121-Puno

Nous apprenons que le 5 novembre est l'occasion d'une grande fête à Puno au Pérou. De Copacabana, la frontière n'est qu'à 15 km, à Kisani. Nous décidons d'y aller même si les passages des frontières sont toujours un peu perturbants car la sortie et l'entrée de Farouche sont un moment délicat, même si tous ses papiers sont en ordre. Dans le cas présent, ils ne le sont pas car nous avons vainement cherché un vétérinaire sur Copacabana pour nous rédiger un certificat de bonne santé. Nous avons appris qu'il n'y en avait pas. Il faut retourner à La Paz. Un vétérinaire vient une fois par an pour réaliser les vaccinations antirabiques en masse. Nous décidons de passer quand même. Finalement, ce sera un des passages les plus aisés et les plus rapides; à peine plus d'une demi heure. Pas de files d'attente, et la douane péruvienne n'a rien demandé en ce qui concerne le chien. Ouf!.

Nous longeons le lac et effectuons un bref arrêt repas à Juli. Cette bourgade de 4000 habitants possède malgré tout 4 églises coloniales des XVIème et XVIIème. Les principales sont San Juan de Letran en adobe rouille dont l'intérieur renferme des peintures de l'école de Cuzco concernant St Jean Baptistre et Ste Thérèse, et Nuestra Senora de la Asuncion sur la place principale du centre ville. Les deux autres sont en réféction.

Plus loin, Chucuito nous offre un "Templo de la Fertilidad" que l'on reconnait aisément avec ses phallus en pièrre dont l'un mesure 1.20 mètre de haut. No comment.

Et voilà Puno, 120000 habitants à 3830m. d'altitude, au bord du lac Titicaca. C'est la ville pendante à Copacabana en Bolivie, mais trois fois plus grande. Une vraie ville, touristique certes, mais rien à voir avec Copa qui est une station balnéaire de détente.

Vous vous souvenez qu'en Bolivie, nous étions arrivé de nuit et sous la pluie à Managua. Je n'avais précisé que, par suite d'une erreur de piste, nous avions dû faire demi tour dans la boue, et en reculant, j'avais tordu le pare choc arrière contre un rocher. Rien d'important, sauf que notre escalier d'accès à la cellule repose dessus, ce qui ne faisait plus son affaire. A l'entrée de Puno, un soudeur travaillant des tubes noirs. Arrêt et rv pour le lendemain matin 9h. A 12h30, nous avions un nouveau parechoc, tout beau, tout neuf et ceci pour la somme de 50 euros. Le sourire en prime. 

Ce qui frappe au premier abordà Puno sont les moyens de transport: le moto taxi et le vélo taxi. Hyper pratique . Ils se faufilent partout; prière de fermer les yeux quelques fois. Vous en verrez quelques modèles ci-dessous.

La recherche d'un parking s'est révélée difficile, et après 2 heures à tourner, nous avons opté pour un hotel en plein centre qui a bien voulu nous autoriser à laisser le véhicule devant l'entrée, à 100m de l'église et de la place principale où ont lieu les festivités. Car Puno est la capitale du folkore péruvien; et on ne veut pas rater ça.

 

 

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122- Folklore

Puno est la capitale du folkore; et c'est peu de le dire. Les festivités ont commencé le 3 après midi avec un défilé de groupes costumés qui n'en finissait pas. C'est au groupe qui exhibera le plus beau costume et saura le mieux mettre en valeur les talents de ses danseuses et danseurs. Les femmes jeunes et moins jeunes donnent des coups de hanches de façon à faire virevolter leurs nombreux jupons de couleurs différentes. Les musiciens donnent du poumon pour les stimuler. Les 3 et 4 novembre sont les jours de fête de la ville. Le 4 au soir, les défilés reprennent pour se terminer en bal populaire aux couleurs locales.

Le 5 novembre célèbre l'arrivée de Manco Capac et Mama Ocllo, fondateurs de la lignée des Incas. C'est aussi la reprise l'après midi des défilés autour de la place centrale. De 14h30 à 20h30, un défilé ininterrompu. Des groupes de 30 à 40 personnes en comptant les musiciens. 80 groupes pendant 6 heures, environ 3000 participants. Chaque groupe fait une petite démonstration de son savoir faire devant les tribunes. Une ambiance incroyable dans les rues du centre ville de Puno, même si ce n'est pas Rio de Janeiro. Vous n'en verrez que quelques photos, déjà bien trop nombreuses, mais cela vous donnera un aperçu de la fête, le son étant malheureusement absent.



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123- Manco Capac

 Chaque année au 5 novembre Puno fête l'anniversaire de l'arrivée de Manco Capac et Mama Ocllo, fondateurs de la lignée des Incas. La cérémonie est fastueuse, empreinte de curiosité, d'émotion et de respect. Le cérémonial débute entre 7 et 8h sur les isles flottantes Uros où la troupe appareille, à quelques miles de Puno. Le débarquement a lieu près de l'embarcadère de Puno entre 10 et 11h. 

Pendant la durée de la navigation, la foule se presse à l'endroit prévu de l'arrivée, et vers 10h, l'avenue menant de là jusqu'au stade où aura lieu la fin de la cérémonie est noire de monde. 

Des groupes de musiciens donnent déjà du poumon et danseuses et danseurs s'échauffent.

Le premier bateau en roseau, avec sa proue en forme de dragon, supporte les jeunes femmes chargées d'offrandes, les joueurs de conques et les accompagnants. 

Le deuxième navire, identique au premier, est le vaisseau amiral sur lequel se tiennent Manco Capac, sa compagne Ocllo et leur fils. 

A leur arrivée, la conque retentit plusieurs fois. Les jeunes femmes et les accompagnants débarquent des deux bateaux cependant que le couple, du haut de son promontoire, salue la foule pendant plusieurs minutes, en jetant quelques offrandes vers elle. A leur descente à terre, de nombreuses incantations et remerciements à la Terre Mère sont lancés à tour de rôle par les protagonistes. Les offrandes sont présentées. L'encens enfume les visages.

Cette symbolique dure environ trois quarts d'heures. 

Ensuite va se dérouler sur l'avenue une lente procession ponctuée de moultes incantations, jusqu'au stade à un petit kilomètre de là. La foule s'écarte au passage du cortège mais reste plutôt silencieuse. La petite troupe est suivie par de nombreux groupes de danseuses et danseurs qui l'accompagnera jusqu'au stade où aura lieu, a la fin, un concours de danses. Mais auparavant, au milieu du stade, aura lieu la cérémonie principale devant des centaines de spêctateurs. C'est la course pour pouvoir entrer dans ce stade pris d'assaut où nous arrivons à prendre place. Malheureusement, nous n'avons rien compris de leurs nombreuses incantations qui vont durer environ 1h30, avant que le concours ne commence. Il est alors 14h30. Il était d'usage jusqu'à récemment de sacrifier à cette occasion un lama, mais cet épisode a depuis peu été supprimé.

Les photos sont dans l'ordre chronologique et vous permettront de mieux comprendre le déroulé des évènements.

Nous n'avons assisté qu'aux deux premières danses du concours sur une vingtaine, car pendant ce temps là, débutait devant la cathédrale, le défilé de 60 groupes d'enfants et de jeunes en costumes kolkloriques, suivi d'une vingtaine de groupes adultes. C'est ce défilé non-stop, qui, commencé à 14h30, se terminera à 20h30. 


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124- Silustani

A 50km à l'ouest de Puno, au bord du lac Umayo, à 3897m d'altitude, s'élèvent d'étranges monuments cylindriques en grosses pierres parfaitement taillées. Ce sont des monuments funéraires appelés "Chullpas". Ceux-ci étaient destinés aux nobles de différents groupes comme les Pukaras, puis les Qollas et enfin les Incas, le tout s'étageant de -500 ans à +1532, date de la chute de l'empire Inca. Le plus grand monument mesure 12m de hauteur. Une petite ouverture orientée à l'est permettait d'y insérer les défunts avant d'être rebouchée. Des vivres et des biens leur étaient laissés pour les accompagner dans l'au delà. La construction d'une chullpa se faisait à l'aide d'une rampe en cailloux qui permettait la mise en place des grocs blocs de pierres composant l'édifice, ainsi qu'on peut le voir sur l'une des photos.

Peu avant l'accès au site, plusieurs maisons de pierre sont caractéristiques de l'endroit. Ce sont de petits corps de ferme avec un porche d'accès. La particularité est la présence de couples  taureau-vache (ou vache/vache ou taureau/taureau pour ne paraître trop sectaire) en terre cuite au faîte du porche qui est soit crénelé, soit recouvert de chaume. Souvent de petites jarres sont disposés ça et là, le tout composant un magnifique décor de théâtre, théâtre pour le coup bien vivant comme on peut le constater avec ces deux enfants qui se chamaillent.

 

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125- Arequipa

Arequipa: la place centrale et la Cathédrale
Arequipa: la place centrale et la Cathédrale

A puno, nous décidons de prendre le chemin du retour sur Buenos Aires qui est à 3500 kms et où nous devons être vers le 24 pour préparer les documents d'exportation de Farouche. Un arrêt à Silustani, et direction Arequipa. La route déroule son ruban parmi un paysage désertique d'où arrive à émerger parfois une oasis de verdure. Après le passage d'un col à 4528m, nous redescendons vers Imata puis plus loin Yari à l'entrée d'Arequipa. Une très grosse usine broie des minerais en dégageant une poussière telle que nous circulons dans un épais nuage pendant des kilomètres; à tel point que l'on devine à peine le volcan El Misti qui dresse son cône parfait à 5822m au dessus de Arequipa. Mais plaignons plutôt toutes ces familles de mineurs et autres ouvriers, qui vivent dans des barraquements posés sur un sol complétement désertique.
A Arequipa, deuxième ville du Pérou, changement de décor. Une jolie ville coloniale avec sa grande place centrale bien fleurie, ceinte de batiments baroques à colonnades en pierre blanche locale, ce qui a valu au centre ville d'être classé au patrimoine mondial de l'Unesco en 2000. Ses deux édifices principaux sont l'imposante cathédrale et le Monastère de Santa Catalina.
Couvrant 2 hectares, le Monastère, fondé en 1580, est une ville dans la ville. Il posséde son église, ses cloitres et plusieurs rues donnant accès à des maisons construites par les familles des religieuses. Celles-ci ne pouvaient sortir mais, comme elles étaient de familles nobles et riches, certaines avaient droit à des servantes qui vivaient avec elles mais étaient autorisées à sortir. Il y avait donc un lien avec l'extérieur. Ceci ne dura qu'un temps, car il apparu bientôt aux hommes d'église que ces dames étaient trop bien loties. En conséquence, elles durent laisser ce "luxe" et vivre à la dure avec réfectoire et dortoirs communs. Ceci jusqu'au Concile Vatican II qui desserra un peu les obligations. A l'heure actuelle, il y a encore une vingtaine de religieuses agées de 28 à 64 ans qui sont cloitrées dans un bâtiment à l'intérieur du Monastère. Le Monastère est gérée par un organisme extérieur qui reverse une partie des finances à la communauté des religieuses.
La route qui file plein sud en direction de la frontière traverse un paysage plus que désertique. Pas une herbe. Et ce sera comme cela encore au nord du Chili pendant plusieurs centaines de kilomètres. Tacna fait exception. Cette ville proche de la frontière a pu se développer grâce au peu d'eau qui se trouve au fond de cette cuvette. Une visite au vétérinaire et en route pour le Chili.

