201-Direction la Perse

Apres quelques mois passés en France, nous décidons de partir au Moyen Orient, et plus précisément  l’Iran.

Voilà un pays un peu mystérieux qui provoque 'en même temps' ( tiens, cette expression me rappelle quelqu’un!) un sentiment de rejet du fait du climat politique et social, et un sentiment d’attirance par le souvenir de la grande civilisation perse que nous apprenions à connaitre dans nos livres d’histoire en 6ème, au même titre que les égyptiens, les grecs et les romains.

A l’évocation du mot « Perse », plusieurs personnages nous reviennent en mémoire comme Darius, Xerxes ou Alexandre le grand, même si nous sommes bien incapables d’en dire davantage. A l’évocation du mot « Iran », ce sont les villes de Ispahan ou Shiraz qui nous viennent en tête avec l’idée d’un petit paradis sur terre.

Malgré la guerre de religion que se livre les chiites iraniens et les sunnites saoudiens et leurs alliés, malgré la terreur imposée par Daech, et contrairement aux idées reçues, le site du Ministère des Affaires Etrangères ne classe pas l’Iran comme pays à risques élevés mises à part la zone frontalière de l’Irak et la partie sud est du pays proche de l’Afghanistan et du Pakistan.

C’est donc à peine avec une petite appréhension mâtée d’un peu d’exaltation, que nous nous dirigerons vers ce pays grand comme 3 fois fois la France et peuplé de 83M d’habitants.

Nous en profiterons pour visiter l’Armènie et la Georgie, deux pays de faible superficie au nord de l’Iran. 

Le trajet est donc tout tracé: 

Italie jusqu’à Ancône, traversée en ferry jusqu’à Igoumenitsa en Grèce, puis Turquie, Iran, Arménie, Géorgie, et retour via la Turquie et la Grèce.

 

202-Formalités

Pour les individus, un visa est nécessaire. Il s’obtient soit à l’aéroport de Teheran à l’arrivée dans le pays soit au Consulat de la République Islamique d’Iran à Paris. Il est de 1 mois, éventuellement prolongeable de 2 semaines dans l’une des villes principales du pays comme Teheran, Ispahan, Chiraz ou Tabriz, mais au maximum 4 jours avant la fin de validité. Il est en principe acquis mais en cas de refus possible, il vaut mieux n’être pas trop loin d’une frontière. Nous aviserons sur place.

La présentation de demande de visa nécessite un numéro d’accréditation. On peut l’obtenir par internet en une huitaine de jours auprès d’une agence de voyage comme http://persevoyages.fr.

Muni des documents demandés, il vous faut aller à Paris au Consulat car vous devez laisser les empreintes de vos dix doigts. Les bureaux sont ouverts de 9h. à 12h. 

Il faut donc se rendre à Paris au moins la veille afin d’être le lendemain à l’ouverture des bureaux.

Arrivés à 8h30, une file d’attente importante nous attendait et nous n’avons obtenu que les numéros d’ordre 50 et 51. A 11h nous avions encore plusieurs personnes devant nous. Nous commencions à stresser car si nous ne pouvons présenter notre demande ce matin là, il nous faudra réserver une nouvelle nuit d’hôtel et modifier notre retour en TGV. Fort heureusement, nous avons réussi à savoir que, une fois a l’intérieur, toute personne est prise en compte même s’il est passé midi. Et c’est à 12h05 que nous avons pu déposer nos demandes auprès d’une charmante jeune femme voilée comme il se doit. Réception attendu des passeports munis de leurs visas après une dizaine de jours. 

Pour le véhicule, il faut obligatoirement un carnet de passage en douane dans le but, pour le gouvernement iranien que celui-ci ne sera ni vendu ni ne restera dans le pays. Ce document s’obtient auprès de l’Automobile club de France à Paris. Il est valable 1 an. Le carnet est rempli à l’entrée du pays par la douane, puis à la sortie sous moins d’un an de façon à justifier son exportation. Au retour en France il faut se rendre à la Mairie du domicile pour bien justifier le retour du véhicule en France, faute de quoi on ne vous rendra pas la caution que vous avez laissée avant de partir. Oui, c’est là le souci; il faut déposer une caution bancaire à l’Automobile Club de 1,5  fois la valeur argus du dit véhicule. 

