184- Arequipa-Arica

Le volcan Parinacota et la lagune Cotacotani
Le volcan Parinacota et la lagune Cotacotani

Le ruban de la Panaméricaine sud se déroule à travers le désert jusqu’à la frontière Pérou-Chili. Un bivouac dans la petite localité de Locumba, le long de cette route, permet à Farouche de se faire un nouvel ami.

Un arrêt vétérinaire à Tacna pour se procurer le certificat de bonne santé du chien et nous voilà à la frontière. Les formalités sont assez simples au Chili. Il suffit de présenter le dit certificat et le passeport international de Farouche. Pas besoin d’autorisation d’exportation délivré par le Ministère de l’agriculture.

Quelques kilomètres après la frontière, revoilà Arica au bord de l’océan Pacifique, où nous retrouvons nos habitudes puisque c’est la troisième fois que nous nous y trouvons.
L’altitude doit nous manquer, car nous partons vers la frontière bolivienne où se trouve le volcan Parinacota (6350m) et son frèrejumeau, le Pommerape (6340m), aux dômes enneigés, mais tous deux endormis. Nous passons d’abord devant les ruines du Pucara de Pocopilla construit au XIIème siècle au bord d’une falaise, pour protéger les 500 habitants en contrebas. Un peu plus loin nous traversons une zone de cactus chandeliers vers 2500m, avant d’accéder au village de Putre, à 3530m, où nous bivouaquons. Le passage de zéro à 3530m en 3h a été un peu rapide, provoquant des maux de tête à Martine, bien que nous soyons allés plusieurs fois à des altitudes entre 4000 et 5000m.

C’est là Putre que nous avons été surpris de trouver gravé dans la pierre, des statues de Martine avec son bâton et son balluchon randonnant avec son Farouchon. L’artiste a même ajouté un âne, ce qui m’amène à me poser quelques questions.

Une bonne nuit et nous voilà au pied du volcan Parinacota à 4650m d’altitude. Le petit village éponyme à ses pieds possède une ravissante église du XVIIème.
Retour à Arica pour poursuivre la Panam jusqu’à Calama. A une trentaine de kilomètres, les « sculptures du désert » nous donnent l’occasion d’un petit arrêt bienfaiteur pour Farouche.

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185- Arica-San Pedro de Atacama

Dès la sortie de Arica en direction du sud, le paysage est le même qu’au nord: du sable, du sable, et de longues lignes droites où la chaleur a tendance à nous endormir. Ce qui est arrivé à ce chauffeur de poids lourds qui a mordu la bande latérale et a vu sa remorque s’affaisser sur le bas côté. Il a fallu attendre un camion grue pour en retirer le gros container, relever le camion, puis déposer le container sur un autre porteur. Plus de peur que de mal et manoeuvres intéressantes à regarder, à défaut de curiosité touristique. Sur 300km, il n’y a que 3 arrêts routiers pris d’assaut par les poids lourds aux côtés desquels nous faisons pâle figure.
Le camping de Calama nous ouvre ses portes, mais le comité d’accueil  est bien présent avec cinq gros chiens à nos trousses. Pris individuellement ils ne sont pas agressifs, mais en meute, le pire est à craindre. Martine en a fait les frais à Lambayeque dans l’hôtel camping où nous étions. Partie seule aux toilettes, sans Farouche, un des chiens de l’hôtel lui a sauté dessus suivi des quatre autres. Heureusement la patronne de l’hôtel était présente et a pu remettre un peu d’ordre. Martine s’est malgré tout fait pincer aux bras, au ventre et à la cuisse, mais sans gravité. Quelle peur! Depuis nous redoublons de prudence quand nous sortons Farouche et avons toujours un bâton à la main.
J’étais resté dans le véhicule et avais bien entendu de féroces aboiements mais je pensais que des chiens se battaient comme cela arrive souvent et ne suis donc pas intervenu.
Nous avions déjà croisé un jeune couple de voyageurs comme nous dans un autre lieu. La jeune femme n’avait pas vu le gros chien qui lui a sauté dessus. Elle s’en est tirée avec une balafre de 10cm. au bras gauche. Heureusement qu’il était attaché et qu’elle a pu s’en défaire, sinon on ne sait pas ce qu’il serait advenu. Depuis un simple aboiement la terrorisait.
Nous revoilà donc à San Pedro de Atacama. Un hôtel camping sympathique nous permet de faire connaissance avec un couple de brésiliens retraités. La chute de la monnaie brésilienne et donc de leur pouvoir d’achat, leur a fait fait vendre leur maison avec piscine, pour acheter un petit appartement et un camping car d’occasion avec lequel ils comptent voyager une bonne partie du temps.
Les lagunas Miscanti et Miniques, aux pied du cerro Miniques (5910m) nous attendent à 4300m. Mais une couverture nuageuse, un vent fort et une température de 1° ne nous permettent pas de jouir du paysage comme nous l’aurions souhaité. Ne nous plaignons pas, cela valait quand même largement le déplacement de 250km aller retour depuis San Pedro. Au passage nous avons pu voir la petite église en adobe de Socaire et le clocher, en mauvais état, de celle de Toconao.
Le mauvais temps semble s’installer avec, en plus, un vent de sable assez violent qui balaie tout sur son passage et mitraille notre pare-brise et nos optiques de phares.
Demain départ pour la frontière argentine au Paso de Jama à 4200m. Espérons qu’il ne neige pas cette nuit.