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135- Piments

Une fois les problèmes douaniers -grève et senasa- résolus, nous voilà au Pérou. Les paysages ici dans le grand sud du pays sont semblables à ceux du nord Chili, à savoir sable, poussière et cailloux. Pas un brin d ‘herbe. De temps à autres une oasis apparait permettant à un village de s’y installer. A Camiara nous avons pu apercevoir depuis la route des surfaces orange ou noirs posées sur le sol, qui faisaient taches sur le décor brun-beige environnant: des piments. D’après ce que nous avons compris en discutant avec les personnes qui semblaient marcher dessus avec précaution, il y a deux sortes de piments, les noirs et les rouge. Ils sont exposés au soleil pour séchage. Pour ce faire, il faut les retourner tous les jours, un par un, pendant un mois. D’où l’étrange rituel de ce monsieur et ces dames qui font ce travail soit accroupi, soit avec l’aide d’un bâton. Belle patience.
 La très bonne route se poursuit dans ce désert, jalonnée comme au Chili, de petits oratoires à la mémoire des nombreux tués sur ces routes où camions comme voitures roulent le plus vite possible en s’aidant du klaxon qui dans ce pays, s’avère l’accessoire indispensable et primordial pour tout automobiliste surtout en ville.
Par endroit, des panneaux rappellent que la différence de température entre un sol chaud et un air froid peut provoquer de la condensation, ce que nous avons pu constater par nous-même.
Ces 221 kms de la frontière à Arequipa, la grande ville du sud Pérou ,se sont faits en 5h comme l’année dernière, dont 1h pour accéder au centre ville, suite aux nombreux camions et virages lors de l’arrivée. Une nuit au relais bien connu des voyageurs, l’hôtel Mercedes, où cette fois nous étions seuls, et le lendemain départ pour le canyon de Colca.
Une manifestation à la sortie de la ville nous retarde légèrement. Les manifestants ont posé des pierres en travers de la route. La police est présente et la situation est assez calme. Nous ne connaissons pas la raison de cette manifestation, mais elle a sans doute un rapport avec l’accord donné par le gouvernement à une compagnie minière d’exploiter un nouveau gisement dans cette région contre l’avis de nombreux habitants.
 A Canahuas, la bifurcation pour Colca, un arrêt routier traditionnel où l’on trouve contrôle Senasa et petites échoppes. Vous pouvez y manger un  « caldo de gallina » (bouillon de poulet, pomme de terre, oeuf )suivi d’une grappe de raisin et une bouteille d’eau minérale pour 4 euros.

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136- Colca1

La route se poursuit sur sur les flancs du Chanchani et après passage de différents cols dont le plus élevé à 4850m., nous arrivons en vue de Chivay, le bourg d’entrée du célèbre canyon de Colca, à 3650m. d’altitude.
Auparavant, vous aurez marqué un petit arrêt touristique au dernier col précédent Chivay, où des péruviennes emmitouflées dans des couvertures attendent patiemment qu’un touriste veuille bien leur acheter pulls et écharpes en alpaca ou divers autres produits de décoration.
Contrairement au canyon du Colorado avec lequel il veut rivaliser , le canyon de Colca se présente plus comme une vallée très habitée vouée à l’agriculture notamment dans sa partie est.
Compte tenu de la saison, c’est un festival de couleurs d’automne qu’il nous délivre.
Le canyon se rétrécit de plus en plus en allant vers l’ouest jusqu’au village de Cabanaconde, point départ du sentier permettant de descendre au fond jusqu’au rio Colca et la petite oasis de Sangalle, 1200 mètres plus bas. Vu la pente et le dénivelé, nous le ferons pas.
Nous préférons bivouaquer à « la Croix du condor », point d’orgue du canyon, à 3770m. C’est là que, entre 8h et 10h, on peut apercevoir de nombreux condors venir se réchauffer sur les roches qui font face au soleil levant et profiter ainsi des ascendances thermiques.

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137- Condors

Debout à 7h par 1° ( 5° dans la voiture), nous attendons de pied ferme ces rapaces dont l’envergure atteint 3 mètres.
8h.: les premiers rayons du soleil dardent la paroi rocheuse qui lui fait face; le spectacle peut commencer!
Et nous ne serons pas seuls, car, à cette heure, des péruviennes se font déposer en véhicule avec souvenirs et marmites de nourritures. Elles devront attendre 10h. enroulées dans leurs couvertures, l’arrivée des minibus et des premiers touristes.
Nous ne serons pas déçus de l’attente. Dès les premiers rayons du soleil, les condors se manifestent. Ils commencent par se poser sur un rocher, puis en fonction des thermiques, se mettent à tournoyer dans le ciel. Ils ne sont pas tous identiques; certains portent des colliers blancs sur leur plumage noir, d’autres entièrement noirs, d’autres marron. Ils volent parfois en couple, mais le plus souvent seuls.
Spectacle fascinant qui se termine environ 2 heures plus tard. Quelques uns peuvent encore s’apercevoir après 15h lorsque les températures comment à retomber

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138- Colca 2

Il n'y a pas que des condors à Colca, comme nous le verrons plus loin.

Mais d'abord il faut parler du sympatique village de Cabanaconde avec son église et sa place centrale ceinte de petits restaurants où se retrouvent les routards et autres randonneurs.
Mais l’église de Maca un peu à l’est est beaucoup plus jolie et donc une étape touristique incontournable du canyon où étals et vendeurs attendent les nombreux visiteurs. On peut également y voir des montreurs de rapaces attendant que vous vouliez bien être pris en photo avec leurs volatiles. Bien que les deux rapaces que nous ayons vus soient magnifiques et semblaient parfaitement soignés, cette exploitation commerciale ne fût pas vraiment du goût de Martine.
A Chivay, c’était jour de marché et les tuk-tuks avaient bien du mal à se frayer un chemin à travers les étals. Ceci se fait comme partout au Pérou avec de nombreux coups de klaxons mais rarement des élévations de voix.
Non loin, le volcan Sabancaya crache sa fumée du haut de ses 5976m., à coté du sage volcan Ampato et ses 6310m.
La route se poursuit sur 30kms jusqu’au village de Sabayo où elle se transforme en piste de terre très roulante. La seule difficulté pour nous sera ,à la sortie du village, de monter de 4000m. à 4800m. sur une pente assez inclinée que nous effectuerons moitié en seconde et moitié en 1ère vitesse, ce qui nous permet d’apprécier un paysage grandiose. La route en terre continue son chemin entre 4400 et 4700m. sur 200 kms. Le bivouac près du barrage de Conforma à 4650m. sera assez frais avec -9° au matin et 0.7 dans la cellule. La route traverse une très grande et récente carrière d'exploitation de minerais où les mouvements des bulldozers nous impressionnent. Une pause repas à Yauri, la seule ville sur cette route, nous fait retrouver les tuk-tuks colorés alignés bien sagement, chacun attendant son tour. Peu avant Sicuani, grande ville sur la route principale Arequipa-Cusco, le paysage autour du lac de Langui prend de petits airs suisses.
Nous y chercherons vainement à la municipalité, une amie de notre amie Michèle, et décidons de poursuivre  notre route direction Cusco.

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139- Qoylluriti

Nous avons roulé assez rapidement depuis Buenos Aires à 3500 km. de là, car nous tenions à assister à la fête du « Qoylluriti ». Elle se déroule une fois l’an à 4600m. d’altitude dans une vallée, à 150 kms à l’est de Cusco, au pied de l’Ausangate (6384m.) En 2015, elle a lieu du samedi 30 mai au 2juin.
Il s’agit d’une procession pseudo religieuse chrétienne car, avec ses nombreux groupes de danses folkloriques, elle tient plus de la fête que de la religion, car il faut aussi calmer les esprits de la montagne. De 20000 à 40000 personnes sont attendues dans un petit village, à 4100m. d’altitude. Aussi le samedi 31, c’est une ville entière qui se monte, des centaines de stands de toiles et bâches  plastiques bleues permettant à chacun d’exposer marchandises et victuailles.
Un chemin de croix de 8 km part du village à 4100m. pour atteindre à 4600m. la chapelle du « Senor Qoylluriti ». La pente est rude sur les deux premiers kilomètres, mais cela n’empêche pas une colonne de pèlerins de monter et descendre continuellement à toute heure du jour et de la nuit.
Plusieurs zones de ravitaillement ponctuent le parcours. A l’arrivée, c’est un autre village de bâches plastique qui se tient, où les commerçants sont prompts à répondre à tous les besoins des pèlerins. L’approvisionnement est permanent grâce à un va et vient incessant de chevaux, mules et mulets portant les victuailles, quand ce ne sont pas les gens eux mêmes, qui sur le dos, qui sur la tête ou à la main.
La nuit du samedi au dimanche voit l’arrivée et la montée des groupes de prières et de musique se poursuivre. Un manège continu sur des airs de musique très semblables, courts, pauvres en tonalité et répétés à l’envi. Spectacle incroyable de cette file de gens s’étirant sur des kilomètres.
Les groupes montent joyeusement en s’arrêtant à chaque station du chemin de croix pour prier et jouer de la musique. Ceci se poursuit pendant les trois à quatre jours du pèlerinage.

Le dimanche est le grand jour: hommes, femmes, enfants, chevaux, tous plus chargés les uns que les autres, montent et descendent en permanence. Au sommet, les groupes revêtent leurs habits de fête et commencent à se regrouper pour un défilé dansant jusqu’à la chapelle du Senor Qoylluriti , bâtie où le Christ serait apparu en 1783.
Arrivés le samedi midi, nous avons pu trouver une bonne place de stationnement qui s’est avérée être devant le poste de police. Le lendemain dimanche, nous étions cernés de toutes parts de bus et camions et aurions été bien incapables de bouger ne serait ce que de 20 cm.
Samedi après midi nous sommes montés à pied en 2h15 et fûmes assez satisfaits de nous, même si, fatigués, nous redescendîmes à dos de cheval. Le temps fût clément avec un beau soleil quelquefois voilé par des nuages. Des groupes se sont mis à danser en préparation du dimanche.
La tradition dit que celui qui accomplit trois fois ce pélérinage du Qoylluriti verra ses voeux exaucés. C’est pourquoi l’on voit à l’arrivée, de nombreux stands vendant des liasses de faux dollars, des voitures et camions miniatures, des maquettes de maisons ou de garages, ou autres représentations d’objets désirés. Il est quand même étonnant de voir des messieurs monter à 4600m. après deux heures d’efforts pour redescendre avec un jouet de semi remorque à la main.