Prévoir donc 1 mois pour l’ensemble des formalités.

Reste à fixer la date de départ, sachant que nous avons deux contraintes. Cette année 2017, le mois du Ramadan commence le 27 mai. Pendant cette période, le pays vit au ralenti. Les restaurants sont fermés la journée, exceptés certains dans les très grandes villes touristiques. Si nous voulons éviter cette période et sachant que nous aurons un visa de 1 mois, il faut donc entrer dans le pays avant le 26 avril. Compte tenu des 4000km pour y arriver, et avec une moyenne journalière difficilement  supérieure à 400km avec notre Toyota, il nous faut partir au plus tard le 15 avril.

L’autre contrainte est d’ordre météorologique. Il faut de préférence éviter l’hiver dans ce pays montagneux dont l’altitude moyenne est de 1000m., et qui possède 4 sommets de plus de 4000m. dont le Damavand qui domine fièrement Teheran du haut de ses 5671 mètres. On note sur la carte topographique ci-dessous que les pays frontaliers de l'Iran, comme la Turquie, l'Arménie et surtout la Géorgie sont également très montagneux.

Finalement c’est le 12 avril que nous débutons le périple. 

Nous rejoindrons à la frontière nos amis Claude et Nicole avec qui nous avions déjà voyagé en Amérique du sud, de la Guyane au Chili en passant par Ushuaia.

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203- En route!

Trois jours avant la date prévue de départ, nous avons acheté sur internet nos billets pour la traversée Italie-Grèce. La compagnie Minoan nous a donné toute satisfaction. Il est préférable de prendre les billets directement sur leur site plutôt que par des intermédiaires genre Directferry ou Aferry. Pour 260 euros, nous avons eu droit à une cabine 2 personnes en sus du passage du véhicule ( 520x200x250cm.) et de notre fidèle compagnon à quatre pattes, pour un aller simple Ancône-Igoumenitsa. Le ferry permet d’économiser 600km d’autoroute, le passage de plusieurs frontières et de la fatigue. Les opérations d’embarquement des véhicules sont toujours aussi impressionnantes. On ne peut qu’admirer les prouesses des chauffeurs de poids lourds avec remorques et semi-remorques qui doivent se glisser en marche arrière entre les camions de leurs collègues. Le ferry était bien chargé puisque des camions ont dû stationner sur la rampe d’accès au deuxième étage. Toutes ces manoeuvres de débarquement et embarquement font que le ferry quitte le quai à 18h4( au lieu de 16h30. Débarqués à 11h45 à Igoumenitsa, l’autoroute permet d’être à proximité de la frontière turque le soir avec un bon véhicule.  Grâce à l’autoroute et malgré notre toyota chargé de sa cellule et qui roule à 85/90 km/h, nous avons pu effectuer un bivouac à 90 km à l’est de Thessalonique sur une jolie plage à proximité de Amphipoli, à 250km de la Turquie. auparavant nous avons eu droit à notre moment de stress. Après une courte pause sur une aire de l'autoroute, nous redemarrons pour prendre du gasoil à la station 200m. plus loin. C'est là que Martine s'apercoit qu'elle a oublié son sac à main avec tout ses papiers. Retour en courant sur l'aire de repos. Rien; ni à l'intérieur du café, ni sur sa terrasse!

Finalement une dame nous le ramène. Elle l'a retrouvé accroché à une patère des toilettes, ce que Martine ne fait jamais. Bonne leçon: ne jamais se départir de ses affaires.

