194- Bilan "Tourisme"

 

Entre septembre 2013 et septembre 2015, nous avons passé 13 mois en Amérique du sud en trois périodes, 5 mois+3 mois+5 mois.
Nous avons réalisé un tour partiel de ce continent, de Saint Laurent du Maroni en Guyane à Ibarra en Equateur en passant par Ushuaia en Argentine.

Accueil:
Partout bien accueillis, mais comme partout, plus le pays est développé, moins les autochtones prêtent attention aux voyageurs. Ce n’est pas l’Afrique et les gens sont plus réservés. Par contre il suffit d’engager la conversation pour que le courant passe (ou pas). Nous n’oublierons pas les gens qui, sans nous connaitre, nous ont reçus comme des amis de longue date. Ils sont trop nombreux et nous ne les citerons pas, de peur d’en oublier. Encore merci à eux.

Sécurité:
Nous n’avons pas ressenti de sentiment d’insécurité en circulant.
Nous nous attachons à trouver un lieu satisfaisant de bivouac et faisons en sorte de l’avoir trouvé 1 heure avant le coucher du soleil. Il faut qu’il soit plutôt plat, si possible dans un endroit agréable, où nous nous sentons en sécurité, et nous pouvons sortir notre chien sans problème. Cela fait beaucoup de paramètres et nécessite un peu de temps.
Les bivouacs peuvent être dans un lieu isolé en rase campagne, près d’une maison où nous nous présentons, près d’une église ou d’un commissariat, et en dernier ressort sur un parking de station service.
Une seule fois nous avons dû changer de lieu. En Bolivie, à 2 km de la route principale, près de deux maisons le long d’un chemin en terre, 3 véhicules 4X4 sont arrivés à toute vitesse pour nous demander de partir immédiatement, ce que nous avons fait vu les mines patibulaires des individus.
Aucun problème avec la police, mise à part une négociation ardue pour excès de vitesse, 50 au lieu de 30, à une centaine de km au sud de Lima.

Passage des frontières:
Pas de problème particulier. Il suffit d’être patient.
Il faut d’abord passer au service migration pour tamponner la sortie du pays sur le passeport, passer aux douanes pour la sortie du véhicule et rendre l’autorisation d’importation temporaire du véhicule qui a été délivré à l’entrée du pays. Cette autorisation est de 3 mois en général, sauf l’Argentine 8 mois et l’Uruguay 12 mois. Ceci explique que nombre de voyageurs se rendant en France pour quelques mois stockent leur véhicule soit en Argentine, soit en Uruguay.
Pour information, l’importation temporaire d’un véhicule étranger en France est également de 3 mois.
En général il suffit de sortir du pays et entrer à nouveau pour renouveler ses droits, mais ce n’est pas vrai partout par exemple en Bolivie
De l’autre coté de la frontière, même chose, migration puis importation véhicule.
Procédure identique en cas de voyage avec son chat ou son chien, mais plus fastidieuse car il faut alors un certificat vétérinaire de moins de 8 jours certifié par le Ministère de l’Agriculture qui délivre alors une autorisation d’exportation de l’animal, valable selon les cas entre 2 et 8 jours.
Toutes les douanes ne sont pas internationales et donc ne laissent pas passer les véhicules étrangers. Si l’on peut, il vaut mieux choisir une petite douane internationale peu fréquentée où les contrôles sont moins rigoureux.
Dans les grandes douanes, vous devez remplir un documents sur lequel vous indiquerez si vous êtes en possession de produits frais et/ou d’un animal. Le contrôle douane s’effectuera sur la base de ce que vous avez déclaré et gare à vous si le douanier trouve des produits non déclarés. Vous devez donc vous arranger pour arriver sans produits frais-légumes,viande, produits laitiers,fruits,et même miel et articles en bois- ceci pour éviter la propagation de la maladie de la mouche.
Des barrières sanitaires identiques existent à l’intérieur du Chili et de l’Argentine.
Les articles déclarés non autorisés seront en principe soit jetés dans une poubelle soit brulés.
Les contrôles peuvent être rapides ou très fouillés. Une fois nous avons dû vider partiellement les coffres, baisser le lit et même faire vérifier l’intérieur du wc. Par contre et bizarrement, on ne a jamais fait ouvrir nos coffres extérieurs.
Les contrôles policiers à l’intérieur des pays se limitent en général au contrôle des passeports et vérification de la date limite de sortie du pays et de l’autorisation d’importation temporaire du véhicule. Document à photocopier et ne pas perdre.
Par 2 fois nous avons dû attendre la fin d’une grève du personnel. Deux jours à La Quiaca pour sortir d’Argentine, une grève du zèle de 3 heures à  Arica pour sortir du Chili. Le même jour, après avoir attendu la réouverture, après avoir passé la migration, la douane et l’exportation du véhicule, nous passons la migration d’entrée au Perou et la douane. Manque de chance, le document du chien n’est ps conforme. Nous devons faire toutes les formalités en sens inverse, expliquer au Chili pourquoi nous revenons, retourner au SAG ( Ministère de l’Agriculture) à Arica et revenir le lendemain pour tout recommencer. Moralité, vérifier bien vos documents.


