212-Kashan

A une centaine de kilomètres au sud de Qom, l’atmosphère religieuse s’est bien affaiblie dans la ville de Kashan, trois fois plus petite que sa voisine du nord. De nombreux tchadors circulent encore mais des tenues occidentales font leurs apparitions. Des jeunes filles maquillées se promènent en jeans, vestes ou robes légères, et chaussures tennis. Le foulard est toujours de rigueur mais porté très en arrière de la tête et avec une telle décontraction dans les attitudes que l’on est surpris de la présence de ces jeunes femmes ici.
Notre première visite sera pour le jardin Bâgh-e Fin. Il n’est pas très grand, mais sa présence au milieu du désert alentour en fait un paradis pour des voyageurs qui avaient affronté la chaleur, la poussière, et les vents de sable du désert. Ce modèle typique des jardins persans avec ses arbres, ses fleurs, ses canaux et bassins d’eau fraîche, est classé au Patrimoine mondial depuis 2011.
Deux femmes nous abordent en français. L’une d’elle, discrète derrière ses lunettes noires et son foulard blanc a appris notre langue en Iran. Elle nous informe à notre grande stupéfaction qu’elle prépare une thèse sur Louis Ferdinand Celine!
Ce jeudi, il y avait beaucoup de monde, iraniens ou étrangers, et des groupes scolaires vêtus de la tenue de leur établissement comme le veut l’usage., par exemple, tenue bordeaux et foulard blanc pour les lycéennes que nous avons croisées.
Nous avons pu établir notre bivouac derrière la mosquée-madresseh Agha Bozorg, en pleine ville, dans une petite ruelle. Ici, peu de monde, la chaleur ambiante n’étant pas rafraichie par les canaux comme au jardin Fin. Le plan de l’ensemble est strict, sur 2 niveaux, avec un bâtiment principal encadrant une cour en contrebas centrée autour d’un jardin aménagé. Sous l’une des arcades, une famille était tranquillement installée sur des tapis afin d’y pique-niquer.
Mais Kashan fut jusqu’au 18ème siècle un centre important de commerce de tissus et tapis. De riches négociants ont bâti des demeures à la hauteur de leur fortune. Quatre maisons patriciennes font la renommée de la ville, dont notamment les plus importantes que sont la maison Borudjerdi et la maison Tabataba. La Maison des Borujerdi possède une tour à vent. Nous en verrons d’autres à Yadz plus au sud. Le principe est simple. Le vent pénètre dans la tour, descend vers les sous-sols dont la température est beaucoup plus basse, créant ainsi un courant d’air frais. Simple et efficace. Dans ces constructions de nos jours nommées ‘bio-climatiques’, les habitants vivaient l’été dans les pièces orientées au nord et l’hiver dans celles orientées au sud, permettant ainsi de mieux supporter des températures qui peuvent s’échelonner de plus de 40° l’été à zéro les nuits d’hiver.
Les boutiques du bazar ne sont qu’un pâle reflet des transactions qui avaient lieu à l’époque, mais les décors permettent de mieux percevoir l’importance que ce lieu revêtait.  Nous sommes étonnés d'y trouver aussi des boutiques de tableaux représentants des scènes de la royauté française. Nous en verrons également dans des bazars d'autres villes. Mais ce sont toujours les boutiques de bijoux qui remportent le plus de succès.

Une affiche en ville en ville a retenu notre attention. On y voit un bras badgé de marques américaines tentant d'ôter le tchador d'une gentille jeune femme. Un jolie affiche de propagande anti-américaine. Devant notre perplexité, un jeune couple s'est arrêté pour nous convaincre du bien fondé du message, non seulement le mari, mais également sa femme. A la question de Martine: 'pensez vous qu'en tant que européenne, nous sommes nous aussi des dévergondées?', il n'y aura pas de réponse. A Kashan, les deux faces du miroir sont  bien présents.
Nous avons eu un coup de coeur pour cette sympathique ville  à taille humaine où se côtoient des jeunes femmes en tchador et des jeunes femmes tentant courageusement de vivre au moins partiellement comme leurs mères d'avant la révolution islamique.

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213-Maranjab

Caravanserail de Marandjab: Détail du plafond d'une coupole
Caravanserail de Marandjab: Détail du plafond d'une coupole

Kashan n’est qu’à 60km du caravansérail de Maranjab situé dans le désert Dasht-e Kavir. Un grand désert salé de 800km de long et 320 de large. Quelques massifs dunaires viennent ponctuer un plateau de pierres et de sable, peuplé de dromadaires. On accède au caravansérail par une piste assez roulante après avoir décliné notre identité au poste contrôle au début de la piste, moyennant un péage de 100000 réals, ou 10000 tomans si vous préférez, soit 2,5€. La jeunesse dorée de Téhéran vient goûter aux charmes de ce désert qui n’est qu’à 250km de la capitale. C’est ainsi que nous avons pu rencontrer des jeunes gens fort sympathiques qui pouvaient ici se laisser aller à des tenues vestimentaires moins rigoureuses: jeunes femmes en tee-shirts et tête nue. Et, surprise, l’une d’elle très souriante avec ses couettes m’a spontanément pris le bras pour la photo souvenir. Nous sommes loin de la rigueur de Qom. Nous faisons connaissance également avec un iranien respirant le bonheur dans son costume traditionnel.
Qui dit désert, dit peu de monde et Farouche a enfin pu s’en donner à coeur joie dans le sable.

Nous bivouaquerons une vingtaine de km plus à l'est, au pied de dunes imposantes, dans un silence absolu.

Au retour, nouvelle surprise. Nous rencontrons par hasard un groupe de 4 véhicules 4x4 adhérents de la même association de voyageurs que nous (CCRSM). Ce seront à peu près les seuls voyageurs que nous rencontrerons durant notre mois en Iran.

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216-Ispahan2

Le Bazar:

A l’autre extrémité de la place, le portail d’entrée du grand bazar fait pendant à celui de la Grande Mosquée. Ses centaines ou milliers de boutiques regorgent de tous les produits dont vous pourriez désirer, mais ce sont dans des boutiques à l’extérieur que vous pourrez acheter les célèbres miniatures d’ispahan, représentant souvent des scènes historiques peintes sur différents supports comme le coquillages nacrés, du parchemin, du bois ou de l’os. Hossein Fallahi est un miniaturiste mondialement connu comme l’attestent ses nombreux diplômes. Vous pourrez également vous familiariser avec les différentes qualités du safran dans des boutiques spécialisées où l’instrument de travail principal est la pince à épiler, vu la taille des brins de safran.

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217-Khargushi

Au départ de Ispahan, nous coupons à travers le désert pour atteindre Yadz , 350km plus à l’est, via le caravansérail Khargushi. C’est sur cette petite route, partiellement non goudronnée, sans aucune circulation, au milieu de nulle part, que nous croisons deux cyclistes français Romain et Benoit. Un peu fatigués par cette chaleur dans laquelle nous baignons, ils apprécient d’autant le peu de charcuterie et de vin qui leur sont proposés dans le véhicule Claude. Au fil des discussions, ils nous apprennent qu’ils participent parfois à des tournois de volley sur la plage d’excenevex au bord du lac Leman en Haute Savoie. Quel hasard! Hasard encore plus surprenant quand Romain nous apprend que le papa d’un des amis est médecin à Annemasse. Ah? et comment s’appelle t’il? Ca alors, c’est le médecin de notre fils! incroyable!
Mais le soleil ne va pas tarder de se coucher et il est temps pour eux de trouver un lieu satisfaisant pour bivouaquer. Bonne route à nos deux savoyards.

C’est à la nuit tombée que nous atteignons le caravansérail Khargushi. Nous avons failli le rater, car il est désaffecté et rien n’indique sa présence. Ses murs extérieurs sont en assez bon état, mais le temps a fait son oeuvre à l’intérieur. Par contre il a conservé sa remarquable toiture fait de nombreux dômes desquels on n’apercoit que le vide de l’horizon au delà du plateau de pierres et de sable sur lequel il est implanté.

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218-Yadz

La ville de Yadz située entre les déserts Dasht-e-Kevir et Dasht-e Lut est une étape incontournable sur l’axe caravanier Moyen-Orient/Pakistan-Afghanistan. Venant du caravansérail Kargushi, nous y arrivons vers midi sous une chaleur étouffante. Contrairement à Ispahan et Shiraz que le Shah a voulu moderniser, Yadz a pu préserver ses vieux quartiers qui sont l’âme de la Perse. Malgré la température, nous ne résistons au plaisir d’une balade en ville qui nous mène d’abord vers la Mosquée du Vendredi. Datée du 14ème siècle, l’étroit portail d’entrée est encadrée de deux hauts minarets que l’on aperçoit de loin, l’ensemble étant magnifiquement décoré de faïences bleues et or. A coté de la mosquée se trouve le petit mausolée de Rockn od-Din, du 15ème siècle, dont la coupole est décorée de briques vernis dans les tonalités bleues vertes. Nous la découvrons en déambulant dans les ruelles de la vielle ville classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Mais le bâtiment emblématique de Yadz présente son immense portail d’entrée sur la place Amir Chakhmaq. On pourrait croire à une mosquée, mais il s’agit d’un ancien théâtre aujourd’hui disparu et dont il ne reste que ce portail. La nuit, c’est un spectacle multicolore qui est proposé aux passants avec des jeux d’eaux qui sont un don inespéré de la nature ici, au milieu d’une région complètement désertique. Rappelons que le désert sableux du Lut est l’un des plus arides du monde, où ne figure aucune forme de vie. Nous avions l’intention d’y faire un tour mais la saison est beaucoup trop avancée pour pouvoir en supporter les températures.
La mosquée Amir Chakhmaq ouvre son portail sur le coté droit de la place. Sur le coté gauche, on aperçoit les Tours du vent de la Citerne qui assurent le rafraichissement de l’eau.
Au sud de la ville, une visite aux Tours du silence nous en apprend un peu plus sur la religion zoroastrienne. La mort est apportée par un mauvais Esprit et le cadavre ne doit pas souiller le sol, ni être en contact avec le feu qui sont deux éléments sacrés. Donc ni enterrement, ni crémation. Les corps sont amenés par des prêtres au sommet d’un tour en pierre où ils seront dévorés par les rapaces. Les os restants seront ensuite déposés au fond d’un trou central. Pratique interdite depuis 1975 et remplacée par la mise en caveau de ciments pour ne pas être en contact avec la terre.