 

 

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204-Turquie-Amasya

Le passage de la douane turque fut une simple formalité et après un arrêt à la ville frontière d’Ipsala pour faire un peu de change, nous poursuivons la route jusqu’au camping « Istanbul mocamp » que nous connaissons déjà. Bien que à 60km. du centre d'Istanbul il en est le plus proche. Nous y rencontrons un sympathique duo de jeunes madrilènes se rendant au Japon avec leur vieux minibus sommairement aménagé. Au vu du coût de la traversée en ferry, ils pensent l’abandonner ou le vendre à Vladivostok et prendre ensuite un bateau.
Pour notre part nous voulons, grâce à l’autoroute de contournement, éviter l’immense métropole d’Istanbul qui s’étire sur une centaine de kilomètres . Contrairement à l’Europe, les voies sont libres, sans barrières et il n’y a pas de guichets aux péages. Avant d’emprunter une autoroute, il faut coller sur son pare brise une vignette à code barres qui sera lue par une camera placée sur le portique d’entrée lors de son passage à vitesse réduite . La première chose à faire pour nous, est d’aller à Selimpasa, la ville la plus proche, où se trouve le bureau de poste, afin de se la procurer. Enregistrement du passeport et chargement de quelques livres turques sur notre compte. Au passage des portiques d’autoroutes, le montant dû est débité et le solde restant est affiché sur un cadran. Bien que l’état des routes y soit excellent,  le coût des péages est sans commune mesure avec les tarifs en vigueur en France .
Poursuivant notre chemin sur une très belle route gratuite à 2x2 voies serpentant sur un plateau entre 900 et 1100m. d’altitude, nous faisons un peu de tourisme dans la jolie et sympathique ville de Amasya, bâtie sur un site à 150km au sud de la mer noire et habité depuis 5500 ans avant J.C. . Le royaume pontique ( 333-26 avant J.C.) était un royaume hellène qui combattait Rome. Les tombeaux des rois du Pont sont creusées dans la roche de la falaise qui domine le fleuve Yesilirmak mais le chemin d’accès ne nous dévoilera que des cavernes vides de toute décoration. Plus tard les ottomans construiront de belles maisons à colombage au pied de la falaise au sommet de laquelle trône fièrement un château fort.
Deux  illustres personnages font la fierté de la ville.

Le grec Strabon y est né en 63 avant J.C.. Historien et géographe, ses études l’ont mené de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique du nord. L’autre personnalité est Mustafa Kemal Atatürk qui organisa ici la lutte pour l’indépendance de la Turquie dont il deviendra le premier président de 1923 à 1938.
Pour l’anecdote, certains historiens pensent que c’est à Amasya en -47 que Jules Cesar prononça sa célèbre phrase « Veni, vidi, vici »,  après sa victoire sur le roi pontin Pharnace II.

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205-Turquie-Dogubayazit

Le Palais Ishak Pasa et Dogubayazit en toile de fond
Le Palais Ishak Pasa et Dogubayazit en toile de fond

La belle route à 2x2 voies se poursuit dans cette région désertique d’Anatolie orientale très  peu peuplée. Le paysage est fait de montagnes pelées sur fond de montagnes enneigées. Nous voici bientôt sur un vaste plateau à environ 1500m. d’altitude. Un arrêt déjeuner à Erzurum nous permet de visiter la medressa Cifte Minarelli qui fait la fierté de la cité. Il s’agit d’une ancienne école coranique du XIIIème siècle, dont la porte d’entrée est encadrée de deux minarets.
A une trentaine de kilomètres de la frontière nous atteignons au coucher du soleil la ville de Dogubayazit dominée par le palais Ishak Pasa. Achevé en 1784, il possédait un harem de 24 pièces dont la température était régulée par un chauffage central bien utile à 1935m. d’altitude. Du palais, nous ne pouvons apercevoir les 5137m du Mont Ararat cachés à sa droite par une petite montagne. Au loin, les montagnes enneigées de l'Akpinar Tepesi culminent à 3196m.
C’est ici que nous avons rendez vous avec nos amis Claude et Nicole, partis une semaine avant nous, raison pour laquelle nous avons beaucoup roulé.
Nous aurons mis 8 jours pour faire les 4000km séparant la Haute Savoie de la frontière iranienne. Finalement, l’Iran n’est pas si loin…