Approvisionnement:
Aucun problème. Inutile d’amener des victuailles et vêtements en abondance, vous trouverez tout ce dont vous avez besoin hormis les pièces détachées spécifiques à votre véhicule.
Pour vos médicaments, pensez à en demander la formule car les appellations commerciales risquent de ne pas être identiques.
Eau courante présente en station service, eau à boire en bouteille partout.
A noter que notre arrosoir de 6 litres est sûrement l’un des accessoires les plus utiles que nous ayons emmené, car les robinets ne sont pas forcement accessibles.
Nombreuses stations services sauf cas particulier comme le sud Lipez, mais pensez à faire le plein souvent car il peut y avoir défaut d’approvisionnement.
Wifi gratuite et cafétéria dans toutes les stations service YPF en Argentine. Wifi dans la plupart des stations ailleurs ou dans les restaurants.
Nous n’avons que rarement cuisiné dans le véhicule car on peut manger de façon basique pour 1.50€ en Bolivie ou 8 à 10€ en Chili-Argentine. Et de plus, on peut profiter de la wifi gratuitement. Mais de façon générale, il ne faut pas être gastronome, car si les légumes sont bien présents à l’étal, les cuisiniers ne savent pas les accommoder au sens français du terme. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’existe pas de bons restaurants dans les grandes villes.


Campings:
Ce mot n’a pas le même sens qu'en Europe. Un camping est un terrain où, en général, les gens viennent passer uniquement la journée. Partant de là, il n’y a donc que des wc sommaires, peu entretenus, et des barbecues. C’est pourquoi les tarifs sont à la journée et non à la nuit. Pour une nuit sur place, vous paierez donc 2 journées.
Mais le problème principal est que le camping étant peu développé, les terrains ne sont pas nombreux et ouverts seulement pendant les vacances locales.
C’est pourquoi nous n’avons quasiment jamais pu nous rendre dans un camping.
Par contre certains hôtels acceptent que l’on stationne sur leur parking, voire prendre une douche moyennant finances éventuelles ou prendre une chambre bien évidemment.
L’hôtel est lui aussi un choix difficile car nous ne voulons pas laisser le véhicule la nuit dans la rue et les hôtels avec parking gardé sont une denrée rare.
Nos lieux de stationnement sont soit en pleine nature, soit à proximité d’une habitation en demandant l’autorisation aux occupants, soit vers une église ou un poste de police. En dernier ressort, il reste les stations service.
Dans tous les cas, nous faisons en sorte d’avoir trouvé une place avant la nuit de façon à choisir de jour l’emplacement qui nous convient.

Chiens:
Les chiens errants sont un vrai problème surtout au Pérou, Bolivie, Argentine. Ils sont omniprésents en ville comme le long des routes, car très bien acceptés par la population. En général, ils ne sont pas agressifs et s’éloignent d’eux même. Mais en meute, ils sont incontrôlables et il vaut mieux s’éloigner ou faire beaucoup de bruit pour les chasser. Nous avons rencontré une jeune femme belge avec une balafre de 10cm au bras, et Martine elle même, qui adore les chiens, n’est plus tranquille depuis qu’elle s’est fait agressée une fois par 5 chiens dans une cour d’hôtel au Pérou et une autre fois par 8 chiens dans une station service en Argentine. Dans les 3 cas elle n’était pas accompagné de notre chien qui était resté à l’intérieur du véhicule.
Nous déconseillons de voyager avec son chien pour au moins 5 raisons:
-Il va passer l’essentiel de son temps à l’intérieur du véhicule pour éviter les problèmes avec ses congénères qui rodent partout.
-vous ne pourrez entrer dans les parcs naturels nationaux car, de même qu'en France, ils y sont interdits d'entrée.
-le passage des frontières est fastidieux et long par suite des documents demandés

-il faut prévoir de garder dans votre véhicule une cage de transport aux normes AirFrance, plus sévères que les normes Iata, pour le cas où vous devriez rentrer précipitamment en France.

Les aéroports en sont généralement dépourvus et elles sont difficiles à trouver sur place.

Ceci explique pourquoi nous avons un coffre sur le toit du véhicule.

-Si vous ne voulez pas perdre votre animal en cours de route aérienne, il faut éviter au maximum les escales avec changement d'avion. Seule Air France fait des vols directs au départ de Roissy, et uniquement sur ces 7 destinations: Cayenne, Rio, Montevideo, Buenos Aires, Santiago, Lima, Bogota. Ceci conditionne le parcours terrestre et restreint beaucoup les possibilités de gardiennage du véhicule. Pour notre part nous avons dû faire 2 allers-retours à Buenos Aires, car, entre autres, les douanes de Lima nous ont refusé une prolongation du permis d'importation temporaire du véhicule. Beaucoup de km pour rien et des changements de vols.