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219-Meyriz- Zin od-Din

Les jardins persans ont une renommée internationale et pour cette raison sont classés au Patrimoine mondial. Leurs origines remontent au temps de Cirrus le Grand, 6 siècles avant J.C. Ils ont influencés les jardins indiens et espagnols. Ils doivent répondre à 3 principes: être installés sur des circuits d’eau courante, être entourés de hauts murs, contenir un patio central ainsi qu’un bassin et des canaux. Les allées doivent être étroites afin d’être à l’ombre des arbres prévus à cet effet. Pour des habitants dont l’environnement habituel n’est que sable et pierres, un jardin persan est une représentation de l’Eden .
Le jardin de Meyriz à proximité de Yadz est l’un d’eux. Nous sommes un peu déçus par la petite taille du jardin et par l’absence de fleurs. Mais l’ombre de ses arbres et sa fraicheur procurent un sensation de bien-être d’autant plus bienvenue que tout autour, le sable et la poussière règnent en maître.
Un peu plus loin sur la route de Kerman, le caravansérail Zin od-Din élève ses murailles tout à coté de la route. Etape sur la route de la soie, érigé fin 16ème puis plus tard abandonné, un privé l’a transformé il y a peu en confortable hôtel de charme. Afin de retrouver un peu ( un tout petit peu) de l’atmosphère d’antan, les murs sont nus permettant de mieux visualiser la qualité du travail des artisans et les chambres ne sont séparées que par d’épais rideaux.
Pour l’anecdote, Zidane porte le même nom, francisé en Zinedine.

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220-Meymand

A 80km de Zin O-Din sur la route de Kerman, nous bifurquons plein sud pour atteindre le village troglodytique de Meymand, classé au Patrimoine mondial. Ce village est habité depuis plus de 3000 ans dans une zone désertique. Après une visite du musée, nous voilà chez un couple qui nous propose du miel de leur production. Ceci nous permet de visiter une habitation traditionnelle, c’est à dire creusée dans la roche, sans meubles, des niches creusées dans le mur faisant office de rangement. En sortant nous faisons un tour dans un magasin lui aussi taillé dans la roche. Le lendemain, une visite plus complète sera effectuée avec un ingénieur iranien de passage, faisant office de traducteur. Ici aussi Farouche a fait forte impression et nous avons refusé une nouvelle fois les demandes d’achats.

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221-Lac Tashk

Cap plein est pour Shiraz via le lac Tashk, salé et à demi asséché. Sur la route un arrêt proche d’un petit village isolé et nous voilà entouré d’une dizaine de personnes. Visite des véhicules et surtout photos de notre star à 4 pattes. Un peu plus loin, à l’approche du lac, un gros camion, chargé plus qu’il ne faut de pastèques, nous dépasse et s’arrête sur le bas coté. Nous n’y prêtons pas attention et quelques kilomètres plus loin nous arrêtons au bord du lac. Le camion s’arrête à nouveau, à coté de nous cette fois. Deux hommes viennent nous saluer avec un large sourire. L’un d’eux escalade le camion pour attraper tout en haut une grosse pastèque. En fait ils nous poursuivaient pour nous offrir la seule chose qu’ils avaient avec eux. Ne parlant pas leur langue, ils sont repartis satisfaits d’avoir pu rencontrer des étrangers et leur offrir un présent.
Quand on vous dit que les iraniens sont accueillants !…

Il y a des flamands sur le lac mais nous ne pouvons que les apercevoir avec des jumelles.
Nous quittons la route pour trouver un joli bivouac un peu isolé et proche du lac. Un orage éclate pendant la nuit et sommes contents d’avoir nos 4X4 pour nous sortir de la boue. Un véhicule tout terrain n’est pas indispensable pour voyager mais l’avoir est un plus dans ces moments là.

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222-Pasargades

Pasargades est l’ancienne capitale du premier empire Perse fondé par Cyrrus II le Grand ( 559-529 avant Jésus Christ). Il n’en reste que des ruines sur un site très étendu. Seul le tombeau de Cyrrus II a pu résister au temps. La visite à pied de Pasargades permet de voir quelques fleurs ce qui n’est pas si courant en Iran. Mais il faut beaucoup d’imagination pour se faire une idée du site à l’époque. Darius Iér (522-486 av. J.C.) qui succède à Cambyse II (529-522 av.J.C.) choisira Persepolis comme capitale, à 70km de là, à mi chemin de Shiraz.

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223-Persepolis

Point n’est besoin de présenter Persepolis qui nous faisait rêver lorsque l’on abordait les civilisations anciennes dans nos cours d’histoires en 6ème, au même titre que les Pyramides d’Egypte, l’Acropole d’Athènes ou le Colisée de Rome. Inscrit au Patrimoine mondial depuis 1979, le site est vaste et les monuments bien restaurés. Un escalier à deux rampes permet d’accéder au vaste plateau sur lequel est édifié le site où l’on pénêtre par la Porte des Nations. Partout les bas reliefs sont particulièrement bien conservés, ceux ci représentant souvent un lion attaquant un taureau ou des processions de gardes et de dignitaires. Au dessus du site , les deux tombeaux de Ataxerxes II et Ataxerxes III sont creusés dans la roche d’où l’on a une vue d’ensemble du site.
Darius Ier entreprend la construction de sa nouvelle capitale vers 518 av. J.C. à 500km de la capitale administrative de l’époque, Suse. La distance et l’isolement étaient murement réfléchis par Darius qui entendait ainsi symboliser sa puissance en obligeant tous les dignitaires et envoyés des états vassaux à effectuer le trajet jusqu’à Persepolis. D’autant plus symbolique que ce site n’avait aucune fonction administrative, commerciale ou d’habitation, mais était destiné uniquement à célébrer la fête du printemps, le 21 mars, jour de la nouvelle année solaire.
Alexandre le Grand prit facilement le site en l’an 330. La ville fut ensuite entièrement détruite mais jamais réoccupée. Les fouilles puis la remise en état n’ont commencé que dans les années 1930.
En octobre 1971, le Shah Reza Pahlavi fit planter une rangée d’arbres tout au long de l’avenue venant au site.  Il y organisa une fête spectaculaire pour les 2500 ans de l’Empire perse. Les excès de ces libations ont servi à l’Ayatollah Khomeini de justification à la préparation de la révolution qui entraina la chute du Shah le 16 janvier 1979.

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224-Naqsh-e Rostam

Nous profitons de notre présence à Persepolis pour nous rendre à Naqsh-e Rostam à 7 km de là. Dans les falaises, Darius et trois de ses successeurs se sont faits creuser leurs tombeaux. De façon identique à ceux de Persepolis qui ont servi de modèles, ils sont en forme de croix avec une ouverture au centre, derrière laquelle se trouve la chambre funéraire. En dessous des tombeaux, des bas reliefs sculptés représentent principalement des cavaliers et font l'allégorie des rois victorieux.
Sur la place en face des tombeaux s’élève une tour carrée datée de Darius Ier, qui aurait servi à abriter le feu sacré.

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225-Shiraz

Shiraz: au seul énoncé de ce nom, c’est toute une époque mythique qui apparaît. Ce nom, comme celui d’Ispahan, est ancré dans la mémoire collective des gens. Ispahan évoque la magnificence, Shiraz la douceur de vivre dans une oasis perdue du désert persan.

Après la découverte d’Ispahan, Shiraz nous paraît, à première vue, moins intéressante. La ville est plus petite, compte peu de bâtiments anciens et de jardins. Mais la ville mérite largement le détour. L’ambiance est plus provinciale, plus détendue. Nous n’avons eu qu’un tout petit aperçu de la cité avec la visite de la mosquée du Régent, le bazar Vakil et le jardin Bagh-e Eram. Mais ces trois lieux nous ont enchanté. C’est une ville ou il fait bon vivre et qui mérite un séjour beaucoup plus long. Avec Ispahan, Shiraz est incontournable.
Le centre est occupé par la citadelle de Karim Khan, qui ne se visite pas. Ses tours penchées et décorées abritent des bureaux de la municipalité.
La mosquée est dite du Régent car Karim Khan qui régnait au 18ème, préférait cette appellation à celle pompeuse de ‘Shah’. C’est pour nous une des mosquées que nous avons le plus appréciée avec sa salle composée de 48 piliers torsadés soutenant un plafond faïencé, et l’escalier menant à la niche dans le mur, taillé dans un seul bloc de marbre blanc.
Les commerçants du bazar sont sympathiques, et le lieu non dépourvu d’intérêt avec ses hautes voutes en briques.
Le Bagh-e Eram est un si magnifique jardin persan qu’il a été classé au Patrimoine mondial en 2011. Très apprécié des habitants de Shiraz, ils viennent en nombre goûter l’ombre des cyprès, l’odeur de la roseraie et la fraicheur procurée par son bassin. Au centre du jardin, un pavillon du 19ème orné de mosaïques se reflète dans l’eau du bassin. Un endroit idéal pour se faire photographier, ce dont ne se privent pas les visiteurs.

