131- Paso de Jama

L'église de Susques
L'église de Susques

Après 5 mois passés en France, nous revoilà en Argentine. Cinq mois qui nous ont permis de revoir la famille, les amis , faire du ski et tant d’autres choses que le temps nous a manqué pour peaufiner ce blog. J’aurai quand même trouvé un peu de temps pour y mettre un lien de traduction par google et mettre en ligne deux videos que vous trouverez dans le sommaire.
Un vol Air France nous pose sans problème à Buenos Aires le vendredi 8 mai à 8h05;
une date facile à mémoriser, car, hasard du calendrier et pour notre plus grande joie, notre fils atterrissait  lui aussi il y a 34 ans un vendredi 8 mai à 8h05.
Un beau soleil d’automne nous accueille. Rappelons que le mois de mai correspond dans cet hémisphère à notre mois de novembre.
Retour à notre Bahia de Los Lobos, notre lieu de gardiennage en 1h15 de taxi, branchement de la batterie, et après 5 mois en stand-by, notre toyota s’ébroua tout fier, prêt à avaler les kilomètres.
Nous décidons de rendre visite à des argentins rencontrés lors de nos précédents voyages et qui sont devenus des amis.
Ce seront d’abord Sylvia et Sergio à Buenos Aires, un couple d’argentins d’origine arménienne. Sylvia enseigne le français et le parle à merveille, ce qui sera pour nous l’occasion d’en savoir un peu plus sur le génocide de 1915 où près d’un million d’arméniens furent exterminés par les turcs, ceux-ci refusant encore aujourd’hui de le reconnaitre.
Ensuite ce seront Anna Maria et Carlos à San Isidro, un quartier chic de Buenos Aires. Une excellente soirée pleine d’humour, en anglais, cette fois ci.
A Devoto, un petit bourg sur la route de Salta, ce sont Nancy et Javier qui nous reçoivent et nous permettent de stationner dans leur cour. Une très bonne soirée là aussi mais une conversation plus difficile, mon espagnol étant très limité.
Sur ces 3 couples, sans compter nos amis de Villa Elisa, nous espérons bien que, dans le futur,  au moins l’un d’eux pourra nous rendre visite en Haute Savoie.
Nous partons directement sur Salta, après une petite visite à Mar Chiquita, le plus grand lac d’Amérique du sud. On a vraiment l’impression d’être en bord de mer, car cette étendue d’eau s’étend sur 100km par 90. Elle a la particularité d’être salée et de voir son niveau pouvant varier jusqu’à 8 mètres.
Notre halte au camping municipal de Salta, rendez-vous bien connu des voyageurs, a trois fonctions: faire une révision complète de notre véhicule par la très grande et très moderne concession Toyota, trouver un raccord argentin pour notre bouteille camping gaz, afin de pouvoir la recharger, et surtout obtenir le précieux « certificat de bonne santé » de notre animal favori.
Ce week end prolongé à Salta nous permet de rencontrer Fred et Sophie qui voyagent depuis 5 ans avec leur fourgon Mercedes. Après un « petit » tour entre l’Iran, Oman, l’Asie du sud est, et la Chine, les voilà écumant l’Argentine. Une très bonne rencontre.
Direction le Chili par le Paso de Jama à 4320m.
Nous repassons par Purmamarca et sa montagne aux 7 couleurs, puis Salinas grandes, de l’autre coté du col de Lipan, col à 4170 mètres. Une excellente route, mais qui nous obligea comme l’année dernière, à effectuer les 2 derniers kilomètres en 1ère, avec notre diesel sans turbo.
Court arrêt à Susques, dernier bourg avant le Paso de Jama et la frontière chilienne .
Un vrai village de bout du monde avec sa vieille église en adobe datée de 1598, mais qui était fermée lors de notre passage.
La route traverse de splendides paysages sauvages pour nous amener, deux kilomètres  avant le col, au poste frontière intégré, c’est à dire un bâtiment commun aux deux nations, ce qui s’avère très pratique.
Passage rapide car nous sommes seuls. Vingt minutes pour nous, mais une heure pour Farouche, bien qu’il ait tous ses papiers en règle. Tout cela avec le sourire et des personnels très serviables comme d’habitude.
Ce poste frontière est celui de la grande voie internationale reliant le nord ouest argentin et le Chili, d’où un important trafic de poids lourds dont de nombreux camions plateaux amenants des automobiles depuis le Chili.



