129- Areco

 De retour a Buenos Aires, nous allons faire entretenir notre plaque de cuisson Wallas, en panne, chez le seul concessionnaire d'Amérique du sud. Il se trouve à San Isidro, dans un quartier chic de la banlieue de BA. Hans va s'occuper de résoudre notre problème de façon professionnelle et sympathique. Notre véhicule garé devant ces maisons cossues fait un peu désordre, mais c'est sans compter sur la gentillesse des habitants, qui se sont empressés de nous accueillir comme si nous nous connaissions depuis toujours, avec embrassades et accolades. Merci encore à Anna, Carlos, Alejandro et autres voisins. Car il faut dire que notre plaque fonctionne avec le gasoil du véhicule, et que le fait d'ôter la plaque provoque une prise d'air dans le moteur, nous condamnant à ne plus bouger. C'est donc trois nuits que nous avons passées sous les fenêtres de nos charmants hôtes.

En passant par San Antonio de Areco, petite ville à 110 km au nord ouest de Buenos Aires, nous avions appris que la fête du "Jour de la Tradition" qui a lieu chaque année le 5 novembre, avait été annulée par suite des inondations et repoussée au 29 et 30 novembre. Parfait. Nous voilà de retour à San Antonio, car nous ne pouvons manquer la 75ème édition de cette fête dans cette ville qui se veut la capitale des traditions de la Pampa argentine.

San Antonio est réputé pour la qualité du travail de ses artisans, spécialisés dans les articles utilisés par les gauchos, comme les couteaux, étriers et éperons en argent ou les selles et bottes en cuir.  Une exposition nous a permis d'en découvrir quelques uns.

Les festivités ont débuté le vendredi soir avec une "pena", une soirée ou les gens mangent, écoutent de la musique et dansent sur des airs folkloriques.

Les chevaux arrivent de partout et se rassemblent dans un grand champ bordant la ville. Le samedi après midi débutent les jeux équestres. Les différents groupes de chevaux défilent et courent sur les près sans se mélanger. Pour cela, chaque groupe comporte un cheval de tête qui porte une cloche. Les chevaux qui vont participer aux rodéos sont choisis par leur gaucho qui les fait galoper en cercle autour de lui. Les heureux "élus" doivent maintenant supporter un harnais et, pour ce faire, le gaucho avance à petits pas et tente doucement de leur enfiler. Ce travail se fait en douceur pour ne pas effrayer la bête, et quelquefois demande deux ou trois tentatives.  

Les rodéos sont spectaculaires avec des cavaliers et des montures qui réalisent des figures acrobatiques inconnues d'eux même avant qu'ils ne les pratiquent.

Rares sont les cavaliers qui tiennent plus d'une dizaine de secondes. Une fois le cavalier à terre, les chevaux sont ramenés au corral par les gauchos surveillant la scène. Si par hasard le cavalier tient le temps imparti ( 15 secondes?), deux cavaliers accompagnants viennent le récupérer. Mais cela ne se produit pas souvent.

Un autre jeu populaire n'est pas moins spectaculaire, bien que moins connu.

Un anneau de la taille d'une alliance, est suspendu à un portique à l'aide d'une cordelette. Le cavalier doit arriver au grand galop, tenant un genre de stylo au bout de la main et doit l'enfiler dans l'anneau. Pour ce faire, il se dresse sur ses étriers, le corps légèrement penché en avant, le"stylo" au bout d'une main, l'autre tenant  les rennes de son cheval. La concentration est maximale, mais le succès pas toujours au rendez vous.

Toutes ces scènes de la pampa ont été croquées par le caricaturiste , Florenco Molina Campo au siècle dernier. Lui qui a inspiré Walt Disney a mérité son musée à San Antonio. Ses dessins sont très représentatifs de la vie des gauchos de la pampa argentine et sur certains, on croirait voir un autre  héros de BD, Lucky Luke.

Las, à 16h30, un énorme orage qui va durer jusqu'au lendemain midi, a de nouveau bouleversé le programme provoquant l'annulation de la fête pour la deuxième fois. Et pourtant, ici, la pluie n'est pas la tradition!

Nous n'avons donc pas pu voir le défilé de ces centaines de chevaux et cavaliers harnachés et habillés dans la plus pure tradition de la pampa. Le niveau des eaux montants régulièrement, nous avons dû déménager un peu plus haut dans la ville pendant la nuit par mesure de sécurité.

Mais comme tout finit par des chansons, la soirée s'est terminée comme à l'accoutumée par un asado ( une grillade) et une "pena". La "pena" se danse en couple, chacun tournant autour de l'autre avec moult sourires entendus, en faisant tournoyer un mouchoir blanc au dessus de sa tête;

et ça, c'est la tradition!

 


 

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Commentaires: 1
  • #1

    Claude (mercredi, 03 décembre 2014 11:37)

    Bon retour, Jacques et Martine. Articles et photos nous ont fait d'autant plus regretter la fin brutale de notre périple.
    Amitiés.