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226-Zagros

Après un peu de wifi au ‘Parse hôtel’ à coté du parking où nous avons bivouaqué, nous commençons notre remontée vers le nord le long de la chaîne des monts Zagros en direction du pays Bakhtiyari. La longue traversée des faubourgs de Shiraz qui s’étirent sur plus de 25km ne présente que peu d’intérêt. Toutefois elle a été un peu animée grâce à une famille iranienne circulant en voiture et s’amusant à nous doubler et redoubler, et à gauche, et à droite, en fonction de la circulation, dans le seul but de nous saluer avec de larges sourires et de grandes gesticulations. Parenthèse fort sympathique qui aurait pu mal se terminer et qui s’arrêta d’elle même par la faute de la crevaison d’un de leurs pneus. Pris dans le flot de circulation à 3 voies se déplaçant entre 50 et 70km/h, nous n’avons malheureusement pu nous arrêter pour leur prêter main forte. Une fois de plus, la bienveillance et l’intérêt iraniens à l’égard des étrangers que nous sommes sont clairement mis en évidence. Les photos parlent d’elles mêmes.
Les rivières longeant la route du coté de Ardakan et Yasuj permettent une pisciculture artisanale. Celle ci se pratique dans des bacs cylindriques d’environ 3m de diamètre et 1 m de haut dans lesquels il suffit de se baisser pour ramasser de magnifiques truites, le sourire du patron en plus. En deux temps trois mouvements, il vous propose des filets qui auront tôt fait de finir dans l’assiette à l’étape du soir.
Nous traversons le village de Javanmardi, où nous sommes loin de passer inaperçus, et empruntons un chemin pour nous installer 2 km plus loin sur un terre plein le dominant.

Un beau coucher de soleil, du calme, personne à l’horizon, nous pouvons nous reposer de cette fatigante journée et préparer le barbecue. Las, comme la plupart du temps, l’isolement est de courte durée. Nous avons souvent constaté, surtout en Afrique, que même si vous vous pensez à mille lieux de toute civilisation, perdu en plein désert, moins d’un quart d’heure plus tard, vous êtes observé de plusieurs paires d’yeux qui, quelques instant après, viendront faire connaissance.
C’est ainsi que d’abord deux motos passent non loin en direction du village, puis une, puis deux voitures, chargées d’occupants, viennent tourner autour de nous. L’une d’elle s’arrête et commence à entreprendre une conversation, du moins si l’on peut appeler conversation un ensemble de mots, de gestes et de grimaces internationales qui permettent aux deux parties de se comprendre plus ou moins. Nous comprenons que cette sympathique famille va nous laisser manger tranquillement et qu’elle reviendra plus tard dans la soirée.
Après l’ingestion de ces délicieuses truites, nous attendons un moment et comme personne ne vient, nous réintégrons nos véhicules.
-Ah!- dit Claude -je crois que ce soir nous allons pouvoir dormir tranquille, loin des bruits des grandes villes-.
A peine nos lumières éteintes, nous entendons des tocs-tocs répétés sur le véhicule de Claude et  Nicole. Ceux-ci, très fatigués, ne répondent pas.
Puis vient notre tour. Nous décidons d’ouvrir bien qu’il fasse nuit noire.
C’est la famille de tout à l’heure qui revient comme elle nous l’avait dit: le grand père, la grand mère, la mère, les deux filles et le petit fils. Et nous voilà à huit dans notre cellule de 2m30.
S’ensuit une soirée mémorable de rires, de chants et de ‘youyous’ qui finit tard dans la nuit, Martine riant d’autant plus en pensant à nos voisins fatigués qui rêvaient de passer enfin une nuit dans le calme absolu.
Une fois de plus la magie de la rencontre de gens aux civilisations, aux cultures et aux langues complètement différentes avait fait son oeuvre.
Le lendemain, nous poursuivons en direction de Chelgerd, longeant des montagnes enneigées culminant à 4400m. De laiteux qu’il était jusqu’à présent, le ciel est devenu bleu depuis Shiraz. Après le sable et la sécheresse des déserts de l’est iranien, nous retrouvons avec bonheur maintenant la trilogie du bleu du ciel, du jaune du sol et du vert des cultures.

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227-Sar Aga Seyed

Sar Aga Seyed est un village situé au fond d’une vallée reculée sans issue, inaccessible une bonne partie de l’année à cause de la neige. Il est donc resté à l’écart de la ‘modernité’ et n’a pratiquement pas changé depuis son origine. Une bonne raison d’aller voir de plus près ce dont il retourne. Nous ne nous doutions pas alors que deux journées riches en événements nous attendaient.
Depuis Chelgerd situé à 2300m. d’altitude, nous prenons une bonne piste roulante. Des familles de bergers backthiyaris ont dressé leurs tentes sur les coteaux de la montagne. A une quinzaine de kilomètres, une large langue de neige descend d’un sommet. A partir de là, le chemin rétrécit et devient plus chaotique sur les 30km. restant à parcourir. Par endroits, des femmes attendent patiemment l’un des vieux pick-up bleus faisant office de taxi qui les remmènera au village. A leurs pieds sont posées les récoltes de la journée enserrées dans des carrés de tissu dont les coins ont été noués. Chaque sac pèse près de vingt kilos. Nous poursuivons notre chemin jusqu’au moment où l'un des groupes de femmes nous fait signe de nous arrêter afin de nous demander de leur servir de taxi. Elles sont six avec leurs six chargements. Compte tenu de l’état de la piste et du fait que nos véhicule ont déjà atteint voire dépassés leurs charges limites, nous leur faisons comprendre que cela n’est pas possible. Au vu de leur insistance, nous cédons d'abord pour accepter une seule personne avec son sac. Devant le tollé provoqué pour leur choix de la chanceuse qui pourra monter, nous leur indiquons que nous acceptons deux personnes. Finalement nous décidons d’emmener les six femmes. Elles prendront place dans notre véhicule, leurs chargements dans celui de Claude et Nicole. Ceux ci ne peuvent prendre aucune personne à bord car il n’y a pas d’ouverture entre leur cabine et leur cellule et ne peuvent donc s'assurer que tout se passe bien dans la cabine arrière.
Nous voilà partis avec 8 personnes à bord, une surcharge d’environ 400 kg, sur une piste chaotique et glissante par endroits. La vitesse devient très réduite afin de ménager tout le monde et la mécanique. Nous atteignons enfin le col à 3600m d’altitude en vitesses courtes. Nous pensons être arrivé au village, mais que nenni. La piste redescend de l’autre coté de façon plus raide jusqu’au village, 1500m. d’altitude plus bas. Nous hésitons à poursuivre d’autant qu’il est déjà assez tard dans l’après midi. Nous passons entre des congères de 3 à 4m. de haut mais fort heureusement, point de neige sur la piste. Nous devons parfois nous y prendre à deux fois pour passer des virages en épingle en prenant garde de ne pas glisser dans le ravin. Claude et Nicole auraient bien voulu faire demi tour, mais assez loin derrière nous, sans moyen de communication, et avec les bagages de ces dames, voilà qui leur était difficile.
A l’intérieur de notre véhicule règne un brouhaha permanent. Un vrai poulailler. L’une des femmes parle très fort en gesticulant, détaillant avec ses collègues tout objet dépassant des pochettes de rangement sur les parois de la cellule. Martine est harcelée afin qu’elle lui donna soit son petit bracelet, soit ses chaussettes, soit ses lunettes, soit son foulard, soit tout autre objet qu’elle pouvait apercevoir. Et avec Farouche qui se débattait sur les genoux de sa maitresse ou coincé entre le siège et la cellule, la vie à bord est vite devenue un peu stressante.
Finalement, deux heures plus tard, à la nuit tombante, nous arrivons  très fatigués à Sar Aga Seyed. Ces dames descendent du véhicule et reprennent possession de leurs bagages véhiculés par Claude, arrivé quelques minutes après nous. Pour charger leurs lourds fardeaux, elles se mettent deux par deux. La première s’accroupit tandis que sa collègue lui pose sur le dos son chargement qu’elle retient par des lanières sur le front. Elle l’aide ensuite à se relever non sans peine, et ainsi , réciproquement. Quelques instants plus tard, après un bref remerciement, les voilà dispersées dans le village.
Reste à trouver un endroit pour bivouaquer. Ils ne sont pas nombreux. L’instituteur arrive fort à propos pour nous proposer deux emplacements devant l’école en haut du court chemin l’y conduisant. Un petit tour à l’entrée du village pour acheter quelques produits dont nous n’avons pas l’utilité mais qui permettent de nous faire connaitre, terminera cette journée bien chargée.
Le lendemain matin, au moment où nous nous apprêtons à visiter le village, nous voyons des femmes courir en poussant des cris. Au bout de la ‘route’ en descente, à 200m. de là, un des pick-up bleus est posé sur son coté gauche. Il était chargé de nombreuses femmes, plus d’une vingtaine d’après Claude qui les avait vu partir, se rendant au travail des champs. Mais la surcharge  était telle, que, au premier virage à la sortie du village, à l’endroit où la côte se redresse de façon importante, le véhicule a commencé à partir lentement en arrière, puis s’est posé sur le flanc. En voyant le nombre impressionnant de femmes sur le bas coté, nous nous attendons au pire. Mais, apparemment pas de morts, ni de blessés graves. Un premier groupe de huit à dix personnes remonte vers le village. Nicole et Martine se mettent à l’oeuvre pour aider comme elle le peuvent avec nos trousses de secours. Il n’y a pas de dispensaire au village, le centre de secours est à Chelgerd à plus de 2h. de ‘route’. Claude et moi nous rendons sur place pour effectuer un premier bilan. Plusieurs autres femmes sont présentes, indemnes mais un peu choquées. Des hommes analysent la situation. Le véhicule a peu souffert du fait de la faible vitesse dans les rocailles au moment du retournement, ce qui explique le peu de victimes parmi les passagères qui se tenaient toutes debout dans la benne et ont pu sauter à temps. Les hommes s’attachent à casser à coups de pioche un rocher qui gêne la remise sur pied du pick-up, et j’en profite pour aller chercher mon véhicule afin de sortir le pick-up de sa fâcheuse position. Pendant que ce petit monde s’affaire, un autre pick-up, très chargé, décide de passer entre un gros rocher et mon véhicule, à l’endroit où la piste fait un coude et amorce sa montée. Accélérateur à fond, le véhicule penche très dangereusement dans le virage et nous voyons le moment où il se coucherait lui aussi. Coup de chance, il passe de justesse. Ouf! Une petite heure plus tard, une de mes sangles attachée entre les 2 véhicules, le ‘taxi’ est remorqué sur 200m. jusqu’au sommet de la côte. Un coup d’oeil au moteur, quelques coups de marteau et le voilà reparti vers sa destination initiale. Ces véhicules bleus très rustiques, ainsi que leurs pilotes, sont impressionnants d’agilité, et à voir le flegme des personnes présentes, on se dit que ce genre d’accident fait partie de la routine des lieux. Les blessées seront prises en charge dans un autre pick-up car ce sont les seuls véhicules pouvant atteindre le village. Elles devront ainsi prendre leur mal en patience et supporter les secousses et l’inconfort d’un transport qui les emmènera au centre de santé de Chelgerd.
En milieu de matinée, nous pouvons enfin découvrir Sar Aga Seyed. Un jeune homme se propose de nous accompagner, ce qui s’avère très utile dans ce dédale de ruelles. Les toits des maisons sont les terrasses des maisons du dessus. Aucune barrière. Les enfants passent des toits aux terrasses sans problème apparent. Nous sommes l’attraction du lieu surtout Farouche. Il est entouré, caressé, tripoté. Heureusement il a très bon caractère et n’oppose pas  de résistance. Après avoir bu un thé offert par le jeune guide, nous reprenons la ‘route’ en sens inverse, direction Chelgerd. Reposés après une bonne nuit, sous un beau ciel bleu, délestés de nos six passagères et de leurs encombrants bagages, la route maintenant connue, nous parait beaucoup plus simple qu’à l’aller. Il nous suffit de moins de deux heures pour avaler les 45 km. nous séparant de notre point de départ. Nous profitons davantage du paysage. La fatigue de la veille avait un peu noirci le tableau d’un itinéraire qui n’était finalement pas très compliqué.
Au cours du trajet, nous arrivons lentement au niveau d’un berger, et de son âne qui le précède. Las, l’animal prend peur et s’enfuit. Et voilà notre berger, plus tout jeune, en train de courir après la bête, et ce sur plusieurs centaines de mètres. Au bout d’un moment il pose un sac sur le bas coté. Nous nous approchons. A l’intérieur un petit chevreau dont seule la tête dépasse. L’homme l’a déposé pour s’alléger dans sa course poursuite. Il revient enfin avec l’âne. Nous lui demandons où il va. Il revient de Sar Aga Seyed. Régulièrement pour faire ses achats, avec sa femme qui maintenant nous a rejoint, il emprunte la piste sur plusieurs kilomètres, descend un sentier jusqu’au fond du vallon, puis remonte les 5 à 600 m. de dénivelé sur le versant face à nous avec âne et provisions, pour redescendre de l’autre coté jusqu’à leur maison. Et nous qui trouvions la piste un peu fatigante avec nos montures, voilà qui remet les pendules à l’heure.
Revenus en ville, nous faisons connaissance de fiers représentants de la gent masculine locale, vêtus de blazers et pantalons noirs bouffants. D’autres hommes en costume local, tout aussi sympathiques, se joignent à nous pour terminer agréablement ce petit repas, avant de prendre la route pour tenter de trouver des champs de ‘tulipes renversées’. Voilà une énigme à résoudre.
 