2 commentaires

132-Los Flamencos

Après le Paso de Jama, la route grimpe tranquillement jusqu’à 4835m. soit un peu plus haut que le Mont Blanc et ses 4810m. Puis, la très bonne route redescend doucement sur un plateau pour se stabiliser entre 4400 et 4600 m. sur une centaine de kms, avant d’attaquer la descente finale sur San Pedro de Atacama. Une descente qui vous fait passer de 4600m à 2600m. sur une pente continue de 8% presque rectiligne de 25kms. (Précision pour Fred).
C’est sur le plateau que nous avons découvert le parc national Los Flamencos où nous bivouaquerons à 4450M d’altitude. Un magnifique ensemble de rocs plantés là par on ne sait quel hasard et qui pourrait aussi s’appeler le « désert de Dali » comme son cousin de l’autre coté de la montagne, en Bolivie.
De 21° la journée, la température tombe rapidement à la tombée de la nuit pour atteindre -12° à 8h le lendemain matin. Par manque d’acclimatation, nous ne dormîmes que par bribes et la nuit fût un peu pénible. Notre chauffage refusant obstinément de fonctionner, c’est un -1° dans la cellule qui nous réveille à 8h, malgré le toit baissé. Le gasoil a gelé de même que l’eau dans la gamelle du chien. C’est vers 10h que le moteur a bien voulu se mettre au travail.
Nous avions déjà eu la veille au bivouac de Salinas Grandes les mêmes températures , mais à 2650m. le réchauffement est plus rapide.
Ceci nous a permis de profiter d’un superbe lever de soleil sur ce site incroyable.
A San Pedro c’est un bon 24° qui nous accueille, ainsi que les nombreux touristes sacs au dos ou valises à la main. Malgré ce remue-ménage, San Pedro de Atacama reste un village sympathique , point de rencontre des voyageurs, et point de départ vers de nombreuses excursions comme le sud Lipez en Bolivie.
Nous conseillons le parcours vers la laguna colorada en Bolivie, dans le sens San Pedro vers Uyuni plutôt que l’inverse, car vous ferez alors les 2000 mètres de dénivelé de montée sur un beau goudron chilien et n’aurez plus qu’à descendre les pistes boliviennes.

1 commentaires

133-Los Pintados


Le Chili compte de nombreux sites de géoglyphes.
L’un des plus importants est le site dit « Los Pintados » à mi-chemin de Iquique et de Arica le long de la route du désert. On y compte pas moins de 450 figures rupestres datées entre 400 et 1400 , distribuées en 60 panneaux sur une longueur de 3 kms. Une moitié des figures représente des motifs géométriques, un quart des motifs d’animaux et le dernier quart des motifs humains ou pour être employer les termes exacts, des motifs zoomorphes et anthropomorphes. Les causes sont un eu énigmatiques, mais les chercheurs pensent qu’il pourrait s’agir de dessins d’artiste, et/ou de signes destinés aux voyageurs de l’époque pour leur indiquer les directions et les points d’eau, dans cette région où il ne pleut que 2 à 3 jours par an les bonnes années. Les villes ou villages actuels sont alimentés en eau par des nappes phréatiques dont l’eau provient des Andes proches, qui parfois donnent naissances à de petites oasis. Deux routes parallèles mènent à Arica, à la frontière du Pérou, l’une le long de la côte, l’autre à une cinquantaine de kms de la côte, dite route du désert. Elle porte bien son nom, puisqu’il n’y a absolument rien à part du sable et des cailloux. Seuls de petits lieux-dits tous 50 à 80 kms, qui comptent une station d’essence, un petit restaurant type routier, et quelques baraquements. Idem au Pérou, le tout sur environ 1500 kms.

