91- Ruines

Après la visite du site de El Huaco où ne reste que quelques ruines peu visibles, nous atteignons le site de El Shincal fondé en 1470 dont il ne reste là aussi que quelques ruines. Les ruines de Quilmes sont plus intéressantes sur un site beaucoup plus étendu. Seul 10% des 130ha que comptait la ville batie au IXème siècle, ont été restaurés. Là, à 1900m, vivaient 3000 indiens Quilmes qui cultivaient céréales et pommes de terre et élevaient des lamas. Ils résistèrent aux incas en 1480 puis aux espagnols en 1535. Mais en 1664, les espagnols exilèrent les derniers 2000 indiens à pied jusque vers Buenos que seuls 300 survivants atteignirent. L'histoire dit qu'ils refusèrent d'avoir des enfants afin qu'ils ne finissent pas esclaves comme eux; Dixit Geoguide. Leurs maisons à Quilmes étaient semi enterrées pour résister au froid et aux vents violents, mais c'est par 35° que nous avons visité le site et admiré les cardons géants.

Quilmes aura laissé une autre trace puisque c'est aussi le nom de la bière argentine la plus commune.

92- Vallées Calchaquies

Depuis Santa Maria et Quilmes, nous découvrons les vallées calchaquies qui nous mènent à Salta en 160 km, en passant par Cafayate et Cachi. En dehors du peu de villages traversés, quelques maisons en pisé avec colonnades jalonnent le parcours. A El Carmen, un cavalier surgit d'on  ne sait où, termine de brosser le tableau.
Nous sommes dans un autre monde; une ambiance far west avec chaleur, poussière, végétation sèche, rare, et très peu d'habitants. On les comprend, car il faut y être né pour vivre ici; et encore... Et vivre de quoi? Nous n'avons vu ni cultures, ni animaux. On est loin de Santa Maria et de son église de 1998 étonnamment contemporaine ainsi que de cette traditionnelle place centrale très verte.
La ruta 40 qui traverse la "Quebrada de las Fléchas" puis la ruta 42 qui traverse le "Parque nacional des Cardones" sont parmi les  plus jolies que nous ayons vu dans le nord ouest argentin. En saison sèche et si vous n'êtes pas allergique à la tôle ondulée, nous recommandons le parcours.
Au passage, un détour de 20km nous a conduit à 2300m., à la laguna Brealito, un petit paradis dans ces paysages désertiques.
Auparavant, à Cafayate, nous avons rencontré Agnes, Adrien et leurs trois garçons qui, partis depuis 6 mois en camping car, comptent rallier l'Inde et le Nepal, puis l'Afrique australe pendant les 12 prochains mois (familyplanet.over-blog.org).
Mais Cafayate, ville la plus importante de la vallée à 1700m. d'altitude est surtout réputée pour ses vins que nous ne pouvons que goûter avec parcimonie, le taux d'alcool toléré sur les routes étant de zéro, dans cette province comme dans la plupart des provinces d'Argentine.
A noter qu'à Entre-Rios c'était 0.40g.
Quant à Cachi, c'est un pittoresque petit village perché à 2300m. avec ruelles pavées et maisons basses chaulées.
Après Los Cardones, la ruta 33 grimpe à 3600m. au col de la Cuesta del Obispo pour entamer une descente en ripio sur 23 kms.
Peu après le sommet, un petit kiosque nous a permis de découvrir du saucisson de lama: délicieux.
Et à 3600 mètres, il faisait encore 16°!
A notre arrivée à Salta par la Quebrada de Escolpe, c'est 31° qui nous attendaient à 1200m. d'altitude.