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228-Tulipes renversées

« Champs de tulipes renversées »: voilà qui nous intrigue.  Après avoir vainement cherché ce fameux champ de tulipes à l’endroit où il était censé se trouver, une jeune femme nous indique que l’on peut en voir près de la ville de Khonsar, à 2700m. d’altitude. Elles sont bien là, à l’aplomb de la montagne, dûment gardées et protégées dans ce petit parc naturel où l’on peut les observer à loisir. En fait, ce ne sont pas des tulipes mais des fleurs ressemblant à des tulipes dont les têtes sont dirigées vers le sol. Ces plantes  endémiques de couleur rouge orangée, d’environ 50 à 60 cm. de haut, tapissent le sol sur une surface très localisée. Nous avons de la chance car elles sont encore en floraison, bien que celle ci se termine. Leur vrai nom est le corona impérial. Nous ne regrettons pas le temps passé à les chercher. Voilà un bien joli bivouac sur fond d’une composition naturelle rouge et verte.
Nous poursuivons la route, plein nord, direction la mer Caspienne, en traversant la chaine de l’Elbrouz et évitant soigneusement l’énorme agglomération de Téhéran. Nous arrivons à Karaj où nous devons improviser un bivouac sur un trottoir à la sortie de la ville. Nous sommes vendredi et de nombreux  Téhéranais sont allés passer la journée au bord de la mer. Pour éviter les accidents lors des retours, la circulation est autorisée uniquement dans le sens nord-sud, de la mer vers la capitale, de 14h. à minuit. C’est l’occasion de rencontrer autour d’un frugal repas, un jeune informaticien qui attend comme nous l’ouverture du barrage de police. La discussion s’engage sur de nombreux sujets dont le port du voile. Contrairement à l’immense majorité des femmes rencontrées, il y est favorable, mais ne sait ou ne veut pas dire pourquoi. Il est vrai que ce n’est pas lui qui le porte.
Le lendemain, nous reprenons la direction de Chalus jusqu’à la Kandovan Pass à 2600m. où nous bifurquons à l’est pour nous approcher du ‘Damavand’, le plus haut sommet d’Iran qui domine Téhéran de ses 5610m. S’en suit une descente dans une verte vallée à 2100m. Nous y croisons Nouri. Il dit être ancien champion de ski iranien. Il a skié à Courchevel, fait du ski nautique à Monaco et maintenant pilote un avion privé près de Téhéran. Le long de la route, de petites tulipes sauvages, rouge, jaunes ou saumon ont réussit à se faire une place au soleil printanier. A Balaneh, cap de nouveau au nord en direction de Rayan au bord de la Caspienne. Pour y parvenir, nouveau col à 3100m. C’est là, en compagnie de ramasseurs de champignons, que nous attendons afin d’apercevoir dans un déchirement de la couverture nuageuse ce fameux Damavand. Attente récompensée, mais de très courte durée, car son apparition est très fugitive. Un joli cône enneigé qui fait penser au Fuji Yama pour les uns ou au Kilimandjaro pour les autres. La descente du col s’avère raide, traversant une épaisse couche de nuages. Plus bas de nombreuses maisons récentes occupent les pentes face à la mer. Un passage en forêt sur une route endommagée et nous longeons la Caspienne.

Déception! La grève est inaccessible, protégée par des maisons privées et des barrières. Au bout de 15 km., nous trouvons enfin ce que les iraniens appellent un camping, très loin des critères occidentaux. Mais il a le mérite de se trouver sur une des rares plages accessibles. Là, c’est le capitaine Malek qui nous interpelle. Il construit à Hamadan des bateaux de tourisme dont certains naviguent sur la Caspienne, et nous parle longuement des ses nombreuses réalisations et projets. Décidément, l’Iran est riche de rencontres imprévues et étonnantes.

 

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229- Lahijan

Ce qui surprend le plus en longeant la côte de la mer Caspienne ne sont pas les nombreux stands de peluches le long de la route principale, quoique ….,  mais la succession de rizières et de plantations de thé. L’Alborz -ou Elbrouz- et ses 4000mètres , forme une barrière climatique entre le nord et le sud. Ainsi, Téhéran, à 115 km seulement à vol d’oiseau au sud de la côte, s’étend dans un paysage  semi désertique, alors que, coté mer, le climat chaud et humide provoque brumes et nuages, comme on l’a vu sur le précédent article. Les 600 km de côte, de l’Azerbaïdjan à l’ouest au Turkmenistan à l’est, reçoivent six fois plus de pluie que la capitale. La population locale a mis a profit ce climat subtropicale pour cultiver riz et thé. Le riz est la principale nourriture en Iran. Nous avons été très étonnés du fait que, si les marchés disposent de fruits et légumes divers, seul le riz est proposé en accompagnement dans les modestes restaurants que nous avons fréquentés. A noter que nous avons toujours trouvé sa cuisson parfaite. Quant au thé, il fait la célébrité de la ville de Lahidjan et ses 70000 habitants.