1 commentaires

134-Picaflores

Samedi matin à Arica, dernière ville à 15 kms de la frontière, nous allons vite faire le certificat de bonne santé pour Farouche. A l’entrée au Chili, le SAG, service vétérinaire, de la douane du Paso Jama nous avait donné une autorisation de circuler de 10 jours pour le chien, et c’est confiant que nous nous sommes présentés à la douane de sortie du Chili. Sauf que que nous n’avions prévu que tous les services douaniers du Chili étaient en grève depuis le mercredi et ce, pour une durée illimitée. Les services laissaient filtrer les véhicules et particuliers au compte goutte . La file d’attente était très longue, mais, 2h30 plus tard nous pûmes accéder aux douanes péruviennes. Las, après de longues négociations, l’autorisation pour Farouche s’avéra insuffisante. Un certificat d’autorisation d’exportation était indispensable.. Certificat délivré par le SAG de Arica, mais avant lundi. D’où retour à la case départ et rebelote pour la file d’attente dans l’autre sens. Cinq heures plus tard nous revoilà à Arica, après réussi à expliquer aux douanes et polices des frontières des 2 pays pourquoi nous rentrions au Chili, 2h après en être sorti. Retamponnage des passeports, annulation de l’importation du véhicule, réexportation du véhicule du Pérou, réimportation au Chili, recontrole du véhicule pour vérifier que nous n’importons pas de fruits, légumes, viandes ou fromages qui sont d’interdits d’entrée dans chacun de ces pays.
Finalement, ce petit déboire nous aura permis, le dimanche, d’aller visiter le sanctuaire des colibris à une vingtaine de kms d’Arica. Dans une petite oasis, un lieu très vert, aménagé de façon très « kitch » contient de nombreux « colibris d’Arica » en liberté. Le dimanche n’est pas le meilleur jour et l’après midi la meilleure heure, mais nous avons réussi à en apercevoir quelques uns pour notre plus grand plaisir.
Lundi matin, visite au SAG où nous avons obtenu facilement le précieux document, retour à la frontière toujours en grève, mais peu de monde et enfin à 12h nous voilà au Pérou. Evidemment après après avoir passé 1h au service sanitaire de la douane péruvienne pour remplir un formulaire d’importation du chien. Ouf!!

2 commentaires

135- Piments

Une fois les problèmes douaniers -grève et senasa- résolus, nous voilà au Pérou. Les paysages ici dans le grand sud du pays sont semblables à ceux du nord Chili, à savoir sable, poussière et cailloux. Pas un brin d ‘herbe. De temps à autres une oasis apparait permettant à un village de s’y installer. A Camiara nous avons pu apercevoir depuis la route des surfaces orange ou noirs posées sur le sol, qui faisaient taches sur le décor brun-beige environnant: des piments. D’après ce que nous avons compris en discutant avec les personnes qui semblaient marcher dessus avec précaution, il y a deux sortes de piments, les noirs et les rouge. Ils sont exposés au soleil pour séchage. Pour ce faire, il faut les retourner tous les jours, un par un, pendant un mois. D’où l’étrange rituel de ce monsieur et ces dames qui font ce travail soit accroupi, soit avec l’aide d’un bâton. Belle patience.
 La très bonne route se poursuit dans ce désert, jalonnée comme au Chili, de petits oratoires à la mémoire des nombreux tués sur ces routes où camions comme voitures roulent le plus vite possible en s’aidant du klaxon qui dans ce pays, s’avère l’accessoire indispensable et primordial pour tout automobiliste surtout en ville.
Par endroit, des panneaux rappellent que la différence de température entre un sol chaud et un air froid peut provoquer de la condensation, ce que nous avons pu constater par nous-même.
Ces 221 kms de la frontière à Arequipa, la grande ville du sud Pérou ,se sont faits en 5h comme l’année dernière, dont 1h pour accéder au centre ville, suite aux nombreux camions et virages lors de l’arrivée. Une nuit au relais bien connu des voyageurs, l’hôtel Mercedes, où cette fois nous étions seuls, et le lendemain départ pour le canyon de Colca.
Une manifestation à la sortie de la ville nous retarde légèrement. Les manifestants ont posé des pierres en travers de la route. La police est présente et la situation est assez calme. Nous ne connaissons pas la raison de cette manifestation, mais elle a sans doute un rapport avec l’accord donné par le gouvernement à une compagnie minière d’exploiter un nouveau gisement dans cette région contre l’avis de nombreux habitants.
 A Canahuas, la bifurcation pour Colca, un arrêt routier traditionnel où l’on trouve contrôle Senasa et petites échoppes. Vous pouvez y manger un  « caldo de gallina » (bouillon de poulet, pomme de terre, oeuf )suivi d’une grappe de raisin et une bouteille d’eau minérale pour 4 euros.

