un carré de tissu multicolore sur les épaules, dont elles se servent comme un châle, les hommes une veste rose, verte ou jaune munie de broderies sur le devant et le dos. Tous ont un chapeau destiné à les protéger des ardeurs du soleil. Un vrai spectacle dont vous ne verrez que quelques photos prises de loin, car de façon générale, les boliviens refusent les demandes de photos.
Un peu plus loin, nous aurons quelques explications de tissage dans un centre artisanal communautaire.
C'est en fin d'après midi que nous arriverons en vue de La Päz, capitale de la Bolivie.

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117- La Paz

On se souviendra de notre arrivée à La Paz en fin d'un bel après midi. Au premier abord, nous ne voyons qu'une agglomération très étendue  de maisons de briques non terminées, adossées les unes aux autres sans, semble t il, d'organisation précise. Nous sommes sur un plateau, El Alto,
dominé par le Huyana Potosi, un 6000 blanchi par une récente chute de neige et éclairé par le soleil couchant.
Puis, en s'approchant, nous arrivons au bord d'une immense cuvette dont toutes les parois sont urbanisées, sans le moindre espace libre, ni la moindre verdure. Vision stupéfiante. Au fond, on  distingue à peine quelques immeubles. C'est, tout en bas, le centre névralgique de la ville, les quartiers du Prado et Sopocachi.
Contrairement à l'habitude, les beaux quartiers sont en bas et les habitants moins fortunés ont colonisé les pentes au dessus. On verra par la suite, qu'en fait, les beaux quartiers comme Socopachi, ne sont pas vraiment au fond de la cuvette, car d'autres quartiers de la ville sont encore beaucoup plus bas. C'est la zone sud où s'établissent maintenant les belles demeures et les nouvelles entreprises suite aux problèmres de sécurité au centre.
Nous avions un point de chute donné par d'autres voyageurs, le camping hotel Oberland, à l'entrée de la "vale de la luna", en zona sul. C'est ce que nous avons donné comme indication à notre gps.

Las, ne voilà t il pas qu'il nous fait descendre pratiquement tout droit dans la pente depuis El Alto au lieu de prendre la longue descente de 10km en 2x2 voies qui permet d'accéder au centre et surtout d'en remonter.
C'est ainsi que nous nous retrouvons un samedi soir à 19h, dans le marché de la rue Sagarnaga, la rue la plus touristique de la ville, après avoir affronté de nuit, de monstres embouteillages dans des rues très étroites et très pentues, où s'entremmèlent véhicules, étals de marchands et piétons. JL et MF, qui connaissent La Paz, apprécieront.
Vu l'heure tardive, nous décidons de bivouaquer à Sopocachi dans la rue Arce, le quartier des ambassades, après avoir longuement cherché une place de stationnement.