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186- San Pedro-Paso de Jama

Grand beau. La journée s’annonce magnifique. Pas de neige, ciel bleu sans nuages, température fraiche mais agréable. Et nous ne serons pas décus.
Direction le col de Jama et la frontière argentine.
Une longue montée de 40km sur un très beau goudron nous permet de passer des 2400 mètres de San Pedro à 4800 mètres avant de redescendre vers le salar de Tara à 4400 mètres. Nous faisons à nouveau un arrêt dans cet endroit magique où subsistent quelques petites plaques de neige.  Le contraste des couleurs des laguna negra et laguna aguas calientes offre un spectacle inoubliable, et ce d’autant plus que quelques vigognes paissent tranquillement, ajoutant encore à la magie du lieu.

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187- Jama- Salinas Grandes

Les formalités au col de Jama sont vite expédiées. Nous sommes seuls et le passage s’effectue en une demi-heure. record battu. Nous y rencontrons un jeune couple d’argentins voyageant dans un vieux minibus mercedes. Pas de chance pour eux. Ils ont bivouaqué ici la nuit passée. Mais avec moins 18° et l’oubli de mettre de l’antigel dans le circuit de refroidissement, la sanction est vite tombée. Ils attendent depuis le matin un camion plateau. Il est 18heures. Ne voulant pas tenter le diable nous filons sur Susques à 120km; cela fera toujours 300 mètres d’altitude en moins. En descendant du col jusqu’à Susques  nous ne croiserons aucun véhicule. Le couple va sans doute passer une nouvelle nuit au col. Il faut dire que la dépanneuse doit venir de Jujuy à 370km.  Encore une chance que cela leur arrive à la frontière où se trouve une petite station service et le téléphone.
Pour notre part, nous avons hâte d’arriver aux Salinas Grandes. Nous avons déjà vu ces trous bleus se détachant sur le blanc du salar et le photographe les reverra avec plaisir. Mais un vent de sable s’est abattu sur cette étendue qui de blanche est passée au caramel. Pas d’importance, le spectacle est aussi beau, le turquoise des salines se détachant magnifiquement sur le caramel du sel. Les ouvriers s’affairent et les badauds se promènent sur cet univers étrange. Le tableau de leurs fines silhouettes se détachant sur le décor du salon font penser à ces tableaux des maîtres hollandais où les patineurs auraient été remplacés par des touristes et la glace par du sel.

