70- Paso Raballo

La "Ruta 40"
La "Ruta 40"

Pour aller au Chili depuis El chalten, il faut emprunter sur 500 km la mythique "Ruta 40" qui est à l'Argentine ce que la "Route 66" est aux Etats Unis ou la "Carretera Austral" au Chili.

C'est une route isolée, traversant des paysages désolés, qui coure à l'ouest de l'Argentine, tout le long de la Cordillère des Andes.

Les rencontres sont rares voire inexistantes sur certains tronçons de plus de 100 km où il n'y a pas âme qui vive et il vaut mieux ne pas tomber en panne.

Mais la grande Aventure avec un grand A est maintenant releguée aux oubliettes car les 2/3 de la route en ripio sont goudronnés et donc les soucis moindres. 

Nous quittons la routa 40 à Bajo Caracoles pour prendre la piste menant au chili par le Paso Raballo.

Une seule maisonnette pour le poste police-douane argentine tenu par un seul fonctionnaire dont on se demande s'il a bénéficié d'une promotion ou d'une sanction, car si l'environnement est magnifique, il est aussi complètement isolé à 800 m. d'altitude.

Il pourra éventuellement rendre visite à ses confrères chiliens à 10 km de là, eux qui ont droit à trois maisonnettes.

C'est ainsi que l'on se retrouve à Cochrane d'où nous descendons plein sud vers Tortel à 125 km et 3 heures de piste de là pour voir ce village au bord de mer où l'on circule à pied sur des passerelles en bois.

Las, la pluie nous accompagne et arrivé sur place à 13h. on nous indique que la route de retour risque d'être coupée à 15h. pour un nombre indéterminé de jours suite aux orages. 

La visite se réduit à sa plus simple expression et après un petit repas, nous reprenons la "carretera austral" pour revenir sur Cochrane.

Nous regrettons d'autant plus ce retour que le village O'Higgins, 100km plus loin, est le point extrème atteignable au sud du Chili.

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71- Carretera Austral

Depuis Tortel le 1er février nous n'avons vu le soleil que 2 jours qui nous a permis de voir Puerto Bertrand et de visiter la"Cathédrale de marbre" à Puerto tranquilo.

Puerto Bertrand n'est qu'un tout petit lieu de villégiature pour les amoureux des grands espaces sauvages, et Rio Tranquilo, une étape au bord du lac Général Carrera, à cheval sur le Chili et l'Argentine,le plus grand lac d'Amérique du sud après le Titicaca.

A noter que contrairement au Leman qui a la même appellation des deux cotés de la frontière, ce lac prend le nom de lac Buenos Aires en Argentine.

Trois kilomètres avant Puerto Tranquilo, des rochers se sont détachés de la paroi de la montagne de marbre et sont tombés dans le lac.

Une courte balade en barque permet d'aller les voir de plus près et se glisser dans les anfractuosités.

A Coihaique, nous avons assisté à une sympatique soirée de danse folklorique chilienne.

La route "Carretera austral" pousuit son cours vers le nord; il s'agit d'une route en terre avec souvent des passages de grosse tôle ondulée et bourrée de nids de poules. Mais ne  nous plaignons pas, cette route voulue par le général Pinochet en 1975 pour desservir le sud du pays n'a été terminée qu'en 1996. Elle relie sur 1200 kms O'Higgins au sud de Tortel où nous n'avons pu aller à cause des inondations et Puerto Montt. A partir de là c'est la "Transaméricaine" qui prend le relais jusqu'en Alaska. Quelques rares tronçons de la Carretera sont en cours de goudronnage.

Nous traversons des végétations luxuriantes, mais, à cause de la météo, nous ne pouvons profiter des vues sur les  montagnes enneigées. Nous décidons néanmoins de faire l'aller retour de 70 kms vers Puerto Cisnes pour vérifier les statistiques météo qui disent qu'ici il pleut 320 jours par an. Il pleuvait bien ce jour là, de même qu'un peu plus haut à Puyuhuapi et jusqu'à La junta où nous sommes parvenus le 7 février. Il y avait tant de cascades qui coulaient  des montagnes que l'on avait l'impression que celles ci pleuraient.

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72- Rodeo

A La Junta, nous avons pu assister à un concours de rodeo de qualification pour le concours national. Pas un rodeo où il faut rester sur l'animal le plus longtemps possible, mais un rodeo représentant le travail des gauchos, c'est à dire amener l'animal à l'endroit voulu.

Le samedi avait lieu les éliminatoires et le dimanche la finale.

Le concours a lieu dans une enceinte circulaire à l'intérieur de laquelle est installée une petite enceinte ovale.

