261- Grece 2 - Méteores

Le Grand Météore
Le Grand Météore

Les Météores sont un des sites les plus fantastiques de Grèce, classé au Patrimoine de l’Unesco depuis 1968. Cette formation géologique composée de pains de sucre surmontés de monastères chrétiens orthodoxes est un spectacle étonnant surgissant de la plaine de Thessalie. En grec, l’adjectif météores signifie suspendu au ciel. Et c’est bien le cas. Les 6 monastères restants sur les 20 construits à partir du XIVème siècle semblent suspendus, accrochés tout en haut des pitons rocheux. Ils étaient le refuge des villageois lors des invasions. L’accès jusqu’aux années 20 se faisaient grâce à des paniers-filets suspendus à des cordes, ou des échelles accrochées à des trous du rocher. Aujourd’hui des escaliers creusés dans la roche, ou des passerelles, en permettent l’accès. Des bus vous conduisent en premier au monastère le plus important, « Le Grand Météore » ou « Monastère de la Métamorphose du Sauveur ». Le moine Athanassos du Mont Athos escalada ce rocher au XIVème siècle. Mais auparavant dès le IXème siècle des moines vivaient déjà dans des grottes et des recoins des rochers. 150 marches mènent au monastère qui contient une église superbement décorée. La visite se poursuit en descendant la route, vers le monastère Varlaam, perché sur un piton face au Grand Météore. Les autres monastères, Agios Stephanos, Agha Triada, Agios Nicolaos, et Roussani valent le détour mais si vous ne deviez en voir qu’un seul, choisissez le Grand Météore. Le spectacle magique se poursuit en fin d’après midi quand le soleil couchant pare d’or le décor. Nager dans la piscine du camping où nous étions installés avec la vue des météores en arrière plan est un vrai régal.

260-Grece 1- Chalcidique

Nous quittons Istanbul à 9h15 le vendredi 16 juin en empruntant la 2x2 voies du bord de mer. Circulation très importante sur 45km. A Kesan nous prenons notre dernier repas turc et franchissons la frontière 30 km plus loin. Aucune difficulté, aucun contrôle des véhicules pour notre entrée en Europe. Une demi heure aura suffit.
15h. Nous nous séparons de Claude et Nicole qui poursuivent leur route rapidement pour préparer leur prochain nouveau départ en Amérique du sud, direction Carthagène en Colombie. Pour nous ce sera un arrêt au camping municipal de Alexandroupolis, première ville de la côte grecque . Nous sommes un peu surpris d’y trouver deux énormes camping car bulgares avec bateaux et grosses cylindrées. Départ à 11h puis arrêt à Xanthi pour un repas simple servi par un jeune homme très serviable. Le temps est beau, aussi décidons nous de faire un détour par la Chalcidique, cette péninsule qui avance ses 3 doigts sur la mer Egée. Akté, la péninsule la plus à l’est, est la plus sauvage et la plus connue de par le Mont Athos et sa république autonome de vingt monastères orthodoxes. Accessibles uniquement par la mer, nous nous arrêterons à Lerissos pour bivouaquer sur son petit port avant de poursuivre jusqu’à la station balnéaire touristique de Uranopouli et sa tour byzantine Prosforios. La route ne va pas plus loin. C’est de là que partent en bateaux les 30000 visiteurs des monastères situés 25km plus au sud de la péninsule. Au loin, les 2030m du mont Athos émergent de la mer. Les nuages s'accrochant à son sommet le font ressembler à un volcan en activité, ce qui n'est pas le cas.
Sithonia, la péninsule centrale, dégage sur sa côte est, un parfum méditerranéen qui rappelle la Corse avec ses pins, ses criques sauvages, ses mini plages et son peu d’habitations. Orange beach y remporte un succès mérité. La côte ouest, de même que la presqu’ile Kassandra, sont largement bétonnées, rendant l’accès à la mer très difficile. Ambiance sud de la France au mois d’août. Peu d’intérêt. Avec persévérance, nous trouverons malgré tout
le sympathique camping Akti Rtezika à Epanomi, sur une plage éloignée restée loin des foules. Calamars et vin blanc au programme. Nous y rencontrons un voyageur autrichien, Antar, ayant vécu 18 ans en Afrique du sud, ce qui nous permit de rêver à cette (prochaine?) destination.
Notre objectif en Grèce reste les Météores. Nous prenons la route des champs pour l’atteindre. A Methoni, nous sommes les seuls clients des 4 restaurants successifs de ce village de bord de mer. Tout le monde attend patiemment les clients qui tardent à revenir avec cette crise qui touche le pays. Nous poursuivons par le col le plus proche du Mont Olympe qui fait un peu pâle figure par rapport à nos montagnes savoyardes. Puis ce seront Elassona, Trikala, enfin Kastraki où nous posons nos pneus le mardi 20 juin au camping Vrachos Kastraki, au pied des « Météores ».

