117- La Paz

On se souviendra de notre arrivée à La Paz en fin d'un bel après midi. Au premier abord, nous ne voyons qu'une agglomération très étendue  de maisons de briques non terminées, adossées les unes aux autres sans, semble t il, d'organisation précise. Nous sommes sur un plateau, El Alto,
dominé par le Huyana Potosi, un 6000 blanchi par une récente chute de neige et éclairé par le soleil couchant.
Puis, en s'approchant, nous arrivons au bord d'une immense cuvette dont toutes les parois sont urbanisées, sans le moindre espace libre, ni la moindre verdure. Vision stupéfiante. Au fond, on  distingue à peine quelques immeubles. C'est, tout en bas, le centre névralgique de la ville, les quartiers du Prado et Sopocachi.
Contrairement à l'habitude, les beaux quartiers sont en bas et les habitants moins fortunés ont colonisé les pentes au dessus. On verra par la suite, qu'en fait, les beaux quartiers comme Socopachi, ne sont pas vraiment au fond de la cuvette, car d'autres quartiers de la ville sont encore beaucoup plus bas. C'est la zone sud où s'établissent maintenant les belles demeures et les nouvelles entreprises suite aux problèmres de sécurité au centre.
Nous avions un point de chute donné par d'autres voyageurs, le camping hotel Oberland, à l'entrée de la "vale de la luna", en zona sul. C'est ce que nous avons donné comme indication à notre gps.

Las, ne voilà t il pas qu'il nous fait descendre pratiquement tout droit dans la pente depuis El Alto au lieu de prendre la longue descente de 10km en 2x2 voies qui permet d'accéder au centre et surtout d'en remonter.
C'est ainsi que nous nous retrouvons un samedi soir à 19h, dans le marché de la rue Sagarnaga, la rue la plus touristique de la ville, après avoir affronté de nuit, de monstres embouteillages dans des rues très étroites et très pentues, où s'entremmèlent véhicules, étals de marchands et piétons. JL et MF, qui connaissent La Paz, apprécieront.
Vu l'heure tardive, nous décidons de bivouaquer à Sopocachi dans la rue Arce, le quartier des ambassades, après avoir longuement cherché une place de stationnement.

Comme la plupart du temps, les hôtels sont dépourvus de parking, et si par hasard ils en sont pourvus, leur hauteur ne nous permet pas d'y accéder.
Nous profitons du dimanche pour circuler en ville afin de prendre nos repères. L'avantage du dimanche est que l'on peut rouler facilement et se promener tranquillement  pour prendre des photos comme vous pourrez le constater sur les photos ci dessous. L'inconvénient est que ceci n'est pas la vrai vie, car les autres jours les rues sont bondées et pour circuler en ville avec notre véhicule, il faut garder son sang froid. Il faut gagner du terrain, cm par cm afin de se dégager des autres véhicules, notamment les taxis, qui forcent le passage en klaxonnant, même si tout est bloqué. Expérience intéressante, surtout quand on en sort sans égratignures.
 Les "tut-tuts" permanents des taxis sont assez fatigants. C'est leur façon de recruter leurs clients dès qu'ils voient un piéton qui a l'air de chercher quelque chose, ce qui fait que vous n'attendez jamais longtemps pour avoir un taxi qui, par ailleurs, coute un prix dérisoire, de l'ordre de 1,5 à 2 euros pour une course en ville. Mais il n'y a pas que les taxis. Il y a aussi une foule de minibus qui desservent chacun une ligne précise et qui travaillent à la demande, ce qui signifie que vous pouvez monter et descendre n'importe où, même au milieu des files de véhicules. Ils peuvent charger quelqu'un et en faire descendre un autre dix mètres plus loin, tout en changeant de file, sans de préoccuper de quoi que ce soit.
On ne peut pas considérer La Paz comme une belle ville. Mis à part le dimanche, elle est plutôt une ruche en effervescence où se côtoient maisons de briques ( et de broc), maisons XIXème siècle qui ont bien du mal à résister à l'urbanisation frénétique, et immeubles contemporains.
De même pour la population, comme on l'a déjà signalé, le mélange des genres est extraordinaire et rend la ville attachante.
L'Eglise San Francisco à l'angle de la rue Sagarnaga est malheureusement un peu défigurée par les nombreux étals orange sur son parvis.
Les musées de la rue Jaen, une toute petite rue de 200m joliment restaurée, sont fermés pour travaux. La place Murillo, où se situent le palais présidentiel et la cathédrale, à 2 pas de l'agitation, est le défouloir des enfants avec ses nombreux pigeons. Les grandes avenues sont prises d'assaut par les grandes enseignes, alors que les boutiquiers résistent tant bien que mal.
Sur le plateau, par contre, c'est plus qu'une ruche, c'est une fourmilière. Depuis le bord du ravin, il faut 10km avant de pouvoir s'extirper de ce quartier de petites gens en perpétuelle expansion. Point d'immeubles, ni de magasins modernes. Ici, chacun vaque à ses occupations dans tous les domaines, comme il le peut.

On retrouve ici, comme dans d'autres grandes villes, les rappels de deux épreuves du passé que les boliviens n'ont pas encore assimilés: la dictature des années 80 et l'amputation d'une partie de leur territoire par le Chili en 1879 lors d'une guerre appelée "guerre du Pacifique" qui prive la Bolivie de l'accès à la mer et de l'exploitation des très riches ressources du sous sol, malgré l'appui du Pérou qui perdit aussi une partie du sud de son territoire.
Pour changer, nous sommes sorti prendre l'air en direction de Chacaltaya sur la montagne du même nom (5395m) d'où l'on a un point de vue sur le Huyana Potosi (6088m) et l'Illimani (6438m). Mais à la montée finale, vers 4900m, des flocons se mettent à tomber, aussi nous décidons de bivouaquer sur la piste à 4800m. Beau bivouac; même pas froid! Et une fois le ciel dégagé, super panorama.
Finalement nous nous rendons au lieu dit "Huyana Potosi" où se trouve le cam de base du Huyana, mais sans aucune vue sur le sommet.
Retour à La Paz au camping Oberland. Et là, surprise, nous y trouvons Jean Jack et Chantal Rouvier que nous avions rencontré en 2011 afin de préparer notre voyage en Mongolie. Partis de Hallifax au Canada, il y a 2,5 ans, ils comptent atteindre Ushuaia avant de rentrer en France en février prochain. Leur site:   http://voyagez-avec-nous.fr
Nous rencontrons également un jeune couple de suisses allemands, Michel et Ursula, partis depuis 2 ans dans un véhicule du même genre que le notre, mais avec deux chiens, et pas n'importe lesquels, des bouviers Appenzellois.

Mais le plus étonnant est cette famille de cyclistes du Lubéron, les 2 parents et leurs 2 jeunes enfants d'environ 8 et 12ans, partis depuis 2 mois pour un an depuis Quito en Equateur vers l'Argentine et le Chili.
Retour en ville où, de nouveau, nous affrontons une terrible circulation puis départ pour Copacabana et le lac Titicaca.

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