0 commentaires

136- Colca1

La route se poursuit sur sur les flancs du Chanchani et après passage de différents cols dont le plus élevé à 4850m., nous arrivons en vue de Chivay, le bourg d’entrée du célèbre canyon de Colca, à 3650m. d’altitude.
Auparavant, vous aurez marqué un petit arrêt touristique au dernier col précédent Chivay, où des péruviennes emmitouflées dans des couvertures attendent patiemment qu’un touriste veuille bien leur acheter pulls et écharpes en alpaca ou divers autres produits de décoration.
Contrairement au canyon du Colorado avec lequel il veut rivaliser , le canyon de Colca se présente plus comme une vallée très habitée vouée à l’agriculture notamment dans sa partie est.
Compte tenu de la saison, c’est un festival de couleurs d’automne qu’il nous délivre.
Le canyon se rétrécit de plus en plus en allant vers l’ouest jusqu’au village de Cabanaconde, point départ du sentier permettant de descendre au fond jusqu’au rio Colca et la petite oasis de Sangalle, 1200 mètres plus bas. Vu la pente et le dénivelé, nous le ferons pas.
Nous préférons bivouaquer à « la Croix du condor », point d’orgue du canyon, à 3770m. C’est là que, entre 8h et 10h, on peut apercevoir de nombreux condors venir se réchauffer sur les roches qui font face au soleil levant et profiter ainsi des ascendances thermiques.

2 commentaires

137- Condors

Debout à 7h par 1° ( 5° dans la voiture), nous attendons de pied ferme ces rapaces dont l’envergure atteint 3 mètres.
8h.: les premiers rayons du soleil dardent la paroi rocheuse qui lui fait face; le spectacle peut commencer!
Et nous ne serons pas seuls, car, à cette heure, des péruviennes se font déposer en véhicule avec souvenirs et marmites de nourritures. Elles devront attendre 10h. enroulées dans leurs couvertures, l’arrivée des minibus et des premiers touristes.
Nous ne serons pas déçus de l’attente. Dès les premiers rayons du soleil, les condors se manifestent. Ils commencent par se poser sur un rocher, puis en fonction des thermiques, se mettent à tournoyer dans le ciel. Ils ne sont pas tous identiques; certains portent des colliers blancs sur leur plumage noir, d’autres entièrement noirs, d’autres marron. Ils volent parfois en couple, mais le plus souvent seuls.
Spectacle fascinant qui se termine environ 2 heures plus tard. Quelques uns peuvent encore s’apercevoir après 15h lorsque les températures comment à retomber

1 commentaires

138- Colca 2

Il n'y a pas que des condors à Colca, comme nous le verrons plus loin.