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93- Purmamarca-Tilcara

Après 2 nuits au camping de Salta où se trouvent d'autres voyageurs au long cours, français, suisses et allemands, nous prenons l'ancienne ruta 9 qui se déroule plein nord en direction en direction de Jujuy ( prononcer rou-rouille avec le r de la jota espagnol). Là, changement de décor; la maigre végétation cède la place à une verdure presque luxuriante. La ruta 9 étroite et sinueuse suit les contours de la montagne - compter 2h30 pour 80 kms. Des plantes aux fleurs roses colonisent les arbres. Michèle B. pourra peut être nous en dire un peu plus.
Nous traversons Jujuy sous la chaleur et filons sur Purmamarca et Tilcara, deux petites villes très touristiques pour des raisons différentes,
Purmamarca (2200m) pour sa montagne aux sept couleurs et Tilcara (2460m) pour son Pucara.
La petite place centrale accueille tous les jours un marché d'artisanat où se pressent les touristes descendant des cars. Mais c'est aussi sa toute petite église de Santa Rosa, construite en 1648, qui attire les visiteurs.
Une piste de 3km permet de se rendre dans les replis de la montagne aux 7 couleurs qui domine Purmamarca.
Pour notre part nous n'en avons pas compté sept, mais cela dépend de la saison et de l'heure. Notre bivouac en ce lieu fût d'un calme absolu.

Tilcara, c'est autre chose. Sa pucara ou forteresse, vielle de 800 ans, surplombe de 70m le Rio Grande, au carrefour de deux routes stratégiques, nord-sud et est-ouest. La restauration des lieux est plutôt bien faite, notamment des habitations et le lieu des sacrices. Les incas occupèrent le lieu à la fin du XVème siècle.
Le monument du point haut est une ajouture de 1935 dédié aux archéologues.

C'est après un petit tour au marché que nous avons rencontré un couple de hollandais qui voyage depuis 10 ans dans les 2 Amériques dans leur camion fait maison. A coté on fait un peu "minus".

Nous quittons Tilcara pour les "Salinas Grandes" dans un paysage multicolore.

 

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94- Salines Grandes

De Purmamarca à 2200 mètres, la ruta 52 s'élève à 4170m. au col de Lipan. La montée s'est faite à toute petite vitesse, (en seconde), sur 32 km.
une belle descente nous amène aux Salinas Grandes à 3350m. Un immense et magnifique lac salé d'où est extrait le sel exporté dans toute la région; magnifique pour les spectateurs que nous sommes mais terrible pour les ouvriers indiens des salines qui doivent résister au sel, au soleil, au froid et à l'altitude.
La couche de sel varie de 10 à 50cm. d'épaisseur. Pour la récolte, les ouvriers creusent de petite piscines dans la croute de sel et laissent celui-ci se décanter.
Une autre technique consiste à découper des blocs de sel de 25kgs.

Ces salines avaient déjà leur importance à l'époque Inca puisqu'une momie d'un enfant sacrifié à été retrouvé au nord du site.

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95- Labyrinthe

Une piste de tôle très ondulée nous mène à San Antonio de Los Cobres. Auparavant, nous aurons bivouaqué le long de cette piste dans un calme absolu et sous un magnifique ciel étoilé.
Nous partons pour l'une des zones les plus reculées de l'Argentine.
Passage d'un col à 4650m. sur la tôle ondulée de la ruta 27 et traversée du salar de Pocitos sur la ruta 17, bien lisse pour une fois. Mais contrairement à la blancheur des Salinas Grandes, ce salar est recouvert d'une pellicule de terre brune rougeatre.
Et nous voilà dans le "Desertio del Laberinto". La piste serpente entre des dunes et des falaises de terre rouge où il vaut mieux ne pas venir après une pluie sous peine d'y être englué. Un vrai et superbe labyrinthe dans ce désert de 10 millions d'années où Farouche a pu se défouler un peu. Dommage qu'il ait changé de couleur et l'Azalaï avec.
Nous bivouaquerons au "Salar del Diablo".
On a peine à croire que cette piste conduit quelque part. Ce quelque part sera Tolar Grande.

