126- Iquique

Faune et flore marines du coté d'Iquique
Faune et flore marines du coté d'Iquique

 La sortie du Pérou se fait en 10'; par contre, l'entrée au Chili prend 1h30 par suite d'un zélè douanier du service vétérinaire (SAG au Chili, SENASA en Argentine) qui a mis plus d'une heure à remplir le précieux sésame pour autoriser l'importation de Farouche. Nous prenons la route Panamerican qui relie Ushuai en Patagonie à Anchorage en Alaska. Au Chili elle suit la côte plus ou moins près. Elle traverse ici un désert vraiment désertique où aucune trace de vie n'est décelable, coincé entre la mer et la montagne de roches poussiéreuses. Parfois une oasis apparait au fond d'une vallée donnant un semblant d'humanité à cet espace. Malgré tout la vie y fut bien présente à une époque, puisque l'on y trouve des géoglyphes. Nous nous arrêtons au sommet d'une côte, à Cuesta Chiza. Dans ce "restaurant" isolé au milieu de nulle part, en pleine poussière, une baraque entourée d'un camion et de carcasses de véhicules et autre ferrailles. Un homme d'un cinquantaine d'année, cheveux en bataille, barbe de trois jours, embonpoint assez prononcé, vieux pantalon râpé et tee shirt plus de la première jeunesse, apparait bientôt pour nous servir une soupe, qui, ma foi, n'était pas si mauvaise. Une sorte de "Bagdad café". Un peu plus loin, un détour de 15 km à l'est de Huara, nous fait découvrir "El Gigante de Atacama". Haut de 86m, c'est le plus grand géoglyphe à forme humaine jamais découvert par les archéologues. Il représenterait un chaman et remonterait à 900 ans. En revenant sur nos pas, un grand nuage de poussière nous dépasse. Les chars de l'armée argentine ont trouvé là un bon terrain d'entrainement. D'ailleurs le long de la route, de nombreux panneaux rappelle aux automobilistes qu'ils traversent des territoires appartenant à l'armée et qu'il ne faut pas sortir de la route.
Quelques kilomètres avant Iquique, Humberstone nous attend. Fondée en 1872, cette ville maintenant fantôme connut son apogée dans les années 1940 grâce à l'extraction du nitrate. La découverte des engrais de synthèse provoqua la fermeture du site en 1960, date à laquelle 3000 mineurs perdirent leurs emplois. Une promenade dans ce site inscrit depuis 2005 au patrimoine historique de l'Unesco, nous ramène près d'un siècle en arrière. Et avec le vent qui fait se cogner les tôles disjointes et claquer les portes en ferraille, on pourrait presque y tourner un film d'épouvante.
Iquique et ses 220000 habitants apparaît bientôt, coincée entre une montagne aride haute de 600m, une immense dune haute de 200m et l'océan Pacifique. La ville est vraiment batie sur du sable. Elle nous est apparue vraiment lentement, car la seule route d'accès est en travaux, et nous avons dû patienter comme tout le monde, plus de deux heures avant de pouvoir l'emprunter.
De jolies maisons en bois joliment restaurées le long de la rue principale piétonne "Baquedano" conduisent à la place Prat, du nom de l'amiral principal artisan de la victoire chilienne de la guerre du Pacifique contre le Perou et la Bolivie en 1879, permettant ainsi au Chili de s'emparer de terres très riches en nitrate et cuivre, au grand dam de la Bolivie qui en réclame la propriété.  Une reproduction du navire de Prat flotte fièrement dans un bassin proche du port.
Ce qui fait la richesse d'Iquique maintenant n'est plus son port de pêche, ni ses mines proches, mais son immense zone franche qui est une ville dans la ville.
La route se poursuit monotone, plus ou moins proche de l'océan, pour arriver à un point singulier, le Monumento Natural La Portada. A 25km au nord de Antofagasta, la deuxième ville du Chili, cette arche rocheuse est le seul vrai point d'intérêt de la côte. Mais si l'on poursuit encore 120km au sud, on peut parvenir à l'observatoire du cerro Paranal qui possède le plus puissant téléscope du monde, perché à 2664m d'altitude dans un ciel dépourvu de nuages de façon quasi permanente. En fait il y a 4 télescopes de 8.20m de diamètre dont les images sont réunies grâce à l'informatique. Malheureusement, les visites des installations n'ont lieu que le samedi et sur réservation, plusieurs semaines à l'avance.
Encore 200km sur une côte un peu plus sympathique et nous traversons le parc national "Pan de Azucar" au bord de l'eau. Nous n'y verrons aucun guanaco ni renard, mais de superbes plages qui ont office d'un magnifique bivouac.
La route poursuit sa course plein sud pour laisser apparaitre Bahia Inglese, la petite station balnéaire à la mode et Bahia del Virgen, une crique un peu isolé, toutes deux pourvues d'une plage de sable blanc et d'une eau cristalline.
La section suivante nous amènera en Argentine par la route des 6000 et le "Paso de San Francisco" à près de 5000m d'altitude.


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