Mais d'abord il faut parler du sympatique village de Cabanaconde avec son église et sa place centrale ceinte de petits restaurants où se retrouvent les routards et autres randonneurs.
Mais l’église de Maca un peu à l’est est beaucoup plus jolie et donc une étape touristique incontournable du canyon où étals et vendeurs attendent les nombreux visiteurs. On peut également y voir des montreurs de rapaces attendant que vous vouliez bien être pris en photo avec leurs volatiles. Bien que les deux rapaces que nous ayons vus soient magnifiques et semblaient parfaitement soignés, cette exploitation commerciale ne fût pas vraiment du goût de Martine.
A Chivay, c’était jour de marché et les tuk-tuks avaient bien du mal à se frayer un chemin à travers les étals. Ceci se fait comme partout au Pérou avec de nombreux coups de klaxons mais rarement des élévations de voix.
Non loin, le volcan Sabancaya crache sa fumée du haut de ses 5976m., à coté du sage volcan Ampato et ses 6310m.
La route se poursuit sur 30kms jusqu’au village de Sabayo où elle se transforme en piste de terre très roulante. La seule difficulté pour nous sera ,à la sortie du village, de monter de 4000m. à 4800m. sur une pente assez inclinée que nous effectuerons moitié en seconde et moitié en 1ère vitesse, ce qui nous permet d’apprécier un paysage grandiose. La route en terre continue son chemin entre 4400 et 4700m. sur 200 kms. Le bivouac près du barrage de Conforma à 4650m. sera assez frais avec -9° au matin et 0.7 dans la cellule. La route traverse une très grande et récente carrière d'exploitation de minerais où les mouvements des bulldozers nous impressionnent. Une pause repas à Yauri, la seule ville sur cette route, nous fait retrouver les tuk-tuks colorés alignés bien sagement, chacun attendant son tour. Peu avant Sicuani, grande ville sur la route principale Arequipa-Cusco, le paysage autour du lac de Langui prend de petits airs suisses.
Nous y chercherons vainement à la municipalité, une amie de notre amie Michèle, et décidons de poursuivre  notre route direction Cusco.

3 commentaires

139- Qoylluriti

Nous avons roulé assez rapidement depuis Buenos Aires à 3500 km. de là, car nous tenions à assister à la fête du « Qoylluriti ». Elle se déroule une fois l’an à 4600m. d’altitude dans une vallée, à 150 kms à l’est de Cusco, au pied de l’Ausangate (6384m.) En 2015, elle a lieu du samedi 30 mai au 2juin.
Il s’agit d’une procession pseudo religieuse chrétienne car, avec ses nombreux groupes de danses folkloriques, elle tient plus de la fête que de la religion, car il faut aussi calmer les esprits de la montagne. De 20000 à 40000 personnes sont attendues dans un petit village, à 4100m. d’altitude. Aussi le samedi 31, c’est une ville entière qui se monte, des centaines de stands de toiles et bâches  plastiques bleues permettant à chacun d’exposer marchandises et victuailles.
Un chemin de croix de 8 km part du village à 4100m. pour atteindre à 4600m. la chapelle du « Senor Qoylluriti ». La pente est rude sur les deux premiers kilomètres, mais cela n’empêche pas une colonne de pèlerins de monter et descendre continuellement à toute heure du jour et de la nuit.
Plusieurs zones de ravitaillement ponctuent le parcours. A l’arrivée, c’est un autre village de bâches plastique qui se tient, où les commerçants sont prompts à répondre à tous les besoins des pèlerins. L’approvisionnement est permanent grâce à un va et vient incessant de chevaux, mules et mulets portant les victuailles, quand ce ne sont pas les gens eux mêmes, qui sur le dos, qui sur la tête ou à la main.
La nuit du samedi au dimanche voit l’arrivée et la montée des groupes de prières et de musique se poursuivre. Un manège continu sur des airs de musique très semblables, courts, pauvres en tonalité et répétés à l’envi. Spectacle incroyable de cette file de gens s’étirant sur des kilomètres.
Les groupes montent joyeusement en s’arrêtant à chaque station du chemin de croix pour prier et jouer de la musique. Ceci se poursuit pendant les trois à quatre jours du pèlerinage.

