204-Turquie-Amasya

Le passage de la douane turque fut une simple formalité et après un arrêt à la ville frontière d’Ipsala pour faire un peu de change, nous poursuivons la route jusqu’au camping « Istanbul mocamp » que nous connaissons déjà. Bien que à 60km. du centre d'Istanbul il en est le plus proche. Nous y rencontrons un sympathique duo de jeunes madrilènes se rendant au Japon avec leur vieux minibus sommairement aménagé. Au vu du coût de la traversée en ferry, ils pensent l’abandonner ou le vendre à Vladivostok et prendre ensuite un bateau.
Pour notre part nous voulons, grâce à l’autoroute de contournement, éviter l’immense métropole d’Istanbul qui s’étire sur une centaine de kilomètres . Contrairement à l’Europe, les voies sont libres, sans barrières et il n’y a pas de guichets aux péages. Avant d’emprunter une autoroute, il faut coller sur son pare brise une vignette à code barres qui sera lue par une camera placée sur le portique d’entrée lors de son passage à vitesse réduite . La première chose à faire pour nous, est d’aller à Selimpasa, la ville la plus proche, où se trouve le bureau de poste, afin de se la procurer. Enregistrement du passeport et chargement de quelques livres turques sur notre compte. Au passage des portiques d’autoroutes, le montant dû est débité et le solde restant est affiché sur un cadran. Bien que l’état des routes y soit excellent,  le coût des péages est sans commune mesure avec les tarifs en vigueur en France .
Poursuivant notre chemin sur une très belle route gratuite à 2x2 voies serpentant sur un plateau entre 900 et 1100m. d’altitude, nous faisons un peu de tourisme dans la jolie et sympathique ville de Amasya, bâtie sur un site à 150km au sud de la mer noire et habité depuis 5500 ans avant J.C. . Le royaume pontique ( 333-26 avant J.C.) était un royaume hellène qui combattait Rome. Les tombeaux des rois du Pont sont creusées dans la roche de la falaise qui domine le fleuve Yesilirmak mais le chemin d’accès ne nous dévoilera que des cavernes vides de toute décoration. Plus tard les ottomans construiront de belles maisons à colombage au pied de la falaise au sommet de laquelle trône fièrement un château fort.
Deux  illustres personnages font la fierté de la ville.

Le grec Strabon y est né en 63 avant J.C.. Historien et géographe, ses études l’ont mené de l’Europe à l’Asie en passant par l’Afrique du nord. L’autre personnalité est Mustafa Kemal Atatürk qui organisa ici la lutte pour l’indépendance de la Turquie dont il deviendra le premier président de 1923 à 1938.
Pour l’anecdote, certains historiens pensent que c’est à Amasya en -47 que Jules Cesar prononça sa célèbre phrase « Veni, vidi, vici »,  après sa victoire sur le roi pontin Pharnace II.