Le dimanche, ce fût une autre paire de manche. Fatigués de la marche de la veille nous sommes montés à dos de mulet. Arrivés au camp de la chapelle, le ciel a commencé à se plomber, et très vite une neige mouillée s’est mise à tomber. Moins courageux que les péruviens, nous décidons d’entreprendre à pied les 2h de descente sous la pluie et sur un chemin boueux, sans participer à l’ensemble des cérémonies.
Nous sommes admiratifs de ces hommes, femmes, et enfants, qui par ce temps pourri, continuent de monter et descendre pour essayer de glaner quelques « soles »  (la monnaie péruvienne qui vaut environ 30 centimes d’euros) auprès des pèlerins.
Le lundi matin, une bonne partie des pèlerins s’en est allé, ce qui n’empêcha pas de nouveaux d’arriver.
Pour notre part, nous décidons de partir vers Cusco, où deux jours après la fête du Qoylluriti, doit se tenir la fête du « Corpus Christi », une des principales fête du Pérou. La principale fête est celle de « l’Inti Raymi » qui a lieu vers le solstice d’hiver, cette année 2015, le 24 juin. Contrairement au Qoylluriti qui est une fête « religieuse », l’Inti Raimi  est le moment où Manco Capac vient exhorter le soleil à revenir. Pour mémoire, en octobre dernier, nous avions vu Manco Capac aborder les rives du lac Titicaca à Puno pour fonder avec Mama Ocllo le peuple Inca (voir article 123).

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140- Qoylluriti2

Le samedi nous avons eu la chance de pouvoir assister à quelques danses.
La plus étonnante fût celle de ce groupe de danseurs portant dans le dos des bébés lamas. Vrais ou faux, nous n’avons pu le savoir.
Les participants portaient des masques de laine blancs, ne laissant apparaitre que les yeux. Ce sont des hommes déguisés en esprits chargés de faire régner l’ordre lors du pèlerinage. L’alcool est en effet interdit et tout contrevenant se verra fouetter par ces esprits. D’où des danses où deux personnages se fouettent mutuellement avec vigueur. Au bout de quelques minutes un troisième larron, lui aussi masqué, vient au secours du premier.  Le contrevenant est terrassé et nos deux compères esprits s’en vont bras dessus, bras dessous.
Du moins c’est comme cela que nous l’avons interprété.

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141- Corpus Christi

Deux jours après le Qoylluriti se tient la fête de « Corpus Christi » à Cusco.
Le mardi les différents groupes arrivent, mais c’est le mercredi que la foule est là, immense.
Il  s’agit d’une fête catholique teintée de coutumes ancestrales. Les incas avaient l’habitude de défiler lors d’une grande fête annuelle en portant des momies. La douloureuse domination espagnole les obligea à se christianiser, ce qu’ils firent en remplaçant les momies par des Vierges et des Señors. Car pour eux, il n’y a pas que la Vierge Marie, mais plusieurs Vierges cousines comme la Virgen del Carmen, la Virgen del Rosario, etc… Idem pour les Señors.
Leurs représentations viennent de différentes villes ou régions pour l’occasion. Elles sont portées par une équipe qui a bien de la peine à supporter tout ce poids, mais le privilège est tel qu’il mérite bien un peu de souffrances.
Ce sont l’Archevêque et les dignitaires de la ville qui ouvrent le cortège.
Les Vierges et Seniors ( je parle des statues), resteront une semaine à l’intérieur de la magnifique cathédrale de Cusco afin que tout un chacun puisse venir les admirer et prier. Au huitième jour, le même défilé se reproduit sur la place des armes de Cusco pour le retour des représentations dans leurs domiciles respectifs.
S’ensuivra à leur retour originel, une grande fête avec les organisateurs et donateurs, où la bière coulera à flot.
L’organisateur de chaque groupe désignera alors la personne qui aura le privilège et la charge d’organiser le défilé l’année suivante. Celui-ci devra alors former son équipe et rechercher les sponsors afin de trouver les milliers d’euros nécessaires à son organisation. 

Note: Il y a beaucoup de photos et donc un deuxième article affichera la suite: voir article 146

 

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142- Machu Pichu

 Machu Picchu, LE site incontournable au Pérou et en Amérique du sud.
Une véritable citadelle perchée sur une crête 400 mètres au dessus du village de Aguas Calientes, village maintenant dénommé Machu Picchu Pueblo. Les historiens n’étant d’accord sur pas grand chose à son sujet, je vous laisserai découvrir les différentes théories sur Wikipedia. La seule chose certaine est que cette cité inca demeura inconnue des conquérants espagnols et qu’elle fut « découverte » en 1911 par l’historien américain Bingham.

Selon les uns il devait y avoir 500 habitants, selon les autres jusqu’à 1800.

C’est l’empereur Inca Pachacutec ( 1438-1471) qui en aurait été l’instigateur.
Si les vestiges sont intéressants à visiter, c’est le site lui-même qui est extra-ordinaire.
Penser que des hommes au XVème siècle, ont décidé de s’enfoncer dans la jungle, car c’est véritablement la jungle à cet endroit, pour se frayer un chemin sur les parois abruptes de plusieurs montagnes escarpées, et finalement choisir de s’installer sur une crête, est assez surprenant. Y emmener femmes, enfants, bétail, vivres et eau est prodigieux. Il a fallu 50 années et des milliers d’ouvriers pour construire ces murs incas de pierres polies et assemblées sans  mortier avec un tel soin que vous ne pouvez passer une aiguille entre deux blocs. Il a fallu emménager des terrasses à flancs de montagne et des systèmes d’irrigation perfectionnés pour cultiver maïs, pomme de terre et coca.

Pour l'anecdote, d'après le "guide du routard", les lamas et alpagas habitués à manger des épineux n'ont pas survécu à l'herbe grasse, celle ci provoquant des déchaussements de dents et donc des maladies qui les décimèrent.
La montagne que l’on voit en arrière plan sur toutes les photos n’est pas le Machu Piccu mais le Wayne Picchu qui culmine à 2720 mètres.
L’accès au site se fait depuis le village d’Aguas Calientes que l’on ne peut atteindre que par train depuis Ollantaytambo en 1h30( ou Cusco), ou depuis Hidro-electrica après 3 heures de marche et 5 à 8 heures de véhicule. Du village on monte soit par bus en vingt minutes, soit à pied par un escalier très raide en une heure et demie.
Nous avons choisi de nous garer à Ollantaytambo où Martine est restée pour garder Farouche. De là, le train de 6h10 arrivant à 7h40 puis le bus, et à 8h10 j’étais sur site. Cette option permet de faire la visite dans la journée, d’arriver tôt le matin avant la foule, et d’éviter de dormir à Machu Picchu pueblo. Retour le soir par le train de 16h20 et arrivée à 18h10. ( Toutes ces infos pour les routards qui lisent ce blog).
A mon arrivée sur site un grand nombre de personnes était présent, mais vu l’importance de l’ensemble, cela n’est pas trop gênant. Ce samedi 6 juin, la météo était particulièrement favorable avec un ciel bleu et une température de 24°. En cinq heures de promenade, je n’ai pu aller ni au sommet du Wayna Picchu, ni au sommet de la montagne Machu Picchu. Mais la vue depuis la porte du soleil atteinte après 3/4 d’heure de montée, donne déjà une très bonne idée de l’ensemble du site.
En résumé, un site exceptionnel.

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143- Salinas de Maras

A quelques kilomètres au nord de Cusco, le site spectaculaire des salines de Maras valent largement le détour. Un cours d’eau chaude très salée dévalant de la montagne a été détourné de son cours original bien avant les incas pour remplir des milliers de bassins destinés à la récolte du sel.
Paysage surréaliste à 3600 mètres d’altitude dans un paysage montagneux aux sommets blanchis par la neige.
On voit sur les photos des ouvriers s’affairant pour remplir puis transporter des sacs de sel. Un autre martèle le sol d’un bassin avec un genre de grosse batte de bois rectangulaire afin de l’imperméabiliser. Un dernier vient tester l’avancement de l’évaporation des bassins.
Un bien beau spectacle.

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144- Moray


A quelques kilomètres du village de Maras se trouve le site de Moray tout aussi étonnant que les salinas.
Trois amphithéâtres creusés par les incas sur une profondeur de 150 mètres dont la particularité est d’offrir différents niveaux d’étages concentriques.
Selon certains historiens, ce site aurait été conçu pour tester différentes cultures et déterminer les meilleures emplacements, mais rien n’est prouvé.

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145- Chincheron

Dans un environnement montagneux où Farouche a pu se dégourdir les pattes, le village de Maras  est le personnage central avec ses maisons en adobe. Tout autour, la nature a revêtu ses couleurs automnales allant du jaune mordoré des céréales au pourpre du Quinua.
Un peu plus loin Chinchero et son populaire marché dominical permet d’admirer les tenues traditionnelles enfilées pour l’occasion. Un marché local moins touristique que les autres, ou se pratique encore un peu l’usage du troc.

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146- Corpus Christi (suite du 141)

 La fête du Corpus Christi est aussi l'occasion d'admirer nombre de troupes en costumes traditionnels. Autour de la place gravitent tous les vendeurs assurant la subsistance de tout ce petit monde. En particulier vous pourrez voir sur certaines photos, la spécialité du Pérou et de Cusco, à savoir le cuy, cochon d'Inde grillé que nous n'avons pas gouté vu la tête qu'ils ont. Il parait que le cuy a le goût du lapin et de la caille. Des brochettes d'alpacas nous suffiront. Délicieux.

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147- Vallée sacrée

Sacsaywaman et le Christo Blanco (à gauche) dominent Cusco
Sacsaywaman et le Christo Blanco (à gauche) dominent Cusco

Après avoir vu le Machu Pichu et Moray, on devient un peu difficile et les autres sites nous paraissent d’un intérêt moindre. Vous trouverez ci-dessous les sites de Pickillacta (des ruines), Tipon célèbre pour ses terrasses et ses fontaines, Ollantaytambo et ses escaliers menant aux nombreuses terrasses, le très étendu site de Saqsaywaman qui domine Cusco avec son Christo Blanco. Il existe de nombreux autres sites , comme celui de Pisac, que nous n’avons pas visité.

