218-Yadz

La ville de Yadz située entre les déserts Dasht-e-Kevir et Dasht-e Lut est une étape incontournable sur l’axe caravanier Moyen-Orient/Pakistan-Afghanistan. Venant du caravansérail Kargushi, nous y arrivons vers midi sous une chaleur étouffante. Contrairement à Ispahan et Shiraz que le Shah a voulu moderniser, Yadz a pu préserver ses vieux quartiers qui sont l’âme de la Perse. Malgré la température, nous ne résistons au plaisir d’une balade en ville qui nous mène d’abord vers la Mosquée du Vendredi. Datée du 14ème siècle, l’étroit portail d’entrée est encadrée de deux hauts minarets que l’on aperçoit de loin, l’ensemble étant magnifiquement décoré de faïences bleues et or. A coté de la mosquée se trouve le petit mausolée de Rockn od-Din, du 15ème siècle, dont la coupole est décorée de briques vernis dans les tonalités bleues vertes. Nous la découvrons en déambulant dans les ruelles de la vielle ville classée au Patrimoine mondial de l’Unesco.
Mais le bâtiment emblématique de Yadz présente son immense portail d’entrée sur la place Amir Chakhmaq. On pourrait croire à une mosquée, mais il s’agit d’un ancien théâtre aujourd’hui disparu et dont il ne reste que ce portail. La nuit, c’est un spectacle multicolore qui est proposé aux passants avec des jeux d’eaux qui sont un don inespéré de la nature ici, au milieu d’une région complètement désertique. Rappelons que le désert sableux du Lut est l’un des plus arides du monde, où ne figure aucune forme de vie. Nous avions l’intention d’y faire un tour mais la saison est beaucoup trop avancée pour pouvoir en supporter les températures.
La mosquée Amir Chakhmaq ouvre son portail sur le coté droit de la place. Sur le coté gauche, on aperçoit les Tours du vent de la Citerne qui assurent le rafraichissement de l’eau.
Au sud de la ville, une visite aux Tours du silence nous en apprend un peu plus sur la religion zoroastrienne. La mort est apportée par un mauvais Esprit et le cadavre ne doit pas souiller le sol, ni être en contact avec le feu qui sont deux éléments sacrés. Donc ni enterrement, ni crémation. Les corps sont amenés par des prêtres au sommet d’un tour en pierre où ils seront dévorés par les rapaces. Les os restants seront ensuite déposés au fond d’un trou central. Pratique interdite depuis 1975 et remplacée par la mise en caveau de ciments pour ne pas être en contact avec la terre.