Comme la plupart du temps, les hôtels sont dépourvus de parking, et si par hasard ils en sont pourvus, leur hauteur ne nous permet pas d'y accéder.
Nous profitons du dimanche pour circuler en ville afin de prendre nos repères. L'avantage du dimanche est que l'on peut rouler facilement et se promener tranquillement  pour prendre des photos comme vous pourrez le constater sur les photos ci dessous. L'inconvénient est que ceci n'est pas la vrai vie, car les autres jours les rues sont bondées et pour circuler en ville avec notre véhicule, il faut garder son sang froid. Il faut gagner du terrain, cm par cm afin de se dégager des autres véhicules, notamment les taxis, qui forcent le passage en klaxonnant, même si tout est bloqué. Expérience intéressante, surtout quand on en sort sans égratignures.
 Les "tut-tuts" permanents des taxis sont assez fatigants. C'est leur façon de recruter leurs clients dès qu'ils voient un piéton qui a l'air de chercher quelque chose, ce qui fait que vous n'attendez jamais longtemps pour avoir un taxi qui, par ailleurs, coute un prix dérisoire, de l'ordre de 1,5 à 2 euros pour une course en ville. Mais il n'y a pas que les taxis. Il y a aussi une foule de minibus qui desservent chacun une ligne précise et qui travaillent à la demande, ce qui signifie que vous pouvez monter et descendre n'importe où, même au milieu des files de véhicules. Ils peuvent charger quelqu'un et en faire descendre un autre dix mètres plus loin, tout en changeant de file, sans de préoccuper de quoi que ce soit.
On ne peut pas considérer La Paz comme une belle ville. Mis à part le dimanche, elle est plutôt une ruche en effervescence où se côtoient maisons de briques ( et de broc), maisons XIXème siècle qui ont bien du mal à résister à l'urbanisation frénétique, et immeubles contemporains.
De même pour la population, comme on l'a déjà signalé, le mélange des genres est extraordinaire et rend la ville attachante.
L'Eglise San Francisco à l'angle de la rue Sagarnaga est malheureusement un peu défigurée par les nombreux étals orange sur son parvis.
Les musées de la rue Jaen, une toute petite rue de 200m joliment restaurée, sont fermés pour travaux. La place Murillo, où se situent le palais présidentiel et la cathédrale, à 2 pas de l'agitation, est le défouloir des enfants avec ses nombreux pigeons. Les grandes avenues sont prises d'assaut par les grandes enseignes, alors que les boutiquiers résistent tant bien que mal.
Sur le plateau, par contre, c'est plus qu'une ruche, c'est une fourmilière. Depuis le bord du ravin, il faut 10km avant de pouvoir s'extirper de ce quartier de petites gens en perpétuelle expansion. Point d'immeubles, ni de magasins modernes. Ici, chacun vaque à ses occupations dans tous les domaines, comme il le peut.

On retrouve ici, comme dans d'autres grandes villes, les rappels de deux épreuves du passé que les boliviens n'ont pas encore assimilés: la dictature des années 80 et l'amputation d'une partie de leur territoire par le Chili en 1879 lors d'une guerre appelée "guerre du Pacifique" qui prive la Bolivie de l'accès à la mer et de l'exploitation des très riches ressources du sous sol, malgré l'appui du Pérou qui perdit aussi une partie du sud de son territoire.
Pour changer, nous sommes sorti prendre l'air en direction de Chacaltaya sur la montagne du même nom (5395m) d'où l'on a un point de vue sur le Huyana Potosi (6088m) et l'Illimani (6438m). Mais à la montée finale, vers 4900m, des flocons se mettent à tomber, aussi nous décidons de bivouaquer sur la piste à 4800m. Beau bivouac; même pas froid! Et une fois le ciel dégagé, super panorama.
Finalement nous nous rendons au lieu dit "Huyana Potosi" où se trouve le cam de base du Huyana, mais sans aucune vue sur le sommet.
Retour à La Paz au camping Oberland. Et là, surprise, nous y trouvons Jean Jack et Chantal Rouvier que nous avions rencontré en 2011 afin de préparer notre voyage en Mongolie. Partis de Hallifax au Canada, il y a 2,5 ans, ils comptent atteindre Ushuaia avant de rentrer en France en février prochain. Leur site:   http://voyagez-avec-nous.fr
Nous rencontrons également un jeune couple de suisses allemands, Michel et Ursula, partis depuis 2 ans dans un véhicule du même genre que le notre, mais avec deux chiens, et pas n'importe lesquels, des bouviers Appenzellois.

Mais le plus étonnant est cette famille de cyclistes du Lubéron, les 2 parents et leurs 2 jeunes enfants d'environ 8 et 12ans, partis depuis 2 mois pour un an depuis Quito en Equateur vers l'Argentine et le Chili.
Retour en ville où, de nouveau, nous affrontons une terrible circulation puis départ pour Copacabana et le lac Titicaca.

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118- Chatalcaya

Voir le texte précédent sur La Paz.

Voici quelques photos pour les amateurs de montagne qui désirent se rendre là-bas.