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188- Salinas-Salta

Nous quittons les salines pour Salta via le spectaculaire col de Lipan à 4170m. Mais nous voulons revoir le marché de Tilcara ainsi que Huamahuaca et sa quebrada classée au Patrimoine mondial de l’Unesco. Nous avons déjà vu Purmamarca et sa montagne aux 7 couleurs; cette fois, encore plus fort, nous monterons à 4400m voir El Hornocal et sa montagne aux 14 couleurs. Arrivés un peu tard à 18h, le dénombrement des 14 couleurs s’est avéré un peu difficile. On le croit sur parole. Ne boudons pas notre plaisir, la vue est superbe.
Le petit village de Iruya se blottit à 2700m au fond d’une vallée en cul de sac. Pour l’atteindre, il faut d’abord passer un col à 4000m avant d’effectuer une descente sur une route en ripio spectaculaire dans sa conception. Les indigènes de ce village reculé au nord ouest de l’Argentine et à proximité de la Bolivie paraissent plus subir l’arrivée des quelques rares touristes que les apprécier. Une fois n’est coutume, les sourires se sont fait parcimonieusement.
Au retour nous avons quitté la piste principale pour une secondaire et nous avons bien fait. dans une petite gorge, des oiseaux et deux superbes rapaces s’abreuvaient dans un cours d’eau. Nous n’en connaissons pas le nom; si quelqu’un peut nous aider?
Hasard du calendrier, nous nous retrouvons à Salta comme l’année dernière, au moment de la fête de la « Vierge des Miracles ».

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189- Salta-Chaco

Nous voici pour la troisième fois à Salta. Par un curieux hasard nous étions là un an jour pour jour ici. Facile à se souvenir, car en ce début septembre, c’est de nouveau la « Fête de la Vierge des Miracles », fête qui attire chaque année plusieurs centaines de milliers de pèlerins. Pour l’occasion, l’église San Francisco s’est refaite une beauté et les échafaudages qui la cachaient l’année dernière ont été démontés.
Nous aimons bien cette ville. Elle est encore à taille humaine, jouit d’un bon climat, idéalement située au centre des fabuleux paysages du nord ouest argentin, à portée de roues de la Bolivie et du Chili, dotée d’un bon camping, et ses habitants sont plutôt sympathiques.
J’en ai profité pour tenir un engagement. A San Isidro, près de Buenos Aires, nous avions été invité par un couple d’argentins dont le fils, German, participe régulièrement à des courses automobiles. Il nous avait demandé de porter ses couleurs en arborant sa casquette publicitaire à Salta, aux confins du pays.    
Parole tenue Place des armes, devant la Cathédrale de Salta.
Nous partons vers l’est en direction de Corrientes. Au passage un détour vers le parc national El Rey devrait nous permettre de voir quelques animaux, mais en cette saison, ils sont peu visibles et les 90km de piste aller retour ne sont pas vraiment justifiés. Nous aurons peut être plus de chance au parc national El Chaco. Il faut pour cela traverser 650 km de paysage du « Chaco ». Des étendues plates couvertes de broussailles et d’épineux, à tel point que le dernier parc national ouvert en 2014, un peu plus au nord du Chaco s’appelle « L’impénétrable ».

Par moment de vastes étendues ont été déboisées pour laisser place à la culture du soja dont l’Argentine est le premier exportateur mondial. On croise aussi des fermes dans lesquelles des milliers de têtes de bétail sont entassées sur de la terre brute, attendant sagement leurs rations de céréales. Les fermes de 1000 vaches qui ouvrent en France auront à peu près cette allure. Disposer d’autant de terres agricoles et voir ces bêtes ainsi parquées dans la poussière, triste spectacle. Heureusement, dans certaines exploitations plus petites, les vaches broutent bien tranquillement.

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190- El Chaco

Le parc « El Chaco » est aisément accessible depuis la route principale. Nous étions les seuls visiteurs ce jour là et de nombreux oiseaux sont venus nous rendre visite. Cette fois nous ne nous sommes pas déplacés pour rien. Une visite à recommander. Nous n’avons pas vu de serpents, ni de puma comme indiqué par le garde parc, mais ce sont des rencontres auxquelles nous ne tenons pas particulièrement. En cas de rencontre avec un puma, il est indiqué de ne pas crier mais de reculer tranquillement. Ah, bon? et on recule jusqu’où, s’il bouche le chemin du retour? La question ne s’est pas posée. Tant mieux; les oiseaux nous suffisent.