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206-Frontière Iran-Bazargan

Le passage de la frontière Turquie-Iran est possible en deux endroits: Bazargan et Kapikoy, 200km plus au sud. Nous ne parlons pas de la troisième douane, encore plus au sud, à Esendere, qui se trouve en zone rouge. Kapikoy à l’avantage d’être petite, donc peu de monde, mais l’inconvénient d’être à 3200m d’altitude avec risque de fermeture dû à la neige. Malgré le risque d’une importante circulation, nous choisissons Bazargan qui est internationale et ouverte en permanence. .
Ce samedi 22 avril, très peu de monde. Nous remontons une file de camions en attente et la sortie de Turquie se révèle une simple formalité. Une barrière grillagée s’ouvre et se referme derrière nous. Nous sommes en Iran. Deux autocars sont déjà en attente. Un homme vient à notre rencontre et nous fait signe de le suivre à l’intérieur. Les vêtements des uns et des autres permettent difficilement de savoir s’il s’agit d’un officiel ou d’un ‘facilitateur’. Là, une centaine de personnes turques et iraniennes attendent leur tour pour faire tamponner leur passeport. Pour ce faire, femmes et hommes doivent se séparer sur deux files indiennes. Sur une dizaine de mètres, de larges barreaux d’environ 2,50m de haut, espacés de 15cm environ démarquent les deux files d’attente. Les étroites files femmes et hommes sont séparées d’environ 2m pour éviter tout contact. En principe un douanier est à chaque extrémité, mais ce jour là, un seul officiait. L’attente étant particulièrement longue et les hommes, beaucoup plus nombreux, avancaient  également dans la file dévolue aux femmes ce qui leur valu des remontrances des gardes. Mais personne ne bougea. Notre individu nous fit moult signes d’avancer dans la file dévolue aux femmes en forçant le passage ce qui était fort gênant pour nous qui devions nous confondre en excuses. Devant nous une femme portant bébé sur un bras et bagages sur l’autre, refusa avec juste raison de céder le passage ce que nous comprenons parfaitement. Une fois les passeports tamponnés, une hôtesse iranienne nous appela dans son bureau pour relever nos identités et adresses, y compris nom et prénom du père. Tout fut noté sur un carnet  devant le bel écran de son ordinateur. En fait elle était simplement chargée de nous donner de la documentation touristique sur Maku, première ville après la frontière. Elle insista pour que ne n’acceptions de changer nos euros que sur la base de 40000 rials pour 1 euro et pas moins. Conseil fort utile puisque, à l’extérieur, un homme ne nous proposa que 34000 rials pour 1 euro. Quant à la personne qui nous avait ‘aidé’ dans ce parcours, il s’avéra qu’il s’agissait bien d’un ‘facilitateur’ puisqu’il nous demanda 25euros. Restait le carnet de passage en douane à remplir puis à le faire contresigner 2km plus loin. Deux heures après notre entrée en Iran, la barrière de sortie de la zone douanière s’est enfin levée.
C’est dans ces moments que l’on percoit la chance inouïe que nous avons en Europe de circuler dans un espace Schengen de libre circulation des personnes et des biens, même s'il y a des ajustements à réaliser. Cela nous permet aussi d’appréhender un tout petit peu la vie de tous ces gens parqués derrière des barreaux, attendant sous la chaleur et dans la promiscuité un hypothétique passage vers une vie qui se voudrait meilleure.

207-Saint Thaddée - Saint Stephanos

Quand on pense Iran, on ne ne pense pas forcément christianisme. Pourtant on oublie que la partie nord ouest de l’Iran, ancienne région de l’Arménie, fut une des premières régions du monde où s’établit la religion chrétienne. L’apôtre Thadée aurait pris l’initiative de construire une église, Ghara Kelisa, en 66 après J.C..à une vingtaine de km au sud est de Maku dans une région isolée. Mort en martyr, il y est enterré. L’église en pierres noires et blanches a été plusieurs fois remaniée entre le Xème et le XIXème siècle. Elle figure sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2008. Une autre église inscrite elle aussi au Patrimoine mondial, Saint Stephanos (ou St Etienne), se trouve à quelques km de distance, près de Jolfa, à la frontière de l’Azerbaïdjan. 