Pour information, le coût du transport d'un chien en soute pressurisé est de 75€ sur les territoires français et 200€ quelques soient les autres destinations Air France.


Pays visités (très partiellement):

 

-Guyane:
Nous n’y avons passé que 10 jours en attendant le container. Chaleur tropicale humide, un peu difficile à supporter quand on arrive de Métropole. Mais septembre est la bonne saison et il ne pleut pas. Cayenne n’est pas dépaysant, contrairement au reste du département. Une seule route dans cet enfer vert. Eau de l’atlantique boueuse n’incitant pas à la baignade.
Les plus:
Kourou, St Laurent du Maroni, le marché Hmong, les chutes de Fourgassié, la forêt amazonienne.


-Brésil:
Ambiance détendue.Pays et habitants attachants et sympathiques surtout au nord. La musique à fond et le foot sont leurs occupations favorites. Le parcours de la côte nord-est est souvent fastidieuse car peu variée; une succession de plages, de cocotiers et d’églises à l’intérieur doré, qui se ressemblent toutes. A la première, on s’émerveille, à la dixième, voire avant, on ne s’arrête plus pour les visiter. Le pays est immense et nous n’avons pu que l’effleurer, à notre grand regret.
De grands centres d’intérêts mais espacés par de longues distances.
Les plus:
Traversée de l’Amazone, Parc National des Lençois de Maranhenses, Jericoacora, Parc Chaparda Diamantina, l’Estrada Reale, Chutes d’Iguaçu, sans oublier les grands classiques Salvador de Bahia, Brasilia, Rio de Janeiro, la côte de Paraty

 

-Argentine:
Grand pays plus développé que bien des pays européens. C’est celui qui présente la plus grande variété de paysages. Le marasme économique est grand avec le blocage des importations et des devises. Espérons que le gouvernement nouvellement élu avec son Président Macri qui met un terme aux années Kirchner, trouvera la solution pour amener son pays au niveau qu’il mérite.
Les plus:
Chutes d’Iguaçu, Misiones, Esteros del Ibera, Péninsule de Valdes, ancienne route atlantique Ruta 1, Canal de Beagle, Fitz Roy, Perito Moreno et la Patagonie, Ruta 40, Bariloche et toute la Cordillère en général, Talampaya, le nord ouest argentin en général avec le salar de Arizaro et Antofalla, Buenos Aires.

-Chili:
c’est le plus développé des pays sud américains. Ici vous êtes en Europe de l’ouest, et donc comme en Europe de l’ouest, les relations sont plus froides; mais un sourire et tout s’arrange.
Les plus:
Torres del Paine, Chiloe et toute la Patagonie, Valparaiso, la région d’Atacama et le nord chilien.

-Bolivie:
En un mois et demi, nous n’avons pu visiter que le sud ouest avec ses merveilles que sont le Salar d’Uyuni et la Laguna Colorada. C’est le pays le plus dépaysant avec ses femmes dont la moitié a su ou pu garder ses habits traditionnels. Un vrai coup de coeur.
Les plus:
Tout le triangle sud-ouest, du sud Lipez à Santa Cruz et La Paz

-Pérou:
A l’ouest, une longue bande côtière désertique sur 3000km et 50km de large. A l’est les portes de l’Amazonie. Au milieu, la Cordillère des Andes, une succession de hautes montagnes et de profondes vallées. Impossible de passer d’une vallée à l’autre sans franchir un ou plusieurs cols entre 4000 et 5000m. La circulation est pénible et très stressante dans les grandes villes comme Lima avec ses très nombreux mototaxis qui s’infiltrent dans le moindre intervalle laissé libre. 
La partie la plus intéressante se trouve du coté de l’une des plus jolies villes d’Amérique du sud, Cusco et de son inévitable Machu Pichu. Et même pour les voyageurs qui ne sont pas « musée », celui du Senor de Sipan à Lambayque leur fera changer d’avis.
Les plus:
Le triangle Arequipa, Cusco, Titicaca, le parc national Huascaran, la route Cajamarca-Chachapoyas, le musée de Lambayeque, nage avec les tortues.

-Equateur:
Le plus petit pays visité. Nous n’y avons passé que 3 semaines alors qu’il mérite beaucoup plus. Vous y trouverez une Amérique du sud en miniature. Tous les paysages y sont représentés avec la côte pacifique à l’ouest, la cordillère des Andes au centre et l’Ama    zone à l’ouest. La chaine des volcans est une merveille et Quito incontournable.
Les plus:
Route des volcans, Laguna de Quilotoa, Mindo et ses oiseaux, Quito.

 

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Commentaires: 1
  • #1

    bernard Juzot (mercredi, 11 mai 2016 12:08)

    Encore un mot pour vous dire que nous sommes souvent bien d'accord avec vos conclusions (rencontrer l'autre, la sécurité. ..)
    Félicitations pour votre blog !