259- Turquie 2- Istanbul

Sainte Sophie
Sainte Sophie

Pour rejoindre le coeur d’Istanbul, deux possibilités s’offrent à nous. Soit traverser son immense agglomération qui s’étire sur plus de 100km, soit plus simple et beaucoup moins stressant, prendre le ferry assurant la liaison de Yalova au sud de la mer de Marmara vers le sud de la vieille ville d’Istanbul. Arrivés à 12h à Yalova, nous embarquons à 13h45, et 90 minutes plus tard, nous débarquons à la gare maritime de Yenikapi, à 2 pas du vieil Istanbul. Il nous faut garer nos véhicules, mais le parking que Claude avait utilisé lors de son dernier passage à Istanbul est fermé pour travaux. A une centaine de mètres de la sortie de la gare maritime, un petit parking coincé entre la mer et un pont du boulevard Kennedy fera notre affaire. Ce n’est pas le paradis mais Farouche aura au moins un peu d’ombre pendant nos déambulations dans la vieille ville. Un faux gardien aura quand même réussi à nous délester de quelques euros contre la surveillance des véhicules, car avec la chaleur nous devons laisser le toit avec ses ouvertures en position ouvertes si nous voulons retrouver Farouche en bon état.
En ce mercredi 14 juin, il y a beaucoup de monde sur la place de la Mosquée Bleue pour célébrer la rupture du jeûne. La Mosquée Bleue ( Sultanahmet Camii) est la plus célèbre d’Istanbul. Achevée en 1616 suite à la commande du sultan Ahmet 1er, elle précède de dix ans Saint Pierre de Rome. Ce n’est pas un musée mais un lieu de prière très fréquenté. L’intérieur est très sobre comme toutes les mosquées, mais les vitraux et carreaux de faïence à base de bleus et de blancs imprègnent l’atmosphère d’une teinte bleutée.
La basilique Sainte Sophie inaugurée en 360 fut transformée en mosquée en 1453 par le sultan Mehmet II dès sa prise de Constantinople. Atatürk la transforma en musée en 1935. L’imposant bâtiment servit un peu de modèle à la Mosquée Bleue et les deux bâtiments à moins de 500m l’un de l’autre se ressemblent avec leurs minarets pointés vers le ciel entourant leur coupoles. Mais à la sobriété de l’intérieur de la Mosquée Bleue s’oppose les ors de Sainte Sophie. Les deux constructions sont séparées par des parterres fleuris qui font le bonheur des stanbouliotes.
Un gros orage nous bloqua deux heures dans un restaurant mais le soleil renaissant nous permis d’aller au Palais Topkapi admirer les lieux et la vue magnifique sur le Bosphore. Pendant 4 siècles, de la fin du XVème au milieu du XIXème, Topkapi fut la résidence des sultans qui régnaient sur le Proche Orient et la moitié de la Méditerranée. Ce palais a été maintes fois grandi et modifié par les 26 différents sultans qui l’occupèrent. Point de grandes salles mais une succession de salles et de pavillons se succédant le long des 4 cours composant l’ensemble. C’est de l’autre coté des derniers pavillons de la 4ème cour, le Bagdat Köskü et la Sünnet Odasi, et leur bassin attenant que l’on jouit de vues exceptionnelles sur le Bosphore, la mer de Marmara, les côtes d’Europe et d’Asie.