Par un hasard de notre parcours, ces deux églises seront les monuments que nous visiterons en premier et en dernier en Iran.

 

Dans les deux cas ce sera l’occasion de rencontrer des familles azeries iraniennes qui viendront spontanément à nous, toutes heureuses de rencontrer des étrangers. Notre arrêt à St Thaddée sera la première occasion d’être pris en photo à leur demande. Loin d’être une cas isolé, chaque arrêt sera l’occasion d’être pris en photo par ces iraniens qui manifestent leur joie avec beaucoup de spontanéité. Les rôles sont inversés. En pénétrant en Iran, nous sommes devenus involontairement les ‘persons to be with’. Quant à Farouche, il est une vraie vedette dans ce pays où les animaux de compagnie sont interdits. 

On remarquera sur les photos 11 et 12 les briques de bouses séchées destinées à chauffer les habitations de ce plateau situé à 1900m. d'altitude.

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208-Gasoil et monnaie

Partis de St Thaddée, nous longeons sur 140km le lac salé Orumiyeh (ou Urmia). Plus grand lac d’Iran, il voit sa superficie se réduire d’année en année par suite du réchauffement climatique et de l’irrigation à outrance. Sa surface s’est réduite de 90% entre 1970 et 2014. L’eau est maintenant très loin des rives dont les accès sont difficiles par suite des constructions et barrières, et nous ne pourrons y accéder.
Vient le problème du remplissage du réservoir de gasoil. Dans la ville de Miyandoab ( 140000hab.) toutes les pompes sont à court de gasoil. Il nous faut aller à 35km en direction de Burkan.
Il faut savoir que le gasoil est réservé uniquement aux camions. Les chauffeurs de ceux ci possèdent une carte individuelle, genre carte bleue, leur permettant de s’approvisionner. N’étant pas pourvu de cette carte, il faut soit emprunter celle d’un camionneur, soit utiliser celle des pompistes bienveillants, car certains refusent. Reste le règlement.
Au premier remplissage, nous ne connaissions pas le procédé et un camionneur nous a prêté sa carte moyennant le prix à la pompe de 10000 rials par litre soit 0,25€. Nous avions bien compris à leurs regards entendus que nous nous faisions un peu gruger, mais il nous fallait de ce précieux carburant difficile à trouver. Effectivement, par la suite, nous avons partout obtenu le gasoil à 6000 rials soit 0,15€. Il s’agit d’un prix spécial touristes, car le prix officiel est de 4000 rials. Mais, bon, à ce prix on ne va pas tergiverser.
Dans les faits les prix sont souvent affichés en tomans et non en rials, sachant que 1 toman vaut 10 rials.
Dans la vie courante, sur les marché et dans les boutiques, il faut bien se faire préciser s’il s‘agit de tomans ou de rials. Un peu de gymnastique d’esprit: 1€ à 40000 rials et donc un rial à 0,000025€. En résumé, 100 tomans = 1000 rials = 2,5 centimes d’euro. Vous suivez?
 Les billets sont en conséquence, avec des billets de 50000 et 100000 rials. soit 5000 et 10000 tomans. Une face en rials, une face en tomans. Rassurez vous, cela ne fait jamais que 1,25€ et 2,50€. Donc, grandes poches nécessaires pour ranger son argent. D’autant plus nécessaire que vous ne pouvez pas utiliser votre carte bleue, les relations bancaires entre l’Iran et le reste du monde étant coupées. Si vous allez en Iran, prévoyez suffisamment d’argent liquide car vous ne pourrez pas en obtenir sur place.