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96- Tolar Grande

Ojos del Mar
Ojos del Mar

Tolar Grande, petit village de 350 habitants dont on se demande de quoi ils peuvent bien vivre. Ni cultures ni animaux, car le sol est salé et rien ne pousse. Tout vient de San Antonio à 3 heures de piste ou de Salta à 5h. Seule un peu d'eau potable est puisée sur la montagne qui domine le bourg. Mais une habitante nous a indiqué qure les jeunes étaient scolarisés sur place jusqu'à 18ans, avec 30 élèves au collège et 32 au lycée.
Malgré cette nature hostile, la vie s'y déroule paisiblement et une difficile reconversion vers le tourisme est envisagé ainsi qu'en témoigne plusieurs batiments récents ou en construction. Car ce qui faisait vivre Tolar Grande était la mine "La Casualidad", à 120km à l'ouest., à la frontière chilienne. Là, à 4028m.d'altitude, 2000 mineurs travaillaient il y a encore 25 ans. La gare de ce train appelé "Train des nuages" est maintenant désaffectée.
Aujourd'hui, Tolar Grande est connu pour 'Los ojos del mar", de superbes puits d'eau salé où des bactéries vieilles de plus de 3500 ans sont encore présentes.  et pour être le point de départ vers une merveilleuse surprise de la nature: "El cono de Arita".

 

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97- Arita

La piste traverse le désert de Arizaro pour se diriger vers le cone de Arita. Ce mont de 120 mètres de haut, en forme de cône presque parfait, servait de point de repère aux caravanes de marchands qui utilisaient ce chemin au XVIIIème et XIXème siècles.Il s'agissait de bergers qui emmenaient leurs animaux vers le Chili. Le mot Arizaro signifie "désert de vautours" en référence aux nombreux animaux qui périssaient en traversant ce désert de sel et servaient de nourriture aux vautours. Aujourd'hui des mines de cuivre et onyx sont exploitées à proximité, minerais qui seront envoyés à Salta ou ailleurs via Tolar Grande.
Quelques graciles vigognes et des ânes amènent un peu de vie dans le seul coin de ce plateau désertique où coule un filet d'eau.
La piste contourne le cône pour filer sur Antofalla, minuscule village de 30 habitants, coincé entre les montagnes, mais où coule de l'eau potable, ce qui constitue une petite oasis au milieu de ces déserts de sel, dont celui d'Antofalla à 3730m. Quelques cultures et lamas, une église et un paté de maison et on a fait le tour du village. Mais Julia est la, dans sa maisonette et se fait un plaisir de nous faire à manger.
Du village, la montée de la piste pour Antofagasta de la sierra qui grimpe à 4630m. se fera en seconde courte, vu la pente et le poids de notre équipage. Tout au long de ce parcours, les paysages sont tous plus beaux les uns que les autres. Et notre bivouac en ces lieux sera encore un moment d'émotion. 
La descente de l'autre coté du col sera plus douce et nous croiserons un berger avec ses lamas auprès du seul point d'eau que nous ayons vu. Quelques oiseaux viendront saluer notre venue. Les premiers depuis plusieurs jours. Leurs couleurs qui se détachent sur ces fonds de rouge ou gris forment une jolie palette de couleurs.
Nous bivouaquerons à Antofagasta à 3335m., face au volcan Antofagasta qui domine le bourg du haut de ses 6700m.

 

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98- Cinevision

De Antofagasta à El Penon, nous voyageons dans l'un des paysages les plus spectaculaires que nous ayons vu. Un monde irréel; du très grand cinéma en format géant. Pas âme qui vive et pourtant, toutes les couleurs de la nature sont représentées, sauf une: le vert. Le noir est également très présent  grâce aux nombreuses coulées de lave.
Un détour le long de la route,souvent en fait une piste, nous fait découvrir une partie du "Campo Piedra Pomez", un champ de pierres ponces. Il s'agit d'un mélange de sable et de roches friables créé par l'explosion d'un volcan. Un vent très fort souffle en permanence. C'est lui qui se charge de sculpter ce paysage de roches de très faible densité.
Deux cols à 3990m. et 3920m.et nous voilà au petit village d'El Penon qui nous ramène à un milieu moins hostile. Après quelques kilomètres nous retrouvons le goudron qui repose un peu nos reins et nos oreilles.
Retour à la charmante ville de Cafayate et ses vignobles. En une semaine, la différence est spectaculaire: les pieds de vignes ont commencé à reverdir et l'on se croirait un peu dans nos vignobles.
Magie de la pluie: le vert reprend peu à peu ses droits.

