234-Vahanavank (Arménie début)

Nous quittons l’Iran à la douane de Norduz le samedi 20 mai, soit 29 jours après notre entrée le 22 avril. Le visa n’est en fait pas de 1 mois mais de 30 jours et nous avons préféré garder 1 jour disponible en cas d’incident toujours possible. Arrivé à 11h., les formalités de sortie sont assez rapides, l’essentiel étant de bien faire tamponner notre carnet de passage en douane. Sans ce justificatif de sortie du véhicule du territoire iranien, il nous serait très difficile de récupérer la caution que nous avons laissée à l’Automobile Club de France.
A 12h., la barrière iranienne franchie, c’est la douche froide.  L’amabilité iranienne cède la place à la suspicion arménienne. Des hommes armés, à la mine patibulaire, en treillis militaire, vont s’occuper des formalités. Regards sévères, airs peu engageants, rigueur dans le travail. Le portrait du président russe Poutine est apposé au mur, mais point de portrait du président arménien Sargsian, ou alors, si discret que je ne l’ai pas vu. Assurance obligatoire bien que nous soyons déjà assuré par Allianz. Tout ceci prendra deux heures. Nous sommes libérés de nos obligations à 14h. iranienne, soit 13h30 arménienne dû à la demi heure de décalage horaire entre les deux pays.
Nous nous arrêtons à Garat, première ville, ou plutôt gros village, sur notre route. Et là dans ce petit restaurant où nous sommes les seuls clients, c’est Byzance! De la purée de pommes de terre, de la viande de porc, de la salade verte, et du vin. Plus d’un mois que nous n’avions pas eu accès à ces « frivolités ».
La touristique route M17 que nous voulions prendre est fermée pour on ne sait quelle raison, aussi nous empruntons la principale et très rapiécée route M2 qui franchit le col Meghri à 2535m. Une descente assez raide et nous voilà à la petite ville de Karajan où la première épicerie venue dévoile ses alignements de bouteilles d’alcool, dont principalement la vodka.

La surprise de cette première journée et confirmée par la suite, est le nombre incroyable de grosses mercedes, 8 à 9 sur 10 véhicules, déboulants sur les routes, alors que le salaire mensuel moyen est de 250€.

Changement de climat également. Les paysages secs de l'Iran ont cédé la place à des terres bien vertes et à des ciels changeants.
Nous poursuivons jusqu’au monastère Vahanavank qui sera notre étape du jour à 1100m. d’altitude.
Nous serons rejoins là le lendemain matin par deux hommes et une femme venus procéder à un sacrifice rituel, autour de l’arbre derrière le monastère. Je ne l’ai pas vu mais Claude m’a raconté qu’ils avaient amené avec eux un coq vivant. Ils ont marmonné quelques « prières », lui ont coupé la tête, puis fait 7 fois le tour de l’arbre en projetant son sang sur le tronc. Ensuite, ils sont repartis calmement, d’un pas décidé, et en silence, après avoir fait une prière dans le monastère. Nous saurons plus tard qu'il s'agit d'un rite encore largement pratiqué en Arménie, le madagh.

Après les mosquées en Iran, Vahanavank sera le premier d'une longue série de monastères en Arménie.