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148-Sicuani

A Sicuani, petite ville à 150km à l’est de Cusco, nous rencontrons Brigitte, une amie de notre amie Michèle. Brigitte travaille dans cette région, depuis une vingtaine d’année; d’abord à Ayamara en montagne avant de rejoindre Sicuani. A la demande du Ministère de L’éducation Nationale Péruvienne, elle forme des formateurs. Ceux-ci interviennent dans les écoles pour apprendre aux élèves l’estime de soi et surtout la résolution des conflits. Car au Pérou, la violence conjugale est omniprésente, ainsi que le rappelle de nombreux panneaux d’affichage. Le Père François vit aussi à Sicuani depuis très longtemps. Il a 80 ans mais en fait 10 de moins. L’air froid conserve. Lui aussi intervient largement sur la résolution de ces problèmes.
De Sicuani, nous partons pour Macusani où nous pensons rencontrer Michel, de Massongy, à 10 km de chez nous.
La route passe justement par Ayaviri et sa superbe église, puis le petit village de Assillo. Un col à 4873m d’altitude permet de redescendre sur Macusani à 4315m. La route goudronnée est très récente. C’est la « Trans-océanique » qui permet de joindre les deux océans Pacifique et Atlantique via la Bolivie et le Brésil.

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149- Macusani

Macusani, 8000 habitants, est à 4315m d’altitude une petite ville tranquille qui  « bénéficie » d’un climat froid avec une grande amplitude thermique, la température pouvant passer de 20° la journée à moins 12° la nuit. Un jeune homme à la station service nous conduit au domicile de Michel, étonné de nous voir, ne nous connaissant pas et n’ayant pas été prévenu de notre visite. Nous faisons connaissance également de son épouse péruvienne Léonore et de Jean Pascal, de Morzine, un jeune homme de 24 ans préparant une thèse d’anthropologie. Michel réside ici depuis près de 30 ans et a été maire de cette commune de 2003 à 2007. Nous sommes très bien reçu et le soir c’est autour d’une excellente raclette que nous terminons de faire connaissance.
Le lendemain, nous cherchons à nous rapprocher du glacier qui domine la ville. Ratant la bifurcation dans le village de Jacaré au dessus de Macusani, nous poursuivons la piste qui monte en ayant l’impression d’être seuls au monde. Après quelques kilomètres, surprise, la piste débouche sur un plateau à 4600m où une centaine de personnes s'affaire à ramasser des pommes de terre sur une grande étendue de terre noirâtre.Au bout de la piste on domine la vallée qui descend vers l’Amazonie.

L’après midi, Jean Pascal nous emmène rendre visite à l’orphelinat pour jeunes filles « Mosoq Runa » dont je parlerai dans un prochain article.
Le lendemain, après une visite à la radio locale dont Léonore est la responsable, nous effectuons la descente vers l’Amazonie. Passer en 130 km de 4300m à 650m, c’est dire de l’altiplano à la jungle amazonienne, est une expérience intéressante qui permet de voir l’étagement de la végétation, le changement d’habitats et d’environnement, sur une route qui parcoure des flans de montagnes vertigineux. La température en bas s’élève à 32° à San Gaban.

De là nous remontons  sur nos pas et faisons étape à mi chemin, à Ollochea, où un moment de détente dans une piscine de source chaude naturelle est le bienvenu.
A l’invitation de Leonore, nous restons un jour de plus, ce qui nous permet, avec elle et Michel, d’aller visiter une ferme d’élevage d’alpacas à quelques km de Macusani, Macusani qui se dit le centre principal d’élevage de ces animaux au Perou. Armando est un vétérinaire que nous avions également rencontré le premier jour, dont un des objectifs est de motiver les producteurs à se regrouper pour créer une filière directe d’exportation de laine avec un label propre.
Les alpacas bruns sont plus recherchés et les fermiers essaient d’éviter les croisements afin d’obtenir des alpacas de couleurs bien tranchées, blanches, marron, ou grises, en évitant les mélanges.
De grands troupeaux dans des paysages qui ne sont pas sans rappeler ceux de Mongolie.
Vous avez déjà vu plusieurs fois des photos d’alpacas, mais je n’ai pu résister au plaisir de poster d’autres photos de ces adorables petites bêtes.

Le retour chez Michel et Léonore sera l'occasion de goûter la délicieuse tarte aux pommes préparée par Jean Pascal.
Nous quittons nos nouveaux amis pour, sur les conseils de Michel, prendre une piste inconnue des cartes qui nous mènera vers une forêt de pierre puis un col à 5150m pour ensuite rejoindre Sicuani et Cusco.

 

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150- Forêt de pierres

Sur les conseils de Michel, nous ne faisons pas le tour de l’Ausangate par la grande route goudronnée, mais nous allons couper par des pistes au sud de cette montagne pour rejoindre Cusco.
Nous montons par une piste escarpée en direction de Corani, mais suivons l’itinéraire via Tantamaco et Isibilla en direction de Chacaconizo. Et ce fut un excellent conseil car nous débouchons sur une « forêt de pierres » comme il l’appelle, qui va s’étendre sur plusieurs kilomètres. Spectacle étonnant et terrain propice à l’organisation de petits treks.

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151- Mosoq Runa

Un article spécial pour nos amis savoyards, en particulier ceux de Sciez et du Juvénat de Ville La Grand.

Mosoq Runa est un orphelinat pour filles à Macusani. Il a été fondé par le Père Benard Majournal il y a une vingtaine d’année. Le père Bernardo comme on l’appelle ici, aujourd’hui décédé, venait de Sciez, à coté de Excenevex et Massongy. Il a également fondé la radio locale « La voz del Allincapac » qui émet toute la journée sur Macusani et alentours. C’est une radio destinée à informer et renforcer les liens des habitants, qui, moyennant une petite participation, peuvent envoyer des messages par son intermédiaire.
L’orphelinat est tenue par Albina et son mari René, sous la tutelle des Soeurs de la Croix à Juliaca, dont la maison mère est à Genève. Les soeurs viennent une à deux fois par mois pour se rendre compte de la situation et amener les financements nécessaires à la bonne marche de l’établissement.
Erika et Helena nous ont fait la visite des lieux, y compris la petite serre maraichère et l’élevage des cochons d’Inde.
Il y avait 26 jeunes filles au départ qui ne sont plus que 16, dont l’âge varie de 6 à 16 ans. La journée, elles vont à l’école de Macusani, et le week end, certaines rentrent dans leurs familles, grands parents, oncles, tantes, cousins. La baisse du nombre de filles est due la hausse du niveau de vie au Perou grâce aux mines, et au fait que le gouvernement a mis en place un système, genre allocation familiale, sous contrainte. Les familles qui gardent ces enfants chez eux, touchent 100 soles par mois, ce qui, ici représente un revenu substantiel, bien que très faible à nos yeux. Pour information, un enseignant touche 1000 à 1200 soles par mois. (1sol=0,30€). Les moyens du centre sont très faibles, mais ces demoiselles nous ont paru toutes en bonne santé et très sympathiques. « Mosoq Runa" a été soutenue au départ et pendant plusieurs années, par l’Ecole Saint François, (le Juvénat) de Ville la Grand, et depuis ces dernières années par l’association « K’Antuta » de Sciez, qui ne ménage pas ses efforts pour supporter le centre.

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152- Le col

La forêt de pierres se termine après un raidillon à un col d’où la piste à une voie redescend sur Aymayna dans de superbes paysages, puis à Viluyo pour aboutir à un col à 5150m d’altitude. Jusque là tout va bien, la piste est belle dans un environnement désertique où nous ne rencontrons pas âme qui vive. C’est là que les choses se corsent; juste après la dernière balise routière. Les premières ornières boueuses font leur apparition. Après hésitation, nous décidons de poursuivre. En seconde courte et avec les trois blocages de différentiels, avant arrière et central, nous passons sans trop de problèmes. Courte descente dans des épingles où il faut s’y prendre à trois fois et enfin une petite « ferme » où nous pouvons demander notre chemin. Nous comprenons que c’est bien la piste pour Pinaya mais qu’il y a un problème plus loin. Effectivement, cent mètres plus loin, la piste est recouverte d’une coulée de terre sur une quinzaine de mètres. Apparemment ce ne doit pas être récent car la terre est tapissée d’une courte herbe verte et il n’y a aucune traces de roues. Ceci explique pourquoi nous n’avons croisé personne; la piste doit surement être coupée depuis un certain temps.
Voyant que celle ci se poursuit de l’autre coté, nous décidons d’aller plus avant, surtout que Michel nous dit l’avoir faite plusieurs fois, sans difficultés, mise à part une portion de 2 à 3 km un peu difficiles. Le toy joue des coudes et des épaules en seconde courte, tous blocages mis, pour se frayer un passage. Gagné. Le chemin descend jusqu’à une autre ferme que l’on voit sur une photo. Chemin étroit et raviné par endroit qui nous donne quelques sueurs.
Nous voilà à remonter un petit cours d’eau sur une cinquantaine de mètres pour aboutir sur le grillage d’un enclos de lamas. Entouré par des chiens, nous klaxonnons et appelons. Après cinq minutes d’aboiements, une femme vient nous ouvrir et nous confirme la direction. La nuit commence à tomber, nous décidons de bivouaquer sur un petit replat. Nous sommes à 4861m. d’altitude.
La nuit se passe assez bien dans un silence absolu. Le lendemain à 7h, il neigeotte. Nous partons sur le champ, sans plus attendre, car si le chemin se transforme en boue, nous serons bloqués. Sur notre gauche nous devinons une piste à environ 200 mètres, mais impossible de la rejoindre vu l’état du terrain. Nous prenons donc la seule possibilité qui s’offre à nous, suivre le chemin sur lequel nous sommes. Et là, ce n’est pas gagné. il s’agit probablement de l’ancienne piste, maintenant  abandonné. Une suite d’ornières boueuses et de passages écroulés. Nous ne voulons pas refaire en sens inverse, le chemin parcouru qui fut assez pénible. Donc, en avant.
Martine s’est montrée remarquable d’efficacité , car aller chercher des pierres à 4800m pour reboucher des ornières, n’est pas donné à tout le monde. Et ce, dans le plus grand calme, (chose à noter, mais à circonstances exceptionnelles, comportement exceptionnel).
Quant à notre toyota, il s’est montré digne de sa réputation.
Las, après 2km et 2h30 de travail, le chemin s’arrête net sur une zone inondée. Nous voilà bien!
On aperçoit à environ 1km sur notre gauche, la piste que nous n’avons pas réussi à prendre, et à 500m sur notre droite une autre piste. Il faut rejoindre l’une ou l’autre. Personne. A si, un troupeau à environ un bon kilomètre à gauche; il doit donc y avoir un berger à qui demander la direction. Mais il faut d’abord sortir de là. Sur notre droite, une femme apparait à environ 500m. Je vais à pied à sa rencontre. Je comprend à ses mimiques qu’elle se demande ce qu’on fait là, si loin de la piste principale. Je lui explique que nous voulons la rejoindre mais qu’il nous faut trouver un passage. Elle vient jusqu’à la voiture et marche en avant avec Martine pour nous amener au bon endroit. Le toy se comporte bien de ruisseaux en ruisseaux, et la traversée de la rivière nous séparant de la route se fit assez facilement.
En fait, cette dame, qui s’appelle Margarita, habite la maison au bord de la piste principale. Elle y vit seule ici à 4800m d’altitude où elle réside à l’année, quelles que soient les conditions atmosphériques. . Elle élève lamas et alpacas. Elle a mal aux dents et souhaite aller en ville, à SIcuani, pour se faire soigner.
C’est comme cela, que, quatre heures plus tard, nous nous sommes retrouvés à Sicuani. Et, fatigués par cette petite aventure, nous retournons au camping de Cusco.
La piste depuis le col, devait se doute être fermée depuis un certain temps, ce que nous ne savions pas. Comme quoi il faut toujours vérifier sur place les derniers évènements survenus sur le terrain, surtout avant d’entreprendre seuls un 5000, sur une piste ne figurant ni sur cartes routières, ni sur gps.