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99- Conchas


La sympathique petite ville de Cafayate ( prononcer Cafachaté)est au centre de plusieurs quebradas (gorges) dont celle de las Conchas ainsi appelée car il y a du sable et qui dit sable, dit coquillages.
Les reliefs découpés par  l'érosion et le vent ont sculpté les roches dont certaines sont spectaculaires.Ce sera d'abord le lieu dit "Colorado" où nous avons pu nous dégourdir les jambes et Farouche les pattes. Ensuite nous passerons successivement devant "l'Obélisque", le "Trou du diable" et "l'Amphithéatre".
Un peu plus loin, à soixante kilomètres au sud de Salta, c'est un spectacle d'un autre ordre qui nous attend. Une vingtaine de cavaliers se reposent, eux et leurs montures lors d'un bivouac improvisé. Ils marchent depuis 5 jours et comptent arriver dans 2 jours, soit le samedi, pour le week-end rituel du 15 septembre consacré au Pélérinage de "Virgen del Milagro". La "Vierge du Miracle" est fétée chaque année dans tout le pays et c'est 850000 personnes qui se pressent à Salta à cette occasion. Ces cavaliers sont les uns des nombreux groupes de pélerins partis depuis plusieurs jours. Nous avons rencontré également des dizaines de cyclistes et de nombreux pélerins à pied, qui tous, se rendaient à Salta.

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100- Milagro

Etant à Salta justement au moment du Pélerinage de la"Virgen de Milagro" nous avons décidé d'aller vers la Cathédrale. La messe débute vers 15h et la Procession commence vers 16h.
Elle va sur 2 kilomètres, de la Cathédrale, sur la Place du 9 juillet (1816) au sommet de la colline qui domine la ville. Une foule énorme s'y presse et les policiers ont peine à la contenir, mais tout se passe très bien, malgré les quelques"laissez-nous passer, laisser-nous passer" que les personnes autour de nous lancent aux policiers afin d'être dans les premiers à intégrer le cortège. Les mouchoirs blancs s'agitent au dessus des têtes au moment du passage du cortège et l'on sent une grande dévotion.
L'ambiance est malgré tout calme et l'on peut même apercevoir des poussettes au milieu de la foule.
Quand la police lève les barrières, c'est la ruée et, vers 18h, tout rentre dans l'ordre.
Nous ne suivrons pas le cortège, le bain de foule nous ayant suffit.
Un gaucho dans son habit traditionnel avait très fière allure. Nous nous sentions un peu petits et misérables avec nos habits de routards à coté de ce fier gaillard. Il a voulu que l'on  nous prenne ensemble en photo car nous étions français. En effet, il nous a rappelé que le général San Martin, "El Libertador" de l'Argentine, du Chili et du Pérou, de la  férule espagnole est enterré à Boulogne-sur-mer et que son compatriote, le non moins grand Général Belgrano était français par son père.
une belle journée où les journalistes ont dénombré environ 850000 personnes.

Note: cette chronique est particulièrement dédiée à Marta de Villa Elisa qui aurait adoré participer à ce pélérinage.


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101- Salta

Salta est la grande ville du Nord-Ouest Argentin avec ses 450000 habitants. Elle est l'une des plus sympathiques villes que l'on ait vu en Argentine.
Mais nous ne vous parlerons pas de sa Cathédrale Basilique, ni de son Eglise San Francisco, ni de sa place centrale du 9 juillet autour de laquelle sont installés de nombreux bars et restaurants à l'ambiance européenne. Salta est surtout connue pour son Museo de Arqueologia de Alta Montana (MAAM) dans lequel sont conservés trois momies dans un parfait état de conservation. Rien à voir avec les momies égyptiennes qui étaient éviscérées. Ces trois momies sont exposées à tour de rôle et celle que l'on a vu était vraiment une jeune femme endormie telle que l'on pourrait la voir de son vivant. Les enfants sacrifiés par les incas étaient endormis avec des boissons à base de coca puis déposées à très haute altitude où le froid achevait le travail. Elles ont été retrouvées en mars 1999 en haut du volcan Llullaillaco qui culmine à 6739m. ceci montre entre autres que les incas gravissaient des montagnes de plus de 5000m près de 300 ans avant les alpinistes européens.
Pour revenir à un sujet plus réjouissant, Salta est aussi le point de rencontre de nombreux voyageurs au long cours qui profitent de ses attraits et de son camping pour se reposer et passer de longues soirées autour d'une table bien garnie.