 

209-Takht-e-Soleiman

Takht-e-Soleiman et le piton volcanique en arrière plan
Takht-e-Soleiman et le piton volcanique en arrière plan

Sur la route de Takht-e-Soleiman, un site archéologique classé au Patrimoine mondial de l’Unesco, nous faisons une halte repas à la ville de ShahinTesh. Ici aussi nous avons eu droit aux demandes de photos, mais au retour aux véhicules garés dans une rue tranquille proche du centre, cinq à six hommes nous attendent. Ce sont des commerçants des boutiques attenantes auxquels se sont joints deux hommes dont l’un porte un talkie walkie accroché à sa veste. Après les salutations d’usage, l’un d’eux nous demande nos papiers. Comme il ne parle pas anglais, je joins l’index et le majeur et je tapote mon épaule pour lui indiquer qu’il n’a aucun galon sur sa veste indiquant qu’il est un officiel. Il nous dit alors doucement « police secrète ». Nous lui tendons nos passeports et il téléphone, sans doute à ses supérieurs. Nos papiers sont en règle, mais il désire savoir depuis combien de temps nous sommes dans la ville et combien de temps nous restons. Après lui avoir indiqué que nous n’étions là que pour le restaurant et partions sur le champ, il poussa un soupir de soulagement. Petite visite des véhicules et au revoir. Tout ceci dans le calme et avec courtoisie. Ce sera le seul contrôle un peu pointu durant notre séjour en Iran. Les 3 ou 4 autres contrôles seront plus de courtoisie ou de curiosité que policiers, en général pour nous demander si nous avions besoin d’une aide quelconque.
De Thakht e Soleiman, il ne reste que des vestiges. Il reste peu de choses des murailles et des 38 tours construites autour d’un lac formé dans le cratère d’un ancien volcan. Son importance historique est due au fait qu’il est bâti sur l’emplacement d’un grand centre religieux.
A proximité du site s’élève un piton volcanique dont un sentier mène au bord du cratère surnommé le trou du diable.
Mais ce jour là fut aussi l’occasion de rencontrer un couple de kurdes iraniens avec qui nous avons passé la soirée à chanter. Lui parlait un français parfait appris dans les livres et regardant des films. Amateur des films dits de la nouvelle vague et des chanteurs des années soixante, il est poète amoureux de notre langue dont le rêve est d’écrire des poèmes en français. Le plus étonnant est que nous aurons plusieurs fois l'occasion d'être abordé par des iraniens, femmes ou hommes, qui se faisaient un point d'honneur à nous parler en français et pour lesquels, la France reste encore une référence.

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210-Zanjan-Soltaniyeh

Nous flânons dans notre premier bazar iranien à Zanjan, où nous déjeunons dans un restaurant traditionnel en sous sol occupé par des hommes à deux exceptions près. Nous recevons un très bon accueil et des voisins de table, ou plutôt des voisins de tapis, nous invitent, Claude et moi, à tirer quelques bouffées de leur narguilé, que j’ai trouvé un peu insipide.
A une quarantaine de km de Zanjan, se trouve la mosquée de Soltaniyeh. Erigée en 1304, elle est visible de loin avec son dôme de 52m. de hauteur dont l’extérieur est recouvert de faïences turquoises. Elle est inscrite au Patrimoine mondial depuis 2005 et bénéficie d’un programme de restauration intérieure nécessitant un nombre impressionnant d’échafaudages. A l’entrée de la mosquée, un homme d’une soixantaine d’année nous accueille les bras ouverts en entonnant ‘il était un petit navire’, suivi du début de ‘la Marseillaise’ pour finir par ‘Cadet Roussel’. Il est enseignant et fait visiter le bâtiment à quelques élèves. Il parle un français parfait, tout comme Arezoo, une jeune femme de Téhéran, qui nous invite à venir bivouaquer chez son ami Fattah à quelques km de là. Nous préférons repartir car il est encore tôt et bivouaquons à la campagne près d’un petit lac. Une famille y pique-nique en attendant le coucher du soleil. Ainsi qu’on nous le proposera à de nombreuses occasions, cette sympathique famille nous invite à partager son frugal repas à base de pain et de pastèques.

