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Erevan: la cascade
Erevan: la cascade

Erevan nous accueille à 1000m d’altitude, au pied du mont Ararat, sous un beau ciel bleu. Notre premier souci sera de trouver un lieu de bivouac au centre de la ville, comme d’habitude, dans le but d’être près des monuments afin de ne pas laisser Farouche enfermé trop longtemps dans le véhicule, surtout s’il fait chaud. Le parking de la nouvelle cathédrale Saint Grégoire l’illuminateur (Sourp Grigor Loussavoritch) fera très bien notre affaire. Elle a été édifiée en 2001 à l’occasion du 1700ème anniversaire de l’adoption en l’an 301, du christianisme, religion officielle de 95% des la population. L’Arménie est le premier pays à avoir adopté cette religion, le christianisme n’ayant été adopté comme religion officielle dans l’Empire romain qu’à la fin du IVème siècle. L’église arménienne ne reconnait que l’autorité du catholicos KarekineII qui siège à Etchmiadzine. C’est lui qui a consacré cette cathédrale où sont déposées les reliques de Saint Grégoire offertes par le pape Jean-Paul II, reliques auparavant conservées dans une église de Naples.
Erevan, capitale du pays depuis 1918, est passée de moins de 50000 habitants alors à une agglomération de plus de 1,2 millions personnes aujourd’hui.
Ce développement fulgurant et anarchique laisse un héritage soviétique de quartiers et d’habitations dégradés. Depuis l’indépendance en 1991, une politique de grands travaux est entreprise, et en 2007 fut inauguré l’Avenue du nord reliant la ‘Place de la République’ à la ‘Place de l’opéra’. De part et d’autres de cette avenue, la ville présente un visage plus moderne, avec en point d’orgue la ‘Cascade’ qui dévale du ‘Parc de la victoire’ jusqu’à la place où se situe l’opéra, rebaptisée ‘Place de la liberté’. Il s’agit d’une succession de grandes marches débouchant sur cette place où sont exposées de superbes oeuvres d’artistes de renom, comme une plantureuse statue du colombien Botero. Cette place est le centre culturel et ‘bobo’ de la ville, mais peut devenir parfois le théâtre de manifestations politiques.
Place de la République, nous sommes intrigués par une imposante limousine blanche décapotée. Elle attend les touristes que nous sommes et va nous permettre de faire un tour de ville de 3h en grand confort. Nous ferons en particulier deux arrêts sur les hauteurs de Erevan.
Le premier arrêt sera pour le mémorial de Tsitsernakaberd, lieu de mémoire dédié aux victimes du génocide arménien. Il domine la ville de sa flèche élancée de 44m de haut protégeant une flamme éternelle. Des personnalités du monde entier, comme les français Jacques Chirac, François Hollande ou Jean Claude Gaudin, sont venues planter des arbres en signe de solidarité avec les victimes. Un monument indiquant la reconnaissance officielle par la France du génocide arménien en 2001, sous la présidence de Jacques Chirac, y est également érigé. Au moment de notre passage, des jeunes gens entonnaient ‘a capella’ un hymne à la mémoire des disparus.
Le second arrêt nous permet de voir le glaive brandi de la statue de la Mère Arménie dressée au sommet d’un imposant monument du ’Parc Haghtanak’. Lors de notre passage, un important groupe de touristes iraniens était présent. Ceux ci viennent à Erevan goûter aux joies de la liberté dans cette capitale qui n’est qu’à une quinzaine d’heures de bus de leur patrie.

Un musée dédié aux hommes illustres du pays fait la part belle à Charles Aznavour, né à Paris de parents arméniens, et devenu également citoyen arménien en 2008.

Le soir venu, nous avons pu bavarder en espagnol avec un jeune arménien qui avait fait une année d’étude à Bilbao en Espagne. Nous apprenons avec étonnement que l’Arménie participe au programme européen Erasmus d’échanges d’étudiants et d’enseignants.
Erevan a un fort parfum d’occident en son centre et les étrangers que nous sommes s’y sentent tout à fait à l’aise.