D'après nos constatations, le taureau d'environ 3 ans, est laché dans la petite enceinte où les deux gauchos à cheval - ils vont toujours par paire- doivent lui faire faire 4 tours dans le sens des aiguilles d'une montre, un gaucho le poussant pour le faire avancer, l'autre le collant contre la paroi. Le travail se fait uniquement avec les chevaux, aucun instrument n'est utilisé.

L'animal est ensuite poussé dans la grande enceinte. Les gauchos doivent l'emmener à l'autre extrémité pour le faire stopper à l'endroit voulu, puis demi tour pour exécuter la même chose en face et une troisième fois sur la première extrémité.

Les calculs se font par points.

Les 4 premiers tours et la sortie de la petite enceinte: 1 point.

L'arrêt de l'animal aux extrémités: 3 points pour le 1er arrêt, 2 points pour le suivant et 1 point pour le dernier.

Si l'animal ne s'arrête pas: moins 2 points.

En cas d'ex-aequos, on recommence.

La bête est plus ou moins vive et il arrive qu'un taureau saute par dessus les barrières; une autre taureau prend alors le relais. 

Les 2 gauchos vainqueurs auront droits à la bise des reines locales et à exécuter une danse floklorique avec elles.

Ces démonstrations nous ont permis de voir l'habilité des cavaliers et le remarquable travail des chevaux dont les qualités sont mises à rude épreuve. Après un départ au galop, ce sont eux qui poussent le bétail avec leur poitrail et s'arrêtent nets au bout de l'enceinte, avant de repartir à toute allure.

Journées fort intéressantes, d'autant plus que le soleil est revenu petit à petit.

On notera que ces gauchos ne sont pas forcément des professionnels mais des amateurs exercant leur passion.

 

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73-Chevaux et cavaliers

Même un néophyte en équitation comme moi ne peut s'empêcher d'admirer les prouesses des cavaliers et de leurs montures.

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74- Pumalin

Le volcan Chaiten
Le volcan Chaiten

La petite ville de Chaiten et dominée par le volcan du même nom endormi depuis plus de 10000 ans.

Son éruption pendant 1 mois en 2008 couvrit la ville et les alentours de cendres, à tel point que le gouvernement envisagea de déménager la ville un peu plus loin. Mais des habitants refusèrent et la ville est toujours là, portant les cicatrices de l'éruption.

Le volcan est toujours actif, en alerte orange, et l'on voit très bien le panache de fumée qui s'en dégage. Un sentier grimpe le long de ses flancs, mais nous n'irons pas jusqu'au bord du cratère. Sur ses pentes, ce ne sont que des troncs d'arbres brulés non par le feu, mais la chaleur qui s'est abattue sur eux, produisant un spectacle de désolation.

Depuis Chaiten,  trois traversées en ferry sont nécessaires pour atteindre Puerto Montt, terme de la carretera austral. Ces courtes croisières de 1/2 heure et 3 heures permettent de se glisser dans des fjords entourés de sommets enneigés en traversant le parc Pumalin. 

Ce doit être un peu semblable à la Norvège, n'est ce pas, François?

Cette région contient une forêt d'alerces,  arbre imperméable et presque indestructible qui fait partie des plus anciens et des plus gros du monde. Certains specimens sont vieux de 4000 ans et peuvent atteindre 40 à 60 mètres de hauteur. Les alerces sont maintenant protégés car il ont failli disparaitre à cause de leurs qualités, servant de bois d'oeuvre et de bardeaux sur les maisons chilotes( de l'ile de Chiloé)

Paysages fabuleux, temps magnifique, nous quittons la carretera austral par la grande porte.

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75- Cyclistes

Un coup de chapeau aux nombreux cyclotouristes, plus d'une centaine, que nous avons croisé ou doublé sur les routes patagones. Faire du vélo sur la pampa argentine est déjà tres difficile avec un fort vent latéral quasi permanent, mais sur la carretera austral c'est encore autre chose. Non seulement les "routes" sont en terre recouvertes de caillasses ou de graviers, mais elles sont ponctuées de milliers de nids de poule et de toles ondulées. Alors si vous y ajoutez la pluie battante et le fait que vous pouvez rouler plusieurs dizaines de kilomètres sans trouver un abri, alors là, on peut tirer son chapeau.

Nous avons le cas, tout au sud , se dirigeant vers Tortel, d'un couple avec leurs deux enfants d"environ 6 et 10 ans. La maman montait un vélo auquel etait soudé le cadre et la roue arrière du vélo du petit, ce qui en faisait un vélo à trois roues. Le papa avait le vélo du fils attelé au sien et auquel était lui-même attelée une remorque. Vous y ajoutez les sacs accrochés aux vélos et vous aurez une petite caravane bien complète. Mais le plus incroyable c'est qu'il pleuvait à verse depuis deux jours et que cela allait continuer. Et dans la zone où nous les avons croisé avec le sourire, le prochain abri était à environ 30 kms.