Mais cela nous aura permis d'apprécier des paysages admirables que peu de gens ont parcouru et que nous vous faisons découvrir.

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153- Cusco

La Place des armes et l'église de la Compagnie de Jesus
La Place des armes et l'église de la Compagnie de Jesus

Cusco ( 350000 habitants à 3350m. d’altitude) est LA ville à ne pas manquer au Pérou. Elle est le point de départ de la visite des sites du  Machu Pichu et de la « Vallée sacrée », et elle-même une ville très riche en monuments dont le rayonnement est internationalement reconnu.
Le centre historique est organisé, comme partout au Pérou, autour de la « Plaza de armas », bordée par deux des principaux monuments de la ville: la Cathédrale et l’église de la Compagnie de Jesus. C’est une des plus belles places si ce n’est la plus belle du Pérou.
Mais pour y accéder, vous devez traverser 15km de banlieue sans intérêt où la circulation piétonne rivalise en densité avec la circulation automobile.
La Place d’armes est le lieu de toutes les festivités, et elles sont nombreuses. A en croire Patricia, la patronne péruvienne du snack « Mama Oli », mariée au français Antoine, Cusco est en fête le tiers de l’année. Mieux que le tiers temps pédagogique, le tiers temps festif!
 Pour info, vous trouverez chez elle de délicieux jus de fruits, gâteaux et tartes aux légumes. « Mama Olii »est situé sur la placette Nazarenas en bas de la calle Pumacurcu.
Le nombre de touristes est impressionnant, mais la ville est bien vivante et a su garder tout son charme.. Nous y avons passé trois fois trois jours avec grand plaisir et ne pouvons que conseiller d’y venir. De tout nos voyages en Amérique du sud, elle est sûrement la ville la plus intéressante.
Vous ne trouverez pas de photos de monuments car les appareils sont interdits dans toutes les églises et autres monuments, mais quelques clichés un peu représentatifs.
Les ruelles empierrées sont une spécifité locale qui nous aura causé quelques soucis à notre arrivée. Suivant bêtement le gps Garmin, nous nous sommes retrouvés à grimper une de ces pires ruelles escarpées où les pierres lisses ont failli avoir raison de notre 4x4. Nous n’avons que de justesse échappé à la honte en 1ère courte, pour sortir finalement sur la route normale. A toutes fins utiles, la route normale d’accès au camping Quinta Lalla (pour l’instant le seul digne de ce nom au Pérou) est la rue Plateros qui part de la Place d’armes et mène au site de Sacsaywaman.
On trouve à Cusco aussi bien des vendeuses de rue vous proposant du « cuy al horno », (cochon d’Inde grillé), que des restaurant réputés comme le « Cicciolina », calle Triumfo,  ou le très bon restaurant espagnol « Tapa tapa, Ole », 343 calle Suecia.
Les hôtels vont du plus simple aux plus sophistiqués comme le « Marriott ».
Vous trouverez également un nombre incalculable de magasins souvenirs et de boutiques vendant des articles en alpaca. Là aussi les vendeurs de rue vous proposeront à profusion calebasses, écharpes, et autres articles péruviens.
Les  balcons en bois ou fer forgés sont légions dans tout le centre, tous uniques donc différents. Vous ne manquerez pas non plus le sympathique petit quartier San Blas avec ses maisons blanches aux fenêtres bleues. A noter dans l’église San Blas, une chaire sculptée dans un seul tronc d’acajou de tant de personnages et d’objets que l’artiste a mis plus de vingt ans à la réaliser.
Dans la ruelle Hatunrumyoc, vous ne pourrez pas rater la pierre inca à douze angles, car elle est en permanence prise d’assaut par les appareils photos des touristes péruviens ou autres.
Je ne parlerai pas du Couvent Santa Catalina où résident encore seize nonnes, de l’église de « La Merced », de « Santo Domingo », et autres monuments, il y en a trop. Que bien évidemment, nous n’avons pu tous admirer.
Sans compter que Cusco bénéficie d’un climat agréable, plutôt chaud le jour et frais la nuit.
Cusco: un coup de coeur!

 

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154- Paracas

 De Cusco à Nazca, ce sont 650 km de routes très sinueuses qui se déroulent par monts et par vaux, passant par deux fois des cols à près de 4500m. Une succession de hauts plateaux à plus de 4200m et de vallées à moins de 1900m.

Si le paysage est bien vert au début, il prend la teinte jaune beige des courtes herbes sur les hauts plateaux pour se muer petit à petit en désert minéral de sable et de pierres. à l’approche de Nazca, à 650m d’altitude.

Les deux villes un peu importantes sur le parcours sont Abancay, ville bâtie sur une pente et où règne un anarchisme total des constructions, et Puquio, plus petite, construite au carré.
Deux cent cinquante kilomètres séparent Nazca de la presqu’ile et réserve de Paracas. Et deux anomalies sur ce parcours ultra sec, une dune géante, la plus grande du Pérou et d’Amérique du sud, et l’oasis de Huacachina où une lagune a trouvé sa place entre des dunes dignes de celles du sahara. Ici, en dehors d’un petit tour en barque, l’attraction principale est la balade en buggy sur les dunes.
Dans cette région, le sol est tellement sec que même les cactus sont desséchés et grillés par le soleil. Ca et là de rares oasis permettent des cultures dont notamment les mandarines.
Les chauffeurs de tous ces semi-remorques ou camions avec remorques que nous avons croisé, qui font ce parcours éprouvant régulièrement, trouveraient surement très ennuyeuses nos routes européennes.
A la « plage rouge » de la presqu’ile de Paracas, c’est par hasard que nous trouvons cinq compatriotes à bord de trois véhicules, et de plus, appartenant à la même association de voyageurs que nous, ( CCRSM, Camping Cars sur les Routes de la Soie et du Monde).
Une agréable rencontre, surtout que j’avais déjà communiqué par internet avec l’un d’entre eux, Alain, sans le connaitre.Quel hasard, le monde est petit. Mais eux vont au sud, et nous nous dirigeons vers Lima et le nord.

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155- Media Mundo

Nous restons à Lima uniquement le temps nécessaire à trouver un emplacement pour le véhicule lors de notre retour en France début août. Alain que nous avons rencontré à Paracas nous a indiqué celui qu’il avait utilisé il y a peu, et ce fut un bon tuyau. La circulation dans Lima étant telle pour nous autres habitués à la campagne que nous partons dès le lendemain. Nous n’aurons vu de Lima que le beau quartier de Miraflores, mais nous ferons une visite plus sérieuse fin juillet. La météo de cette époque de l’année n’est pas la meilleure puisque Lima est régulièrement sous une couche de nuages ne laissant que rarement entrevoir le soleil.
Après avoir réussi à nous extirper de la circulation sans dommage, nous prenons la route côtière direction Huaraz. Un arrêt à la lagune de Media Mundo est le bienvenu, d’autant plus qu’à partir de là, le soleil refait son apparition. Un joli repère pour les oiseaux en bord de mer, ce qui nous change de toutes ces montagnes que nous avons parcouru jusque là.
Mais ce n’est que partie remise car pour atteindre Huaraz, il faut de nouveau passer un col de 4300m d’altitude, au verso duquel apparait la cordillère Huayhuash en arrière plan de la lagune Conococha. Le plus haut sommet en est le Yerupaja (6617m), la deuxième plus haute montagne tropicale du monde. La ville d’accès la plus proche est Chiquian, plusieurs centaines de mètres en  contrebas de la lagune.

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156- Puya Raimondi

Nous voulons voir ces fameux arbres « Puya Raimondi » dont la particularité est qu’ils peuvent vivre une centaine d’année, mais ne fleurissent qu’une seule fois, juste avant leur mort. Ces arbres se couvrent alors d’environ vingt mille fleurs blanches semblables à des lys. Cette plante cousine de l’ananas est la plante à fleur la plus haute du monde.  Au début ce n’est qu’un bouquet de feuilles très dures à épines, puis au bout d’une trentaine d’année, commence à émerger la hampe centrale qui va grandir pour atteindre 8 à 10 mètres de hauteur. On la trouve ici au Pérou près de Huaraz vers 4000m d’altitude, notamment  dans le parc national Huascaran en direction du glacier Pastoruri.
C’est à l’entrée du parc que nous avons rencontré trois cyclistes, Le français Hypolite de Dijon, l’anglais Matt et le colombien Carlos. Trois indépendants qui, pour franchir les très hauts cols péruviens se sont momentanément regroupés.
Hypolite, parti des USA, voyage seul à vélo depuis un an et demi et la fatigue commence à se faire sentir. Nous sommes admiratifs de tous ces cyclistes, car voyager dans ces conditions sur des pistes difficiles à ces altitudes est remarquable.
Le Pérou est essentiellement un pays de montagnes, où pour se rendre d’une vallée à l’autre il faut sans cesse passer des cols entre 4000 et 5000, pour redescendre à 2000 ou 1500m, voire au niveau de la mer. Notre Savoie à coté pourrait presque passer pour un plat pays.
Le réchauffement climatique fait des ravages ici aussi et le glacier Pastoruri avec sa lagune à 5250m d’altitude en est la victime. Il a tellement reculé ces dernières années qu’il n’en reste pratiquement plus rien. Ce qui est devenu un argument touristique; les touristes viennent ici constater eux-mêmes la vérité de ce réchauffement qui n’est pas vraiment ressenti à plus basse altitude.

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157- Marché de Carhuaz

Alors, il est pas beau mon cuy?
Alors, il est pas beau mon cuy?

En quittant Huaraz, nous sommes passés par hasard devant le grand marché dominical de Carhuaz. On y trouve de tout, mais c'est bien sûr le marché aux fruits et légumes le plus coloré et le plus intéressant. Quoique le marché aux cuys...

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158- Llanganuco

Un des sites touristiques les plus courus à juste titre, car accessible en véhicule, est la vallée de LLanganuco,. S’y trouvent deux lagunes d’un beau vert émeraude, entourées par les plus hauts sommets toujours enneigés de la Cordillère blanche dont le Huascaran (6768m), le Chopicalqui (6345m), le Chacraraju (6108m) et le Huandoy (6395m). Pour y accéder, il faudra utiliser le chemin de terre pierreux sur 28km qui vous fera monter de la vallée à 1350m jusqu’aux lacs à 3850m, soit un peu moins d’heure pour les péruviens et largement plus d’une heure pour nous qui voulons épargner notre véhicule.
Sur place on peut découvrir également un arbre original, le quenual. Il est l’arbre le plus haut que l’on puisse trouver, jusqu’à 5200m d’altitude. Sa particularité est qu’il se desquame en permanence et perd ses couches de peau aussi fines que du papier à cigarettes.