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119- Titicaca

Titicaca, voilà un nom qui fait rêver.

Le lac navigable le plus haut du monde à 3815m d'altitude où le soleil brille presque toute l'année. Les récits du Commandant Cousteau ont dopé notre imaginaire avec ces indiens habitants sur des îles flottantes faites de totora, une variété de roseaux qui pousse sur les rives de ce la de 175km de long par 70 à 80km de large. Les totoras les plus au fond des iles pourrissent en moins d'une année et il faut sans arrête remettre une couche sur le dessus. 

Aujourd'hui, la réalité est un peu différente. Quelques familles subsistent, et les iles sont devenues une manne touristique bienvenue pour elles, avec parasols, chaises et tables où l'on vous servira de belles truites du lac.

Quand vous arrivez des montagnes arides de La Paz, c'est un bonheur de voir cette mer intérieure sur fond de montagnes enneigées dont un tiers est bolivien et le reste péruvien.

La ville principale en Bolivie est Copacabana  sur une presqu'ile au bord du lac. Pour y accéder, il faut traverser en un quart d'heure un petit détroit sur une barge.

Sur la presqu'île, le village de Samaya n'a pratiquement pas changé depuis cinq siècles, et la vie sur ses ruelles pentues en pierre y est difficile, surtout lorsque l'on est âgée, seule, et malvoyante, comme cette dame rencontrée au hasard de notre visite et qui demandait à ce qu'on l'aide à retourner chez elle.

A l'extrémité de la presqu'île, à Yantupata, la vie n'est pas rose non plus, comme on le voit sur deux photos, mais des pécheurs de sont organisés pour emmener les touristes visiter en face, la "Isla del sol", cette Ile du soleil où se trouvent quelques ruines incas.

Sur la côte sud se trouve un ancien temple inca, avec ses portes en trapèze dont le coté supérieur est moins large que le coté inférieur. Plus loin, un escalier inca permet d'accéder au sommet de l'ile en côtoyant quelques étals de souvenirs.

La petite "Ile de la lune" lui fait face. C'est là que des jeunes filles vierges étaient assignées à résidence pour servir les divinités. L'histoire ne dit pas si elles restaient vierges bien longtemps.

Le retour à Copacabana nous ramène dans un autre monde.


 

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120- Copacabana

 Copacabana ou Copa pour les intimes, est LA station balnéaire bolivienne.

Installée à 3850m, c'est une ville où se retrouvent les babas-cool de tous les pays. Passage "obligé" en Bolivie, il y règne une atmosphère détendue, mélange de Bolivie traditionnelle et de consumérisme occidental. Point de supermarchés, ni de magasins modernes, mais jet-skis et cylindres gonflables dans lesquels vous pénétrez pour être tracté par un bateau à petite vitesse. Du haut du Calvaire, vous embrassez toute la ville avec une superbe vue sur le centre et le lac.

Mais le plus étonnant et ce qui fait la spécificité de Copacabana, est la bénédiction des véhicules par le prêtre officiel. Celle ci a lieu tous les jours et nous avons eu la chance d'être présent le jour de la Toussaint où une trentaine de véhicules s'est présentée. Alignés devant la belle église, les voitures, motos et camions, fleuris et décorés pour la circonstance, attendent patiemment leur tour. Le rituel est bien établi. Le prêtre salue les propriétaires, fait une petite prière, puis asperge moteur, intérieur et coffre, avant de percevoir quelques sols ( monnaie du Pérou) et de poser pour la photo souvenir. Ensuite le propriétaire fait le tour du véhicule en l'aspergeant de "champagne" (en fait un mousseux). Enfin, à l'occasion, certains jettent des pétards devant le véhivcule.

Cérémonie étonnante s'il en est, mélange de christianisme et de paganisme.

Tout ce petit monde parcourt la ville en arborant fièrement ses décorations pour saluer au passage, qui un parent, qui un ami.

Copacabana, c'est un monde à part en Bolivie.


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