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102- Huamahuaca

De Salta nous filons plein nord vers La Quiaca, ville argentine frontière avec la Bolivie. La route traverse la Quebrada de Huamahuca que nous avions déjà en partie empruntée jusqu'à Purmamarca et Tilcara. Mais, une fois n'est pas coutume, la météo n'est pas avec nous. Nous avons droit à un ciel gris, inapte à nous faire percevoir toutes les nuances de couleurs des roches de la quebrada. Les plis des roches sont à peine visibles. Un arrêt à Huamahuaca nous permet de visiter cette petite ville aux rues pavées, à son Iglesia de la Candelaria construite en 1641, et au sommet d'un escalier, son monument à la gloire des cultures indiennes écrasées par les colonisateurs européens, dont la statue principale mesure plus de dix mètres de haut.
A La Quiaca, une surprise nous attend; les douaniers sont en grève pour des augmentations de salaires, et ce pour une durée de 48heures renouvelable. Nous faisons la connaissance de Astrid, une dynamique et sympathique jeune française de 27 ans qui tient le bar hotel "Crystal". Dans l'attente de l'ouverture de la frontière, nous allons faire un tour du coté de la laguna Pozuelos où, vu l'épaisseur de laine sur les lamas, la température habituelle ne doit pas être estivale. Mais ce jour là, grand soleil, vent, et 19° tout de même. Nous prenons une piste secondaire où nous avons le plaisir de venir en aide à des gens qui se démènent depuis un bon moment pour sortir leur véhicule bien ensablé. Ce sera un jeu d'enfant de les sortir de cette situation avec notre véhicule.
Le lendemain nous nous présentons à la douane à l'ouverture à 7h30. Le vent est glacial. Pas de problème avec la police mais la douane n'ouvre qu'à 9h. Finalement, à 10h30 nous voilà à Villazon en Bolivie, et là, c'est une autre aventure qui commence.

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103- Tupiza-Uyuni

Une fois la frontière bolivienne passée, c'est un autre monde qui s'offre à nos yeux. Un retour en arrière. Le niveau de vie est visiblement très en dessous de celui des argentins. Les gens eux-mêmes sont de taille plus petite, les vêtements très différents. Les femmes portent toutes des jupes courtes sur des bas de laine bruns ou gris, un petit chapeau de feutre noir délicatement posé sur le coté gauche de la tête et dont on se demande comment il tient. Les visages sont burinés par le soleil,
 la sècheresse de l'air, et de par leurs racines indiennes. Un petit repas et, impatients de partir après ces 2 jours d'attente à la douane, nous prenons la route en terre au plus court pour Uyuni (à 3700m). Mais si les 71km de la ruta 14 sont corrects jusqu'à Tupiza à 3000m, la ruta 21 qui mène à Uyuni nous a demandé 8h pour en parcourir les 200km. Il a fallu d'abord grimper à 4200m pour naviguer ensuite entre 3800 et 4200 sur des tôles ondulées géantes. Nous avions bien fait de nous arréter 2 jours à Tupiza pour découvrir son environnement de roches rouges déchiquetées par l'érosion. D'abord la québrada Palala juste à coté de cette ville de 23000 habitants, où nous rencontrerons Patrice et Véronique, voyageurs comme nous, avec un Patrice féru de drone avec lequel il peut filmer et photographier. Puis une rude montée à 3800m sur "El sillar", la selle, qui offre un panorama sur la région, enfin une visite à la communauté indienne de Torre Huyaco où avait lieu un championnat junior de foot. La route pour Uyuni traverse des paysages grandioses et désertiques. Elle s'améliore un peu à l'approche d'Uyuni (19000 habitants) en même temps que le paysage reverdit très timidement. Si Uyuni est le point de départ vers le célèbre salar du même nom, cette ville porte aussi un témoignage du passé récent avec son cimetière de trains, rappelant qu'au siècle dernier, la ville abritait une usine de wagons. C'est la seule attraction touristique de ce lieu. Et les touristes, il y en a!, mais pas autant que les tours opérateurs.