De là la « route » peut se poursuivre pour redescendre de l’autre coté de la Cordillère blanche après passage d’un col à 4760m, mais on nous l’a fortement déconseillé vu l’état de la dite route.
Nous redescendrons donc pour rejoindre le canyon del Pato.


Note: Nancy nous indique en commentaire que cet arbre se trouve aussi en Argentine dans les sierras de la Province de Cordoba. Il s'appelle là bas Tabaquillo ou arbol Cebolla.

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159- Cañon del Pato

Cañon del Pato: Suite de 3 petits tunnels
Cañon del Pato: Suite de 3 petits tunnels

En poursuivant vers le nord, la route en terre se faufile pendant 13 km dans les profondes gorges du canyon de Pato. La route à une seule voie domine la rivière qui s’écoule 200m en contrebas.
La route est assez impressionnante mais ce qui nous a le plus donné de soucis, ce sont les 35 tunnels taillés à la main et dans lesquels règne un noir absolu auquel se mélange la poussière de l’air. L’oeil n’a pas le temps de s’habituer au noir et même les phares ne sont pas d’un grand secours. Au moins 4 tunnels sont en courbe et de longueur d’environ 100m à 200m, et impossible de voir la sortie et donc impossible de savoir si un véhicule est déjà engagé à l’intérieur dans l’autre sens. si c’est le cas, il faudra reculer dans le noir, aidé de son simple feu de recul. Heureusement pour nous , le car que nous avons rencontré était à peine engagé d’une dizaine de mètres au bout du plus long tunnel et c’est lui qui a du reculer.
Au final tout s’est bien passé, mais la suite nous a autrement plus fait monté l’adrénaline .
A un pont sur notre droite, un panneau indiquait le raccourci que cherchions pour atteindre Cajamarca à 500 km. Chic, la route est goudronnée . Ni une, ni deux, nous entamons la montée. Et là, ce sont 21 km de montée à flanc de paroi sur une route à une seule voie avec moultes épingles à cheveux et virages sans visibilité, où le klaxon est de rigueur. Et 1h plus tard, nous voilà au village de La Pampa, soulagés d’être arrivé jusque là.
-Bonjour, vous cherchez quelqu’un ou quelque chose? Vous allez à Corongo ( le village suivant)?
Non? alors qu’est ce que vous faites ici?
-Nous souhaitons passer la nuit ici car demain nous continuons en direction de Cajamarca
-Alors ce n’est pas par ici . Il vous faut redescendre pour prendre la route du bord de mer qui est goudronnée. Si vous continuer par là, il vous faudra au moins une douzaine d’heures de piste à flanc de montagne pour rejoindre le goudron.
-merci de l’information.
Et donc le lendemain, remontée de l’adrénaline pour refaire en sens inverse les 21km.
Bon, c’est une question d’habitude, car il y a un service de cars qui effectue régulièrement le trajet.

Pour nos amis routards, si vous avez aimé Pato, vous allez adorer La Pampa.

De chuquicama nous prenons le raccourci vers le bord de mer via Tanguche. Au péage nous nous sommes faits confirmer que cette route était asphaltée. En fait c'est une route en terre très roulante d'environ 45km qui permet d'éviter Chimbote.
En fin d’après midi, nous voilà à Trujillo, en bord de mer.

 

 

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160- Huanchaco

La ville côtière de Huanchaco (43000hab.) se tient à 12km de Trujillo (300000hab.). Cette petite ville est connue des surfeurs peruviens et étrangers qui viennent ici profiter de vagues régulières idéales pour les débutants. Les pêcheurs de Huanchaco ont la particularité de continuer à utiliser de petites embarcations en roseaux dont la proue très pointue se dresse vers le ciel.
Ils les chevauchent d’où leur surnom de « petits chevaux de roseaux ». Mais il a fait gris pendant nos deux jours de présence et peu de vagues et donc pas de surfeurs.
Au camping, pas de surfeurs non plus, mais de jolis oiseaux.
Les environs de Trujillo sont surtout connus pour deux sites inscrits au Patrimoine mondial, le site de Chan Chan et le site de la « Hueca del sol y de la luna »-(Temples du soleil et de la lune).
Le premier site appartient à la culture Chimu, peuple de pêcheurs qui occupa le lieu de 1200 à 1470, année de l’arrivée des incas qui s’emparèrent de la cité sans la détruire. Pour cela, ils ont laissé faire le travail aux espagnols à partir de 1572. Ceux ci décimèrent tout ce petit monde pour s’emparer de leurs poteries et bijoux en or et argent.
Chan Chan est la plus grande ville précolombienne des Amériques et la plus grande cité en adobe du monde. Ses murailles s’élevaient à 12m de hauteur.
Les sujets des frises ornementales des murs sont soit des écureuils représentant la terre, soit des poissons ou des pélicans représentant la mer, soit des losanges représentant les filets des pêcheurs, soit cercles représentant le soleils et la lune. Mais entre les pillages et l’érosion, il reste peu de choses. Les murs restants donnent une idée de la taille impressionnante de cet ensemble urbanistique.
Les Mochés ou Mochicas sont un peuple de guerriers ayant vécu entre +200 et +800. Il ne reste là aussi que deux pyramides en mauvais état. Le temple de la lune s’élève sur 6 à 7 étages sur lesquels figurent quelques frises polychromes. Les archéologues découvrent de nouvelles frises chaque année. Mais la ville qui s’étendait autour des deux temples est soit détruite, soit sous le sable et ils estiment que seuls 2% du site a été découvert.
On a également pu voir sur le site un « chien nu du Pérou » de grande taille. Celui ci avait quelques soucis aux yeux. La taille de ces chiens varie de 25 à 65 cm. On aime ou on n’aime pas.
Un troisième site a été récemment mis à jour à El Brujo. C’est un site Moché où les archéologues ont découvert en 2006 la « Dame de Cao », la momie en très bon état de conservation d’une personnalité d’environ 25 ans, datée de l’an 300 environ. Son corps est exposé dans un musée tout neuf à l’entrée du site, et après 17 siècles on peut encore voir les tatouages sur ses bras.
Préservée des pilleurs, la tombe a pu délivrer de remarquables objets attestant de la qualité du travail des artistes de cette époque.
Note: Chez les Chimu il était d’usage lors de la sépulture du roi, d’enterrer également toute sa famille sauf le fils ainé qui prenait sa suite dans un nouveau palais. Ceci était la possibilité pour toute la famille d’accéder au royaume des dieux.

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161- Cajamarca

Cajamarca depuis Santa Catalina
Cajamarca depuis Santa Catalina

Cajamarca est la grande ville des hauts plateaux du nord péruvien. Posée à 2760m d’altitude entre de hautes montagnes, elle a su garder son caractère colonial avec sa jolie Place des armes et ses maisons à balcons de bois. La Cathédrale et l’église San Francisco se font face sur la place. La Cathédrale a  la particularité de ne pas avoir de clocher. L’édifice n’étant pas terminé n’avait ainsi pas à supporter l’impôt dû à la couronne espagnole sur les églises achevées.
Le complexe de Belen comprend une église et un hôpital que les religieuses destinaient principalement aux filles mères.
La chapelle Santa Apolonia est érigée sur une petite colline d’où l’on jouit d’une vue dominante sur  la ville.
Les 150000 habitants de Cajamarca hésitent entre un style d’habillement contemporain et un style traditionnel avec un grand chapeau de paille presque blanc à larges bords.
L’attraction principale pour les habitants est le complexe dit des "Bains de l’Inca", une suite de bassins collectifs ou individuels, remplis d’une eau thermale très chaude.

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162- Celendin-Laymebamba

Une belle route nous emmène à Celendin où, peu avant d’arriver, se tient un attroupement  sur un terrain faisant en principe office de terrain de foot. En fait se tient un combat de coqs et les hommes sont tous très occupés à assister à ce spectacle sanguinolent qui se traduit en général par la mort de l’un des deux combattants. C’est un spectacle que nous ne goûtons guère, mais par contre, le terrain nous conviendra parfaitement pour la nuit.
La spécialité de Celendin est la fabrication du fameux chapeau de paille et dans les rues, nombres d’habitants sont coiffés de ce couvre chef.
De Celendin, une route spectaculaire mène à Leimebamba puis Chachapoyas. Heureusement, depuis cette année, elle est maintenant goudronnée car c’est une suite ininterrompue de virages à flanc de parois sur 140km. De plus la voie est étroite avec très souvent de longs passages à une seule voie. Une route éprouvante, tant physiquement que nerveusement, car on s’attend derrière chaque virage, c’est à dire à chaque instant, à voir surgir un véhicule venant en sens inverse ce qui nous obligerait à manoeuvrer et à reculer au bord du vide. Route pour amateurs de sensations fortes avec petits véhicules, que nous déconseillons par temps de pluie. La première moitié, de Celendin à Balsas, est la plus impressionnante. avec des à-pics vertigineux sans aucune protection. Ce circuit est peu emprunté et nous aurons la chance de ne croiser que trois véhicules pendant les 5h que nous mettrons à parcourir les 110km menant au second col, avant de plonger sur 28km vers Leimebamba sur une route de montagne moins vertigineuse.
Par contre le paysage est intéressant avec un premier col à franchir à 3100m dans un paysage désertique de caillasses, puis une descente à 850m à Balsas au milieu des cactus, où règne une température de 32° . Ensuite c’est une nouveau col à 3600m avant de redescendre dans la vallée verdoyante de Leymebamba à 2100m.
C’est dans le musée de cette petite ville que sont rassemblées la plupart des momies parmi les 219 découvertes en 1996 dans six tours funéraires à 100m au dessus d’un lac à une dizaine d’heures de marche au dessus de la ville.
Plusieurs momies sont dans un remarquable état de conservation. Leurs formes sont différentes de momies découvertes dans d’autres pays et sont caractéristiques de la culture Chachapoyas. Ces momies mesurent environ 70 cm de hauteur et ont la forme d’un obus avec le sommet en forme d’ogive. Les corps sont recroquevillés et liés en position de foetus.
Les Chachapoyas ou « peuple des nuages », en référence aux nuages qui, la plupart du temps restent accrochés aux sommets des montagnes, régnèrent ici de 500 à 1493, date où les incas envahirent cette région.
Note: Il y a peu de photos de la première partie car, entre le précipice et le brouillard, je suis trop occupé à suivre la route.
Quant à Martine, qui a peur du vide, elle a été on ne peut plus gâtée avec ce parcours. Elle a pu vérifier que la poignée fixée au dessus de la porte passager était solidement fixée. Un cadeau d’anniversaire peu apprécié pour fêter ses 63 ans avec 2 jours d’avance.
Par chance, il n’y a pas de lacets sur cette route. Elle suit presque en permanence la même face des montagnes, ce qui fait que le passager, dans le sens Celendin-Leimebamba est presque toujours coté paroi. Une vraie curiosité. On s’est pris ce jour là pour un « dahu » de nos montagnes savoyardes. Mais j’ai vérifié à l’arrivée; les roues coté gauche et coté droit étaient bien de la même hauteur.
Le lendemain, en quittant Leimebamba sur une route suivant tranquillement la rivière, nous avons la chance de voir une habitante tissant de façon traditionnelle, sur le pas de sa porte. Un bout du canevas est attaché à une poutre du toit, et l’autre passe derrière ses reins. Ainsi, c’est elle qui règle la tension des fils de trâme. Spectacle singulier et peu commun. Comme partout au Pérou et surtout dans cette région, c’est avec une grande gentillesse qu’elle a répondu à nos questions.