Nous avons pu rencontrer à La Junta Marc et Adeline, un jeune couple français bien sympatique avec un historique à faire pâlir d'envie bien des cyclotouristes: ils ont quitté la France voilà 3 ans sur un tandem et terminent leur tour du monde en septembre 2014. Ils ont effectué leur tour d'ouest en est via Russie, Mongolie, Chine, Asie du sud est, Australie Nouvelle Zelande, Amerique du nord et centrale, pour se retrouver ici en Amérique du sud.

Quand on sait que leur attelage avec les bagages pèse environ 90 kgs, qu'il a fallu parfois le pousser ou le tirer  sur la carretera austral sur plusieurs kilomètres, on ne peut qu'être admiratif.

Leur site: http://letandemetlavie.blogspot.fr/

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76- Chiloé

Chiloé est une ile d'à peu près la taille de la Corse, à 20 minutes de ferry à l'ouest du continent. Chiloé est un mélange de Bretagne par ses côtes découpées et de Normandie par ses vertes collines où paissent vaches, moutons et chevaux. Mis à part les mois de janvier et février, l'ile est connue pour son humidité persistante car il y pleut, parait il, 6 jours sur 7 ; ( non, non, ça n'est pour cela que j'ai dit que Chiloé me faisait penser à la Normandie!).

Mais, chance ou pas, nous n'avons vu qu'un grand ciel bleu ( oui, oui, comme en Normandie).

L'ile est un peu un monde à part dans le Chili, et on ne s'y sent pas du tout dépaysé, ni par ses paysages, ni par ses habitants, ni par ses coutumes. 

Nous y étions pour les fêtes du 15 février qui ressemblent à s'y méprendre à nos fêtes du 15 août, avec kermesses, fêtes populaires et danses folkloriques.

Mais Chiloé est surtout connue pour ses quelques 150 églises en bois dont 16 sont classées au Patrimoine mondial de l'Unesco. Nous en visiterons 4 dont celle d'Achao, la plus vieille de l'ile (1740) et celle de Castro, la capitale de l'ile, dont l'intérieur tout en bois est magnifique.

L'ile vit toujours essentiellement de la pêche mais de plus en plus par les nombreux élevages de saumon et de coquillages qui parsèment les rivages de l'ile, ce qui n'est pas sans conséquences sur l'environnement maritime.

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77- Region des lacs

Volcan Lanin
Volcan Lanin

Depuis Puerto Montt au Chili,c'est une succession de lacs qui nous attend.  Le paysagre est très vert à l'ouest de la Cordillère coté Chili, beaucoup plus sec à l'est, coté argentin; la température remonte également pour atteindre les 27 à 29° en ce mois de février qui correspond à notre mois d'aôut.

Mais ce qui fait la beauté de toute cette région sur des centaines de kilomètres, ce sont ces majuestueux volcans aux cîmes enneigées dont certains comme le volcan Osorno ressemble à un parfait cône de sucre glace. Il domine du haut de ses 2660mètres Puerto Varras au bord du lac Lanquihué. La route permet d'y monter jusqu'à 1100m.où nous avons trouvé le brouillard.

Au col Cardenal Samore, frontière Chili-Argentine, la route traverse un paysage de cendres et d'arbres brulés par la dernière éruption du volcan Peniuhe en 2010, et le lac au sommet du col est d'un beau gris cendré, au sens propre du terme. 

San Carlos de Bariloche que tout le monde appelle avec un brin d'envie Bariloche ( prononcez Barilotché) est l'une des destinations phares en Argentine. Au bord du lac Nahuel Huapi de la taille du lac Léman, cette ville très cosmopolite est le lieu de rendez vous aussi bien des jeunes et moins jeunes du monde entier, voyageant sac au dos  que de fortunés argentins qui batissent là des maisons de rêve. L'un des hotels mytiques est le Llao-Llao du nom éponyme de ce lieu magnifique.

Plus loin, la superbe traversée de la vallée du lac Traful nous amène au bord du lac Lacar au bout duquel se se situe la petite ville de San Martin de Los Andes, un Bariloche en miniature en beaucoup moins bling-bling. 

De tours en détours, la ruta 23 nous conduit vers d'autres lacs dont le Huechulafquen et le lago Aluminé dont nous effectuons le tour parmi les arbres araucarias. Nous sommes ici en territoire Mapuche, ce groupe ethnique originaire du Chili repoussé en argentine par les espagnols et cantonné dans cette région. Le lac est dominé par le volcan endormi Batea Mahuida où nous pouvons aller facilement au bord de son cratère pour un panorama de carte postale sur 360°.