La nuit sur notre parking improvisé fut un peu bruyante de par la circulation incessante; mais à 4h30 du matin c'est une cacophonie impressionnante qui nous a réveillé. Pendant de longues minutes, les muezzins des très nombreuses mosquées se sont succédés dans un concert redoutable de fausses notes.
La visite du Grand Bazar fit partie aussi des incontournables de notre -trop brève- visite d’Istanbul. Avec ses 200000m2 et ses 4000boutiques, il serait le plus grand du monde. Boussole nécessaire.
Istanbul est une ville très agréable où se rencontrent, se croisent et se mêlent le monde occidental et proche-oriental. Et malgré la présence omniprésente de la police et de ses blindés, à aucun moment nous n’avons ressenti la moindre insécurité. Cette ville carrefour mérite une visite beaucoup plus longues que les quelques heures que nous y avons passées et nous y reviendrons avec plaisir. Mais il serait plus simple et plus efficace de prendre un billet d’avion et séjourner dans un des nombreux hôtels de la Corne d’or.

258-Turquie 1- Mer noire

Monastère de Sumela
Monastère de Sumela

Partis de Borjomi et après quelques derniers achats à Ahalcihe, nous quittons la Géorgie en franchissant rapidement la douane à Vale-Türkgözü. Nous voilà de nouveau en Turquie. Quelques kilomètres plus loin, une grosse pluie nous accompagne pour la descente d’un col perché à 2540m. d’altitude, dans une ambiance montagnarde de forêts d’épicéas et de chalets en bois. Nous arrivons à Ardahan, chef lieu de la province éponyme de cette région d’Anatolie orientale réputée pour être l’une des plus froides de Turquie. De là nous prenons plein ouest pour rejoindre Hopa, petite station balnéaire sur les rives de la Mer Noire. Contrairement aux rives de la Caspienne, un effort est fait sur la promenade du bord de mer dont l’eau est d’un joli vert émeraude.  Auparavant nous aurons longé une rivière en fond de vallée, rivière dont un nouveau barrage barrait le cours supérieur. Le cours inférieur était en voie d’aménagement. Sur la plateforme touristique dominant le site, Claude eût la mauvaise idée de vouloir remplir son réservoir d’eau auprès de la fontaine attenante. Très mauvaise idée. L’eau se révéla sulfureuse avec son odeur caractéristique et donc rendit son réservoir inutilisable. Nous nous en sommes aperçus heureusement à temps après avoir versé seulement 3 litres dans notre réservoir de 80 litres, ce qui ne nous causa pas de gêne. Nous avons eu la surprise de constater la présence de nombreuses plantations de thés le long des pentes menant au bord de mer.
A Trabzon, nous quittons la route principale à 2x2 voies qui suit la côte, dans le but de rejoindre à 40 km au sud, le Monastère de Sumela. Une des attractions majeures de Turquie, le monastère construit à partir de l’an 386, est accrochée à 1200m d’altitude aux flancs d’une falaise aux parois verticales.  Il pleut et le chemin forestier piéton est barré. Nous décidons de cheminer sur la route pentue interdite à la circulation pendant 3/4 d’heures bien que Martine soit fatiguée et la météo fort peu engageante. Arrivés enfin aux portes du monastère, un ouvrier nous fait comprendre que celui ci est fermé pour travaux. Aucun panneau n’ayant mentionné cette fermeture, Martine est alors entrée dans une colère, noire elle aussi, dont les moines doivent encore se souvenir. Nous reprenons la route à 2x2 voies menant Samsun où le parc des sports nous offrira un bivouac pour la nuit. Au vu de la circulation, nous ne nous attardons pas en ce lieu.
Une longue étape de 530km, dans un paysage vert dans un premier temps puis de plus en plus aride, nous mène à Düzce, à 230 km de Istanbul. Parvenus en fin d’après midi à Duzce, la recherche de bivouac s’avéra laborieuse. Après avoir refusé une place dans un parc pour raison de coût prohibitif, nous nous sommes posés dans une rue tranquille près d’un parc et d’un terrain de sport, à 150m d’un restaurant où s’affairaient de nombreuses familles endimanchées. A la déflagration d’un gros pétard nous comprîmes les raisons de leurs venues. La fin du ramadan et donc le début des agapes!