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230-Massouleh

A une cinquantaine de kilomètres de la côte, on peut découvrir, à 1000m d’altitude, le pittoresque village de montagne de Massouleh . Ses maisons faites de bois, de pierre et d’adobe lui ont permis d’être inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, ce qui lui vaut d’être un lieu très touristique. Comme à Sar Aga Seyed, les toits des uns servent de terrasses aux autres. Mais l’importante fréquentation tend à lui faire perdre son caractère originel. Arrivés tôt le matin  avant l’ouverture des échopes, nous avons pu nous promener en toute tranquillité dans ce village encore endormi qui nous a un peu déçus.

Nous quittons Massouleh par une piste de montagne en direction de Kalkal. Et nous avons la surprise au passage d’un col à 2600m de ce joli parcours d’apercevoir des champs de myosotis qui seront pour Farouche l’occasion de se dégourdir les pattes dans ce très beau décor qui lui rappelle ses montagnes fleuries.

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231-Tabriz

Une belle et bonne route nous amène à Tabriz dont les faubourgs commencent à environ 15km du centre. Nous trouvons assez facilement le parc Mossafer, lieu de rendez vous es voyageurs nomades. Sont déjà installés un couple d’allemands a bord d’un énorme camion, revenant de 2 mois passés à Oman avec leurs deux enfants de 2 et 4 ans. Ce petit parc, avec toilettes et eau, est une bonne base pour visiter Tabriz en prenant l’un des taxis dont le coût des courses est très faible. Tabriz et ses plus de deux millions d’habitants fut longtemps la seconde ville d’Iran. A 1450m d’altitude, la ville est un centre industriel et commercial de première importance sur l’axe reliant l’Iran à la Turquie. Mais invasions, tremblements de terre et épidémies, ont eu raison des monuments historiques qui sont maintenant peu nombreux. Le plus renommé est la mosquée bleue construite au 15ème mais qui a beaucoup perdu de sa splendeur passée. A coté se trouve le musée régional d’Adzerbaïdjan, nom officiel de cette province de l’est iranien, peuplée essentiellement d’azéris. A noter que aujourd’hui, l’azéri est la langue maternelle de 10 millions d’iraniens vivant dans le nord est du pays. Le musée abrite une belle collection d’objets archéologique ainsi qu’une salle réservée au sculpteur Ahad  Hosseini, né à Tabriz, auteur d’oeuvres monumentales spectaculaires et des soixante premières marionnettes des guignols de l’info. Mais Tabriz est surtout connu pour son bazar couvert, l’un des plus vastes du monde avec ses 75 hectares, ce qui lui permet son classement au Patrimoine de l’Unesco. A l’intérieur, on découvre non seulement des magasins, mais aussi 14 mosquées dont la principale, la mosquée du Vendredi.
Mais l’attraction qui a remportée le plus de succès est, sans contestation, Farouche. Noyé au milieu d’une foule de scolaires en promenade au parc, il est resté stoïque et n’a pas bronché. Il n’a pas signé d’autographes, mais ce n’est pas l’envie qui lui manquait. Une fois de plus il a refusé de nous quitter bien qu’il ait encore reçu des propositions pour changer de maîtres. Sympa, le chien!

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232-Kandovan

Le but de notre journée sera le village troglodytique de Kandovan. Il se compose de genre de pains de sucre adossés à une paroi rocheuse. Une curiosité qui attire de nombreux touristes depuis Tabriz qui n’est qu’à une cinquantaine de kilomètres. Mais le village troglodytique de Meymand (article 220) nous a paru beaucoup plus authentique.

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233-Jolfa ( fin Iran)

Le monastère Saint Etienne - ou Saint Stephanos en grec- est proche de Jolfa, ville frontière de l’Azerbaïdjan. Une zone politiquement compliquée. L’Arménie coupe le pays Azerbaïdjan en deux parties, mais l’Iran dénomme aussi sa province du nord-est Azerbaïdjan de l’est. Ce qui fait trois zones dénommées Azerbaïdjan. Sans compter le Nagorno Karabakh occupé partiellement par l’Arménie, qui le revendique, et l’Azerbaïdjan qui le considère comme faisant partie de son territoire. On se souvient de la guerre du haut Karabakh entre 1988 et 1994 qui a fait plus de 1,2 millions de déplacés. L’ensemble de ces territoires sont peuplés d’Azéris qui, un jour ou l’autre, ne manqueront sans doute pas, à l’instar des Kurdes, de revendiquer une patrie. La rivière Araxe, qui fait office de frontière, est gardée de part et d’autre. Un poste de police iranien contrôle les passages sur la route Jolfa-Monastère, sur la rive sud de l’Araxe. Arrivés au monastère vers 17h, nous nous sommes installés pour bivouaquer, repoussant la visite au lendemain. Vers 18h, la police nous a demandé de retourner sur Jolfa par sécurité, à 15km de là. Le lendemain nous avons pu enfin visiter ce site classé au Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008. L’église a été fondée à la même époque que Sainte Thaddée, du temps où les arméniens occupaient l’actuel nord est iranien. Son nom fait référence à Etienne, premier martyr chrétien.
Ce sera notre dernière visite en Iran. Nous nous rapprochons de la frontière arménienne pour la passer le matin comme nous avons l’habitude de le faire, ne connaissant pas la durée des formalités. Ce dernier bivouac sera passé agréablement en compagnie de 2 cyclotouristes français, 1 suisse et 1 allemand rencontrés sur la route. Le lendemain nos chemins se sépareront.

Nous quittons l’Iran à regrets. Le mois de visa est bien trop court pour appréhender l’ensemble du pays et des ses habitants. Nous avons été éblouis par la magnifique Ispahan, la sympathique Kashan, la religieuse Qom, l’historique Persepolis, le désert du Kevir, les montagnes du Zagros et de l’Alborz, et bien d’autres lieux, mais plus que tout,  l’accueil de ses habitants que nous n’avons trouvé nulle part ailleurs.
Maintenant, une autre civilisation nous attends. 

La chiite Perse cède la place à la chrétienne Arménie.

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234-Vahanavank (Arménie début)

Nous quittons l’Iran à la douane de Norduz le samedi 20 mai, soit 29 jours après notre entrée le 22 avril. Le visa n’est en fait pas de 1 mois mais de 30 jours et nous avons préféré garder 1 jour disponible en cas d’incident toujours possible. Arrivé à 11h., les formalités de sortie sont assez rapides, l’essentiel étant de bien faire tamponner notre carnet de passage en douane. Sans ce justificatif de sortie du véhicule du territoire iranien, il nous serait très difficile de récupérer la caution que nous avons laissée à l’Automobile Club de France.
A 12h., la barrière iranienne franchie, c’est la douche froide.  L’amabilité iranienne cède la place à la suspicion arménienne. Des hommes armés, à la mine patibulaire, en treillis militaire, vont s’occuper des formalités. Regards sévères, airs peu engageants, rigueur dans le travail. Le portrait du président russe Poutine est apposé au mur, mais point de portrait du président arménien Sargsian, ou alors, si discret que je ne l’ai pas vu. Assurance obligatoire bien que nous soyons déjà assuré par Allianz. Tout ceci prendra deux heures. Nous sommes libérés de nos obligations à 14h. iranienne, soit 13h30 arménienne dû à la demi heure de décalage horaire entre les deux pays.
Nous nous arrêtons à Garat, première ville, ou plutôt gros village, sur notre route. Et là dans ce petit restaurant où nous sommes les seuls clients, c’est Byzance! De la purée de pommes de terre, de la viande de porc, de la salade verte, et du vin. Plus d’un mois que nous n’avions pas eu accès à ces « frivolités ».
La touristique route M17 que nous voulions prendre est fermée pour on ne sait quelle raison, aussi nous empruntons la principale et très rapiécée route M2 qui franchit le col Meghri à 2535m. Une descente assez raide et nous voilà à la petite ville de Karajan où la première épicerie venue dévoile ses alignements de bouteilles d’alcool, dont principalement la vodka.

La surprise de cette première journée et confirmée par la suite, est le nombre incroyable de grosses mercedes, 8 à 9 sur 10 véhicules, déboulants sur les routes, alors que le salaire mensuel moyen est de 250€.

Changement de climat également. Les paysages secs de l'Iran ont cédé la place à des terres bien vertes et à des ciels changeants.
Nous poursuivons jusqu’au monastère Vahanavank qui sera notre étape du jour à 1100m. d’altitude.
Nous serons rejoins là le lendemain matin par deux hommes et une femme venus procéder à un sacrifice rituel, autour de l’arbre derrière le monastère. Je ne l’ai pas vu mais Claude m’a raconté qu’ils avaient amené avec eux un coq vivant. Ils ont marmonné quelques « prières », lui ont coupé la tête, puis fait 7 fois le tour de l’arbre en projetant son sang sur le tronc. Ensuite, ils sont repartis calmement, d’un pas décidé, et en silence, après avoir fait une prière dans le monastère. Nous saurons plus tard qu'il s'agit d'un rite encore largement pratiqué en Arménie, le madagh.

Après les mosquées en Iran, Vahanavank sera le premier d'une longue série de monastères en Arménie.