Note: pour les non-initiés, le « dahu" est un légendaire animal savoyard de la taille d’un chamois, qui parcourt les montagnes en tournant toujours du même coté, ce qui fait que ses pattes sont plus courtes d’un coté que de l’autre; à moins que ce n’en soit la cause. Pour le capturer, il suffit de siffler; en se retournant il perdra l’équilibre et vous n’aurez plus qu’à le ramasser au bas de la pente. Mais on n’a pas vu de dahu depuis quelque temps. La chasse est ouverte toute l’année.

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163- Kuelap

Non rassasiés de la montagne, nous décidons d’aller visiter le site de Kuelap qui est sur notre route. Un chemin de terre de 40 km nous y emmène, là encore à flanc de parois pour la première moitié:
-Oui Martine, encore un effort, après on redescend vers la cote; promis.
Vu la taille imposante de l’édifice, nous avons pris une guide pour cheminer sur ce site de 600m de long par 110m de large et dont les murailles mesurent entre 5 et 20m de hauteur.
Ici, à 3000m d’altitude, plusieurs cultures se sont succédées, chacune ayant ajoutée sa pierre aux édifices. Construit de 500 à 1493, ce sont les  Chachapoyas qui l’ont occupé la majeure partie du temps. Leur particularité était de bâtir des maisons circulaires à toit de chaume très pointu à cause de la pluie qui tombe régulièrement ( entre 1200 et 1500mm annuel). Ce village fortifié couvre une superficie de 7ha et contient 460 édifices dont la majorité n’a pas encore été réhabilitée. Quelques habitations sont rectangulaires, signe de l’occupation inca.
Redécouvert en 1843, le site n’a pas livré tous ses secrets. 3500 habitants l’occupaient à son apogée. Des ossements ont été découvert dans la muraille elle-même, et les archéologues pensent que le site serait avant tout une fortification militaire destinée à protéger les hauts personnages de la cité, le peuple demeurant en bas de la citadelle où se trouvent encore les cultures. Seuls trois passages longs et très étroits permettaient d’accéder à l’intérieur.
De là haut on a une vue imprenable à 360° sur les montagnes environnantes qui tutoient les nuages. Malgré l’altitude du site, on trouve ici des fleurs que l’on retrouve en Europe à des altitudes bien inférieures, mais nous sommes à seulement 6° de l’équateur.

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164- Chachapoyas

De Kuelap, nous redescendons  dans la vallée, 1200m. plus bas, pour suivre la route qui mène à Chachapoyas, la plus grande ville de la région  administrative « Amazones » du Pérou. La ville est tranquille, établie autour de sa place des armes comme partout au Pérou. La place est ceinturée de maisons coloniales blanches aux balcons de bois foncés, ainsi que les rues avoisinantes.
Nous faisons un détour pour voir la cataracte de Gocta, une chute d’eau de 771m qui la classe parmi les plus hautes chutes d’eau du monde.
Un peu plus loin, à 15 km à l’est de Pedro Ruiz, sur la route de Tarapoto, un petit sanctuaire privé dédié aux colibris à spatules ( Loddigesia mirabilis). Une espèce rare de colibris dont les mâles possèdent deux longues plumes terminées par une spatules de plumes, dont ils se servent pour attirer les femelles . Ils vivent entre 2000 et 2900m d’altitude dans la vallée de l’Utcubamba, ici au Pérou. Il en resterait moins de 1000 couples car chassés pour leur coeur qui serait un aphrodisiaque. Nous verrons des colibris mais malheureusement, nous n’aurons pas la chance d’apercevoir des colibris à spatules.
En descendant sur Bagua Grande, nous aurons une petite surprise lors du franchissement d’un petit col. Nous sommes arrêtés par deux individus, pantalons beige, tee-shirts noirs barrés d’un « Seguridad ». Au bord de la route, une cabane ou plutôt un genre de tente, consolidée par des sacs en plastique noir remplis de sable, faisant office de protection . Sur la toile de la tente est dessinée une mitraillette. Ils assurent, disent ils, bénévolement, la sécurité des voyageurs de passage et ne demandent qu’un sol ( 0,30€) de contrepartie. Il y a d’après eux des risques de vols et plus sur cette portion de route. De l’autre côté du col, ils sont trois qui tiennent le même discours. Nous ne saurons pas s’il s’agit d’un gentil racket ou s’ils protègent d’un réel danger.
Nous passons un dernier col à 2150m et arrivons enfin à Bagua Grande à 400m d’altitude, où nous retrouvons la chaleur amazonienne, quelques perroquets et plus loin de très nombreuses riz!ères.

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165- Lambayeque

Lambayeque, petite ville à coté de sa grande soeur Chiclayo, ne serait pas une étape particulièrement intéressante si ne s’y trouvaient trois musées dont l’un, le « Musée des tombes royales de Sipan » est considéré comme l’un des plus beaux d’Amérique du sud. Vous n’en verrez que l’extérieur car les photos sont interdites et les sacs fouillés à l’entrée. Les objets qui s’y trouvent proviennent des fouilles des tombes des tumuli de Sipan, à quelques kilomètres à l’est de Chiclayo. Il s’agit de pyramides tronquées que l’érosion et le temps ont largement détériorées. Elles datent de la culture Moché aux environ de l’an 300.
La tombe d’un personnage important appelé Seigneur de Sipan contenait non seulement celui-ci mais également son épouse, deux fillettes, un garçon, un chef militaire, deux gardes, un porte étendard, deux chiens et un lama.
Par contre vous pouvez voir quelques pièces du musée Brüning et du musée de Sican où les photos sont autorisées.
Le musée Brüning contient des pièces de cultures Vicus, Moché, Sican, Chimu et Inca.
Le musée de Sican contient la réplique de la tombe du seigneur de Sican qui est enterré à l’envers, sa tête posée à coté lui. Autour de lui reposent deux femmes et deux jeunes gens.
Une autre tombe contient un noble assis en tailleur, portant un masque d’or et une coiffe de plumes. Autour de lui reposent un homme et 22 jeunes femmes.
Les trois musée valent largement le détour.
Au passage vous noterez ces très jolies "chouettes chevêches" dont la particularité est de vivre dans des terriers, ce qui en fait des proies faciles. On les trouve dans toute les Amériques, mais sont de plus en plus menacées d’extinction à cause des chiens, des serpents ou des produits chimiques de cultures. Dommage, elles sont vraiment très mignonnes.

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166- Catacaos-Colan

Catacaos, petite ville du nord Pérou est connue pour son artisanat. On y fabrique principalement des chapeaux de paille et des bijoux en argent formés de fils ultrafins. On y trouve également des potiers et des artistes peintres-sculpteurs. Elle se targue de sa gastronomie, mais ce n’est pas vraiment ce que nous avons constaté dans le restaurant où nous sommes allés déjeuner,  peut être n'était ce pas la bonne adresse.
Colan est une station touristique au bord du Pacifique dont la plage s’étend sur des kilomètres. Désertée à cette saison, elle n’en a pas moins gardé une physionomie sympathique. On y trouve aussi bien de petites maisons très rustiques que des lodges. Ses maisons sur pilotis font penser à Gruissan en Languedoc. On constate là aussi les ravages climatiques qui font que l’océan grignote petit à petit le rivage. Les quelques rochers posés en protection ne vont pas contenir bien longtemps les assauts des vagues.
On notera que les catholiques espagnols connaissaient les bons coins puisque c’est ici à Colan que fut construite la première église du Pérou au XVIème siècle. Murs en adobe, belle charpente en toiture, son clocher presque blanc se voit de loin.
En circulant sur les routes péruviennes on notera l’une des plaies du pays: la saleté. Malgré les efforts du gouvernement avec ses nombreux panneaux routiers demandant de protéger le milieu ambiant, les ordures le long des routes et aux abords des villes, sont une vrai calamité.  Ce n’est pas encore une priorité aux yeux des péruviens. Dommage car le tourisme a de beaux jours devant lui dans ce pays aux multiples facettes.

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167- Cabo blanco

Un coup de coeur pour ce petit village de pécheurs tranquille qui a su garder sa spécificité. Ici, pas ou peu de touristes, sauf pour les fans de la pêche au gros. Hemingway s’est inspiré de ce lieu pour son roman « Le vieil homme et la mer ». C’est ici que fut péché en 1953 un marlin de 1560 livres, qui reste inscrit dans le livre des records. Aujourd’hui il est difficile de pécher des poissons de cette taille, mais on trouve encore des thons de taille respectable. Chaque année est organisé un concours de pêche au gros. Avis aux amateurs.
Le retour des bateaux de pêche est un spectacle. Il partent au moteur mais rentrent à la voile. et viennent décharger et peser leur cargaison en bout de môle. C’est alors que des dizaines de cormorans entrent en scène, attendant que les pêcheurs leur jettent les abats ou autres morceaux de poissons inutiles.
Un peu plus loin, nous arrivons à Mancora, LA station balnéaire du nord Pérou où l’eau est toujours chaude, puis à Zorritos, plus haut point en latitude de notre périple au Pérou, à 100 km de la frontière équatorienne.
De là, nous devons redescendre sur Lima. Il nous faut obtenir des douanes une prolongation de l’importation temporaire du véhicule limitée initialement à 3 mois, pour pouvoir le stocker dans un « cochera » - parking longue durée-  le temps de notre retour en France. Ensuite il faudra s’occuper d’obtenir l’autorisation d’exportation de Farouche à destination de la France.

Les articles du blog vont se faire plus rares.