257-Katskhi (Fin Géorgie)

Le retour de Mestia et de la Svanetie nous verra passer par le  piton de Katskhi. Un bloc calcaire d’environ 40m de hauteur et 15m de diamètre sur lequel a été trouvé un ermitage daté du IXème ou Xème siècle. Actuellement s’y trouve la petite église de Maxime le Confesseur. A ses pieds, une récente église est dédiée à Saint Siméon. C’est seulement à partir de 1944 que le piton a été étudié. On y accède par une échelle non accessible aux touristes pour des raisons de sécurité. Vision étonnante que cette maison en haut d’une tour surgissant de la forêt.
Notre dernière étape en Géorgie sera pour la ville thermale de Bordjomi. Elle a perdu de sa splendeur passée, du temps où Tchaïkovski, le prince Romanov, ou Maxime Gorki la fréquentaient. A réserver aux curistes qui trouveront à Bordjomi des hôtels et des soins de qualité à des prix défiants toute concurrence.
Le passage de la douane Georgie-Turquie se fera très facilement sur la route Vale-Posof, étant les deux seules voitures. Il n’en était pas de même pour les files de camions. Le seul souci a été l’assurance du véhicule de Claude dont la date mentionnée sur sa carte verte était dépassée, ayant quitté la France avant d’avoir reçu la nouvelle. Il en sera quitte pour en prendre une pour quelques jours, le temps de traverser la Turquie.
La Géorgie nous a laissé un bon souvenir par la facilité de circulation, le bon accueil de la population, la diversité des paysages et la gastronomie. Ce pays mérite largement un passage plus long qu’une dizaine de jours.

256-Mestia

Nous souhaitons nous rendre en Svanetie pour voir les tours défensives de Mestia au pied du mont Ouchba (4710m). La Svanetie est une région très reculée au nord ouest de la Géorgie, adossée aux contreforts des plus hautes montagnes du Caucase, dont le mont Chkara (5200m).  Inaccessible une bonne partie de l’année à cause des intempéries, la région est en cours de développement depuis que le Président Saakachvili en 2004 a décidé de la livrer aux touristes plutôt qu’aux clans mafieux qui y régnaient.
Pour y accéder, la route principale passe par la ville de Zugdidi plus à l’ouest. Nous avons préféré couper en diagonale par de petites routes campagnardes, via Khoni, et la forteresse de Nokalaveki où nous avons bivouaqué. Et nous ne regrettons pas ce circuit. Un paysage bucolique de prés entrecoupés de petites propriétés proprettes aux maisons dont le style laisse penser un peu à celles de Louisiane, et où veaux, vaches, cochons, déambulent nonchalamment sur la route. Un aspect de tranquillité éternelle qui tranche avec l’agitation des villes.
A Khobi, nous prenons plein nord une route secondaire et nous arrêtons à une fontaine naturelle pour pique niquer. Un policier nous rejoint à bord de son hilux pour connaitre nos intentions. Un propos amical. Nous lui indiquons que nous repartons d’ici une heure, le temps de déjeuner. Il va rester stationné à coté de nous en sommeillant dans son véhicule. Une heure plus tard, il nous précède pour nous indiquer la route à suivre. Vingt kilomètres plus loin, il s’arrête et nous indique de suivre une nouvelle escorte qui nous attendait. Ceci jusqu’au bourg de Tsalenjikha où les policiers nous indiquent la direction de Lia à 8km de là pour rattraper la route principale. Nous ne saurons pas s’il s’agissait d’un comité de surveillance, ou, tout simplement, de sympathiques policiers zélés faisant office de guides touristiques.
Nous pénétrons bientôt dans la vallée encaissée de la Svanétie comme nous l’indique un panneau. Il fait très beau et un nuage de chaleur nous cache les sommets environnants. Les traditions agricoles perdurent avec l’utilisation d’animaux de bât aussi bien pour les travaux des champs que pour tracter des luges en bois, moyen de transport économique et passe-partout fort utile dans cette région que la modernité n’a pas encore touché. Bientôt les premiers villages à tours défensives apparaissent, mais c’est à Mestia, regroupement de plusieurs lieux-dits, que l’on en dénombre le plus. A 1500m d’altitude, la vallée s’élargit et s’ouvre sur les hautes montagnes. Toutes proportions gardées, Mestia est le petit Chamonix local et espère bien tirer son épingle du jeu avec le tourisme montagnard. De nombreuses maisons ont leur tour défensive, plutôt bien conservée, chacune comportant deux ou trois niveaux, accessibles grâce à de rustiques échelles en bois.
La vallée se prolonge jusqu’à Ouchgouli à 45km et 4h de 4X4. Protégé par l’Unesco, ce groupe de hameaux est couvert de tours défensives. En travaux à partir du premier col, nous avons choisi de fait demi tour à une quinzaine de km sur cette ‘route’ défoncée. Dommage, car nous aurions pu poursuivre la boucle permettant de revenir sur Koutaïssi.