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235-Tatev

Le lendemain, après avoir vainement cherché la forteresse Halidzor en empruntant un étroit chemin forestier, nous prenons à gauche à l’entrée de Kapan, direction Tatev et son monastère. Cette route est une succession de rues pavées à forte inclinaison jusqu’à Arajadzor. De là nous essayons de rejoindre la route dite principale sur la carte Reise-know-how édition 2015. Au détour d’un chemin, bordé de magnifiques champs de marguerites, nous perdons de vue Claude et Nicole . Nous les retrouverons à Tatev. Cette route principale est en fait un chemin forestier en terre avec de très nombreux trous et bosses  qui nous oblige à rouler à vitesse réduite sur ces derniers 30 km, d’autant plus que nous avons droit à une belle averse. Mais nous sommes récompensés par la vue du monastère de Tatev, perché à 1550m. au bord d’une falaise, dominant le canyon des rivières Vorotan et Tatev. Un site grandiose qu’un rayon de soleil bienvenu nous permettra d’admirer. Des murailles protègent le bâtiment principal du monastère, son église Saint Pierre et Saint Paul dont les fondations dateraient de l’an 895. Au XIème siècle, plus de 300 moines vivaient ici, faisant rayonner cet important centre spirituel. Invasions et séismes, dont le dernier en 1936, eurent raison de cet ensemble reconstruit à l’identique au milieu du XXème siècle. Nous n’avons pu visualiser la petite église de la Sainte Mère de Dieu, recouverte d’un blanc linceul devant lui permettre sa renaissance.
Tatev est l’une des destinations privilégiées des arméniens malgré son accès difficile par une route vertigineuse qui serpente sur les flancs du canyon. Pour éviter cette route, la plupart des visiteurs emprunte depuis 2010, le plus long téléphérique du monde qui, avec ses 5,7 km d’un seul tenant et ses 320m de hauteur, relie Halidzor à Tatev, les deux sommets des flancs du canyon. Toute l’année, ses cabines de 25 personnes permettent d’éviter plus d’une heure de route. Les cyclistes que nous avons rencontré à Tatev avaient utilisé, sans vergogne et pour leur plus grand plaisir, ce moyen de transport.
Nous repartirons par cette route en direction d’un autre monastère, celui de Vorotnavank.

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236-Sisian

Nous traversons de beaux paysages de verdure sur fond de montagnes enneigées. Posé sur un replat, le monastère Vorotnavank domine la rivière Vorotan. Construit au Xème siècle, il est entouré de murailles car il avait aussi une fonction de forteresse. Fonction qui lui a permis au XIIIème siècle de résister aux envahisseurs mongols. En 1723, le site fut un haut lieu de lutte pour la libération nationale de cette région alors sous dépendance perse.

Après une pause déjeuner près d’un petit lac, la route nous fera découvrir 4km plus loin en direction de Sisian, au détour d’une rue du village d’Aghitu, un curieux monument d’origine inconnue, vraisemblablement à but commémoratif. Quelques pierres tombales sculptées sont disposées autour de la tour.
Encore 5km et nous voilà dans la petite ville de Sisian, à l’ambiance austère, typique des anciennes régions sous domination soviétique. Ceci ne nous empêche pas d’y faire nos courses dans des boutiques assez bien achalandées. Mais la particularité de Sisian est le champ de menhirs de Zorats Kar, à 2km au nord de la ville. A 1600m d’altitude, un alignement de pierres dressées. Aménagé il y aurait 7500 ans, ce site serait bien antérieur à Carnac ou Stonehenge.

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237-Noratus

Les 80 km suivants de la grande route nationale M2 menant de la frontière iranienne à la capitale Erevan sont en très mauvais état. Un vieux goudron avec de nombreux trous et bosses jusqu’à Yeghegnadzor. Là, nous mettons cap au nord en direction du lac Sevan. Nous trouvons un joli bivouac du coté de Yeghegis, petit village reculé au pied de la forteresse Smbataberd que nous n’avons pas trouvé. En reprenant la route le lendemain, nous franchissons la Sulama Pass à 2410m où se trouve le caravansérail de Selim. Ce monument daté de 1322 et à cette altitude, indique que cette route était un axe important entre le sud persan et le nord caucasien. La longue salle était réservée aux humains, les animaux restant à l’extérieur. Seules trois lucarnes percent le plafond afin de garder un peu de chaleur. Un taureau et une chimère gravés au dessus de la porte d’entrée gardent le caravansérail. Nous ne nous attardons pas, la température ayant tôt fait de réduire nos ardeurs touristiques.
Suit une longue et jolie descente vers le lac Sevan que nous rejoignons à Martuni.

Le lac Sevan est l’une des fiertés des arméniens. A 1920m d’altitude, il a une forme de poire d’environ 75km de long et 56km dans sa plus grande largeur. Il s’écoule dans la rivière Hrazdan qui elle-même se jette dans la rivière Araxe qui sépare l’Arménie de l’Iran. Les besoins de l’irrigation des terres, déterminés par des ingénieurs russes sous la houlette de Staline, ont failli le faire courir à sa perte. A partir de 1950, le niveau du lac a commencé à baisser avec comme prévision une baisse de son niveau de 50 mètres sur 50 ans. En 1978, le gouvernement a pris conscience du problème en déclarant le lac et ses rives parc naturel protégé. Heureusement car le niveau avait alors baissé de 19 mètres. Mais des problèmes énergétiques ont conduit à de nouveaux pompages pour faire fonctionner des usines hydroélectriques. Une usine nucléaire en remplacement a permis de stopper l’hémorragie. Le niveau commence alors à remonter créant d’autres problèmes car des constructions ont profité de la baisse du niveau pour prendre place sur les rives.
Lors de notre passage, la météo n’était pas au mieux de sa forme et nous n’avons pu profiter des plaisirs aquatiques. Mais ce fut l’occasion de nous rendre à Noratus, au cimetière des Khatchkars. Ce sont des stèles sculptées datant du IXème au XVème siècle, certaines représentant les personnes enterrées ou leur mode de vie. La pluie avait bien mis en évidence les lichens rougeâtres recouvrant les monuments. Malgré le froid dû à cette météo maussade, des dames se sont faites un plaisir de commenter, aux touristes que nous sommes, la visite des lieux, moyennant l’achat d’une de leurs productions tricotées, châles, coussins, écharpes, petits personnages, etc….. Ce champ de Khatchkars autour d’une petite chapelle est le plus grand d’Arménie.

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238-Gavar

Anecdote: Garé au cimetière, je constate que le pneu arrière droit de mon véhicule s’est de nouveau légèrement dégonflé. Aussi nous nous décidons à chercher un garage de réparations de pneumatiques. Nous le trouverons non loin, à Gavar. Le garagiste a tôt fait d’enlever le clou et de réparer. Il s’aperçoit alors que nos pneus sont montés à l’envers, c’est à dire les flancs extérieurs à l’intérieur et inversement. Et dire que depuis le Chili où nous les avions fait monter, nous ne nous en étions pas aperçus!

Pendant l’opération, du café nous est offert dans la boutique de pièces détachées attenante. Le patron y fait des bisous à son canari adoré. Quelle sympathique équipe dans ce garage!

L’ambiance de Gavar était plutôt froide, tendance soviétique, mais l’accueil des personnes rencontrées nous a fait porter un regard nouveau sur les arméniens.

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239-Hayravank

Monastère Hayravank
Monastère Hayravank

Le long du lac Sevan, les deux monastères Hayravank et Sevanavank sont parmi les plus visités d’Arménie. Faciles d’accès, à moins de 70km d’Erevan, leurs positions en surplomb du lac en font des paysages de cartes postales. Nous avons eu la chance pour le premier de le voir éclairé par un magnifique soleil couchant qui avait réussi à percer les nuages noirs de l’orage finissant. Par contre, le second était fermé à cause de la pluie battante.
Les deux monastères ont été bâtis entre le IXème et le XIIème siècle. Il n’en reste que les églises, et, pour Hayravank, des Khatchkars arborant une couleur orangée, due comme au cimetière de Noratus, aux lichens qui s’y sont déposés. L’intérieur de l’église Hayravank , de même que les autres églises, est très sombre, les murs noircis par la suie des bougies. Les deux bâtiments sont faits de pierres volcaniques provenant de la chaine du Ghegam, culminant à 3600m, qui sépare le lac Sevan à l’est, de Erevan à l’ouest.