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191- Chaco-Buenos Aires

Et voici la dernière étape du retour à Buenos Aires avant la conclusion.
Pour la circonstance, nous avons doit à un phénomène remarquable, une éclipse totale de lune alors qu’elle est son périgée c’est à dire au plus près de la terre. La lune tourne autour de la terre sur une orbite elliptique dont la terre n’est pas au centre. La lune est au plus près de la terre à 357000 km, son périgée, et au plus loin, à 405000 km, son apogée.
A son périgée, la lune apparait plus grande qu’à son habitude, ce qu’on appelle une super-lune. Lorsque l’ombre de la terre recouvre la lune complètement, celle-ci prend la couleur des rayons rouge de la lumière solaire.
Nous avons assisté à ce phénomène à San Antonio de Areco, non loin de Buenos Aires, le 27 septembre alors qu’en France il était déjà le 28 septembre, compte tenu du décalage horaire de 5 heures.

Pour l'occasion, nous avons débouché un Malbec-Cabernet que nous avons trouvé par hasard sur le rayonnage d'un magasin. L'étiquette porte les initiales de mon père qui aurait adoré être là. Nous boirons ce vin à sa mémoire.
Quelques jours auparavant, nous avons traversé le très large Rio Parana, fleuve de 4099km provenant du Brésil, sur le pont qui relie les deux villes de Santé Fé à l’ouest et Parana à l’est. C’est à Parana que Farouche a rencontré Miss Toutou qui pour l’occasion avait revêtu sa plus belle robe. Elle draguait fort, mais en tout bien, tout honneur. Par contre, ces sales petites bêtes de moustiques ne nous ont pas raté. Minuscules et presque invisibles, mais quels dégâts sur tout le corps!
Ensuite, nous traversons la pampa du Chaco, très humide surtout avec les pluies diluviennes qui se sont abattues sur l’est argentin quelques jours plus tôt. Nous ne croisons personne sur 250 km sauf quelques gauchos au travail. Plat. Tout est plat à perte de vue, recouvert seulement de marécages et d'herbes où broutent des vaches par çi, par là.
A Devoto, nous avons le plaisir de retrouver nos amis Javier et Nancy avec qui nous passons une excellente soirée à déguster un asado ( une grillade).
Dernière visite à un parc national.
Ce sera le parc « Prédelta », ainsi nommé car il se trouve en amont du delta du Parana. Mais ce n’est pas la meilleure époque et notre chasse photo donnera un maigre résultat. Nous ne verrons pas les nénuphars géants qui couvrent la lagune l’été.
La dernière pause avant Buenos Aires se fera à San Antonio de Areco. Nous y venons pour la quatrième fois. Nous commençons à avoir nos habitudes dans cette petite ville tranquille qui vit avec les gauchos. On s’y sent bien; pas de stress, tout est calme. Et on a le bonjour de tous les gens que l’on rencontre. On deviendrait presque nostalgique de l’époque de notre enfance.
Les temps d’aujourd’hui n’y ont pas (encore) détruit les symboles d’hier.
Et en plus nous avons droit à l’éclipse!
Demain, départ pour Buenos Aires d’où Martine et Farouche vont s’envoler pour rentrer en Haute Savoie.
Reste à faire partir le véhicule de Montevideo. Ce sera en RoRo, c’est à dire un énorme ferry qui peut transporter 4500 véhicules répartis sur 6 étages. Ce sera Lord Vishnu. Port d’arrivée, Bremerhaven à coté de Hambourg.
Compagnie Mhsa-Eukor. Trajet: Montevideo en Uruguay-Vitoria au Brésil- Bremerhaven.en Allemagne. Durée 3 semaines. A suivre sur Marine Traffic.

Il voyagera avec un autre véhicule de voyageurs au long cours nantais.
Quant à moi, avion Air France direct Montevideo-Paris le 11 octobre, puis TGV.

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