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211-Qom

Qom: le Mausolée de Fatima
Qom: le Mausolée de Fatima

La ville sainte de Qom se trouve à 150km au sud de Teheran. Cette ville de plus de 1M d’habitants est l’une des plus ‘religieuses’ de l’Iran, avec son grand séminaire chiite, le plus grand d’Iran, à l’égal de Nadjaf en Irak. Presque toutes les femmes portent donc le tchador noir et de nombreux mollahs déambulent en ville. C’est à Qom que se trouve le tombeau de Fatima Ma'sumeh, soeur du huitième imam, morte il y a douze siècles. Le mausolée est situé au centre ville, au coeur d’une esplanade ceinte de barrières gardées. Les hommes peuvent y accéder librement, contrairement aux femmes qui doivent revêtir un tchador dans une grande tente fermée, à l’entrée de l’enceinte. Martine et Nicole, comme toutes les femmes, ont dû se plier à cette obligation. Une femme à l'accueil tend, d'un geste ferme qui ne souffre d'aucune objections, des lingettes démaquillantes. Contrairement aux musulmanes, elles n’auront pas un vêtement noir, mais de couleur gris-beige clair imprimé de fleurs, très large, trop large pour elles, plus adapté aux morphologies germaniques, beaucoup plus nombreuses, d’après la guide, que les françaises. Nombreux n’est pas vraiment le terme, car nous étions ce jour là et à cette heure tardive les seuls visiteurs. Au bout d’une petite demi-heure, nos deux dames sont ressorties hilares dans leur accoutrement, accompagnées par une guide, obligatoire pour pénétrer dans l’enceinte du mausolée. Cette jeune femme d’environ 25 ans nous expliqua mielleusement en anglais qu’elle vivait depuis 17ans en Belgique, qu’elle était venue une première fois à Qom pour en apprendre plus sur la religion musulmane. Mais déçue, elle retourna en Belgique. Après quelques mois de réflexion, elle se décida à revenir à Qom pour suivre des cours de théologie auprès des maîtres, les ayatollahs. Maintenant, elle passe l’essentiel de son temps ici dans le but, une fois sa formation terminée, de revenir en Belgique prêcher ‘la bonne parole’. Etant accompagnés, nous avons eu l’autorisation de prendre des photos sur l’esplanade, mais nous ne fûmes pas autorisés à pénétrer ni à l’intérieur du mausolée avec sa coupole dorée, ni la mosquée du vendredi . Une fois sortis de l’enceinte sacrée, nous avons, une nouvelle fois, été interpellés par un enseignant de français qui déambulait avec sa famille et nous suivait depuis quelques minutes afin d’échanger quelques mots dans notre langue. Les fillettes sont ici parées du voile dès le plus jeune âge. Le choix du tchador noir se fera dans des boutiques spécialisées du bazar. Du noir au noir-noir en passant par le plus noir que noir. Nous n’avons pas très bien noté les différences, mais il y en a sûrement, vu l'importance du choix. Le nombre de magasins de souvenirs religieux doit égaler celui de Lourdes. Hormis les vêtements, l’ambiance générale n’est pas pesante et l’on se promène tout à fait tranquillement dans les rues de cette ville où dans les années soixantes, un certain ayatollah Khomeiny vînt s'installer pour préparer la 'Révolution islamique'.

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214-Abyaneh

Abyaneh, ou le village rouge, est un de plus pittoresques d’Iran. A 70km au sud de Kashan, il a gardé son authenticité même si l’on sent bien qu’il se transforme petit à petit en musée à ciel ouvert. Une heure matinale permet de visiter les ruelles de ce lieu prisé des touristes et classé au Patrimoine mondial. Ce sont principalement des anciens qui peuplent le village dont quelques femmes ont gardé leur costume traditionnel. Le dôme bleu d’une petite mosquée du 14ème rompt le ton rougeâtre des maisons dont la couleur varie plus ou moins au gré de la météo.

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215-Ispahan 1

La place de l'Imam
La place de l'Imam
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