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240-Erevan

Erevan: la cascade
Erevan: la cascade

Erevan nous accueille à 1000m d’altitude, au pied du mont Ararat, sous un beau ciel bleu. Notre premier souci sera de trouver un lieu de bivouac au centre de la ville, comme d’habitude, dans le but d’être près des monuments afin de ne pas laisser Farouche enfermé trop longtemps dans le véhicule, surtout s’il fait chaud. Le parking de la nouvelle cathédrale Saint Grégoire l’illuminateur (Sourp Grigor Loussavoritch) fera très bien notre affaire. Elle a été édifiée en 2001 à l’occasion du 1700ème anniversaire de l’adoption en l’an 301, du christianisme, religion officielle de 95% des la population. L’Arménie est le premier pays à avoir adopté cette religion, le christianisme n’ayant été adopté comme religion officielle dans l’Empire romain qu’à la fin du IVème siècle. L’église arménienne ne reconnait que l’autorité du catholicos KarekineII qui siège à Etchmiadzine. C’est lui qui a consacré cette cathédrale où sont déposées les reliques de Saint Grégoire offertes par le pape Jean-Paul II, reliques auparavant conservées dans une église de Naples.
Erevan, capitale du pays depuis 1918, est passée de moins de 50000 habitants alors à une agglomération de plus de 1,2 millions personnes aujourd’hui.
Ce développement fulgurant et anarchique laisse un héritage soviétique de quartiers et d’habitations dégradés. Depuis l’indépendance en 1991, une politique de grands travaux est entreprise, et en 2007 fut inauguré l’Avenue du nord reliant la ‘Place de la République’ à la ‘Place de l’opéra’. De part et d’autres de cette avenue, la ville présente un visage plus moderne, avec en point d’orgue la ‘Cascade’ qui dévale du ‘Parc de la victoire’ jusqu’à la place où se situe l’opéra, rebaptisée ‘Place de la liberté’. Il s’agit d’une succession de grandes marches débouchant sur cette place où sont exposées de superbes oeuvres d’artistes de renom, comme une plantureuse statue du colombien Botero. Cette place est le centre culturel et ‘bobo’ de la ville, mais peut devenir parfois le théâtre de manifestations politiques.
Place de la République, nous sommes intrigués par une imposante limousine blanche décapotée. Elle attend les touristes que nous sommes et va nous permettre de faire un tour de ville de 3h en grand confort. Nous ferons en particulier deux arrêts sur les hauteurs de Erevan.
Le premier arrêt sera pour le mémorial de Tsitsernakaberd, lieu de mémoire dédié aux victimes du génocide arménien. Il domine la ville de sa flèche élancée de 44m de haut protégeant une flamme éternelle. Des personnalités du monde entier, comme les français Jacques Chirac, François Hollande ou Jean Claude Gaudin, sont venues planter des arbres en signe de solidarité avec les victimes. Un monument indiquant la reconnaissance officielle par la France du génocide arménien en 2001, sous la présidence de Jacques Chirac, y est également érigé. Au moment de notre passage, des jeunes gens entonnaient ‘a capella’ un hymne à la mémoire des disparus.
Le second arrêt nous permet de voir le glaive brandi de la statue de la Mère Arménie dressée au sommet d’un imposant monument du ’Parc Haghtanak’. Lors de notre passage, un important groupe de touristes iraniens était présent. Ceux ci viennent à Erevan goûter aux joies de la liberté dans cette capitale qui n’est qu’à une quinzaine d’heures de bus de leur patrie.

Un musée dédié aux hommes illustres du pays fait la part belle à Charles Aznavour, né à Paris de parents arméniens, et devenu également citoyen arménien en 2008.

Le soir venu, nous avons pu bavarder en espagnol avec un jeune arménien qui avait fait une année d’étude à Bilbao en Espagne. Nous apprenons avec étonnement que l’Arménie participe au programme européen Erasmus d’échanges d’étudiants et d’enseignants.
Erevan a un fort parfum d’occident en son centre et les étrangers que nous sommes s’y sentent tout à fait à l’aise.

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241-Khor Virap

A 50km au sud de Erevan et moins de 2km de la frontière turque matérialisée par la rivière Araxe, le monastère de Khor Virap dresse sa silhouette sur un petit tertre, sur fond de Mont Ararat. La photo emblématique de l’Arménie de ce décor apparaît dans maints ouvrages.

Nous avons attendu en vain le moment privilégié où le mont enneigé serait complètement dégagé des nuages qui le couvrent. Mais ne boudons pas notre plaisir; l’Ararat a bien voulu nous saluer en soulevant fugitivement le chapeau de nuages qui couvrait son chef. Pas suffisamment cependant pour apercevoir l’arche de Noé qui s’y est posée après le Déluge. Autrefois arménien, le mont Ararat est le plus haut sommet de Turquie avec ses 5165m.
Deux églises datées de 1661 ont été construites à l’intérieur des remparts, celle de la Sainte Vierge et, plus petite, celle de Saint Grégoire. Celui-ci a été enfermé en ce lieu pendant 13 ans au fond d’une profonde fosse, éclairée seulement par une petite ouverture. On peut y accéder, si l’on n’a pas trop d’embonpoint, par une échelle située dans l’église. Khor Virap, qui signifie fosse profonde, est un des plus importants lieux de pèlerinage d’Arménie.
Un autre monastère nous attend, celui de Geghard, à une trentaine de kilomètres de Erevan. Auparavant, nous visitons encore une église où avait lieu un baptême, et proche de Geghard, le temple de Garni, qui, depuis l’an 77,  a réussi à conserver ses colonnes hellènes dressées sur un piedestal.
Un pique-nique face à l’Ararat enfin découvert plus largement, il y a pire comme décor!

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242-Geghard

A 1600m d’altitude, au fond d’une gorge boisée où coule un torrent, apparait le monastère de Geghard. Classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, il est un haut lieu de spiritualité où les arméniens viennent tout à la fois, prier, accomplir le rituel maghan ( sacrifice d’un coq) ou attacher des rubans votifs aux branches des arbustes présents à l’arrière du monastère. Ses fondations remontent au Moyen Age, mais c’est la famille Prochian au XIIIème siècle qui l’a acquis et développé. Un bas relief représentant une tête de boeuf tenant deux lions en laisse et surmontant un aigle tenant un agneau, sont les armoiries de cette famille princière. C’est sans doute elle qui fit creuser deux chapelles troglodytiques qui font la renommée du site. Leurs salles  sont contigües et l’on passe des unes aux autres moyennant quelques marches.

Des croix sont sculptées dans la roche. La croix arménienne est une croix latine dont les extrémités des branches sont deux trèfles. L’une des croix présente est une intéressante croix arménienne modifiée où les trèfles sont remplacées par des croix, avec Adam et Eve au pied de la croix.
La caractéristique principale de l’une des salles souterraines est son excellente acoustique. Des chanteurs sont souvent convoqués aux passages des groupes de touristes afin de leur faire écouter ‘a capella’ des chants religieux. Nous avons pu profiter par hasard d’une de leurs prestations dont vous pouvez profiter en cliquant sur la photo ci-dessus. Notre ami Claude s’y était essayé avant leur arrivée mais il fut rapidement interrompu par un gardien, malgré des vocalises qui n’étaient pas si mauvaises. Nous avons eu beau indiquer qu’il s’agissait de chants religieux en français, mais rien n’y fit. Nous sommes allés le consoler en dégustant un repas de truites grillées dans un sympathique restaurant avec jolie vue sur la gorge.


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243-Etchmiadzin

De Geghard, à 30km à l’est de Erevan, nous filons sur Etchmiadzin à 20km à l’ouest de la capitale. Les distances ne sont pas très grandes en Arménie avec ses 29800 km2, soit à peu près la superficie de la Belgique (30500 km2).
A peu de distance, le temple de Garni mérite un arrêt car on ne peut qu’être étonné de trouver là les ruines assez bien conservées d’un temple grec. Dédié au dieu du soleil, il fut érigé en l’an 77 par le roi arménien Tiridate Ier, du temps où Parthes dominait encore cette partie de l’Asie.
Etchmiadzin est un lieu incontournable en Arménie. Cette ville est le siège du patriarche suprême de l’Eglise arménienne, le Catolicos Karékine II. La cathédrale est le plus ancien édifice chrétien d’Arménie. Souvent modifié, notamment au XVIIème siècle, le  monument était couvert d’échafaudage lors de notre passage Mais les fresque de l’intérieur sont un festival de couleurs chatoyantes. Nous sommes très loin de l’austérité des mosquées iraniennes. La cathédrale est située dans une enceinte à l’intérieur de laquelle se trouve également le palais du Catholicos. Une grande arche permet l’accès à cette enceinte. A l’extérieur un curieux bâtiment cylindrique surmonté d’une vaste coupole attise notre curiosité. Il s’agit du séminaire-université construit au siècle dernier. Nous avons assisté brièvement à une cérémonie officiée par des religieux vêtus d’habits un peu fantômatiques donnant à ce lieu une atmosphère très particulière.

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244-Sardarabad

Chaque année du 24 au 28 mai, a lieu à Sardarabad, à 25 km à l’est de Etchmiadzin, une fête dédiée aux glorieuses heures de l’histoire arménienne. Nous décidons de nous y rendre, mais, déception, cette année, des personnes présentes nous ont indiqué que la fête se résumerait à la visite de personnalités officielles, du moins c’est ce que nous avons compris. Sardarabad est le lieu où les arméniens ont repoussé le 28 mai 1918 des turcs pourtant bien supérieurs en nombre, en route pour la prise de Erevan. Le génocide des arméniens en Turquie avait eu lieu en 1915-1916. Cette victoire stoppant l’avancée des turcs aura pour cons séquence la proclamation par l’Arménie de son indépendance, 4 jours plus tard. Mais en 1920, les soviéts prennent le contrôle de l’ensemble du Caucase, dont l’Arménie. En 1991, après la dissolution de l’empire soviétique, l’Arménie se proclame indépendante le 21 septembre.
Le Mémorial élevé en 1968 est d’inspiration soviétique, avec ses taureaux ailés et son allée des aigles menant au ‘mur de la victoire’.

Nous en serons quitte pour visiter le musée ethnographique de Sardarabad où nous pouvons bivouaquer à condition de partir le lendemain avant 9 heures à cause de la cérémonie.

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245-Saghmosavank

Saghmosavank
Saghmosavank

La route M3 mène plein nord en direction de la Georgie, mais avant de l’emprunter nous ne résistons pas la curiosité de visiter deux monastères à proximité.
Le premier sera  Hovhannavank (monastère Saint Jean). Comme souvent, il est implanté au bord d’une falaise. Ce sera également le cas de Saghmosavank (monastère des psaumes). Dans tous les pays les religieux ont toujours trouvé des emplacements de choix et ce dernier est particulièrement bien choisi avec le mont Ararat en toile de fond. Si le soir nous avons eu droit à une belle averse de grêle, le lendemain, un grand ciel bleu nous fera apprécier davantage ce lieu magnifique. Les murs de ces églises sont souvent nus, seulement agrémentés de un ou deux tableaux richement colorés que quelques bougies viennent éclairer. Les deux églises datent du XIIIème siècle et sont encore largement utilisés pour des offices religieux.