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78- Activites volcaniques

Nous longeons au plus près l'est des Andes pour faire connaissance avec les activités volcaniques de la région. Après avoir traversé la petite station de ski de Caviahue à 1600 m., nous nous sommes rendus à la station thermale de Copahue à 2030m. d'altitude.Une forte odeur de soufre se dégage de ce lieu tristounet aux installations désuettes. Mais il est amusant de voir les gens emmitouflés dans des anoracks, les jambes trempant dans l'eau chaude et de voir des ombres traverser les rideaux de vapeur. Les rives des torrents comme celles de la rivière Agrio prennent des couleurs rouge orangées du plus bel effet.

Au nord de Chos Malal, la ruta 43 traverse des paysages magnifiques pour nous conduire vers trois lieux d'activité volcaniques:

-Los Tachos où l'on peut voir quelques petits geysers pouvant atteindre 2 m. de hauteur

-Las Olletas d'où sortent des ruisseaux d'eau bouillante et où Martine a pu faire cuire des oeufs

-Aguas Calientes où l'on peut se baigner dans de petites vasques, mais la température pouvant atteindre 45°, la rentrée dans l'eau fut très difficile et la sortie immédiate pour moi et impossible pour Martine et Nicole. Seul Claude entra d'un pas décidé dans cette "baignoire".

Nous décidons de poursuivre plus loin et de faire le tour du volcan Domuyo (4710m., un frère jumeau du Mont Blanc de 4810m.) par la ruta 53 qui figure sur la carte Michelin.

En chemin nous suivons un moment un troupeau de vaches car c'est la transhumance, et arrivons au col à 2100m. 

Là, devant le lago Varvarco se tient le guardaparque à qui nous demandons la suite de la "route" qui n'est pas évidente.

"Personne ne passe ici, il faut compter au moins 8 heures pour les 120km avec un col très raide à 4000m. et des dévers, mais si vous voulez tenter l'expérience...".

Courageux mais pas téméraires compte tenu de nos montures qui ne sont pas étudiées pour ce genre d'exercice, nous décidons de rebrousser chemin et donc refaire les 160km de piste qui nous ramènent à Chos Malal, notre point de départ.

Mais la vue du volcan Tromen nous remet du baume au coeur après cet échec. Les impressionnantes  récentes coulées de lave atteignent la "route"et le spectacle est magique.

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79- Carqueque

De Malargüe sur la ruta 40 en Argentine, nous décidons de retourner au Chili par le chemin Carquèque dont le point le plus haut est à 2850m. d'altitude. Les paysages sont magnifiques des 2 cotés de la frontière située à 2400 m.surtout coté argentin. Avant de parvenir au col Carquèque, nous nous sommes demandés vu l'état et l'étroitesse de cette "route" de montagne si elle menait bien à une douane internationale. Il y plusieurs pistes qui permettent de passer d'un pays à l'autre, mais sans douane, ce qui n'arrange pas nos affaires puisque que l'on se retrouverait ainsi clandestin sans le vouloir. Mais des motards croisés ainsi qu'un berger nous confirment bien que douanes il y a. Toute neuve coté chilien, ouverte depuis le 13 décembre 2013 et uniquement l'été jusqu'au 30 avril 2014. Six fonctionnaires chiliens attendent sagement les hypothétiques voyageurs. Etant récemment investis dans leurs fonctions et ne voyant pas tous les jours des français qui plus est avec un chien, c'est plus d'une heure trente qu'il leur a fallu pour nous autoriser à passer alors que nous étions leurs seuls "clients". Les deux fonctionnaires argentins avaient réglés la sortie en  vingt minutes, après avoir rempli le précieux document d'exportation de notre véhicule. Mais les formalités chiliennes sont toujours compliquées pour le chien.Il faut un certificat de bonne santé de moins de huit jours et une autorisation administrative qui s'obtient au service du ministère de l'agriculture  et de la santé animale :le SAG au Chili, le SENASA en Argentine, présents uniquement dans certaines grandes villes. 

De plus, la fouille des véhicules est systématique car aucun produit frais n'est autorisé à entrer au Chili: viande, fruits, légumes, produits laitiers. Lors de notre deuxième entrée au chili, l'agent chargé du controle avait même soulevé le lit et ouvert la cuvette des wc. 

Après les quelques jours passés dans les coins reculés d'Argentine, le retour au Chili nous ramène très rapidement à la vie moderne: circulation importante, très nombreux poids lourds, autoroutes, bruits, pollution. Autant le coté ouest de l'argentine est désertique, autant cette partie du Chili à 100 kms de Santiago est occupé par les cultures, les usines et les maisons. Un petit tour à Santa Cruz sur la route du vin, une visite à Pomaire réputé pour ses poteries ( que nous trouvons très sommaires) et nous voilà bientôt à Santiago.

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