Le dimanche est le grand jour: hommes, femmes, enfants, chevaux, tous plus chargés les uns que les autres, montent et descendent en permanence. Au sommet, les groupes revêtent leurs habits de fête et commencent à se regrouper pour un défilé dansant jusqu’à la chapelle du Senor Qoylluriti , bâtie où le Christ serait apparu en 1783.
Arrivés le samedi midi, nous avons pu trouver une bonne place de stationnement qui s’est avérée être devant le poste de police. Le lendemain dimanche, nous étions cernés de toutes parts de bus et camions et aurions été bien incapables de bouger ne serait ce que de 20 cm.
Samedi après midi nous sommes montés à pied en 2h15 et fûmes assez satisfaits de nous, même si, fatigués, nous redescendîmes à dos de cheval. Le temps fût clément avec un beau soleil quelquefois voilé par des nuages. Des groupes se sont mis à danser en préparation du dimanche.
La tradition dit que celui qui accomplit trois fois ce pélérinage du Qoylluriti verra ses voeux exaucés. C’est pourquoi l’on voit à l’arrivée, de nombreux stands vendant des liasses de faux dollars, des voitures et camions miniatures, des maquettes de maisons ou de garages, ou autres représentations d’objets désirés. Il est quand même étonnant de voir des messieurs monter à 4600m. après deux heures d’efforts pour redescendre avec un jouet de semi remorque à la main.

Le dimanche, ce fût une autre paire de manche. Fatigués de la marche de la veille nous sommes montés à dos de mulet. Arrivés au camp de la chapelle, le ciel a commencé à se plomber, et très vite une neige mouillée s’est mise à tomber. Moins courageux que les péruviens, nous décidons d’entreprendre à pied les 2h de descente sous la pluie et sur un chemin boueux, sans participer à l’ensemble des cérémonies.
Nous sommes admiratifs de ces hommes, femmes, et enfants, qui par ce temps pourri, continuent de monter et descendre pour essayer de glaner quelques « soles »  (la monnaie péruvienne qui vaut environ 30 centimes d’euros) auprès des pèlerins.
Le lundi matin, une bonne partie des pèlerins s’en est allé, ce qui n’empêcha pas de nouveaux d’arriver.
Pour notre part, nous décidons de partir vers Cusco, où deux jours après la fête du Qoylluriti, doit se tenir la fête du « Corpus Christi », une des principales fête du Pérou. La principale fête est celle de « l’Inti Raymi » qui a lieu vers le solstice d’hiver, cette année 2015, le 24 juin. Contrairement au Qoylluriti qui est une fête « religieuse », l’Inti Raimi  est le moment où Manco Capac vient exhorter le soleil à revenir. Pour mémoire, en octobre dernier, nous avions vu Manco Capac aborder les rives du lac Titicaca à Puno pour fonder avec Mama Ocllo le peuple Inca (voir article 123).

Lire la suite 0 commentaires

140- Qoylluriti2

Le samedi nous avons eu la chance de pouvoir assister à quelques danses.
La plus étonnante fût celle de ce groupe de danseurs portant dans le dos des bébés lamas. Vrais ou faux, nous n’avons pu le savoir.
Les participants portaient des masques de laine blancs, ne laissant apparaitre que les yeux. Ce sont des hommes déguisés en esprits chargés de faire régner l’ordre lors du pèlerinage. L’alcool est en effet interdit et tout contrevenant se verra fouetter par ces esprits. D’où des danses où deux personnages se fouettent mutuellement avec vigueur. Au bout de quelques minutes un troisième larron, lui aussi masqué, vient au secours du premier.  Le contrevenant est terrassé et nos deux compères esprits s’en vont bras dessus, bras dessous.
Du moins c’est comme cela que nous l’avons interprété.

1 commentaires