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246-Alphabet

Non loin de Saghmosavank est érigé le Mémorial de l’alphabet arménien. Créé en 405 par Saint Mesrop, il comptait au départ 36 lettres auxquelles ont été ajoutées deux lettres au XIIIème siècle. L’arménien occupe une place à part dans les langues indo-européennes. Il est parlé autant à l’intérieur du pays que par la diaspora à l’étranger. Les graphismes de cet alphabet nous parait très esthétique mais aussi difficile à déchiffrer, car un mot est une succession de jambages dont on perçoit peu les césures.
En ce 28 mai, jour de fête nationale, des élèves venus en cars fonctionnant au gaz, se font un plaisir de circuler et monter sur tous ces jambages de pierres.

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247-Pain tradition

Dans la petite ville de Aparan, il est l’heure du défilé. Les jeunes femmes en tenue locale se préparent à déambuler, tout comme les militaires, les personnalités et les civils. Sans oublier les symboles religieux afin de ne pas oublier les racines chrétiennes du pays.
Après le retour du cortège, nous nous rendons dans un petit immeuble moderne du centre ville afin d’y acheter du pain. A l’intérieur, une très grande boulangerie et de nombreux clients. L’attraction du lieu est la cuisson traditionnelle des galettes. En entrant, nous avons vu un homme se jetant dans une grosse sphère de terre colorée au risque de basculer à l’intérieur. Le boulanger dépose ses galettes une à une en les jetant sur les parois. Un court moment de cuisson et une autre personne les retire avec un long manche en bois. Une étonnante façon de procéder que n’avions pas encore eu l’occasion de visualiser bien qu’en ayant entendu parler. Le boulanger assure le spectacle et contribue ainsi à la notoriété de l’établissement.

 


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248-Sanahin

Sanahinvank
Sanahinvank

Nous quittons Aparan, direction deux monastères classés au Patrimoine mondial de l’Unesco, Sanahin et Haghpat. Tous deux sont proches de Alaverdi, petite ville à 30km de la frontière géorgienne, le long de la grande route M6.
Pas de chance; à Vanadzor, la route est ouverte mais en travaux. Elle est complètement défoncée et après 3 km nous nous arrêtons à un restaurant pour obtenir des informations. Le sympathique patron nous conseille de faire demi-tour et prendre la M3 jusqu’à Gyulagarak. Là, prendre à droite et rejoindre la M6 à Dzoraget. A Kurtan, à mi chemin de ces deux villes, nous nous fions à notre carte routière Arménie au 1/250 000 de 2016, et au lieu de poursuivre tout droit, nous bifurquons à droite. Nous aurions mieux fait d’obtenir confirmation de l’information par un habitant des lieux, car la route que nous empruntons est désaffectée depuis plusieurs années et dans un état lamentable. Rien n’est pire pour nos cellules que du vieux goudron défoncé dont il ne reste que quelques bribes. Après deux heures de chemin forestier, nous nous retrouvons sous la pluie et dans la boue dans une ferme. Nous bivouaquons et retrouvons la bonne route le lendemain à Kachaghan. Nous avons pu apercevoir au passage le monastère Hoevank en contrebas du chemin, sur une croupe herbeuse dépassant des arbres. Plus loin, Alaverdi apparait au fond de la vallée, d’où nous remontons vers le monastère Sanahin.
Construit au Xème siècle puis agrandi au XIIIème siècle, Sanahin comporte plusieurs édifices. Mais, à notre avis, il faut beaucoup d’imagination pour se représenter la vie spirituelle qui régnait alors dans ce site austère. On notera en haut de la façade de l’église Saint Sauveur, les princes Smbat et Gurguen, fils de la fondatrice, la reine Khosrovanouch, sculptés dans la pierre et tenants la maquette de l’église.
Sanahin et Alaverdi sont aussi connus par deux de leurs enfants, les frères Migoyan, à qui l’on doit les fameux avions soviétiques Mig.

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249-Haghpat (Fin Arménie)

Haghpat
Haghpat

Il faut redescendre à Alaverdi pour, à quelques kilomètres, monter vers Haghpat, car ce dernier monastère est installé à 1000m d’altitude sur un plateau dominant le canyon de la rivière Débet. Construits à la même époque que Sanahin, plusieurs bâtiments composent l’ensemble du site. Le clocher daté de 1245 se dresse fièrement à quelques mètres des 2 églises Saint-Grégoire et Saint-Signe et de la chapelle Sainte-Mère-de-Dieu qui composent le monastère. Des fragments de fresques sont visibles sur les murs de l’église Saint-Signe.
A une dizaine de kilomètres plus au nord, à mi-chemin de Alaverdi et de la frontière géorgienne, Aktala est le dernier monastère arménien. Situé à 700 m d’altitude sur un promontoire dominant la ville de Aktala, il est protégé par une enceinte. Le site est malheureusement gâché par les mines de cuivre en activité qui le bordent.
Le monastère n’est pas classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, mais il vaut largement le détour car son église Sainte-Mère-de-Dieu possède des fresques murales parmi les plus belles que nous ayons vu en Arménie.
Demain nous quittons l’Arménie, pauvre mais attachante, pour la Géorgie.

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250-Tbilissi (début Géorgie)

Le mardi 30mai 2017, nous quittons notre bivouac de Aktala et franchissons les 15km qui nous séparent de la frontière Arménie-Géorgie. Rarement cela aura été aussi facile. Des deux cotés de la frontière, les fonctionnaires sont aimables et en une demi-heure, les formalités sont accomplies. Un record. Petit repas à Sadaklo à 5km de la frontière et en route. Las, trente kilomètres plus avant, je m’aperçois que j’ai oublié mes lunettes de soleil de vue au restaurant. Moment d’émotion. En nous voyant revenir, la serveuse vient à notre rencontre avec la boite de lunettes et un grand sourire. Encore merci à cette charmante dame.
Arrivée à Tbilissi à 17h, dans un intense flot de circulation. L’ambiance générale nous amène à penser que nous sommes en Europe. En 70km, nous avons fait un bond en avant dans le temps en passant de l’Arménie à la Géorgie.
La Géorgie, c’est 5 millions d’habitants sur 69500 km2, soit la population et la surface de l’Irlande. A comparer avec les 29800 km2 de l’Arménie et ses 3 millions d’habitants. Le tiers de la population vit à Tbilissi et sa couronne.
Le fait pour l’Arménie d’être enclavée, sans accès à une mer, sans pétrole, et dotée de conditions climatiques difficile, est un sérieux handicap. De plus, le génocide de 1915 a provoqué la fuite d’une grande partie de la population. On estime que la moitié des arméniens vit à l’étranger.
Si la Géorgie dispose d’un accès à la mer noire, de pétrole, de bien meilleures conditions climatiques, elle a aussi ses problèmes, principalement d’ordre politique. Les deux républiques autonomes de l’Abkhasie à l’ouest et de l’Ossétie du sud, au centre nord du pays, ont fait sécession de l’Etat géorgien respectivement en 1990 et 1992. Elles sont non reconnues par la communauté internationale, mise à part la Russie dont l’armée occupe le pays depuis 2008. La Géorgie se tourne donc de plus en plus vers l’Occident, demandant même son intégration à l’OTAN.
Notre recherche de bivouac, nous amène sur le parking du Hall des services publics, un bâtiment qui surprend par sa modernité. Excellente base pour rayonner dans le centre ville. Ce que nous ne manquons pas de faire dès notre arrivée en remontant l’avenue Rustaveli, les Champs-Elysées de Tbilissi. Connaissant la réputation du vin géorgien, un arrêt dans une vinothèque s’est vite imposée.
Le lendemain, recherche d’une laverie. Et là, ce n’est pas gagné. Heureusement un chauffeur de taxi s’est démené comme un beau diable, ne comptant pas son temps, pour nous en dénicher une dont voici le point gps : n41°71261-e44°80347.
Visite immanquable, la cathédrale Saméba de la Trinité, siège de l’Eglise orthodoxe de Géorgie. Cette construction géante des années 2000, qui domine la ville du haut de ses 84m, fait débat non seulement par son esthétique contraire aux habituels canons orthodoxes, mais aussi par le fait qu’elle est bâtie au coeur du quartier arménien, sur le cimetière arménien lui-même. De longs escaliers donnent accès à différents niveaux sous terrains de même surface que le rez de chaussée, dont une immense crypte où sont également donnés des offices.
Les églises sont très nombreuses à Tbilissi et bien remplies à l’heure des messes.
La vieille ville dominée par la forteresse de Narikala contient de nombreuses maisons typiques avec leurs balcons en bois, mises en valeur le soir venu par des éclairages multicolores. La principale rue de la vieille ville, la rue Léssélidzé, est étroite mais pleine de vie avec ses boutiques et restaurants. Elle est aussi le rendez vous de la jeunesse, comme nous avons pu le constater avec un groupe d’étudiants en tenue de soirée, fêtant leur promotion de fin d’année.
Au bout de la vieille ville, changement d’ambiance avec le quartier musulman, ses bains et sa mosquée.
Nous déambulons avec plaisir et très librement en ville, comme dans n’importe quelle ville d’Europe. Nous n’avions pas d’idée préconçue sur la Géorgie et en sommes très favorablement surpris.

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