255-Kutaïssi

Gelati
Gelati

Serpentant entre des des collines bien vertes, une bonne route conduit à Koutaïssi, la deuxième ville de Géorgie avec ses 230000 habitants. Le col Rikoti où nous bivouaquons n’est qu’à 1000m d’altitude. Depuis qu’un tunnel permet d’éviter ce col, l’hôtel-restaurant du sommet est à l’abandon et ce n’est pas la circulation qui nous a dérangé.
Koutaïssi, installée dans une boucle de la rivière Rioni, est dominée par la cathédrale Bagrati qui la surplombe. La ville qui fut autrefois industrielle et commerciale a perdu de son importance économique, mais reste une étape sympathique. Si la ville est assez dense en construction, de petites maisons agrémentent le paysage forestier des collines alentours. La fontaine Colchis est une des attractions touristiques de la ville avec ses deux chevaux dorés trônant fièrement au dessus de jets d’eau et de nombreuses statuettes d’animaux. Mais ce sont la cathédrale Bagrati et les deux monastères de Motsaveta et Gelati qui sont le fer de lance du tourisme de Koutaïssi. Les ruines de la cathédrale du XIIème siècle étaient classées au Patrimoine mondial de l’Unesco, mais en 2010, le Président Saakachvili décida de rénover le site de façon contemporaine mélant verre et acier, de façon à symboliser la modernité du pays et de son Président. L’Unesco n’apprécia pas vraiment cette reconstruction faisant fi des valeurs de conservation du Patrimoine, et en 2013, retira le monument de sa liste.
Sur le site nous avons été abordé par un groupe de trois hommes en costume local, qui, moyennant pécule, nous ont interprété quelques chants géorgiens en musique et ‘a capella’. Un retour sur la place aux chevaux et nous voilà au petit restaurant El Paso pour y déguster les fameux Khinkalis arrosés d’un vin blanc local. Les Khinkalis géorgiens sont de gros raviolis présentés sous forme de petites sacoches resserré au sommet. Fabriqués avec des farines de céréales autres que le blé, ils sont en général fourrés d’un mélange de viande hachée et de purée de pommes de terre beurrée.
A 6km de là, le monastère Motsameta perché sur un piton rocheux émerge de la forêt. Fondé au VIIème siècle, mais actualisé au XVIIIème, il domine un canyon dans lequel deux frères auraient été jetés par les armées arabes. Les fresques à l’intérieur du monastère, sont frappantes par  la vivacité de leurs couleurs. Les habitations des moines sont situées un peu en dessous du monastère.
A 11km de Koutaissi, le monastère de Gelati fut un temps le plus grand centre intellectuel du pays. Depuis le XVIème siècle, il est le siège du Patriarcat de Géorgie occidentale. Contrairement à Motsameta, les fresques de style byzantin semblent plus en rapport avec l’âge de l’édifice. L’ensemble du site contient un clocher et trois églises dont la principale, érigée à partir de 1106, est dédié à la Vierge. Le moine qui surveillait l’édifice avait bien du mal a garder les yeux ouverts, et on le comprend, avec la chaleur qui règnait en ce mois de juin.