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104- Rocas


Au départ nous voulions faire le parcours Tupiza, laguna verde, Uyuni, mais il faut compter environ 1000km sans possibilité de ravitaillement en gasoil. Ceci est largement à la portée de notre véhicule qui a une autonomie d'environ 1300km. Mais il faut tenir compte de l'altitude et des fortes pentes nécessitant l'utilisation des vitesses courtes en 4x4, la combinaison des deux augmentant de façon importante la consommation. De plus il ne faut pas exclure les erreurs de parcours et donc l'augmentation du trajet. Nous décidons donc de réaliser une boucle Uyuni-Laguna Verde-Uyuni d'environ 1100km en passant par San Cristobal, à 90km d'Uyuni, où il y a possibilité de ravitaillement. La suite nous donnera raison car sur les 373 km de San Cristobal à San Pedro de Atacama notre moteur demandera pas moins de 65l soit 18l aux 100.Nous laissons tomber provisoirement le parcours Tupiza-Laguna verde. Par contre ceci nous permet de passer par les "Valles de rocas", un site de formations rocheuses tourmentées aux formes étranges, où votre imagination trouvera certaines ressemblances avec ..., à vous de choisir. Auparavant, nous aurons traversé deux petits villages, Villa Alota et Villa Mar, dont on se demande bien comment les habitants font pour vivre dans ces lieux désertiques à près de 3500m où souffle un vent poussiéreux quasi permanent, sans compter le froid.
Après Alota, la piste reste facile mais devient terrible pour notre cellule avec cette grosse tôle ondulée sur caillasse. Là débute une montée vers un col à 4650m pour atteindre de l'autre coté la Laguna Colorada.
Les puissants Toyota sw100 des tours operateurs circulent sur ces parcours à environ 60 à 70km/h grace à leurs énormes moteurs, mais notre poids ne nous permet pas de prendre suffisamment d'élan pour atteindre ces vitesses sur ce type de terrain sauf à risquer de casser le matériel et nos reins. C'est donc à 15/20 km/h que nous avançons. Et à cette allure, on a le temps d'admirer le paysage qui le vaut bien.

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105- Colorada


Un bivouac à 4400m le long de la piste et lendemain matin nous terminons la longue montée en passant un col à 4650m. Une courte descente et nous entrons dans la "Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa". Un peu plus loin,  
la Laguna Colorada apparait dans toute sa majesté.
A 4278m, la Laguna Colorada couvre une superficie de 60km2 mais sa profondeur n'excède pas 45cm. Sa couleur rouille qui provient d'une algue microscopique, peut varier d'intensité en fonction de l'heure. Non seulement ceci justifie amplement le détour mais de plus, c'est le lieu de nidification des trois espèces de flamands des Hautes Andes.
Petit cours sur ces flamands d'altitude:
"Le flamand du Chili peut mesurer plus d'un mètre de haut et possède un bec blanc à bout noir, des pattes bleu terne, des genoux rouge et un plumage saumon. Le flamand de James est le plus petit des trois, avec des pattes rouge foncé et un bec jaune et noir. Le flamand des Andes, le plus grand, arbore un plumage rose, des pattes jaunes et un bec jaune et noir."
Mais trève de chiffres et d'explications et admirons ces tableaux vivants de toute beauté, les photos parlant d'elles mêmes.
Nous resterons là 24h sans nous lasser de regarder le spectacle.
Au petit matin, la température extérieure est de moins 8° à 7h.
A cette altitude, nos appareils de cuisson et de chauffage manquent d'oxygène et ne veulent plus rien savoir. En plein hiver, juillet-août, la température peut descendre ici à moins 20°. Heureusement dès que le soleil apparait, celle ci remonte à 10/11° et permet de jouir du spectacle sans trop souffrir.