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168- Tortues et Torpilles

A 8km au nord de Cabo blanco, une bonne surprise nous attend: à la plage de El Nuro, on peut nager avec des tortues marines!
Les tortues vertes, comme toutes les tortues, sont protégées au Pérou et c’est un grand plaisir que de pouvoir nager parmi ces bêtes peu farouches. et inoffensives. Il faut dire que cette rencontre est un peu organisée. Moyennant 1.50€, on vous fait enfiler un gilet et des appâts sont lancés vers les tortues qui vont et viennent le long du quai. Ce n'est pas très naturel, mais cela ne fait rien; on ne boude pas son plaisir.
Entre Cabo blanco et El Nuro, nous avons eu droit à un autre spectacle tout aussi passionnant. Une centaine d’oiseaux de mer qui semble être des « frégates du Pacifique »(à vérifier), survolait un banc de poissons le long de la plage. Ils utilisaient une technique bien rodée pour les attraper: volants sereinement en escadrille au dessus des flots, ils visaient une proie, repliaient alors leurs ailes et s’abattaient sur elle comme une torpille à une vitesse impressionnante.
Un festival d’artillerie inoffensif pour nous mais pas pour les poissons.
Belle journée!

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169- Rebondissement

Sechin
Sechin

 

Nous avions contacté en décembre 2014 un certain Alain sur internet, membre du forum yahoo « Lelien-Amsud », au sujet de la possibilité de laisser son véhicule plusieurs mois au Pérou, alors que l’autorisation d’importation temporaire est de 3 mois. Il nous a indiqué qu’il venait de réaliser pour lui-même cette opération et a bien voulu nous indiquer la marche à suivre. Le hasard a voulu que, 6 mois plus tard, nous rencontrions Alain à Paracas au Pérou. Il venait de récupérer son véhicule après plusieurs mois de retour en France, ainsi qu’un autre camping cariste. Ils avaient tous les deux obtenu leur autorisation en 4 jours.
Nous avons vu plusieurs véhicules qui étaient en stand-by au Pérou.
C’est donc confiants que nous nous sommes présentés aux services des Douanes principales de Lima, avec tous nos documents. Nous avons démarré la conversation et un couple de péruviens a eu la gentillesse de nous servir d’interprète afin de bien nous faire comprendre. Malgré une heure de négociatIon, l’agent des douanes est resté inébranlable sur son offre, à savoir, nous aurons la réponse sous 1 mois avec de grandes chances qu’elle soit positive mais que si celle ci était négative, le véhicule serait confisqué par les douanes, sans possibilité de le récupérer. Sa solution était toute trouvée: faire un aller retour en Equateur et ainsi reprendre 3 mois d’autorisation.
C’était à prendre ou à laisser.
Le risque étant trop important, nous préférons annuler la procédure et sortir du pays.
Mais faire plus de 3000 km en 6 jours au Pérou avec notre véhicule s’avère impossible, d'autant plus qu'il nous faut aussi obtenir l'autorisation d'exportation du chien.
Nous avons quand même tenté le coup et avons pris la route immédiatement à 16h. Deux heures plus tard, il faisait nuit et vu les embouteillages nous étions encore dans la banlieue de Lima. Evidemment, un véhicule étranger qui sort de la capitale la nuit, voilà qui est louche. Et donc cela nous a valu un contrôle de police assidu d’une bonne demi heure. Le lendemain, nous avons roulé 10 h d’affilée, mais au vu de notre avancement avons décidé d’abandonner cette course contre la montre.
Il nous faut donc aller en Equateur et reporter nos billets d’avion.
Tant qu’à faire ces deux opérations, nous avons pris la décision de reporter carrément de deux mois notre retour en France, ce qui nous permet de visiter l’Equateur et d’organiser le retour du véhicule.
En ce qui concerne la douane, il faut préciser que nous nous sommes présentés la veille d’un week end prolongé de cinq jours suite aux fêtes nationales, et il était clair que ce monsieur ne voulait pas s’occuper de notre dossier. Dans d’autres circonstances, peut être…
Il nous faut remercier ce charmant couple péruvien qui a bien voulu nous aider auprès de l’agent des douanes, lui indiquant que prenions l’avion sous 8 jours et qu’il nous fallait une réponse très rapide.
Un grand merci à vous, Madame, Monsieur, si vous nous lisez.
La route cotière péruvienne ne présente pas beaucoup d’intérêt, car le littoral n’est qu’un long désert de sable, entrecoupé rarement d'oasis dont les points intéressants ont déjà été abordé dans nos textes précédents.

Vous aurez droit quand même aux photos de la jolie anse de Torturas, de la cathédrale de Chiclayo construite à la fin du XIXème, de la station balnéaire Mancora un jour férié, et surtout du site de Sechin.
Sechin est l’un des plus anciens sites archéologiques découverts au Pérou. Daté de 1600 avant J.C., on ne sait rien du peuple qui l’a occupé, mais au vu des bas reliefs bien conservés des trois murs du temple, on voit que ce peuple était très belliqueux et ne faisait pas dans la dentelle. On y voit des guerriers et leurs otages avec une expression qui ne laisse pas de doutes sur le traitement qui leur était infligé. Certains avancent l’hypothèse que ce peuple était assez avancé en médecine et se faisait la main sur leur prisonniers, notamment pour les trépanations et autres gâteries. Nous vous laissons juge.
A bientôt en Equateur.

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182- Mindo-Lima

De Mindo, nous prenons le chemin du retour vers Buenos Aires. Nous ne voulons pas affronter les chaleurs moites de la Colombie, de l’Amérique centrale ou de l’Amazonie. Nous allons donc refaire une bonne partie de la route déjà prise pour venir jusque là, et par conséquent, nos articles seront beaucoup moins nombreux sur le blog. Nous pensions revenir par la côte équatorienne, mais nous voulions voir le volcan Cotopaxi en action. Caché derrière un épais nuage de fumées et de nuages, il ne nous a découvert qu’une petite partie de son anatomie. Par contre le Chimborazo sorti tout droit des vert pâturages équatoriens, détachait sa silhouette auréolée d’un petit nuage blanc, sur un magnifique ciel bleu.
A Cuenca, nous sommes retournés à la célèbre « Casa del sombrero » qui assure les finitions des « panamas », fabriqués ici et non au Panama comme leur nom pourrait le faire croire. Le prix se fixe en fonction du travail. Plus le brin est fin et serré, plus il y a de travail et plus le prix est élevé. Les trois qualité de base, normal, standard et fin valent en moyenne 30, 60 et 80€. Mais les prix peuvent grimper à plusieurs centaines d’euros en fonction du travail demandé. Le bandeau est en général noir, mais il peut être marron ou noir rayé marron. La fibre peut être plus ou moins blanche, ce qui modifie aussi le tarif.
Ce jour là,15 août, à Cuenca, était organisé une marche des indigènes demandant l’application des lois notamment le droit à l’eau et la sécurité alimentaire. La police a fait une impressionnante démonstration de sa présence, mais a su garder son calme autour de cette foule pacifique. Il faut dire que le nombre de policiers présents et le remarquable harnachement des chevaux étaient assez dissuasifs.
Le hasard nous fait retrouver à Cuenca Claude et Michèle, un couple de parisiens en vacances. Nous avions pu dépanner le véhicule de leur guide à Ingapirca grâce à nos câbles de démarrage.
A Lambayeque, notre amie la chouette chevêche nous attendait et nous avait à l’oeil, même de dos. Belle performance physique, je n’ai pas réussi à faire la même chose; le manque d’entrainement sans doute, ou l’arthrose?
Quant à Huanchaco, un bel iguane nous attendait sagement au bord de la piscine du camping-hôtel où nous avions élu domicile.
A la lagune de Media Mundo, nos amis les oiseaux étaient bien présents pour nous accueillir.
C’est enfin l’arrivée à Lima, après 2000km de très bonnes routes depuis Mindo.

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183-Lima-Arequipa

Dès la frontière équatorienne passée, la route côtière péruvienne traverse un désert de sable et de pierres ponctuée de quelques rares oasis. Et c’est ainsi jusqu’à la frontière chilienne, soit sur près de 3000 km. Une centaine de km après Lima, nous avons vu une exceptionnelle nuée d’oiseaux posée ou volant au ras de l’eau. Des centaines de milliers d’oiseaux dont le nuage qu’ils formaient était long de plusieurs centaines de mètres. Nous ignorons le pourquoi de ce vol extraordinaire dont la photo ne rend pas bien compte.
Du sable, du sable, du sable,… tiens une oasis! ha, ça fait du bien. Voilà la petite ville de Palpa nichée dans une verdure dont elle profite pour cultiver des centaines d’orangers.
Et sur ces routes des sables, on voit passer parfois de drôles d’engins; des camions sans carrosserie. Avec leurs chauffeurs à l’air libre, emmitouflés, gantés, casqués, arborants le gilet jaune fluo de sécurité, on pourrait croire à l’avant garde d’une armée d’extra-terrestres (la photo est très mauvaise mais on se rend un peu compte de l’individu).
Nous voilà à bivouaquer à Puerto Lomas, un petit village de pécheurs, un peu excentré de la route principale. Rien d’autre à faire que pêcher, il n’y a rien que du sable autour du village. Aucun animal (à part les chiens, mais ça c’est habituel), ni aucune culture. Le calme est à peine rompu par l’activité du port où chacun s’affaire, qui à débarquer son poisson, qui à vérifier les filets.
L’activité des ports est toujours très intéressante pour les photographes ( et j’en abuse).
Une halte à Puerto Inca est la bienvenue, où une petite fille est toute ébahie devant Farouche, qui, lui a pu se dégourdir les pattes un peu auparavant.
La petite ville de Chala nous attend pour le repas. La télé indique « menace de mort ». On espère que ce n’est pas à cause du menu. Non! le « cebice" ( poisson cru en petits morceaux marinés dans du jus de citron vert) était délicieux.
Note: sur le tableau, les prix sont à diviser par 3,5 pour les obtenir en euros. Le menu est à 10 soles (3€) comprenant une soupe de poisson et un plat au choix dans la liste.
C’est de Chala que jadis, des coureurs transportaient le poisson frais jusqu’à Cusco à plusieurs centaines de km.
De nouveau le désert, où Farouche a pu encore se dégourdir. C’est le seul avantage du désert car c’est le seul endroit où il n’y a pas de chiens errants; quoique… Restons vigilants, des fois qu’il y ait encore un. Les chiens sont vraiment la plaie dans ces pays. On n’est jamais tranquille. Ils sont apparemment calmes, mais en meute il vaut mieux rentrer dans la voiture.
Peu avant Aréquipa, l’oasis de La Joya nous montre ses belles plantations tirées au cordeau. Puis de nouveau une zone désertique. Nous avons emprunté la route des mines qui passe un col à 2700m avant redescendre à 2300m sur Arequipa. De même que les deux autres fois où nous sommes passés par ici, un vent de poussières planait sur la ville et les volcans Misti (5822m) et Chachani (6075m) se laissaient à peine entrevoir.
Et comme au Pérou, il y des fêtes presque en permanence, nous avons eu droit cette fois à la fête du XXVIIème anniversaire de la police national du Pérou.
Aujourd’hui, dimanche 30 août 2015, le ciel s’est découvert. Enfin du grand beau sur Arequipa.

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