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254-Gori

Maison natale de Staline
Maison natale de Staline

Au retour depuis la frontière russe, le ciel se dégage un peu et laisse entrevoir le mont Kazbek. Quelques rayons de soleil mettent en valeur les petits villages le long du parcours. Petit détour dans le parc national Kazbegi où un troupeau de mouton nous barre la route. Tout ce qu’il y a de plus habituel, mais les cornes d’un bouc ne le sont pas. Une magnifique vrille qui ne doit pas lui faciliter la tache pour brouter.
Nous évitons Mtskheta et la grande route de Gori pour prendre une petite route au milieu des vignes, qui nous mène tout droit à Uplistsikhe.

Datée d’environ mille ans avant Jesus Christ, cette ancienne ville troglodytique est un des plus anciens lieux occupés par les humains de tout le Caucase. Ces grottes creusées dans le calcaire étaient autrefois une étape sur la route de la soie. Le site bien conservé domine la verte vallée de la Koura.
A quelques kilomètres au sud de Uplistsikhe, l’église de Atenis Sionis, érigée au VIIème siècle, est le but d’une courte excursion au fond de la vallée d’Ateni. Un lieu très calme dans une ambiance bucolique. En réfection, entourée de vignes, c’est plus le lieu que l’église elle même qui présente un intérêt.
A dix kilomètres de là, Gori est connu pour être la ville de naissance de Joseph Staline. Dans le cadre de la déstalinisation, sa statue a été enlevée de la place Staline en 2010. Par contre le musée qui lui est dédié est bien là, juste derrière sa maison natale protégée par un bâtiment qui la surmonte. Y sont exposés, façon soviétique, le peu de biens de Staline, son bureau, mais aussi de nombreux cadeaux du monde entier, dont ceux des Partis communistes français et italiens.
Prochaine étape, Kutaisi. Nous empruntons la petite route 130 et visitons au passage la petite église de Samtsevrisi dont les fresques éclatent de couleurs, tout comme les paysages alentours.

 

253-Guergeti

Notre but n’est pas la frontière mais l’église Guergeti. Une belle route redescend de l’autre coté du col vers Stepantsminda. A 1700m d’altitude, la ville occupe un très beau site au pied du mont Kazbek (5047m). Elle est le point de départ de nombreuses randonnées en montagne, mais surtout, elle est le point de départ de la piste menant à l’église Tsminda Saméba de Guergeti. L’église du XIVème siècle est petite, mais située à 2170m sur un promontoire avec le Kazbek en toile de fond, elle est devenue un des emblèmes les plus connus de la Géorgie. Nous avons laissé nos véhicules afin d’épargner nos cellules et nous avons très bien fait, car le chemin forestier qui y mène est étroit et en très mauvais état. Un des nombreux petits 4X4 Mitsubishi attendant les clients fera notre affaire. Le ciel couvert ne nous a pas permis d’immortaliser la photo souvenir que l’on trouve dans tous les guides touristiques, mais cela restera un excellent souvenir. Vingt kilomètres nous séparent de la frontière russe et nous ne manquons d’aller voir ce qu’il en est. La route traverse le défilé du Darial . Les conditions climatiques locales nécessitent des travaux permanents notamment la dernière portion. A la vue des baraquements de la douane, nous rebroussons chemin.

252-Jvari

Nous poursuivons la route plein nord en direction de la frontière russe. A 66km de Tbilissi, le fort de Ananouri se dresse au dessus du lac Jinvali. La vue de la tour fortifiée et des églises qui composent ce complexe photogénique, figure souvent sur les images de Géorgie. En ce 1er juin, malgré un lac faiblement remplie, le site vaut bien un petit arrêt, sur la route du col Jvari. Un kilomètre avant le col nous avons dû patienter près d’une demi heure pour laisser passer un troupeau de moutons dont nous ne voyions plus la fin. Interminable. Surement largement plus d’un millier de moutons.
Le col de la croix (Jvari) sépare géographiquement à 2380m. d’altitude, le  sud Caucase du nord Caucase. Un bivouac un peu frisquet ici, à coté d’une plateforme dominant la vallée. Ce monument couvert de peintures, célébrait l’amitié  russo-géorgienne. Mais cela était avant l’invasion par la Russie en 2008 des provinces Abkhase et Sud-Ossète. Nous repasserons ici dans 2 jours car la route depuis Tbilissi longe l’Ossétie du sud dont la frontière n’est pas franchissable et mène à la frontière russe, elle aussi fermée aux étrangers.