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106- Verde

Nous quittons la Laguna Colorada pour nous diriger vers la Laguna Verde. Au passage, nous ferons un arrêt aux geysers "Sol de Manana" qui nous laissent sur notre faim car ce ne sont que quelques petites fumerolles. Nous ne nous baignerons pas dans le petit bassin à ciel ouvert des Thermes de Polques, ne trouvant pas la température extérieure suffisante. La piste toujours aussi tolée nous dirige à 15/20km/h vers la Laguna Verde en franchissant au passage un col à 4860m d'altitude, notre record pour l'instant. Sur la gauche de la piste apparait un lieu étrange appelé "Désert de Dali". Sur une dune de sable des pierres de tailles assez importantes sont disposées de façon aléatoire et de loin cela ressemble à un tableau du grand maître.
La lagune nous apparait vert pâle et nous sommes un peu déçus. Nous apprendrons un peu plus loin, à la sortie du Parc que le beau vert émeraude nécessite trois conditions: un ciel bleu, pas de vent qui remue l'eau, et être présent vers 14h.
Pas de chance pour nous: ciel couvert, vent fort et il etait 18h.
La nuit au bivouac à la sortie du parc, sera la plus froide de notre circuit avec moins 5° dans la cellulele véhicule au petit matin. Nous attendrons sagement 9h pour nous extirper de notre couette.
Nous nous sommes aperçus à la Laguna Verde que, malgré nos précautions, une attache de notre lit s'est détachée, et il faut réparer. Nous décidons donc sagement de ne pas poursuivre les 500km prévus de mauvaise tôle ondulée sur le sud Lipez bolivien, mais de pénétrer au Chili qui n'est qu'à 20km où l'on retrouve le goudron. La douane et la police boliviennes sont maintenant réunies au même endroit et les formalités se font très rapidement. En effet, jusqu'à cette année, la douane bolivienne était située vers les geysers, plus de 50km avant la frontière, ce qui n'était pas des plus pratiques et nombreux étaient ceux obligés de faire demi-tour pour y accomplir les formalités de sortie du véhicule.
Une longue et forte descente de 41km nous amène à San Pedro de Atacama. Nous passons en moins d'une demi-heure de 4600m à 2300m d'altitude et de 6° à 26°. Ceci nous permet au passage, de nous rendre dans le désert de Atacama.
Ensuite, il ne nous restera plus qu'à remonter plein nord sur 300km au Chili pour re-rentrer en Bolivie à Avaroa et à nouveau nous diriger sur les pistes boliviennes vers Uyuni et son salar.

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107- Atacama

Valle de la luna
Valle de la luna

 San Pedro de Atacama est une petite ville de 5000 habitants, mais les touristes s'y pressent car, outre le fait qu'elle soit très mignone avec sa petite place ombragée, son église en adobe du XVIIème et ses quelques rues commerçantes, elle est le point de départ des excursions autant du coté chilien que bolivien. Et l'Argentine n'est qu'à 150km.
De plus la ville est facilement atteignable grâce à l'excellent réseau routier chilien. Le volcan Licancabur la domine du haut de ses 5916m.
Comme partout, les chiens ont envahi les rues et la place centrale, mais, comme partout, ils ne sont pas agressifs. A la sortie de la ville on peut aller voir ce qui reste de la Pukara de Quitor d'où l'on domine la ville et le plat désert de Atacama mais aussi des formations rocheuses spectaculaires appelées "Valle de la luna". L'un des must touristiques est d'aller voir le soleil se coucher sur l'un des sommets que l'on atteint après une courte marche de 30'.
La Pukara du XIIéme siècle est en ruine et beaucoup moins importante que celle de Tilcara que nous avions visité en Argentine. Elle fut l'un des derniers lieux de résistance contre les forces espagnoles. En ce qui nous concerne, le parking de la Pukara fut un bon lieu de bivouac où nous avons fait la connaissance de Patrick et Denise de Cherbourg, qui voyagent aussi comme nous avec une cellule sur pick-up.
A une vingtaine de km au sud de San Pedro, se trouve la laguna de piedra dans laquelle on peut flotter comme dans la mer morte grâce à son taux élevé de salinité.
Pour ma part, ce ne fut que quelques minutes et tout au bord, car l'eau est très froide ( on est quand même à plus de 2400m.). Cinquante cm. d'eau suffisent pour flotter.
Une bonne route nous conduira à Calama ( 130000 hab.) à 100km, où nous pourrons faire les papiers du chien pour entrer à nouveau en Bolivie.

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